Clôture du festival des films des droits de l’homme de Paris

J’étais dans le jury « Dossiers et grands reportages » du Festival international du film des droits de l’homme de Paris, qui s’est tenu du 3 au 15 mars.

Avec Robin Shuffield, réalisateur et Frédéric Debomy, président du Collectif Infos Birmanie, nous avons remis le Grand prix au film The Shadow of the Holy Book, du Finlandais Arto Halonen, dont j’ai appris qu’il sera diffusé sur ARTE en avril.

Ne ratez pas ce film qui est tout simplement étonnant!

C’est l’histoire d’une enquête têtue – bravo à Arto Halonen – au Turkménistan, une ancienne république soviétique, qui regorge de pétrole et de gaz. Dirigée par Nyazov, un dictateur mégalomane, récemment décédé ,mais aussitôt remplacé par son ex bras droit du même acabit – le pays attire les appétits de grandes multinationales qui sont prêtes à toutes les compromissions pour décrocher une part du gâteau.

Le symbole du régime dictorial est le « Ruhnama » , un livre de propagande publié par , dont l’étude dans les écoles ou à la télévision est obligatoire. L’enquête révèle que pour avoir accès au marché turkmène, les entreprises doivent s’engager à traduire le « holy book » dans la langue de leur pays!

C’est ainsi que l’obscur opuscule est traduit en allemand ( Siemens), anglais (Caterpillar), et en … français par Bouygues!!

Le roi du béton a décroché des contrats faramineux, comme la construction de palais d’un rococo douteux, de complexes hôteliers, en poussant la compromission jusqu’à faire enregistrer par … TF1 une émission de télévision de deux heures à laquelle participe Martin Bouygues en personne!

Je n’en dirai pas plus: rendez-vous sur ARTE!

Nous avons attribué le Prix spécial à « Résister n’est pas un crime », un film de Marie-France Collard et de Foued Bellali, qui raconte l’histoire de Bahar Kimyongür, un Belge d’origine turque, communiste, condamné à cinq ans de prison , après l’introduction en Belgique de lois antiterroristes, inspirées par la « guerre contre le terrorisme » de l’administration Bush. On y voit les dérives liberticides des « lois antiterroristes » et comment un Etat de droit peut-être subrepticement grignoté en instaurant un délit d’opinion qui met en péril notre démocratie.

Festival de l’Île Saint Denis

J’invite les Franciliens à se rendre au festival d’écologie urbaine et populaire qui se tiendra les 13, 14 et 15 mars à l’Ïle Saint Denis (93)

Le Monde selon Monsanto y sera diffusé demain à 10 heures, puis un débat suivra avec la participation de José Bové.

Je reviendrai très prochainement sur les projections débats auxquelles j’ai participé à Montbéliard (650 personnes) et Luxembourg (250 personnes). Un an après, jour pour jour, la sortie de mon film et livre sur Monsanto, je suis heureuse de constater que la prise de conscience par rapport aux enjeux que représentent les OGM, et au delà, par rapport au modèle agroindustriel qu’incarne la multinationale de Saint Louis, ne cesse de progresser.

Cela m’encourage bien sûr à poursuivre ce beau métier de journaliste dont Albert Londres disait: « Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, mais il est de porter la plume dans la plaie ».

Documents:

– Affiche du festival de l’Ïle Saint Denis

– Photo (Patrice Gaspard): hier soir au cinéma Utopia de Luxembourg

Le moratoire sur le MON810 est maintenu en Autriche et Hongrie

Paris, le 2 mars 2009 – Les ministres de l’Environnement de l’UE ont rejeté la proposition de la Commission européenne qui visait à forcer les Etats membres d’accepter les cultures d’OGM sur leurs territoires. La Hongrie peut maintenir son moratoire sur le maïs transgénique MON810 de Monsanto et l’Autriche ceux sur le MON810 et le T25 de Bayer.

« C’est une victoire pour l’environnement, les agriculteurs et les consommateurs, déclare Rachel Dujardin, chargée de campagne OGM chez Greenpeace France. Les ministres doivent maintenant infliger le même désaveu à la commission lors d’un prochain vote sur les moratoires français et grec qui devrait avoir lieu à la fin du mois de mars. »

Les gouvernements des Etats membres de l’UE ont pour la quatrième fois rejeté une proposition de la Commission qui visait à lever des moratoires nationaux sur des plantes OGM. Seuls quatre pays ont voté pour la proposition de la Commission.

« La Commission européenne et son président, M. Barosso, seront-t-ils un jour capables de comprendre le refus des Etats membres de cultiver ces semences mal évaluées ? Ces innombrables et répétées tentatives de passage en force sont inacceptables ! » s’indigne Rachel Dujardin.

Les autorités autrichienne et hongroise ont récemment apporté de nouvelles preuves scientifiques qui justifient leurs moratoires nationaux et prouvent que le MON810 – le seul OGM actuellement cultivé en UE – a très vraisemblablement des effets négatifs sur l’environnement.

Pour Greenpeace, la protection de l’environnement et la santé des consommateurs doivent toujours primer sur les intérêts économiques d’une poignée de compagnies agrochimiques

Source : Greenpeace

Les OGM: des plantes pesticides et rien d’autre!

