Je vous écris du Mexique où je suis arrivée mercredi 8 juillet, en principe pour des … vacances familiales (bien méritées!)
J’ai été reçue chaleureusement par les représentants de la coalition » Sin mais no hay pais » (sans maïs pas de pays), qui regroupe plus de 300 associations mexicaines (dont CAATA, la branche mexicaine de Pesticides Action Network) et Greenpeace, qui se sont mobilisées pour empêcher le projet du gouvernement d’autoriser des essais en plein champ de maïs transgénique (dont le MON 810 de Monsanto).
Comme je l’ai expliqué dans mon film et livre, le Mexique est le centre d’origine du maïs, et de ce fait abrite le réservoir génétique de la céréale, cultivée depuis au moins 8OOO ans par les paysans de cette contrée du monde qui ont su entretenir son extraordinaire biodiversité . Lors de mon tournage dans la région de Oaxaca, j’ai pu constater la richesse des variétés locales (« criollas ») , parfaitement adaptées aux terroirs et dont les couleurs varient à l’infini: je me souviens de cette indienne zapoteca étalant au soleil des épis magnifiques, certains étant blancs, d’autres d’un jaune doré, ou violets, rouges et noirs, ou parfois de toutes ces couleurs à la fois.
C’est précisément pour protéger la biodiversité de son maïs que le gouvernement mexicain avait déclaré un moratoire sur les cultures transgéniques, en 1998.
Or, sous la pression des fabricants d’OGM, et notamment de Monsanto – on parle au Mexique de la « loi Monsanto »- le gouvernement envisage d’autoriser des essais en plein champ de maïs transgénique, ce qui constitue une violation du moratoire toujours en vigueur, en ouvrant la voie à la légalisation des cultures OGM.
Voilà pourquoi j’ai accepté de participer à plusieurs projections publiques de mon film à Mexico, Mérida et San Cristobal de las Casas ainsi qu’à un programme d’interviews avec la presse nationale qui a répondu massivement à l’appel: en trente-six heures, j’ai déjà donné dix interviews et six autres suivront, dont six chaînes de télévision!
Photos (Solène Charrasse):
– Conférence de presse avec la coalition « Sin mais no hay pais »
– Interview avec Télé UNAM
– Interview avec Javier Cruz Mena, journaliste à Canal 40 et Canal 22
– La préparation de l’affiche dans les bureaux de Greenpeace pour la projection organisée samedi, à la Cinémathèque de Mexico.