– Lundi 7 avril: projection/débat/signatures à Chartres. J’en rentre! Il y avait salle comble (300 personnes?) Cette soirée était organisée en soutien aux 58 faucheurs volontaires, dont le procès se tiendra dans cette ville les 8 et 9 avril. Ils sont accusés d’avoir « fauché » , le 18 août 2007, une parcelle de maïs génétiquement manipulé de Monsanto à Poinville (Eure et Loire).
Lors du débat, ce soir, plusieurs personnes m’ont demandé ce que je pensais des faucheurs volontaires. J’ai répondu que je considérais qu’ils étaient des lanceurs d’alerte et devraient donc être protégés comme tels…
J’ai rapporté aussi la remarque qu’a faite Philippe Martin, député PS et président du conseil général du Gers, lors du débat à l’assemblée nationale.
Faisant suite à une proposition d’amnistier les faucheurs, il a rappelé son expérience de préfet du Gers et du Landes: des consignes venant du ministère de l’intérieur lui avaient été données de ne pas poursuivre les militants de FNSEA qui avaient procédé à d’importantes dégradations et destructions d’équipements.
Qui tenait alors le ministère de l’intérieur? Jean-Louis Debré, le frère de Bernard Debré ( député UMP), l’un des plus fervents défenseurs des OGM de Monsanto, qui n’a pas hésité à déclarer d’étonnantes « vérités » au Parisien du 2 avril:
« Or, on sait très bien que les OGM vont être une des réponses à la faim dans le monde. Car si on ne double pas la production agricole, on ne pourra pas nourrir tout le monde. »
– « Le vin français est complètement OGM ! Le phylloxéra au début du siècle décimait la vigne. On est allé aux Etats Unis chercher des ceps, naturellement résistants au phylloxéra. Mais c’était quoi, si ce n’est un OGM ? »
A noter que , pour son action continue en faveur des OGM, Bernard Debré a reçu le premier Monsanto d’Or, décerné par Greenpeace…
J’étais citée à témoigner lors du procès des faucheurs volontaires, mais je ne pourrai pas y aller, car je suis aussi citée à comparaître lors d’un procès en Argentine contre les militaires de la junte de Videla, qui se déroule actuellement à Corrientes.
Cette comparution fait suite à mon documentaire et livre « Escadrons de la mort: l’école française » où j’avais montré comment les militaires français avaient exporté les méthodes de la guerre sale (tortures, disparitions) développées en Algérie notamment vers l’Argentine.
J’avais réussi à interviewer quatre généraux de la dictature militaire argentine (1976-1982) , dont le général Harguindéguy (ex ministre de l’intérieur de Videla), le général Bignone ( chef de la dernière junte militaire), le général Lopez Aufranc et le général Diaz Bessone (qui dirigea le deuxième corps d’armée dans la région de Corrientes, puis fut ministre de la planification).
Ces interviews avaient provoqué un cataclysme en Argentine et sont, aujourd’hui, considérés comme des aveux, d’où ma citation à comparaître.
Pendant mon (bref) séjour (je rentre dimanche), je serai accompagnée de gardes du corps, mis à disposition par le gouvernement argentin…
Je vais essayer de continuer mon blog, mais ne suis pas sûre d’y arriver…
Je précise que mes récents déplacements (Ariège, Toulouse, Chartres) m’ont empêchée d’écrire autant que je j’aurais voulu, alors que je meurs d’envie de commenter les inepties prononcées par certains députés (UMP) dans l’hémicycle.
Dès que je peux, j’y reviendrai…