« Notre poison quotidien » : le 15 mars sur ARTE

J’ai le plaisir de vous informer que mon film « Notre poison quotidien « sera diffusé le 15 mars sur ARTE, à 20 heures 40.

Le même jour mon livre éponyme sera dans les librairies ainsi que le DVD.

Je commence aujourd’hui une série de papiers qui vont expliquer la démarche que j’ai suivie pour réaliser cette longue enquête qui m’a conduite dans six pays européens (France, Italie, Allemagne, Suisse, Grande Bretagne, Danemark), aux Etats Unis, au Canada, au Chili, et en Inde.

Pourquoi cette enquête?

Alors que je travaillais sur le passé et le présent peu glorieux de Monsanto et que je découvrais comment depuis sa création au début du XXème siècle la firme n’a cessé de cacher la haute toxicité de ses produits, je me suis posé trois questions:

– Est-ce que le comportement de Monsanto constitue une exception dans l’histoire industrielle?

– Comment sont réglementés les 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement depuis la fin de la seconde guere mondiale?

– Y-a-t il un lien entre l’exposition à ces produits chimiques et « l’épidémie de maladies chroniques évitables » que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a constatée surtout dans les pays dits « développés » ( les termes que j’ai mis entre guillemets sont ceux utilisés par l’OMS)?

Consciente que le champ d’investigation était très vaste, j’ai décidé de ne m’intéresser qu’aux seuls produits chimiques qui entrent en contact avec notre chaîne alimentaire du champ du paysan (pesticides) à l’assiette du consommateur (additifs et plastiques alimentaires).

Avant d’entreprendre mon nouveau tour du monde, j’ai réalisé un long travail de recherche préparatoire qui a consisté à lire de nombreux livres (une centaine, essentiellement anglophones), rapports, études scientifiques et j’ai rencontré des experts (toxicologues, biologistes, représentants des agences de réglementation) , soit directement lors de rendez-vous personnels ou lors de colloques spécialisés. J’ai aussi consulté les archives d’organisations internationales comme l’OMS ou le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui dépend de la première.

Prochain papier: pourquoi ce titre?

« Escadrons de la mort: l’école française » dans Télérama

J’invite les internautes qui n’ont pas vu mon film « Escadrons de la mort: l’école française » à le regarder sur le site de Télérama où il sera en ligne pendant vingt-quatre heures.

Voici l’introduction de cette opération exceptionnelle:

« Oui, il arrive que la télévision fasse bouger les choses. A condition que l’enquête soit percutante et trouve un écho dans les médias et chez les politiques. Durant cinq jours, nous vous proposons de voir ou revoir ces films exceptionnels qui ont provoqué des cataclysmes au moment de leur diffusion. Aujourd’hui, “Escadrons de la mort, l’école française”, un documentaire de Marie-Monique Robin, qui a fait trembler… l’Argentine, diffusé en 2003 sur Canal+. A revoir ici durant 24h (chrono).

http://www.telerama.fr/

Cette diffusion est liée au dossier qu’a réalisé le magazine, intitulé « Quand la télé change le monde » ( édition de cette semaine)

Comme l’explique Télérama, mon film , – qui a remporté cinq prix, dont le Laurier du sénat du meilleur documentaire politique -, a provoqué un « cataclysme » en Argentine.

En avril 2008 (voir sur mon Blog « Le monde selon Monsanto »), j’avais été cité à comparaître comme « témoin principal » dans un procès contre des militaires, à Corrientes. Depuis, j’ai reçu trois nouvelles convocations de la justice argentine et je témoignerais en février 2011 lors de deux nouveaux procès, à Mendoza et Resistencia.

Cette enquête est la preuve effectivement que le journalisme peut jouer son rôle de contre-pouvoir, dans la droite ligne d’Albert Londres.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette enquête, dont je suis très fière, je rappelle que j’ai aussi écrit un livre aux Editions La Découverte et qu’il existe un DV avec 75 minutes de bonus.

Procès Séralini/Fellous Suite et (bonnes) nouvelles

Je vois, avec amusement, que mon commentaire sur le procès qui oppose le professeur Gilles-Eric Séralini au professeur Marc Fellous, a déchaîné les foudres des défenseurs patentés de l’industrie des OGM!

