Hommage à Chris Hondros

Je voudrais rendre hommage à Chris Hondros, l’un des plus grand photographes de ce siècle, qui est mort à 41 ans, le 20 avril dernier, alors qu’il couvrait les événements de Lybie.

Chris était un photojournaliste engagé, qui voulait témoigner de la marche folle du monde, en mettant son appareil photo dans la plaie, malgré les dangers qu’il savait courir.

http://www.chrishondros.com/

J’avais interviewé Chris pour le livre 100 photos du XXIème siècle que j’ai publié aux Editions La Martinière avec David Charrasse, fin 2010. Le photographe m’avait raconté l’incroyable histoire de l’une de ses photos les plus célèbres qu’il a prise au Libéria en 2003.

Je mets ici le facsimilé de la double page que nous avons consacrée à ce cliché majeur de la première décennie du XXI ème siècle:

Un prix à Bruxelles et autres nouvelles

Je suis heureuse de vous informer que mon film « Torture made in USA » a reçu le Prix spécial du jury au Festival des Libertés de Bruxelles la semaine dernière:

Je suis heureuse de vous informer que mon film « Torture made in USA » a reçu   le Prix spécial du jury au Festival des Libertés de Bruxelles la semaine dernière:

http://www.festivaldeslibertes.be/fase5.php?event=299

Par ailleurs, après avoir dormi longtemps dans un tiroir pour des raisons indépendantes de ma volonté, le film a été acheté par ARTE, la RTBF (Belgique) et la TSR (Suisse) qui le diffuseront en 2011, à l’occasion du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre, et surtout de la « guerre contre le terrorisme« , lancée par le président Bush. En partenariat avec Galaxie et le Comité Français de Radio Télévision, les producteurs, ARTE se charge de la fabrication d’un DVD, avec le soutien de Amnesty International et de Mediapart qui avait diffusé le film en avant première d’octobre à décembre 2009(plus de 100 000 visites).

Je mets en ligne la jaquette qui avait été conçue en février 2009.

Par ailleurs, j’informe les lecteurs que le livre que j’ai co-écrit avec le sociologue David Charrasse « Les 100 photos du XXIème siècle » est en librairie!

Cet ouvrage fait suite à la série audiovisuelle que j’avais réalisée pour ARTE en 1998-1999, et à l’ouvrage « Les 100 Photos du XXème siècle » paru aux Editions du Chêne, avec le soutien de ARTE Editions.

Voici la 4ème de couverture:

De plus, mon livre « Le monde selon Monsanto » vient de sortir en … coréen! C’est la quinzième traduction et je ne peux résister à l’envie de faire partager la couverture à tous ceux qui suivent de près l’incroyable succès de cet ouvrage!

Une traduction chinoise est en cours que j’attends avec impatience!

De  plus, recluse comme une « nonne » pour l’écriture de mon livre « Notre poison quotidien » qui avance bien, j’ai tout de même accepté de participer à un « CitéDébat » sur le thème « Alimentation industrielle et risques pour la santé » qui aura lieu demain (mardi 16 novembre) à la Cité internationale Universitaire, à l’initiative de Mathieu Vidard, l’animateur de l’émission scientifique (passionnante) « La tête au carré » sur France Inter.

Ont été également invités François Veillerette, fondateur du Mouvement pour  le droit et le respect des générations futures (MDRGF) et le professeur Jacques Testard de la Fondation pour une science citoyenne.

Ce débat est bien sûr ouvert au public!

Enfin, j’invite tous ceux qui soutiennent une science libre et indépendante des lobbies et pressions industriels à  rejoindre le professeur Gilles Éric Séralini lors du procès en diffamation qu’il a intenté à Marc Fellous, l’ancien président de la Commission du génie moléculaire.

Un rassemblement est prévu le 23 novembre, le jour du procès.

Les 100 photos du 21ème siècle bientôt en librairie

Je suis heureuse de vous informer que mon livre « Les 100 photos du XXIème siècle« , édité par les Editions de La Martinière,  sortira en librairie fin octobre. Réalisé avec le sociologue David Charrasse, ce livre raconte l’histoire des cent photos qui ont marqué la première décennie du début de siècle.

