160 lauréats internationaux de prix environnementaux, issus de 46 pays, dont je fais partie (Prix Rachel Carson 2009), ont publié une déclaration s’adressant aux « fondations et philanthropes » pour qu’ils « utilisent leur pouvoir financier pour lutter contre le réchauffement climatique ».
Cette déclaration a été publiée dans le New York Times le 15 septembre dernier, au moment où s’ouvrait à New York, la conférence des Nations Unies sur le climat.
Dans cette déclaration, nous disons :
« Effarés de voir que la terre va vers un réchauffement de 4 à 6° étant données les politiques actuelles de consommation de charbon, pétrole et gaz ;
Terrifiés de savoir que nous allons perdre notre capacité à nous nourrir, manquer d’eau potable, augmenter les risques de guerre, et causer l’effondrement du tissu même de la civilisation à cause du changement climatique qu’entraîne le réchauffement global ;
Dévastés par le constat que nos gouvernements n’ont pas réussi à ralentir et encore moins à stopper le flux des gaz à effet de serre dans notre atmosphère si mince, en parfaite connaissance des risques et malgré vingt-cinq ans de tentatives ;
Conscients que le Sommet sur le climat qui se tiendra à Paris en 2015 constitue probablement la dernière chance de parvenir à un traité qui permette de sauver la civilisation ;
Croyant que les fondations philanthropiques, vue l’étendue de leurs moyens financiers, ont le pouvoir de déclencher un réflexe de survie dans la société, en aidant ainsi ceux qui négocieront le traité sur le climat ;
Sachant que toutes les bonnes actions de la philanthropie, dans toutes leurs formes, seront dévaluées et mêmes anéanties dans un monde en marche vers six degrés de réchauffement , voire plus ; et que ces moyens financiers qui auraient pu nous sauver passeront par pertes et profits ;
Nous, 160 lauréats de prix environnementaux internationaux appelons les fondations et philanthropes à investir leur argent de toute urgence pour sauver la civilisation ».
Je participerai demain au Journal de Canal +, à 12 heures 30 pour parler de cet appel et présenter Sacrée croissance!
J’expliquerai notamment que si nous voulons réduire , voire éliminer, nos émissions de gaz à effet de serre, il faut impérativement changer de modèle économique,car plus nous produisons et consommons, plus nous émettons, et plus la terre se réchauffe.
Il faut aussi empêcher la signature du traité de « libre échange » entre l’Europe et les États unis (TAFTA), car plus la mondialisation des marchandises et échanges internationaux s’intensifie, plus nous émettons et remplissons les poches des multinationales qui , aveuglés par leur recherche de profits, ont décidé d’ignorer les risques qu’elles font courir à l’humanité.