J’en profite pour faire quelques mises au point:

– J’ai décidé de supprimer systématiquement tout message contenant des insultes (comme le mot « gourde » qu’affectionne particulièrement « Anton« ), car , comme sur tout Blog, il y a des règles de bonne conduite et décence à respecter.

– Je précise que je suis ravie que les chercheurs liés à l’industrie des biotechnologies créent une association comme l‘Association française des biotechnologies végétales, mais comme d’autres, je demande, que celle-ci n’ait pas l’indécence de se présenter comme une « association indépendante« , ainsi qu’elle l’a fait dans ses courriers au Conseil supérieur de l’audiovisuel.

– Concernant les conflits d’intérêts , il est fort gênant que Marc Fellous, qui préside la commission du génie moléculaire, chargé  de conseiller le ministère de l’agriculture sur les OGM, soit lié financièrement à l’industrie, dont il est censé évaluer les produits. Même chose pour son prédécesseur, Axel Kahn.

Anton peut toujours ergoter sur la qualité des revues scientifiques où les travaux de Gilles-Eric Séralini ont été publiés, au nombre desquelles l’une des plus réputées – Environmental Health Perspectives – quand on sait que les études de Monsanto sur le maïs OGM n’ont jamais été publiées nulle part, car elles sont couvertes par le « secret commercial »!

Pour le maïs MON 873, il a fallu une décision de justice d’un tribunal de Munich pour contraindre la firme à transmettre les données brutes de ses « essais »! C’est un énorme problème sur lequel je reviendrai longuement dans mon livre et film Notre poison quotidien.

En effet, comme nous le verrons, les fabricants de pesticides et d’OGM, qui sont, je le rappelle, des plantes pesticides, ne publient jamais les études toxicologiques qu’ils remettent  aux agences de réglementation, en invoquant une « clause de confidentialité« ?

Pourquoi? Comme me l’explique un scientifique qui travaille dans un organisme international réputé,  dont je tairai pour l’heure le nom, préférant garder la surprise pour la diffusion, « c’est parce que les industriels n’ont pas intérêt à publier des données qui sont contraires à leurs intérêts« …

Car « publier » signifie accepter que lesdites « données » soient soumises à l’examen critique des pairs, ce qui manifestement fait peur aux fabricants de produits toxiques.

Par ailleurs, j’ai le plaisir d’informer les lecteurs que la version arabe de mon  livre Le monde selon Monsanto vient de sortir.

C’est la quinzième traduction du livre. J’attends maintenant un exemplaire de la chinoise et de la grecque!

Le procès Séralini/ Fellous et les conflits d’intérêt de l’AFBV

Malheureusement, je n’ai pas pu assister au procès en diffamation intenté par le Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen contre le  professeur Marc Fellous, président de l’association française des biotechnologies végétales ( AFBV) et ancien président de la Commission du génie génétique, qui s’est tenu à la 17ème chambre du tribunal de Paris, le mardi 23 novembre.

Etant en train de terminer l’écriture de mon livre  Notre poison quotidien , qui sortira bientôt en même temps que mon film éponyme, j’ai préféré avancer dans le chapitre que je consacre aux conflits d’intérêts qui caractérisent les agences de réglementation ou certaines associations scientifiques se présentant, pourtant, comme « indépendantes ».

Or, l’affaire qui a conduit le président du CRIIGEN (le Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie GENétique, créé par l’ancienne ministre de la Santé Corinne Lepage) devant la justice est de ce point de vue fort intéressante.

Je fais ici un bref rappel des faits :

–  Le 10 décembre 2009, le CRIIGEN a publié les résultats de la première contre expertise internationale réalisée sur les tests de sécurité sanitaire pratiqués par Monsanto sur son maïs OGM. Conduite par quatre chercheurs français, – Joël Spiroux de Vendomois, François Roullier, Dominique Cellier et Gilles-Eric Séralini – , cette étude a été publiée dans The International Journal of Biological Sciences , une revue scientifique très sérieuse qui a soumis les données à un comité de lecture, lequel a donné son feu vert à la publication :

http://www.biolsci.org/v05p0706.htm

– Cette publication a déclenché une controverse d’une rare violence contre le Professeur Séralini, de la part des quelques scientifiques qui ont soutenu la commercialisation du maïs pesticide dans les commissions officielles chargées de prononcer un avis sur cette question, alors même que l’article est cosigné par trois autres chercheurs .