Il s’inscrit dans la continuité de la série télévisée que j’avais dirigée pour ARTE, avec l’agence CAPA, et du livre éponyme qui fut un  succès de librairie international et constitue un ouvrage de référence pour l’histoire de la photographie, et notamment du photojournalisme:

Je copie ici le texte de l’avant-propos:

Quel chambardement ! Depuis la diffusion de ma série « Les 100 photos du siècle » sur ARTE et la publication du livre éponyme, il y a un peu plus de dix ans, le monde de la photographie a connu de profonds bouleversements. Au point qu’au moment de prolonger l’essai, ma première difficulté fut de déterminer ce qu’est, aujourd’hui, une « photographie ». Jusqu’à la fin des années 1990, la réponse était simple : il s’agissait d’une image, captée à partir d’un appareil photographique et reproduite sur un support papier.  Pour choisir les cent photos qui avaient marqué le XXème siècle, j’avais donc consulté les journaux et les magazines internationaux, les livres d’histoire, ainsi que les collections d’affiches et de cartes postales. Au final, l’écrasante majorité des images que j’avais retenues  étaient signées par des professionnels dûment identifiés, des « photojournalistes », dont le métier faisait rêver, car il était synonyme de voyage et de  courage.

Mais l’avènement du numérique a changé la donne. D’abord, parce que les images qui incarnent la première décennie du XXIème siècle ne sont pas toutes – loin s’en faut – des « photographies ». Nombre d’entre elles n’ont pas été prises sur des appareils photographiques, mais sur des téléphones portables ou sur des caméscopes, par des amateurs, dont on ignore bien souvent l’identité. Les écarter était impossible : qui niera que le cliché de Saddam Hussein, la corde autour du cou, marque à jamais notre mémoire collective ? D’autre part, si certaines ont fini par être publiées sur papier, ces images doivent leur célébrité à leur diffusion sur Internet, qui est devenu le support privilégié, y compris pour les photographies professionnelles. En l’absence de recul, que seul le temps peut donner, la difficulté consistait à faire un choix dans cette profusion.  Deux critères ont guidé ma sélection : l’importance de l’événement représenté et la qualité du cliché. Et clairement les images de qualité sont celles prises par les professionnels.

« Aujourd’hui n’importe qui peut prendre des images, mais n’importe qui n’est pas photoreporter », souligne à juste titre John Moore, photographe à l’agence Getty. Et c’est là mon deuxième constat : si le numérique a entraîné une indéniable démocratisation de la production des images, il s’est aussi accompagné d’un affaiblissement de leur statut. Autrefois considérée comme une preuve, voire une pièce à conviction, garantie par l’éthique du photojournaliste, l’image suscite aujourd’hui le doute. Soit parce qu’elle peut être manipulée par l’outil de photoshop, le pendant indissociable du numérique. Soit parce que, n’ayant pas d’auteur revendiqué, bien souvent  elle sert la propagande, extrêmement présente dans ce livre.

Dernier constat, et c’est une bonne nouvelle : si les grandes photos du XXème siècle avaient été produites (presque) exclusivement par des photographes occidentaux, à l’aube du troisième millénaire ce n’est plus le cas. Les nouvelles technologies ont sorti de l’anonymat des professionnels talentueux d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud. Comme Naaman Omar, en Palestine, ou Luiz Vasconcelos, en Amazonie, ils se sont fait leur place dans le monde très compétitif du photojournalisme.

« L’arrivée du numérique constitue un changement aussi  important que la révolution industrielle. Si on arrive à s’adapter, cela ouvre beaucoup d’opportunités », résume Marcus Bleasdale, photographe depuis douze ans. Raconter l’histoire des cent photos qui incarnent la première décennie du XXIème siècle, c’est aussi raconter celle de ce grand chambardement, en donnant la parole à tous ceux et celles qui défendent leur métier bec et ongles. Pour réaliser ce livre, je les ai tous contactés aux quatre coins de la planète. Et je leur rends résolument hommage, car plus que jamais le photojournalisme est indispensable. À l’heure de la surabondance d’images, il reste l’un des garants de la vitalité de nos démocraties.

Marie-Monique Robin