N’en déplaise au gentil « Anton » , mon détracteur personnel (trop d’honneur!), dont les messages sont de plus en plus déconcertants d’agressivité , j’informe les visiteurs de mon Blog qu’il y avait 380 personnes lors de la projection/débat organisée à Clermont Ferrand la semaine dernière.
Clermont Ferrand, c’est la capitale de Limagrain, premier semencier européen et quatrième mondial, qui défend les OGM bec et ongles…
À dire vrai, l’histoire de cette société, implantée aujourd’hui dans plusieurs continents, est tout à fait étonnante puisqu’elle continue d’avoir le statut d’une coopérative , comme lors de sa création pendant la seconde guerre mondiale.
Lors du tournage de mon film « Blé, chronique d’une mort annoncée ? », j’avais interviewé Pierre Pagesse, le président de Limagrain, sur sa ferme auvergnate, où il cultive du blé avec des variété à haut rendement (Limagrain a racheté la société Vilmorin, l’ancêtre des sélectionneurs), grandes consommatrices d’intrants chimiques (engrais, racourcisseurs de pailles – en fait, des hormones- herbicides, insecticides, fongicides ), sans lesquels ces variétés ne seraient tout simplement bonnes à rien…
Lors de cette rencontre très intéressante, Pierre Pagesse m’avait raconté qu’une « grande multinationale étrangère » avait proposé de racheter Limagrain, en mettant sur la table « cinq fois son prix réel », mais que les membres de la coopérative avaient finalement refusé: » Ce fut l’un des moments les plus angoissants de ma vie, m’avait-il expliqué. Du jour au lendemain, les sociétaires auraient pu se réveiller millionnaires, mais ils ont préféré refuser une offre alléchante qui aurait signé la mort de la sélection végétale en Europe »…
Fervent défenseur des OGM, Pierre Pagesse est cependant opposé aux brevets sur les plantes – ce qui est une contradiction puisque tous les OGM sont brevetés … – et appelle de ses voeux la création d’une « OPEP du blé », regroupant les producteurs mondiaux du blé, qui préfigurerait une refonte de la politique agricole mondiale soumise actuellement aux dures lois du libéralisme économique: il pense, à juste titre, que les produits agricoles, qui nourrissent l’humanité, ne devraient pas être intégrés dans le jeu pervers du marché, afin de garantir un juste prix aux agriculteurs, permettant à ceux-ci de vivre dignement de leur travail notamment dans les pays du sud où la paupérisation des campagnes pousse bon nombre d’entre eux vers les bidonvilles des grands centres urbains…
Photo: la projection à Clermont Ferrand