Quatre jours seulement après la parution de l’article, l’Association des Biotechnologies Végétales (AFBV), créée le 6 juin 2009 et présidée par le Professeur Marc Fellous diffusait un communiqué de presse virulent, spécialement dirigé contre le Professeur Séralini en  dénigrant ses recherches .

Ce communiqué de presse a été mis en ligne le 17 décembre 2009 par le site Internet « http://imposteurs.over-blog.com » qui s’inscrit, ainsi que je l’ai découvert au cours de ma dernière enquête,  dans le « mouvement  Junkscience » lancé par les fabricants de tabac, et repris par bon nombre d’industriels, pour dénigrer systématiquement les scientifiques qui osent questionner l’innocuité des produits chimiques qui contaminent notre environnement .

-Le 21 janvier 2010, Gilles-Eric Séralini et Joël Spiroux de Vendomois  participaient à une émission de FRANCE 5, intitulée « Santé Magazine », dont le sujet était consacré aux OGM.

Cinq jours plus tard, l’AFBV du professeur Fellous adressait deux courriers datés des 26 et 28 janvier 2010 au Conseil supérieur de l’audiovisuel.

Intitulées  « Emission Santé Magazine France 5 » et « Santé Magazine, une émission militante de France 5 ? »,  ces deux lettres qui critiquaient violemment les compétences scientifiques du professeur Séralini ont été mises en ligne et largement diffusées via le Net.

Voici quelques extraits du premier courrier qui donnent une idée du ton employé par les membre de l’AFBV et des intérêts qu’ils représentent:

« Nous sommes scandalisés que votre émission s’appuie sur les seuls propos d’activistes opposés aux OGM, comme GE Séralini, chercheur avant tout militant anti-OGM qui se prétend indépendant alors que ses études sont financées par Greenpeace.

Ses déclarations médiatiques sont systématiquement contestées par la communauté scientifique comme l’a fait récemment le Comité scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies le 11 janvier dernier.

Dès le 14 décembre 2009, dans un communiqué de presse, notre association, strictement indépendante et qui compte en son sein de nombreux experts scientifiques, avait jugé très sévèrement la dernière publication de GE Séralini.

Nous déplorons enfin qu’une chaîne de télévision publique se fasse la porte-parole de « marchands de peurs » d’organisations militantes et par là même participe à la campagne de dénigrement d’une technologie d’avenir répondant aux grands défis de notre siècle.

Le sujet évoqué méritait pour le moins un débat sérieux avec des experts compétents. Nous sommes très étonnés par ailleurs, que journalistes spécialisés dans la santé vous ne portiez pas un regard plus positif sur les biotechnologies (vertes ou rouges) dont les apports actuels et futurs à la médecine sont très largement reconnus. »

Quant au deuxième courrier, il ne faisait pas non plus dans la dentelle :

« Les réalisateurs de l’émission se sont contentés en effet de reprendre, sans aucun esprit critique, les idées couramment diffusées par des militants anti-OGM et qui sont pourtant dénigrées par les plus hautes instances scientifiques de notre pays : Académie de Médecine, Académie des Sciences, AFSSA, Comité Scientifique du HCB. Signe fort de ce parti pris militant, les animateurs de l’émission ont conseillé comme site Internet de référence celui de l’organisation Greenpeace qui finance les études de G.E. Séralini. » etc.

Je reviendrai longuement dans mon prochain livre sur les conflits d’intérêt et les jugements erronés qui ont jalonné l’histoire des institutions que l’AFBV appelle à la rescousse, comme l’Académie de médecine qui dans un rapport publié en avril 1996, adopté à l’unanimité par les académiciens, soutint mordicus l’innocuité de l’amiante. Un an avant que le gouvernement français interdise définitivement les fibres meurtrières,  déjà interdites en Europe par une   Directive (91632) datant de … 1992, et classé « comme cancérigène pour l’homme » par le Centre international de la recherche sur le cancer ( le CIRC qui dépend de l’OMS) en … 1987 !

