Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises dans mes messages de la rubrique « les nouvelles de la toile », je note que les détracteurs de mon enquête ne savent pas bien comment démonter ce qu’elle révèle: à savoir, la manière dont a été imposé au reste du monde le fameux « principe d’équivalence en substance » qui a permis à Monsanto de lancer dans les champs le premier OGM de grande culture (le soja roundup ready, qui représente, aujourd’hui, la culture transgénique la plus cultivée dans le monde) sans études toxicologiques et environnementales sérieuses.
Difficile, en effet, de trouver une parade à ceux qui ont inscrit le « principe » dans le marbre: James Maryanski, ancien responsable du département des biotechnologies à la Food and Drug Administration), qui reconnaît, pour la première fois, devant une caméra, que le « principe d’équivalence en substance » ne repose sur aucune donnée scientifique, mais sur une « décision politique » de la Maison Blanche.
Cette révélation est confirmée par Dan Glickman, ancien secrétaire d’Etat à l’agriculture, qui dénonce les « pressions » qu’il a subies et estime qu’on « aurait dû faire plus de tests ». C’était aussi l’avis des scientifiques de la FDA, ainsi que le révèlent les documents aujourd’hui déclassifiés.
Sans oublier Michael Taylor, l’ancien avocat de Monsanto, recruté comme N°2 de la FDA, avant de devenir vice-président de Monsanto…
Comme il est difficile de désamorcer ce gros pavé dans la mare des supporters inconditionnels des OGM, ceux-ci n’ont trouvé que deux « astuces » pour jeter le discrédit sur mon enquête:
– m’attaquer personnellement, une technique favorite de Monsanto (cf mes messages dans la rubrique « Les nouvelles de la toile »/ L’AFIS attaque!)
– attaquer le Dr. Arpad Pustai et le Pr. Ignacio Chapela, avec la même mauvaise foi que celle qui a caractérisé leurs affaires respectives.
Évidemment, j’ai passé beaucoup de temps (des semaines!) à reconstituer tous les aspects de ses deux énormes dossiers qui avaient beaucoup agité le microcosme des pro et anti OGM. J’ai donc consulté des centaines de documents, rédigés aussi bien par les « pour » ou les « contre », et j’ai rencontré les deux protagonistes.
Ce qui est frappant dans ces deux affaires, c’est la récurrence des pratiques:
– au lieu de s’affronter sur le terrain de la science, en réalisant, par exemple, leur propre étude et en la publiant, comme c’est le cas dans 99% des cas quand une découverte pose problème, un certain nombre de scientifiques se sont rués sur leurs collègues pour les discréditer, avec une hargne qui laisse perplexe;
– à chaque fois, Monsanto agissait dans l’ombre, et loin d’encourager la transparence, semait le trouble en ayant recours à des techniques qui laissent tout aussi perplexe, comme le « marketing viral », dénoncé par la presse britannique de l’époque, sans que la firme l’ait démenti , puisqu’elle n’a pas attaqué en diffamation;
– les chercheurs ont été licenciés ou mis sur la touche, ce qui est tout de même très rare s’agissant d’experts aussi reconnus que le Dr. Pusztai ou aussi brillants que le Pr. Chapela, qui avait travaillé longtemps pour la firme Sandoz (devenue Novartis, puis Syngenta, un concurrent de Monsanto sur le marché des OGM!)
Ce sont précisément ces pratiques lamentables que je décris avec moult détails dans mon livre ( chapitres 9 et 12), qui m’ont permis de conclure que les deux chercheurs étaient victimes d’une campagne de diffamation, qui n’avaient rien à voir avec la recherche de la vérité scientifique mais avec les intérêts des fabricants d’OGM, prêts à tout pour imposer leurs produits par la force.
Je reviendrai sur ces deux affaires dans mes messages ultérieurs.