Communiqué du CRIIGEN

Je mets en ligne le communiqué du CRIIGEN, Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique, créé par l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage, concernant la pétition que j’avais appelé à signer.

L’absence de transparence sur les études conduites par Monsanto et consorts censées mesurer les effets sanitaires des OGM ne peut que renforcer les doutes que les OGM posent des problèmes. Sinon pourquoi la firme Monsanto refuse-t-elle toujours de communiquer les données brutes des études de trois mois qu’elle a fait réaliser sur des rats? Sans oublier le fait que ces études de trois mois ne veulent pas dire grand chose: au plus permettent-elles de mesurer la toxicité aigüe des OGM, mais pas la toxicité chronique que seule une étude de deux ans peut mesurer.

L’absence d’évaluation sérieuse des OGM, et notamment du soja roundup ready fut au coeur du débat que j’ai conduit, hier, à l’Université d’agronomie de La Plata.

Les agronomes présents ont découvert avec surprise que la seule étude réalisée sur cette plante pesticide transgénique qui couvre, aujourd’hui, plus de six-sept millions d’hectares, était une malheureuse étude de … 28 jours, faite sur des rats adultes, dont Monsanto refuse de communiquer les données brutes, y compris aux scientifiques, comme me l’a expliqué le Pr. Ian Pryme, de l’université de Bergen (cf: mon livre et film)…

Communiqué de presse CRIIGEN – mars 2009

LA TRANSPARENCE SUR LES EFFETS DES OGM SUR LA SANTE
SERA EXPLOSIVE

Le vendredi 3 avril 2009 à 11h30 le CRIIGEN remet au Ministère de l’Agriculture rue de Varenne à Paris une pétition réunissant 42.137 signatures pour réclamer la transparence des effets des OGM sur la santé. Une conférence de presse se tiendra sur le parvis du Ministère. Les données brutes sont confidentielles pour les entreprises et les gouvernements, en contradiction avec la directive européenne. Des effets significatifs peuvent être contenus dans de nombreux dossiers, y compris celui du maïs MON 810 qui a fait l’objet de tant de débats. L’heure est grave, à l’heure où l’absence de transparence a conduit à des crises financières, et peut tout aussi bien mener à des crises sanitaires prenant en otage la santé des citoyens.

Texte de la pétition « Nous citoyens, demandons à la suite du Grenelle de l’environnement, et avec la grande majorité des français et des européens qui s’interroge sur ou remet en cause la nécessité des OGM dans les champs et dans les assiettes, que soient rendus publics les résultats des analyses de sang des animaux qui ont mangé ces OGM pendant le plus long temps possible, et ce pour tous les OGM cultivés ou commercialisés dans l’alimentation des humains ou des animaux en Europe. Cela devra être également effectif avant la commercialisation des nouveaux OGM. Aujourd’hui, seules les compagnies de biotechnologies réalisent ces tests de toxicité pendant 3 mois seulement, avec des mammifères de laboratoire (surtout le rat servant de modèle pour l’humain), et considèrent les résultats bruts comme confidentiels, ce que nous jugeons totalement anormal alors que le monde entier se questionne sur les effets des OGM sur la santé. »

Le Luxembourg interdit les cultures de MON810!

Une bonne nouvelle de plus!

Le ministre de la Santé du Luxembourg, Mars Di Bartolomeo vient d’interdire la culture du maïs BT de Monsanto, le MON 810. Je rappelle que j’avais longuement rencontré le ministre, lors de ma visite au Grand Duché, le 12 mars dernier (voir sur mon Blog), à qui j’avais remis un exemplaire de mon livre ainsi qu’à sa collègue Octavie Modert, secrétaire à l’agriculture. J’étais accompagnée de Paul Delaunois et de Maurice Losch, représentants de Greenpeace au Luxembourg.

Voici le texte de l’arrêté promulgué pour confirmer l’interdiction:

Arrêté du Ministre de la Santé Mars DI BARTOLOMEO :
Le Luxembourg interdit la mise en culture du MON 810.
________________________________________

Le Ministre de la Santé Mars Di Bartolomeo a annocé le 22 mars à l’occasion de la journée « Luxembourg et Grande Région sans OGM » à l’Abbaye de Neumünster ensemble avec la Secrétaire d’Etat à l’Agriculture Octavie Modert et le Minstre de l’Environnement Lucien Lux, la décision du Gouvernement d’interdire provisoirement la mise en culture du maïs génétiquement modifié MON810. Il s’agit du seul OGM actuellement cultivé dans l’Union européenne depuis son autorisation de mise sur le marché en 1998. Le moratoire, aussi communément appelé « clause de sauvegarde », concerne plus précisément la mise en culture des variétés de semences de maïs issues de la lignée de ce maïs génétiquement modifié produit par Monsanto. Il est basé sur des faits nouveaux publiés en 2008 et 2009 ne permettent pas de conclure à une totale absence d’innocuité du MON810, et est motivé par des arguments scientifiques, écologiques et politiques.