La lucidité courageuse des dignes académiciens aura été d’un grand secours aux milliers de malades de l’amiante victimes du silence complice des médecins et scientifiques (je reviendrai aussi sur le rôle du Comité permanent de l’amiante, où des scientifiques étaient payés par l’industrie pour … mentir au public). Sans oublier les autres scandales sanitaires qui ont secoué la France de ces vingt dernières années : sang contaminé, vache folle, hormone de croissance.

Quant aux OGM, lisons ce qu’écrivaient les Académiciens lors d’une séance le 26 novembre 2002 consacrée à l’étiquetage:

« L’exigence de l’étiquetage totale et de la traçabilité peut très bien se traduire par des conséquences commerciales désastreuses » .

Incroyable ! On s’attendrait à ce que les représentants de l’Académie de médecine se prononcent  sur les enjeux sanitaires posés par les OGM, et bien non, ils évoquent les « conséquences commerciales », révélant du même coup qu’ils sont plus préoccupés par les intérêts privés des industriels que par la santé des consommateur.

Pour revenir à l’affaire Séralini- Fellous, il est carrément amusant de voir comment l’’AFBV dénonce à l’envi le « militantisme » présumé du président du CRIIGEN,  alors que tous les membres de cette association « indépendante » sont directement liés à l’industrie des biotechnologies.

En voici la preuve, obtenue par l’avocat de Gilles Eric-Séralini  qui dans ses conclusions écrit : :

« Dans le curriculum vitae qu’il a remis au tribunal, le professeur Fellous a omis de signaler qu’il est le détenteur de deux brevets au profit de la société YEDA RESEARCH & DEVELOPMENT Co. LTD, située en Israël. Branche commerciale de l’Institut WEIZMANN, la société YEDA initie et favorise le transfert sur le marché mondial des créations de ses chercheurs, et travaille pour ce faire avec de nombreuses multinationales, telles NOVARTIS, BAXTER, PFIZER, SANOFI-AVENTIS, JOHNSON & JOHNSON, MERCK-SORONO, TEVA (…)

Concernant les attaques de Monsieur FELLOUS sur le financement du CGIIGEN, celui-ci sera certainement intéressé d’apprendre que sur quatre années consécutives, de 2005 à 2009, les versements de GREENPEACE ne représentent que 3,45% de son financement qui est des plus transparent ainsi qu’il résulte de la liste de ses contributeurs.

Les autres contributeurs sont notamment la Fondation Charles Léopold Mayer, la Fondation Denis Guichard, « Un nouveau regard sur le vivant », sous l’égide de la Fondation de France, l’Association CERES, Consommateurs et Entreprises Responsables, la Fondation pour une Terre Humaine.

En revanche, l’examen des emplois et/ou mandats des membres de l’AFBV), ainsi que les brevets déposés en leur nom posent le problème de l’indépendance des membres de l’AFBV. »

Lisez bien ! Inutile de préciser que l’avocat joint toutes les pièces justificatives , dont les fiches de l’INPI (Institut national de la propriété intellectuelle) prouvant ce qu’il écrit:

 » 1) Les Brevets des membres de l’AFBV:

a. Alain DESHAYES, membre fondateur de l’AFBV et l’un de ses 9 administrateurs, ancien directeur de Recherche INRA, est en relation d’affaires avec NESTLE SA .

b. Roland DOUCE, membre fondateur de l’AFBV et l’un des 9 membres de son Comité Scientifique, biologiste, membre de l’Académie des Sciences Américaine, est en relation d’affaires avec RHONE POULENC AGROGHIMIE.

c. Claude FAUQUET, membre fondateur de l’AFBV, Directeur du Laboratoire International des biotechnologies appliquées à l’agriculture tropicale, est en relation d’affaires avec DONALD DANFORTH PLANT SCIENCE, crée en 1998 par la Fondation DANFORTH, MC DONELL et MONSANTO. Il est l’un des partenaires de Recherche de MONSANTO qui finance, fournit des terres et participe à la gouvernance de la Fondation .

