J’invite les internautes à lire ce papier en ligne sur le site de Mediapart, qui évèle comment Susy Renckens, docteur en biologie moléculaire, qui a dirigé le comité OGM de l’EFSA (l’Autorité européenne pour la sécurité alimentaire) d’avril 2003 à mars 2008, a aussitôt rejoint la direction de Syngenta (mai 2008!), l’un des principaux concurrents de Monsanto dans le domaine des biotechnologies.
Nommée au poste de directrice des affaires règlementaires sur les biotechnologies pour l’Europe chez Syngenta, Susy Renckens est chargée de faire du lobbying auprès des institutions européennes, et notamment de l’EFSA, pour favoriser le développement des OGM…
Vive les portes tournantes!
Ce papier cofirme ce que j’ai écrit dans mon livre « Le monde selon Monsanto », où je soulignais les conflits d’intérêt qui caractérisent la majorité des « experts » du comité OGM de l’EFSA, qui a approuvé systématiquement toute les demandes de mise sur le marché d’OGM déposées par Monsanto et consorts, ignorant systématiquement les études montrant des effets sanitaires ou environnementaux.
Ce constat est aujourd’hui partagé par quelqu’un de poids: Patrick Wall, qui occupait jusqu’en 2008, le poste de directeur de l’AFSA.
Voici ce qu’en dit l’article de Mediapart:
Selon ce professeur irlandais qui semble-t-il avait décidé de se lâcher peu de temps après avoir quitté son poste fin 2008, l’autorité qu’il dirigeait jusqu’à il y a peu de temps « ignore les preuves scientifiques qui montrent que les OGM alimentaires pour les animaux et pour l’homme sont dangereuses, et qu’elle continue de se fier à des rapports secrets avec un plaidoyer scientifique partial, sélectif et biaisé soumis aux compagnies qui déposent leur demande d’autorisation de mise sur le marché – qui ne peuvent être pleinement examinées par des scientifiques indépendants soumises à revue par ses paires. De telles pratiques sont frauduleuses, et mettent les Européens en danger puisque les semences et nourritures génétiquement modifiées sont déclarées saines, dossier de preuves à l’appui, alors qu’elles peuvent s’avérer en fait dangereuses ». L’ensemble de ses déclarations faites au réseau GM-free Ireland Network est disponible ici (vidéo en anglais, sans sous-titres). Le fait est que suite à ces très vives critiques qu’elle a reçues, l’autorité européenne a pris conscience qu’il était nécessaire de revoir ses lignes directrices quant à l’interprétation des données statistiques que fournissent les semenciers pour obtenir l’agrément de leur semence OGM.
Lire l’article complet de Mediapart
Je vous informe aussi que la rédaction de Mediapart vient de publier un livre relatant les deux ans de résidence de Nicolas Sarkozy, dont quelques pages aussi savoureuses que documentées, racontent les dessous de « l’écolosarkozysme ».