Le Grand-Duché franchit ainsi une nouvelle étape dans son approche dictée par les principes de précaution et de prévention, et se joint ainsi à l’Autriche, à l’Hongrie, à la Grèce et à la France qui ont pris la même décision au cours des dernières années. Le Luxembourg rappelle: qu’il était parmi les premiers Etats membres avec l’Autriche à avoir évoqué en 1997 une clause de sauvegarde concernant l’importation et l’utilisation du maïs génétiquement modifié Bt176.

Le moratoire sortira ses effets à partir de ce mardi, 24 mars 2009, date de la publication de l’arrêté ministériel au Mémorial. L’arrêté sera encore notifié par le Luxembourg à la Commission et aux autres Etats membres. La décision sera soumise à l’examen du panel OGM de l’Agence européenne de sécurité alimentaire. Seule une décision de la Commission, soutenue par une majorité qualifiée d’Etats membres, visant à contraindre le Grand-Duché à lever la clause de sauvegarde, pourra mettre fin à l’interdiction de mise en culture.

Or, les ministres de l’Environnement réunis le 2 mars 2009 à Bruxelles ont rejeté à une majorité qualifiée, fait sans précédent, les propositions de la Commission visant à contraindre l’Autriche et la Hongrie à lever leurs interdictions relatives à la culture du MON810. Depuis, un nombre grandissant de députés européens demandent à la Commission de ne plus statuer sur des demandes d’autorisation d’OGM dans l’Union européenne à des fins de culture jusqu’à ce qu’une approche commune relative à l’application de la législation communautaire pertinente soit arrêtée.

Rappelons que deux tiers des communes du Luxembourg se sont déclarées «commune sans OGM» et rejoignent ainsi la volonté des consommateurs luxembourgeois, dont 83%, selon un sondage ILReS réalisé en 2005, rejettent les OGM dans leurs assiettes.

Communiqué par le Ministère de la Santé

Signez la pétition de Greenpeace!

Je viens de signer la pétition que Greenpeace a mise en ligne pour demander aux gouvernements de Finlande, Pays Bas, Royaume Uni et de Suède de cesser de s’opposer à la clause de sauvegarde adoptée par plusieurs pays européens , dont la France, concernant les cultures transgéniques.

Faites de même!

Cette pétition est associée à cette vidéo.

Faites la circuler!

Expéditeur: Marie-Monique Robin
Destinataire: ambassade-Finlande, ambassade-Pays-Bas, ambassade-UK, ambassade-Suede

Sujet
Soutien des clauses de sauvegarde sur le MON810

Monsieur l’ambassadeur, Madame l’ambassadrice

Je tiens à vous faire part de mon inquiétude concernant la position de votre pays sur la clause de sauvegarde française sur la culture de maïs OGM.

Comme vous le savez, la France a interdit la culture du maïs génétiquement modifié MON810 à cause des effets négatifs qu’il peut avoir sur l’environnement ainsi que sur la faune et la flore sauvages. Cependant, méprisant la démocratie, la science et l’opinion publique, la Commission européenne a demandé à la France de lever son interdiction. Un premier vote crucial a eu lieu le 2 mars. L’Autriche et la Hongrie ont pu conserver le droit de produire sans OGM… Votre pays a voté contre ce droit… J’espère que ce ne sera pas le cas fin mars lorsque les clauses de sauvegarde française et grecque seront soumises au vote.

La possibilité pour la France d’exercer son droit démocratique à protéger son territoire, en sauvegardant sa biodiversité, son agriculture et la santé publique de ses citoyens dépend du vote de votre pays. C’est pourquoi je vous prie instamment de bien vouloir envoyer un message à votre gouvernement pour qu’il soutienne la France et qu’il vote contre la proposition de la Commission. J’attends de votre part que vous fassiez de même vis-à-vis de l’interdiction grecque.

Un nombre d’éléments scientifiques de plus en plus considérable atteste que les organismes génétiquement modifiés (OGM) peuvent avoir des effets imprévisibles sur notre santé et sur l’environnement. Les centaines de cas de contamination génétique dénoncés ces dernières années à travers le monde prouvent clairement qu’il est impossible de contenir l’expansion des plantes OGM. Leur dissémination constitue une véritable menace pour l’agriculture conventionnelle et biologique.