d. Lise JOUANIN, membre du Comité Scientifique de l’AFBV, est en relation d’affaires avec IMPERIAL CHEMICAL INDUSTRIES (ICI) et GENOPLANTE. ICI qui fabrique des produits chimiques, fertilisants et insecticides. En 2008, ICI devient filiale du conglomérat néerlandais AKZO NOBEL, l’une des plus grandes entreprises chimiques au monde.

GENOPLANTE est une SAS ayant pour objectif de déterminer la fonction des gènes pour les grandes espèces cultivées : blé, maïs, colza, tournesol, pois, tomate, hévéa, vigne, arbres, cacaoyer, caféier. Elle est un partenaire de LIMAGRIN, dont le président, Pierre PAGESSE, a  été Président de GENOPLANTE pendant plusieurs années. Le Président actuel de GEOPLANTE, Georges FREYSSINET, a également des liens avec l’industrie puisqu’il a notamment travaillé pour BIOGEMMA et LIMAGRAIN HOLDING. Il est par ailleurs inventeur de plusieurs brevets pour la société BAYER CROPSCIENCE, qui n’est autre que l’un des leaders mondiaux des sociétés semencières, forte d’un chiffre d’affaires annuel de 5,8 milliards d’euros en 2007.

e. Axel KAHN, parrain de l’AFBV et Généticien, est en relation d’affaires depuis 1994 avec RHONE POULENC, devenu AVENTIS PHARMA.

L’ensemble des brevets déposés – même si ils ne concernent pas directement les biotechnologies végétales – illustrent parfaitement le conflit d’intérêt. En effet, alors que Monsieur Axel KAHN a présidé de 1988 à 1997 la Commission du génie biomoléculaire (CGB), chargée d’évaluer les risques liés aux PGM, il est devenu, en 1997, « officiellement » Directeur Scientifique chez RHONE POULENC, géant de l’agrochimie qui avait investi de longue date dans le secteur des PGM. Ses liens avec RHONE POULENC datent pourtant d’avant 1997, puisque son 1er brevet est déposé pour cette société en 1994.

f. Marcel KUNTZ, membre fondateur de l’AFBV et l’un de ses 9 administrateurs, Directeur de Recherche au CNRS, est en relation d’affaires avec SYNGENTA, un des leaders mondiaux sur le marché de la protection des plantes et n°3 sur le marché des semences. En 2004, l’entreprise a réalisé 7,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires .

g. Alain TOPPAN, membre fondateur de l’AFBV et l’un des 9 administrateurs de l’AFBV, chercheur, est en relation d’affaires avec SANOFI ELF, ELF AQUITAINE, RUSTICA PROGRAIN GENETIQUE et BIOGEMMA. RUSTICA PROGRAIN GENETIQUE est une des filiales du groupe PAU-EURALIS, leader européen en semences de tournesol, maïs et colza. Dans le domaine des biotechnologies PAU EURALIS a privilégié une stratégie d’alliance avec le groupe français LIMAGRAIN, en créant la société de recherche BIOGEMMA qui participe au programme européen GENOPLANTE alliant recherche privée et publique.

h. Marc VAN MONTAGU, parrain de l’AFBV et l’un des 9 membres du Comité Scientifique de l’AFBV, Professeur émérite à l’Université de Gand (Belgique), Président de la fédération Européenne des Biotechnologies, auteur de la 1ère PGM en 1983, est en relation d’affaires avec PLANT GENETIC SYSTEMS, devenu BAYER AG.

