Bonne nouvelle d’Argentine: la multinationale chimique et transgénique Bayer Cropscience a annoncé le retrait de son insecticide Endosulfan d’ici la fin de l’année.
Cela fait des années que des organisations comme RAPAL, la branche latino-américaine de Pesticides Action Network, se battent pour que ce pesticide éminemment toxique cesse d’empoisonner les sols (et donc la chaîne alimentaire) en Amérique du Sud.
En effet, alors qu’il est désormais interdit dans soixante pays (après avoir pollué notre environnement pendant des années), l’endosulfan est largement utilisé avec le roundup et les herbicides à base de glyphosate sur les cultures transgéniques (plus de quatre millions de litres ont été déversés en 2008 sur la seule Argentine).
Judith Nestmann, la directrice de la firme, a déclaré que l’insecticide serait remplacé par un autre produit » avec un profil de risque nettement inférieur »… Quel aveu affligeant!
À l’instar de nombreux insecticides, appartenant à la famille des organo-phosphorés, l’endosulfan provoque des dégâts sur le système neurologique (maladie de Parkinson) et immunitaire des personnes exposées, des troubles de la reproduction et des malformations congénitales, ainsi que le montre la littérature scientifique.
L’histoire de ce poison est exemplaire de la manière dont les pesticides ont envahi nos champs: sans évaluation sérieuse des impacts environnementaux et sanitaires pour les utilisateurs et les consommateurs exposés à des résidus dans leurs aliments.
Le scénario est toujours le même: on « libère » le produit, puis on compte les malades, voire les morts, avant de décider de le retirer du marché , d’abord, des pays « riches », puis, bien plus tard, des pays en voie de développement…
Il est temps que soit revue complètement l’homologation des pesticides en plaçant la santé des humains (agriculteurs et consomateurs) au-dessus de l’intérêt des multinationales.
Source: Pagina 12