En avril 2008 sortait le rapport final de l’Evaluation Internationale des Sciences et Technologies au Service du Développement, mené sous l’égide de l’ONU, qui a réuni plus de 400 experts et a été approuvé par 58 gouvernements. Ce rapport affirme que les cultures d’OGM ne jouent aucun rôle dans l’éradication de la faim, de la pauvreté ou dans la lutte contre le changement climatique.

L’avenir de l’agriculture repose sur une exploitation écologique, qui crée des emplois, stimule le développement et favorise la biodiversité en protégeant les sols, l’eau et le climat. Des systèmes d’exploitation écologiques garantissent une agriculture et une nourriture saines pour aujourd’hui et pour demain, sans contaminer l’environnement avec des intrants chimiques ou des manipulations génétiques.

J’espère sincèrement que votre pays soutiendra la Grèce et la France lors des scrutins à venir.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, mes meilleures salutations.

– Document: affiche pour ma visite au Chili

La contamination organisée se poursuit au Mexique

La stratégie de contamination transgénique se poursuit en Amérique latine: après le Brésil et le Paraguay (voir mon film et livre) contraints de légaliser les cultures d’OGM clansdestines introduites grâce à la contrebande de semences, le Mexique est dans l’oeil du cyclone.

Je rappelle que ce pays est le centre d' »origine du maïs », et à ce titre héberge le réservoir des ressources génétiques de cette plante nourricière, lequel constitue un patrimoine de l’humanité.

Comme le révèle mon enquête sur Monsanto, la contamination transgénique entraîne la disparition de la biodiversité: au Canada, le colza Roundup ready a fait disparaître la filière biologique, et la filière conventionelle suit le même chemin.

Prendre le risque de contaminer les variétés traditonnelles (« criollas ») du maïs mexicain hypothèque l’avenir de manière irréversible.

Pour plus d’information sur ce sujet grave, j’invite les internautes à lire l’excellent article rédigé par Benjamin Sourice pour le site Combat Monsanto.

Luxembourg sans OGM

J’étais donc au Luxembourg le jeudi 12 mars. J’étais invitée par Greenpeace et 27 associations dans le cadre de l’initiative « Luxembourg et grande région sans OGM« :

Je soutiens, bien sûr, cette initiative qui s’est conclue, le dimanche 22 mars, par la signature d’une charte où les ministres de la Santé, Mars Di Bartolomeo, et la secrétaire à l’agriculture Octavie Modert, que j’ai rencontrés (voir photo) se sont engagés à promouvoir un « Luxembourg sans OGM », comme l’ont déjà fait les autorités de la Wallonie toute proche. Devait être présent lors de cette rencontre Lucien Lux, le ministre de l’environnement qui a été retenu dans une réunion.

Lucien Lux, le ministre de l’environnement luxembourgeois, est devenu un opposant convaincu aux plantes transgéniques pesticides, depuis qu’il a participé à la campagne « Détox » de WWF, qui a proposé à 39 députés européens et 14 ministres de la santé ou de l’environnement d’être testés par un laboratoire toxicologique. Celui-ci a mesuré le taux de différents produits chimiques dans leurs organismes. Tous ont présenté des résidus de 13 à 25 produits différents : phtalates, composés perfluorés, retardateur de flamme, pesticides et PCB.

www.decharge34.com/pages/page31b.html

J’invite les internautes à consulter les pages de WWF sur cette étude, dont je copie ici un extrait.

Les tests précédents réalisés par le WWF
Tous contaminés !
La campagne Detox menée par le WWF a commencé dès l’été 2003 par l’envoi d’une alternative au projet de loi REACH alors débattu au Parlement européen. Depuis, pour prouver la présence nocive de produits chimiques dans le corps humain, et soutenir un
REACH fort, l’organisation de protection de la nature a mené une série de campagne de tests sanguins.

➠21 avril 2004 :
76 produits toxiques différents dans le sang des parlementaires européens ! 2004, le WWF a rendu public les tests sanguins de 39 députés européens (dont Marie-Anne Isler Béguin, Harlem Désir et Danièle Auroi pour la France). Pas moins de 76 substances chimiques toxiques persistantes ont été retrouvées dans le sang des eurodéputés sur les 101 recherchées,classées en cinq groupes. En moyenne, chaque député était porteur d’un cocktail de 41 produits toxiques composés de substances persistantes (qui ne se dégradent pas dans la nature) et bioaccumulatives (qui s’accumulent dans le corps).Treize résidus chimiques(phtalates,composés perfluorés) sont retrouvés
systématiquement chez tous les parlementaires.

