Les OGM ne résoudront pas le problème de la faim dans le monde

D’après l’ONU, les OGM ne résoudront pas les problèmes de faim dans le monde, encore un mythe qui s’écroule.

Le journal britannique The Independant a publié le 20 avril 2008, un article intitulé « The Great GM Crops Myth » qui confirme ce que je dis dans mon film et livre: les OGM ne résoudront pas le problème de la faim dans le monde: c’est un leurre!

Le site combat-monsanto a publié la traduction en français de cet article fort intéressant que je reproduis.

Alors que les appels partisans se multiplient pour le recours massif à la technologie transgénique afin de « résoudre la crise alimentaire mondiale », de nouvelles études scientifiques viennent contredire ces voix et révèlent que la modification génétique diminue la productivité des cultures.

Une étude, qui a été menée sur une période de trois ans à l’University of Kansas, épicentre de la ceinture agricole américaine, a découvert que le soja transgénique produit environ 10% de moins que son équivalent conventionnel. Ces résultats viennent contredire toutes les affirmations des défenseurs de la biotechnologie qui soutenaient que les OGM augmentaient les rendements.

Le professeur Barney Gordon, du département de recherche agronomique de cette université, affirme avoir débuté cette étude après avoir reçu des plaintes de cultivateurs.
En effet, de nombreux fermiers qui venaient de passer à la culture de soja génétiquement modifié remarquaient que « les récoltes n’étaient pas aussi élevées qu’espérées même dans des conditions optimales », et ils ajoutaient dans leur surprise : « comment cela se fait-il que je n’obtienne pas une aussi bonne récolte qu’avant ? »

Cette expérience a été menée à partir de semences de soja Roundup Ready de Monsanto et une variété semblable conventionnelle qui ont été cultivées dans le même champs, dans des conditions identiques. Les résultats obtenus révèlent une différence de rendement significative puisque les plantes transgéniques ont produit seulement 70 « boisseaux US » [1] (1904kg) de graines par acre, contre 77 « boisseaux US » (2095kg) de graines par acre pour le soja conventionnel.

Une seconde découverte révèle que les cultures transgéniques peuvent combler cette différence de rendement en ajoutant une dose plus élevée de fertilisant (manganèse), ce qui laisse suggérer au chercheur que la modification génétique altère la capacité de la plante à puiser les éléments essentiels dans le sol.

De plus, même avec cet ajout de fertilisant, en aucun cas la récolte de soja transgénique n’arrive à dépasser la récolte conventionnelle mais seulement à l’égaler.

Cette nouvelle étude vient confirmer les conclusions d’une autre étude réalisée par l’University of Nebraska qui avait découvert que les semences de soja de Monsanto produisaient 6% de moins que son équivalent conventionnel, et que la différence allait jusqu’à 11% en comparaison avec les meilleures graines à haut rendement disponible sur le marché.

L’étude du Nebraska suggère que deux facteurs doivent être considérés pour comprendre cette différence de rendement. Premièrement cela prend du temps d’élaborer une espèce génétiquement modifiée, et durant ce délai de développement d’autres espèces conventionnelles sont améliorées pour augmenter le rendement selon les techniques traditionnelles de sélection. Même l’USDA, le Ministère de l’Agriculture, connu pour son soutien aux biotechnologies, reconnaît que ce décalage entraîne une baisse du rendement des récoltes.

Mais le fait est que même lorsque l’on réalise la comparaison ente du soja OGM et non-OGM avec des variétés identiques, la différence de rendement est toujours présente, ce qui implique qu’un second facteur intervient.
Les deux Universités s’accordent sur le fait que ce serait la modification génétique qui aurait pour effet secondaire de réduire la productivité de la plante.
Il semblerait que la situation se soit aussi produite avec les cultures de coton génétiquement modifié puisque la récolte totale américaine a décliné au fur et à mesure que la technologie transgénique prenait le dessus.

Monsanto a reconnu sa surprise face à l’envergure du déclin de productivité révélé par l’étude du Kansas mais n’a pas nié le fait qu’il existe une différence de rendement des récoltes. L’entreprise a déclaré que son soja n’avait pas été élaboré pour augmenter les récoltes mais qu’elle travaillait actuellement au développement d’une nouvelle espèce à haut rendement. Les critiques doutent que ce soit réalisable car cela exigerait des modifications génétiques beaucoup plus complexes.