La société PLANT GENETIC SYSTEMS a été créée en 1982, par Marc VAN MONTAGU. En 1996 il livre ses constructions génétiques et vend sa société à AGR EVO, un fabricant allemand de produits chimiques de protection des cultures, qui versera 725 millions de dollars à Monsieur MONTAGU et son associé Joseph SCHELL. En 1999, AGR EVO disparait car elle fusionne avec RHONE POULENC et devient AVENTIS CROPSCIENCE. En 2002, BAYER AG acquiert AVENTIS CROPSCIENCE. Celle-ci devient alors BAYER CROPSCIENCE AG. Cette branche s’occupe d’agrochimie (entre autres de pesticides) et de semences génétiquement modifiées (céréales, coton…).BAYER AG est, avec un chiffre d’affaires de près de 6 milliards (2005), le numéro 1 mondial. Le dernier brevet déposé par BAYER, mentionnant Marc VAN MONTAGU comme inventeur date de 2001.

i. Chris BOWLER, membre fondateur de l’AFBV, Directeur de Biologie Végétale à l’ENS, est en relation d’affaires avec la société anciennement dénommée PLANT GENETIC SYSTEMS .

j. Philippe JOUDRIER, membre fondateur de l’AFBV et l’un de ses 9 membres du Comité Scientifique, Biologiste, Directeur de Recherche Honoraire INRA, Président de l’AFSSA, se trouve être en relation d’affaires avec BIOGEMMA. PAU-EURALIS, leader européen en semences de tournesol, maïs et colza, a fait une d’alliance avec le groupe français LIMAGRAIN, en créant la SAS BIOGEMMA qui propose ses services pour l’étude des biotechnologies. L’actuel Président de BIOGEMMA n’est autre que Pierre PAGESSE, le Président de LIMAGRAIN, qui est le 1er semencier européen et le 4ème mondial.

k. Alain BOUDET, membre fondateur de l’AFBV, Professeur émérite à l’Université de biologie végétale UPS Toulouse, Membre de l’Académie des Technologies, est en relation d’affaires avec les sociétés BIOGEMMA, IMPERIAL CHEMICAL INDUSTRIES et ZENECA LTD. ASTRAZENECA a été créé le 9 avril 1999 par la fusion du laboratoire suédois Astra et du laboratoire britannique ZENECA. Présent dans plus de 100 pays, ASTRAZENECA fait partie des leaders de la pharmacie mondiale avec un chiffre d’affaires 2009 de 32,8 milliards de dollars .

l. Michel CABOCHE, membre fondateur de l’AFBV, Directeur de recherche INRA, et Membre de l’Académie des Sciences, est également en relation d’affaires avec GENOPLANTE VALOR, une SAS, avec un chiffre d’affaires en 2009 de 730 854 €. Créée par LIMAGRAIN et PAU EURALIS, la société BIOGEMMA participe directement à GENOPLANTE, dont le Président, Georges FREYSSINET, a des liens de longues dates avec LIMAGRAIN et a notamment publié des brevets pour BAYER CROPSCIENCE.

m. Jean-Pierre DECOR, membre fondateur de l’AFBV, Directeur général de l’Institut des Sciences du vivant, est également en relation d’affaires avec la société anciennement dénommée RHONE POULENC AGROCHIMIE .

2) Les emplois et/ou mandats des membres de l’AFBV[2] :

a.      Philippe AYMARD, membre fondateur de l’AFBV est Administrateur du groupe LIMAGRAIN. Groupe agricole international, spécialiste des semences et des produits céréaliers,  le 1er semencier européen et 4ème semencier mondial .

b. Jean-Yves FOUCAULT, membre fondateur de l’AFBV est Administrateur Groupe LIMAGRAIN (cf. supra) .

c. Sebastien VIDAL, membre fondateur de l’AFBV est Administrateur Groupe LIMAGRAIN (cf. supra).

d. Georges PELLETIER, Président du Comité Scientifique de l’AFBV est Président du Comité Exécutif de GENOPLANTE (cf. supra), aux côtés de Georges FREYSSINET, Directeur Scientifique chez LIMAGRAIN et inventeur de brevets déposés par le groupe BAYER .

e. Gérard FAURE, membre fondateur de l’AFBV est Directeur de l’UNION FRANCAISE DES SEMENCIERS (UFS), et Ancien Directeur technique de PIONEER, qui est une filiale de DUPOND, n°1 mondial et européen en semences de maïs, n°2 dans le monde et en Europe en semences de tournesol. L’UFS est le nouveau syndicat de l’industrie des semences et des biotechnologies végétales, né le 25 mars 2009 de la volonté des entreprises semencières de rassembler leurs forces pour promouvoir ensemble leurs activités de manière efficace et cohérente, et d’être entendues des pouvoirs publics français et internationaux (Pièce n°….).