➠16 septembre 2004 :
Les ours polaires souffrent des produits chimiques
Trois études scientifiques récemment publiées indiquent clairement que les ours polaires sont contaminés par des substances chimiques telles que les PCBs et les pesticides et qu’ils en subissent des conséquences négatives. Les niveaux de substances chimiques retrouvés dans leur sang pourraient
menacer le système immunitaire et la capacité de reproduction de ces grands mammifères.

➠19 octobre 2004 :
Les ministres de l’environnement contaminés aussi !
Quatorze ministres de la Santé ou de l’Environnement,dont Serge Lepeltier pour la France,venant de 13 États membres de l’Union européenne,ont été testés et un total de 55 produits chimiques ont été retrouvés dans leur sang.La moyenne de produits chimiques présents dans le sang de chaque ministre testé se chiffre à 37,mais on a enregistré jusqu’à 43 produits dans le sang d’un ministre.25 traces de produits chimiques identiques ont été retrouvées chez tous les ministres :un retardateur de flamme,
deux types de pesticides et 22 PCBs (biphényles polychlorés).

➠25 janvier 2005 :
Les poissons de la mer Baltique trop toxiques pour être vendus en France !
Certains gros poissons trouvés en Mer Baltique ne respectent pas la réglementation européenne concernant la teneur en dioxines. En 1995,les autorités suédoises avaient déjà conseillé aux femmes
enceintes de limiter leur consommation de harengs et saumons provenant de la Baltique à cause de leur contamination par des substances toxiques telles que les PCBs ou les dioxines.

➠6 septembre 2005 :
Les mères transmettent à leurs bébés des produits chimiques durant la grossesse.
Des prélèvements sanguins réalisés sur les cordons ombilicaux révèlent la présence de plusieurs substances chimiques.La mère transmet à son bébé durant la grossesse un certain nombre de substances chimiques plus ou moins nocives auxquelles elle a été elle-même exposée.

Photos:

– Ma rencontre avec le ministre de la Santé et la secrétaire à l’agriculture du Luxembourg

– projection de mon film « Le monde selon Monsanto » où étaient présentes 250 personnes. Un record dans ce pays de 400 000 habitants. Greenpeace n’en est pas revenu!

Agenda fin mars

– Samedi 21 mars, 20h30, projection suvie d’un débat de mon film « Blé: chronique d’une mort annoncée » au festival des films environnementaux de Vanves (voir affiche). Diffusé sur ARTE en 2005, ce film est l’un des trois films qui m’ont conduite à enquêter sur Monsanto. Je rappelle que j’ai mis ce documentaire sur mon Blog (Rubrique « Les films qui m’ont conduite à Monsanto »).

Voici le texte qui accompagne le programme du festival:

« Surnommé la céréale dorée, le blé vaut de l’or : il couvre près de 20 % des terres cultivées de la planète. Consommé sur tous les continents, il représente la nourriture de base d’une personne sur trois. Plante mythique dont l’histoire est intimement liée à celle de l’humanité, le blé a développé au fil des siècles une extraordinaire diversité. Mais cette richesse biologique est aujourd’hui menacée par les pratiques de l’agriculture industrielle. Au cours des 50 dernières années, des milliers de variétés de blé ont disparu, et
les champs se sont uniformisés. Une évolution qui, à terme, met en péril la sécurité alimentaire de la planète.

Débat en présence de Marie-Monique Robin, réalisatrice du film et
auteure du livre et du documentaire Le monde selon Monsanto et de Christian Pierre, céréalier bio d’Ile-de-France.  »

-Lundi 23 mars, 20 heures: projection suivie d’un débat de « Le monde selon Monsanto » organisée par le Grand Orient de France (voir affiche)

– Jeudi 26 mars, je m’envole pour l’Amérique latine pour une tournée de dix jours en Argentine, Chili et Paraguay. Un Blog a été créé pour informer de mon programme.

Je suis invitée par un collectif d’ONG, dont RAPAL, la branche latino-américaine de Pesticides Action Network, ainsi que par Océano, le distributeur de mon livre en Amérique du sud.

J’ai un programme marathon, comprenant des projections débats dans les Universités, conférences de presse, etc.

En Argentine, où le gouvernement commence à prendre la mesure du désastre écologique, sanitaire et social que représentent les cultures de soja roundup ready, j’ai rendez-vous avec un représentant du ministère de la Santé. Au Paraguay, je présenterai le film devant le Congrès, et rencontrerai le nouveau président, Fernando Lugo, l' »évêque des pauvres » élu récemment, qui a décidé de mettre un frein à l’expansion des cultures transgéniques.