De plus Lester Brown, President du Earth Policy Institute à Washington, et qui fut l’un des premiers à prédire la crise alimentaire actuelle, remarque que la physiologie des plantes atteindrait déjà les limites de la productivité maximale envisageable. Lui-même un sélectionneur chevronné, il dresse une métaphore avec les coureurs de sprint. « Depuis le premier homme qui est descendu en dessous de la barre des 10 secondes aux cent mètres, le meilleur temps n’a été amélioré que très modestement, malgré toutes les techniques d’entraînement les plus avancées, personne n’imagine descendre en dessous des 9 secondes. »

A la mi-avril, la plus grande étude réalisée à ce jour sur le sujet des rendement agricoles, qui a été menée par l’International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development et soutenu par l’ONU [2], a conclu que les OGM ne pouvaient pas résoudre la pénurie alimentaire actuelle.

Lorsqu’on lui a demandé si les OGM pouvaient être la solution contre la faim dans le monde, le professeur Bob Watson, le directeur de l’étude mais aussi scientifique en chef pour le Department for Environment, Food and Rural Affairs (Ministère Anglais), a dit que la « réponse est simple, c’est non ».

D’après la traduction d’un article de Geoffrey Lean, The great Gm crops myth, pour The Independent, 20 Avril 2008.

[1] Le boisseau US est une unité utilisée en agriculture pour les cotations en bourse des ventes de céréales aux États-Unis. Les équivalences standards avec les unités utilisées pour les cotations en Europe sont les suivantes : 1 boisseau US de blé vaut 0,02721 tonnes ; 1 boisseau US de maïs vaut 0,02540 tonnes ; 1 boisseau US de soja vaut 0,02721 tonnes

[2] The IAASTD was launched as an intergovernmental process, with a multi-stakeholder Bureau, under the co-sponsorship of the FAO, GEF, UNDP, UNEP, UNESCO, the World Bank and WHO

Un échange de mail fort instructif entre l’AFIS et un médecin (fin)

Réponse du Dr. Déprez:

Monsieur,
Vous ne voulez donc pas rendre public vos conflits d’intérêts, et c’est votre droit. Mais je souris en voyant M. Houdebine considérer nos demandes (celles du Pr Kahn, d’autres et de moi-même) comme émanant de « tricheurs ». Les seuls tricheurs en l’occurrence sont ceux qui, comme lui, refusent la transparence. La déclaration de conflit d’intérêts ne concerne pas seulement, comme vous le dites, les revues médicales de haut niveau. Elle concerne les médecins qui, comme moi s’expriment en public (j’écris des articles). Normalement, le conseil de l’ordre veille au respect des règles de probité dans ce domaine. Mais, estimant sans doute que les contrôles de l’ordre n’étaient pas assez rigoureux, le législateur a trouvé utile de nous imposer la déclaration au moyen d’une loi. De même, compte-tenu de l’opacité habituelle de fonctionnement des agences officielles, les experts des AFSSA de tout genre et de la HAS sont-ils, eux aussi, contraints de déclarer leurs conflits d’intérêts. Et la transparence n’est pas encore suffisante, comme nous pouvons le lire dans la revue « Prescrire », seule (!) revue médicale française indépendante.
Vous avez parfaitement le droit de ne pas jouer la transparence. Mais, ce faisant, vous décrédibilisez complètement les informations prétendument « scientifiques » de votre site. Vous ne serez donc pas étonnés que je rende public votre refus de publier vos conflits d’intérêts.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.
Dr Francis Déprez

Ultime réponse de Michel Naud:

De : « Michel NAUD »
Date : 21 avril 2008 18:33:50 HAEC
À : Francis D?éprez
Objet : Rép : complément de réponse à votre question

Cher docteur,
Quelle belle illustration vous feriez, en rendant publique des conversations privées dont la publicité éventuelle n’a jamais été évoquée, du comportement de tricheur que vous récusez.
Comme quoi j’en apprends encore tous les jours sur la nature humaine.
Merci de cette leçon.
Cette conversation aura au moins servi à cela.
Salutations
Michel Naud

Soutenez l’amendement 252!

Le point sur le débat parlementaire

J’ai co-signé la lettre adressée à François Fillon, parue dans Libération du 16 avril, sous le titre « OGM : lettre à François Fillon ».

