Rush 10: Manuela Malastesta

L’étude toxicologie de Monsanto sur le soja Roundup ready a été répétée par une équipe de l’université d’Urbino, dirigée par Manuela Malatesta. Je rappelle que l’étude de Monsanto avait duré 28 jours et qu’elle avait été réalisée avec des rats adultes. Elle a été dénoncée par le Pr. Ian Pryme comme de la mauvaise science.
Je retranscris ici la partie de mon livre concernant Manuela Malastesta ainsi que son interview filmée.

EXTRAIT

La peur de Monsanto

J’ai rencontré Manuela Malatesta le 17 novembre 2006, à l’université de Pavie en Italie.
Elle était encore traumatisée par l’expérience qu’elle venait de vivre et qui l’avait contrainte à quitter l’université d’Urbino, où elle avait travaillé pendant plus de dix ans.

« Tout ça à cause d’une étude sur les effets du soja transgénique », me dit-elle avec un soupir.
En effet, la jeune chercheuse a fait ce que personne n’avait fait : répéter l’étude toxicologique conduite en 1996 par Monsanto.
Avec son équipe, elle a nourri un groupe de rats avec une diète habituelle (groupe contrôle) et un autre groupe avec la même diète à laquelle avait été ajouté du soja Roundup ready (groupe expérimental).
Pris dès le sevrage, les cobayes ont été suivis jusqu’à leur mort (en moyenne deux ans plus tard).
« Nous avons étudié les organes des rats au microscope électronique, m’explique Manuela Malatesta, et nous avons constaté des différences statistiquement significatives, notamment dans les noyaux des cellules du foie des rats nourris avec du soja transgénique. Tout semble indiquer que les foies avaient une activité physiologique plus élevée. Nous avons trouvé des modifications similaires dans les cellules du pancréas et des testicules.

– Comment expliquez-vous ces différences ?

– Malheureusement, nous aurions aimé poursuivre ces études préliminaires, mais nous n’avons pas pu, car les financements se sont arrêtés… Nous n’avons donc que des hypothèses : les différences peuvent être dues à la composition du soja ou aux résidus de Roundup. Je précise que les différences que nous avons constatées ne sont pas des lésions, mais la question est de savoir quel rôle biologique elles peuvent avoir à long terme, et pour cela il faudrait développer une autre étude…

– Pourquoi ne le faites-vous pas ?

– Ah !, murmure Manuela Malatesta, en cherchant ses mots. Actuellement, la recherche sur les OGM est un sujet tabou… On ne trouve pas d’argent pour cela. Nous avons tout fait pour trouver un complément de financement, mais on nous a répondu que, comme dans la littérature scientifique il n’y avait pas de données qui prouvent que les OGM provoquent des problèmes, il était donc totalement inutile de travailler là-dessus.
On ne veut pas trouver de réponses aux questions qui gênent… C’est le résultat de la peur diffuse qu’il y a de Monsanto et des OGM en général… D’ailleurs, quand j’ai parlé des résultats de l’étude à certains de mes collègues, ils m’ont vivement déconseillé de les publier, et ils avaient raison, car j’ai tout perdu, mon laboratoire, mon équipe… J’ai dû recommencer à zéro dans une autre université, grâce à un collègue qui m’a soutenue…

– Est-ce que les OGM vous inquiètent ?

– Aujourd’hui, oui ! Pourtant, au début, j’étais persuadée qu’ils ne posaient pas de problèmes, mais maintenant les secrets, les pressions et la peur qui les entourent me font douter… »

FIN DE L’EXTRAIT

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