La nouvelle était sous embargo depuis deux mois, mais je suis désormais autorisée à l’annoncer: j’ai été désignée lauréate du Prix Rachel Carson, remis, tous les deux ans à Stavanger (Norvège), à une femme qui par ses travaux participe à la défense de l’environnement .
Pour l’heure, le site du prix semble avoir des problèmes, car seule la page norvégienne fonctionne!
Rachel Carson (1907-1964) était ce qu’on appelle une « grande bonne femme ». Biologiste spécialiste de la mer, elle fut connue mondialement pour son livre Silent Spring (Le printemps silencieux) (1962) qui dénonçait , pour la première fois , l’impact des pesticides sur l’environnement et la santé des hommes, à un moment où tout le monde célébrait ces poisons comme les symboles de la science triomphante.
Son livre a provoqué l’interdiction définitive du DDT (1972), un insecticide organochloré hautement toxique produit notamment par Monsanto, qui continue de nous empoisonner, puisqu’on en retrouve régulièrement dans les organismes des nouveaux nés, contaminés par leurs mères.
Le printemps silencieux scelle la naissance du mouvement pour la défense de l’environnement et conduira à la création de l’ Agence américaine pour la protection de l’environnement ( EPA), dont je parle beaucoup dans mon livre.
Pour plus d’informations sur cette pionnière de la cause écologique, lire la note de Wikipedia.
Il est intéressant de noter que la firme Monsanto n’était pas restée indifférente au best-seller de Rachel Carson. Dès 1962, la multinationale de Saint Louis mène campagne contre l’auteure du Printemps silencieux, en la présentant comme une « femme hystérique » , scientifiquement incompétente , pour comprendre les bienfaits du DDT et autres pesticides…
La firme alla jusqu’à publier une parodie du livre, intitulé The Desolate Year, décrivant la catastrophe qui s’abattrait sur les Etats Unis, si ceux-ci décidaient de renoncer aux pesticides !!
J’irai chercher mon prix à Stavanger en Norvège, le 5 juin prochain.