Dans ce texte, on pouvait notamment lire ce petit rappel fort pertinent sur les engagements pris par le gouvernement lors du Grenelle de l’environnement :

«Le 25 octobre, l’ensemble des négociateurs, y compris les représentants de la profession agricole et du gouvernement, concluaient à l’unanimité sur l’«adoption d’une loi sur les biotechnologies et les OGM avant la fin du printemps 2008», reposant notamment «sur les principes suivants : responsabilité ; principe de précaution ; transparence et participation ; libre choix de produire (règles de coexistence) et de consommer sans OGM».
Ce même jour enfin, dans son discours de clôture, le président de la République affirmait :
«La vérité est que nous avons des doutes sur l’intérêt actuel des OGM pesticides ; la vérité est que nous avons des doutes sur le contrôle de la dissémination des OGM ; la vérité est que nous avons des doutes sur les bénéfices sanitaires et environnementaux des OGM.»

Force est de reconnaître qu’en première lecture les sénateurs se sont employés à vider ces engagements de leur contenu.

On pouvait donc craindre le pire lors de l’examen du projet de loi par l’Assemblée nationale, pendant les dix premiers jours d’avril. Certes, on a entendu des énormités et des contre vérités proférées , comme je l’ai déjà souligné, par certains députés de l’UMP , comme Christian Jacob, qui ont affirmé avec un incroyable aplomb que la « contamination n’était pas un problème », alors que de l’aveu même des producteurs d’OGM canadiens, l’introduction du colza transgénique il y a dix ans a fait disparaître le colza conventionnel et bien sûr biologique dans tout le pays, en raison même de la contamination (j’y reviendrai dans un message ultérieur).

En attendant, tous ceux qui ont assisté aux débats confirment que , pour la première fois en France, on a vraiment débattu et qu’un trouble sérieux s’est répandu dans les rangs de l’UMP quant à l’utilité des « OGM pesticides », pour reprendre les mots du président Sarkozy. J’ajouterai « de Monsanto », car, je rappelle, que l’enjeu de la loi concerne l’introduction dans nos champs des seuls OGM cultivés actuellement : à savoir les « OGM pesticides de Monsanto ». Les « autres », les « beaux, les magnifiques », pour l’heure, n’existent pas…

Il n’en reste pas moins que la loi est passée (en première lecture à l’assemblée nationale) et qu’elle constitue un recul par rapport aux engagements du Grenelle de l’environnement puisqu’elle repose sur une illusion : la possibilité d’organiser la coexistence entre les cultures OGM et non OGM (certains députés ont proposé des distances réglementaires de dix ou quinze mètres… !)

C’ est un leurre ! Ainsi que je l’ai vu en Amérique du nord ou du sud, l’introduction des OGM met en péril la biodiversité et menace immanquablement l’agriculture conventionnelle et biologique. Et qu’on cesse de parler de « liberté ou de choix de l’agriculteur » : ce sont les OGM qui contaminent les plantes conventionnelles et pas le contraire !

Si la loi était donc confirmée, on peut s’attendre à la disparition programmée de l’agriculture biologique (à un moment où la demande pour les produits bio est en pleine expansion) et à la multiplication des contentieux et litiges interminables dans les campagnes, ainsi que c’est déjà le cas au Canada ou aux Etats Unis (ce sera le thème d’un message ultérieur).

Un détail ne trompe pas : suivant l’exemple britannique, les assureurs agricoles français viennent d’annoncer qu’ils refusaient d’assurer les producteurs d’OGM notamment contre les risques de contamination…

Pour l’heure, seul l’amendement 252, introduit par André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme, permet de limiter la casse ( à noter qu’un amendement similaire (180) avait été proposé par Louis Giscard d’Estaing qui l’a finalement retiré, face à la pression de son groupe).

Je rappelle que cet amendement a permis de modifier l’alinéa 2 de l’article 1er de la loi par l’injonction que les cultures transgéniques doivent se développer dans le respect «des structures agricoles, des écosystèmes locaux, et des filières de production et commerciales qualifiées « sans organismes génétiquement modifiés », et en toute transparence.»

Dans les faits, si l’amendement était maintenu, cela limiterait considérablement les territoires cultivés en OGM, puisque ceux-ci devraient être exclus, par exemple, des secteurs sous AOC (Appellation d’origine contrôlée).

Mais bonjour le casse-tête dans les campagnes !