Je mets en ligne ce communiqué de presse du CRIIGEN de Corinne Lepage, concernant la réalité des OGM. Dix ans après leur arrivée dans les champs d’Amérique, les plantes transgéniques cultivées ne sont toujours que des plantes pesticides, et on attend toujours les OGM qui aient réellement une unité sociale…

COMMUNIQUE DE PRESSE CRIIGEN

Pour la quinzième année, l’oganisme dépendant des industries des biotechnologies ISAAA a publié ce 11 février 2009 ses statistiques 2008 des OGM cultivés dans le monde. Malgré des promesses récurrentes, les OGM se concentrent encore sur 4 plantes : soja 53%, maïs 30%, coton 12% et colza 5%, le tout en progression de 9,3%sur 125 millions d’hectares, soit 8% de l’agriculture mondiale. Hélas, 100% de ces OGM sont encore et seulement des plantes à pesticides : 63% tolèrent un herbicide, 15% produisent un insecticide, et 22%, la seconde génération en croissance, fait les deux à la fois.

Cette seconde génération peut tolérer jusqu’à 2 herbicides ou produire 2 insecticides en même temps. La troisième génération à paraître en 2010 aura jusqu’à 8 caractères différents de tolérance à plusieurs herbicides et de production de plusieurs insecticides. Par contre les tests de rats nourris pendant 90 jours ne sont plus faits sur ces OGM plusieurs fois croisés entre eux. Les compagnies promettent toujours pour les années suivantes d’autres caractères.
Enfin, 89% des OGM sont concentrés sur le continent américain, et beaucoup plus pour les plantes alimentaires, car c’est surtout du coton OGM qui est cultivé en Inde et en Chine.
Le CRIIGEN dénonce la main mise du monde des pesticides sur les OGM, lequel s’affranchit de contrôles scientifiques sérieux sur la sécurité sanitaire tout en maintenant une confidentialité délétère, laquelle permet de dire aux lobbies de manière mensongère qu’il n’y a aucun risque. Le CRIIGEN réclame la publication immédiate des analyses de sang des animaux qui ont mangé des OGM dans les dossiers d’autorisations, et qui révèlent insuffisances et incompétences.

J’ajoute que, comme le révèle un article du Monde (voir sur ce Blog), les chiffres des surfaces plantées en OGM avancées par l’ ISAAA, qui est financé notamment par Monsanto, sont largement gonflés, la tendance observée n’étant pas à la hausse mais à la baisse.

Par ailleurs, voici le lien sur France Info, permettant d’écouter l’interview que j’ai accordée peu après l’avis de l’AFSSA sur le maïs MON 810.

Photo: la soirée à Périgueux du 16 janvier, où il y avait plus de 400 personnes.

200 000 visites!

Cela faisait plusieurs jours que je surveillais le « compteur » des visites sur ce Blog: il vient de franchir le cap des 200 000 visites!

Merci à tous ceux et celles qui l’ont alimenté par leurs remarques, questions et encouragements; merci aussi à mes « détracteurs personnels »qui l’ont squatté avec assiduité…

Merci aussi à ARTE qui a accompagné cette incroyable aventure, commencée il y a tout juste un an, avec une force et une conviction qui confirme son engagement de « chaîne citoyenne ».

Malgré les difficultés du métier – comme le prouvent mes déboires avec mon film « Torture made in USA » (voir rubrique) -, je continuera à dépenser mon énergie pour que le métier de journaliste ne soit pas dévoyé et que la presse mérite son surnom de « quatrième pouvoir »…

Je travaille actuellement sur mon prochain film et livre , et j’ai dû espacer mes interventions dans les mois qui viennent.

Voici l’agenda des prochaines semaines:

– Jeudi 5 mars: Bruxelles (voir affiche)

– Vendredi 6 mars: Bruxelles: participation au séminaire « Les politiques de développement en Amérique latine et aux Caraïbes ». J’interviendrai sur « les dangers de l’agrobusiness en Amérique latine »(voir affiche)

– Lundi 9 mars: Montreuil (voir affiche)

– Mardi 10 mars: Montbéliard (voir affiche)

– Jeudi 12 mars: Luxembourg (précisions à venir)

– Vendredi 27 mars/ lundi 6 avril: Argentine/ Chili/Paraguay

Festival des droits de l’homme de Paris

Au moment où j’apprenais, avec tristesse, que Galaxie avait décidé unilatéralement et sans explication, de demander au Festival international des droits humains de Genève de retirer mon film « Torture made in USA » de la compétition officielle (je devais le présenter samedi 7 mars en avant première), je me prépare à rejoindre le jury du Festival international du film des droits de l’homme à Paris, qui se tiendra au Cinéma Action Christine (Paris, 6ème), du 3 au 15 mars:

Je suis très heureuse de participer à cet événement et de contribuer à la reconnaissance du travail de mes confrères, qui, courageusement, essaient , par leurs documentaires, d’informer pour que les citoyens et citoyennes puissent agir sur le monde qui les entoure, pour qu’il soit plus respectueux de la vie.

Voilà pourquoi il y a un lien entre « Le monde selon Monsanto » et « Torture made in USA »: savoir qui contrôlera demain la nourriture du monde c’est une question de droits de l’homme au même titre que le programme criminel de l’administration de Bush de « légaliser » la torture.

Mais pour que les journalistes et réalisateurs, comme moi, puissent avoir les moyens de faire des documentaires exigeants tant sur la forme que sur le fond, il faut aussi que les téléspectateurs soient exigeants en demandant des comptes aux chaînes de télévision: la télé sera ce que vous voulez qu’elle soit!