f. Luc ESPRIT, membre fondateur de l’AFBV est Directeur Général MAIZ’EUROP et Directeur de la F.N.P.S.M.S. (Fédération Nationale de la Production des Semences de Maïs et de Sorgho) qui rassemble les entreprises semencières et les producteurs de maïs semences autour d’un objectif commun : gérer la production française de semences et contribuer à son développement en France et à l’international. Quant à MAIZ’EUROP, il s’agit de l’organisation fédératrice de la filière française de maïs, une collective composée de différentes structures maïsicoles .

g. Henri-Bernard CARTIER, membre fondateur de l’AFBV est Gérant de la SARL GERM SERVICE qui est une filiale commerciale de l’A.G.P.M. et d’ARVALIS. GERM-SERVICES, une des composantes de MAIZ’EUUROOP (cf. supra) .

h. Alain GODARD, membre fondateur de l’AFBV et l’un des 9 administrateurs de l’association,  a été PDG de RHONE-POULENC AGRO – 1er groupe français à avoir investi dans le secteur des OGM dans le début des années 90 et PDG démissionnaire d’AVENTIS CROPSCIENCE qui a été racheté par le Groupe BAYER (CA 5,8 milliards d’€) .

i. Régis FOURNIER, membre fondateur de l’AFBV est Directeur Général MAISADOUR SEMENCES et Président de SEPROMA, Syndicat professionnel regroupant les établissements qui sélectionnent, produisent ou commercialisent des variétés de maïs en France, en Europe et dans le monde. Rassemblant 35 entreprises, SEPROMA a pour vocation de représenter l’industrie des semences de maïs auprès des instances officielles. Le Groupe MAÏSADOUR est un groupe agro-alimentaire coopératif qui a dégagé pour l’exercice 2008/2009 un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros .

j. Laurent JUBERT, membre fondateur de l’AFBV est Directeur Général de CHAMPAGNE CEREALES, groupe coopératif agro-industriel, d’origine Française et « d’ambition mondiale ». Il s’agit d’un groupe agri-industriel avec 2,512 milliards d’euros de chiffre d’affaires, des filiales en aval de dimension internationale, des filiales en Ukraine et sur d’autres « terres à fort potentiel de développement » .

k. Pascal PROT, membre fondateur de l’AFBV est Président de CHAMPAGNE CEREALES (cf. supra) 

l. Jean-Michel PATACQ, membre fondateur de l’AFBV est Vice-Président du Groupe coopératif EURALIS, leader européen des marchés agricoles et agroalimentaires, rassemblant 15 000 agriculteurs et 5 000 salariés avec un chiffre d’affaires de 1,3 Md d’euros. Le Groupe Euralis est aujourd’hui 1er producteur mondial de foie gras, 1er opérateur européen sur le marché du maïs, 1er collecteur de légumes transformés du Sud-Ouest, un des leaders européens des Semences .

Guy CRAPEZ, membre fondateur et Trésorier de l’AFBV est ancien Directeur Général d’AGRALYS devenu le Groupe AXEREAL à 50% avec EPIS-Centre. Il est Leader de l’activité céréalière européenne, avec un chiffre d’affaires pour l’année 2008″.

L’AFBV est effectivement une association  totalement  « indépendante »!

J’invite les internautes à consulter le site de Terre TV et de la Fondation scientces citoyennes du professeur Jacques Testard pour des informations complémentaires sur le procès qui oppose les professeurs Séralini et Fellous, dont le jugement est annoncé pour le 18 janvier 20011.

http://www.terre.tv/fr/1_biodiversite/8_ogm/3472_le-lanceur-dalerte-gilles-eric-seralini-attaque-en-diffamation-

http://www.sciencescitoyennes.org/spip.php?article1898


[1] Liste non exhaustive

[2] Liste non exhaustive