En deuxième lecture de la loi, les 16 et 17 avril, les sénateurs n’ont pas complètement évincé l’amendement (malgré la demande expresse du Premier ministre François Fillon) mais en ont potentiellement limité la portée, en renvoyant à une définition ultérieure du Haut Conseil des biotechnologies sur la définition du « sans OGM »…

Et là deux conceptions risquent de s’affronter: celle des pro-OGM, qui vont soutenir qu’un produit peut être déclaré « sans OGM » s’il comprend moins de O,9% d’OGM, ce qui correspond au seuil d’étiquetage défini par la réglementation européenne.
Quant aux anti-OGM, ils vont défendre que le sans-OGM correspond au seuil de détection technique , soit moins de O,1% d’OGM.

Comme les souligne très justement Gaëlle Dupont, dans Le Monde , « l’enjeu est important , car des seuils choisis dépendront les distances de sécurité entre les champs et les modalités d’indemnisation des agriculteurs containés, donc la viabilité économique des cultures OGM ».

Il n’en reste pas moins que l’affaire n’est pas encore pliée, et qu’il appartient désormais aux CITOYENS ET ÉLECTEURS CONSCIENTS ET INFORMÉS DE SE MÊLER DE CE QUI LES REGARDE.

Pour cela j’appelle à signer la pétition pour soutenir le maintien de l’amendement 252 :

et à interpeller les députés dans leurs circonscriptions, avant le deuxième examen de la loi à l’assemblée nationale (dont la date n’est pas fixée).

Je rappelle, en effet, que la loi a été adoptée, en première lecture, à une courte majorité : par 249 voix contre 228.

Le vote du groupe UMP fut le suivant : 245 pour, 10 contre et 31 abstentions. 26 UMP étaient absents et n’avaient pas donné de délégation de vote. D’après le député François Grosdidier, un certain nombre de députés qui se sont abstenus auraient voté contre la loi, si François Fillon n’était intervenu devant le groupe UMP pour un « appel à la discipline ».

Le vote du groupe du Nouveau Centre fut de 4 pour, 1 contre, 10 abstentions, 7 absents sans délégation de vote

Le vote du groupe socialiste et PRG est le suivant : 197 contre, 0 pour, 0 abstentions. Par contre 8 députés étaient absents et n’avaient pas laissé de délégation : Christian Bataille, Jean Michel Boucheron, Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Paul Chanteguet, Gilles Cocquempot, Michel Destot, Manuel Valls.

Le vote du groupe GDR (communistes et verts) est unanime 24 contre.

Sur les 7 non inscrits, 4 ont voté contre (notamment François Bayrou et Jean Lassalle) et 3 étaient absents.

Il est ENCORE TEMPS DE CONTACTER LES DÉPUTÉS QUI SE SONT ABSTENUS ET LES ABSENTS SANS DÉLÉGATION DE VOTE pour les convaincre de voter contre la loi en deuxième lecture.

Les internautes peuvent consulter le résultat du vote nominal sur le site de l’Assemblée Nationale, pour savoir quelle fut la position de leur représentant au Palais Bourbon:

Agenda de la semaine du 21 avril

Je continue (malgré la fatigue… et la préparation de mon prochain film pour Canal+ sur « Torture made in USA ») mon tour de France et de Navarre.

Je dois dire que je suis très impressionnée (et émue) par ces rencontres avec le public devant des salles archi-pleines, où les organisateurs doivent refuser du monde en grand nombre comme récemment à Marseille, au risque de provoquer une émeute!
Pour répondre aux très nombreuses demandes, ARTE est en train d’étudier la possibilité d’une sortie du film en salle, en collaboration avec Image et Compagnie

– lundi 21 avril , 20 heures, à Tours : signature à la librairie « La boîte à livres ».

– jeudi 24 avril, 20 heures, à Avignon : projection/débat/signature au cinéma l’Utopia.

– vendredi 25 avril, 19 heures, à Alès : projection/débat/signature dans la salle du Capitole.

– samedi 26 avril, 15 heures, Montpellier : projection/débat/signature dans la salle Pétrarque.

La réaction des salariés de Monsanto

Ce qui s’est dit « autour de la machine à café  » de la filiale française de Monsanto

Un téléspectateur m’a adressé un E mail m’informant que l’un de ses (ex) amis avait « trahi ses idéaux » en acceptant d’être embauché par la filiale française de Monsanto, qui, je le rappelle, est installée dans la banlieue lyonnaise.

Il m’écrivait notamment qu’il aimerait bien savoir ce qu’il « s’était dit autour de la machine à café le lendemain de la diffusion du film ».

Évidemment, cela a piqué ma curiosité et je lui ai demandé d’essayer de savoir …

Voici le nouveau courriel qu’il m’a adressé que je mets en ligne, avec son accord. Je n’ai pas corrigé les (nombreuses) fautes de français qui émaillent le texte de l’ « ami »… Pour le reste (absence d’accents, etc), il semble qu’il écrive avec un clavier anglophone….

Chère Marie-Monique,
j’ai fini par tenir parole. Voici ce que mon ami a pu ressentir des effets de votre reportage sur ses collègues. Il n’y a pas de miracle ni de révélation sur la nature humaine. Je vous recopie son texte tel qu’il me l’a envoyé afin de ne pas le corrompre de mon jugement. Voici:

« Que repondre ? Je suis content de voir que, au moins, tu prends du recul et t’interesses a l’autre cote de l’histoire, le cote pas tres catholique.
Au risque de te decevoir, sache que pas grand chose ne s’est dit autour de la machine a cafe….

Sur le site sur lequel je travaille, qui est un batiment uniquement administratif, pas de production / recherche d’OGMs, de semences ou de Round-up, le personnel Monsanto se divise en 3 categories :

– categorie 1 : les pro-monsanto qui assurent qu’il faut etre fier de bosser pour une telle entreprise, a la pointe de la technologie (et avec une action en bourse qui ne fait que grimper). Ces gens la se trouvent plutot dans le top management ou parmis les employes de tres longue date (> 20 ans d’entreprise). Note que les personnes faisant partie du management recoivent regulierement des stock-options a des prix defiant toute concurence.Ces gens sont representes a hauteur de, je dirai, 10% (hors management compris)

– categorie 2 : les anti-OGM qui refusent de cautionner les faits et gestes de de l’entreprise et pensent sincerement qu’une bonne partie des accusations releguees par Marie-Monique Robin sont plutôt vraies. Ces gens la vivent plutôt mal le fait de travailler pour cette entreprise mais ont une famille a nourrir et ne peuvent se permettre de quitter leur emplois sur des problemes etiques. IL faut aussi savoir que Monsanto est une entreprise qui verse de bon salaires, et ce pour tous les niveaux de poste. Je dirai qu’environ 20% des employes font partie de cette categorie.

-categorie3 : ceux qui s’en branle. Qui ont compris que de toute facons il n’y avait rien a faire, que c’est courut d’avance car il faut trop d’energie pour contrer les forces en mouvements, ces forces qui sont gerees par des specialistes du Lobbying, qui evoluent dans une sphere completement hors de portee du commun des mortels. Qui ont aussi compris que la France court a sa perte a refuser les OGMS pour la simple et bonne raison que Monsanto arrivera a ses fins et imposera ses biotechnologies, qui deviendront une valeur economique inevitable (comme c’est déjà le cas aux US). Un peu a l’image de la societe de fast food Quick qui fait doucement rigoler le geant MacDO car arrivee trop tard sur le marché. A ce sujet, Monsanto possede déjà une grande experience, j’en refere aux articles suivants sur l’aspartame et Donald Rumsfeld (qui traite rapidement des revolving-doors et l’influence de Monsanto sur le gouv americain) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aspartame &http://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Rumsfeld. Note que ces personnes font tres souvent partie des gens qui pensent la meme chose sur les companies petrolieres, energetique, Mickey et sa bande, Mac Donald, le Vatican ….. environ 70% du personnel

L’equipe de communication de Monsanto (dont une representante bien connue est Stephanie PIECOURT) a tres clairement declare que la societe avait decide de ne pas repondre aux allegations de l’emission ‘le monde selon Monsanto’ car la technique de l’ignorance était la meilleure : en effet, a quoi bon se battre ou trainer en justice une journaliste comme MM Robin, qui sait tres bien faire ce genre d’emissions pendant plusieures annees pour obtenir finalement , en reparation, 3 lignes passant inapercues dans un journal.
Cette technique fonctionne relativement bien sur les gens faisant partie d’une 4eme categorie, que je n’ai pas inclue dans la liste ci-dessus car c’est une categorie ‘transversale’ dont les membres se retrouvent en faite dans les 3 autres (surtout la 1 et la 2) : ceux qui n’ont pas de cerveau, ou prefere ne pas s’en servir, ou encore sont pres a ingurgiter tout ce qui sera necessaire a l’ascension de leur pouvoir d’achat (avec, en generale, la benediction du bon dieu et de son fils Jesus). Et encore, certaines personnes de cette 4eme categorie ne savant meme pas pourquoi ils sont d’accord avec Monsanto, d’apres l’experience que j’en ai fait.
A noter : quoi qu’on en dise, ce reportage a seme le trouble car certains commerciaux se sont plaint des pressions qu’ils recevaient de leur familles et de certains clients suite au reportage. Encore plus marrant : certains de mes collegues ont du essuyer de vilaines remarques apres avoir utiliser leur tickets restaurant (portant la mention Monsanto) dans certains magasins ou restaurants.
SI tu veux mon humble avis, je pense sincerement que les OGM sont MALHEUREUSEMENT inevitables. En effet, suite au Grenelle de l’environnement, beaucoup de gens ont pense (Jose Bove en tete) avoir remporte une ecrasante victoire. Quelle illusion ! Je suis convaincus que l’interdiction du MON810 a été choisie par le gouvernement comme un deal avec les ecolos : vous nous laissez tranquille sur le Nucleaire (energie preferee de N Sarkozy et Anne lauvergonm, PDG d’Areva) et nous vous donnons les Ogms. La preuve : le passage en force de la loie a l’assemblee beaucoup moins exposee au publique que le Grenelle.
En bref : c’est un peu comme la Star Academie. Certains ont été outres pendant 3 jours, d’autres d’accord depuis le debut et enfin certains ont depuis longtemps prit conscience que cela ne se joue pas a notre niveau, meme si le travail de MM Robin pose le trouble et ralentis les ardeurs de certaines personnes.

Une derniere remarque : tu ne trouveras pas plus sympa qu’un dirigeant Monsanto dans une periode de crise suivant la diffusion de ce reportage. E tces gens repetent souvent, avec le sourire, que les erreurs du passe, pour lesquelles la societe a été condamné et qui ne sont donc pas niables sont imputable a d’autres personnes qui ne sont plus la.

Une vraiment-derniere remarque : l’entreprise a créé ce qu’on appel le FCPA qui est une charte anti-corruption (un pledge) a laquelle tous le semployes doivent adherer a travers le monde.
Je serais tres content d’en parler avec toi un jour et il existe meme certains documents ‘confidentiels’ (dans le sens a garder en interne) que je pourrai te passer mais pas d’ici.
Voila. Pour ma part je pense qu’il y a beaucoup de vrai dans le reportage , mais beaucoup de choses sont difficielement prouvables. »

Et voilà. Je trouve ça plutôt déprimant. Ce fatalisme me rappelle certains films sur la seconde guerre mondiale, quand de bons pères de famille justifiaient leur collaboration en invoquant la sagesse qu’est l’acceptation d’un inexorable nouvel état des choses.
Pierre

Des nouvelles d’Argentine

Le buzz est arrivé en Argentine

Mon (bref) passage en Argentine pour témoigner contre les militaires de la dictature (1976-1982), m’a confirmé que le buzz sur mon film et livre avait largement passé les frontières.

En effet, lors des deux conférences de presse que j’ai données (l’une à Corrientes, l’autre à Resistencia), théoriquement sur le rôle des militaires français dans la formation des officiers argentins qui ont mené la guerre sale, j’ai été très vite interrogée sur … Monsanto !

A dire vrai, j’avais prévu le coup et j’avais mis dans mes valises la version espagnole de « Argentine :le soja de la faim », le film que j’avais fait pour ARTE Reportage en 2005.

Je l’ai donc présenté. Depuis, les demandes d’interview et de projection du film « Le monde selon Monsanto » ( une version espagnole est en cours) ou de signature de mon livre (en cours de traduction) affluent d’Argentine. J’irai !

Photos:
– lors d’une émission de radio à Corrientes
– visite à la Escuela Mecanica de la Armada (ESMA – l’école mécanique de la marine), l’un des plus importants centres de concentration de la dictature où ont été torturés 5000 disparus argentins (la plupart ont été jetés à la mer). Des officiers français ont enseigné dans cette école…