L’hormone de croissance bovine recombinante (rbGH) : un produit très controversé
« Aucune différence significative n’a été démontrée entre le lait provenant de vaches traitées à l’hormone de croissance et les vaches non traitées »…
(site de Monsanto)
Fabriquée au début des années 80, la rbGH est une hormone transgénique qui, injectée aux vaches, deux fois par mois, permet d’augmenter la production laitière de 15 à 20% (à un moment où aux Etats Unis comme en Europe on abat des vaches et impose des quotas laitiers pour réduire la production de lait!).
Il aura fallu quatorze ans à Monsanto pour convaincre la FDA d’en autoriser la vente (1994).
L’agence s’est basée sur les seules conclusions d’une étude réalisée par Monsanto où la rbGH a été testée pendant 9O jours sur trente rats, mais cette étude n’a jamais été publiée et est classée « secret commercial » …
En 2000, le Canada a refusé la mise sur le marché de l’hormone après qu’une commission sénatoriale a conclu, après audition de scientifiques de l’agence Health Canada, que le dossier d’approbation de la FDA ignorait les dangers de l’hormone pour la santé des animaux et des hommes. Cette commission a aussi révélé que Monsanto ava
it proposé « un à deux millions de dollars » à des agents de Health Canada pour qu’ils homologuent le produit, en dépit de ses effets secondaires.
De fait, l’injection de rbGH provoque des mammites chez les vaches (infection des pis), des fragilités osseuses et des malformations chez les veaux, ce qui entraîne une consommation accrue d’antibiotiques ( ingérés ensuite par l’homme, d’où la crainte d’une résistance aux antibiotiques).
D’après une étude réalisée par le Syndicat des agriculteurs du Wisconsin, de nombreux éleveurs chevronnés ont dû renouveler une partie de leur cheptel, décimé par les effets secondaires de la drogue ( sur les emballages de Posilac, le nom commercial de l’hormone, Monsanto signale vingt et un effets secondaires).
De plus, la rbGH stimule la fabrication d’une hormone appelée IGF1 (Insulin like growth factor), qui ne disparaît pas avec la digestion, dont de nombreuses études ont prouvé son lien avec les cancers de sein, de la prostate ou du colon.
Profitant du soutien sans faille de la FDA (les responsables du dossier rbGH ont travaillé pour Monsanto), la compagnie poursuit en justice les producteurs ou transformateurs de produits laitiers qui osent faire de la publicité pour un « lait sans hormone artificielle ».
Et ceux qui osent rompre l’omerta s’exposent à de graves problèmes : c’est ainsi que Jane Akre et Steve Wilson ont été licenciés de Fox News, sous pression de Monsanto, pour avoir enquêté sur les dessous de la rbGH. Cependant, les preuves des effets nocifs de cette hormone sur la santé animale et humaine continuent de s’accumuler et la Communauté européenne a interdit définitivement son utilisation en 2000, un an après le Canada.
Pour mon enquête, j’ai rencontré le docteur. Richard Burroughs, vétérinaire, qui a été licencié de la FDA pour son opposition à la mise sur le marché de la rBGH ; le professeur Samuel Epstein président de la Coalition pour la prévention du cancer, et le journaliste Pete Hardin, qui ont eu accès à des données secrètes de Monsanto, envoyées par un agent anonyme de la FDA; le Dr. Shi Chopra qui Health Canada, qui a dénoncé les dangers de l’hormone devant la commission sénatoriale, avant d’être licencié. ; Jane Akre, licenciée de Fox News pour un reportage sur la rbGH qui n’est jamais passé ; Michael Taylor, ex avocat de Monsanto, recruté par la FDA pour rédiger le processus d’approbation de la rbGH, qui sera nommé ensuite vice-président de Monsanto ; Michael Hansen, expert du Consumer Police Institute qui dénonce le conflit d’intérêt entre la FDA et Monsanto.
Photo :
Pete Hardin me montre les documents secrets que Monsanto avait remis à la FDA concernant les essais de l’hormone de croissance transgénique sur les vaches.
Avec le Dr. Michael Hansen, expert de l’Union des consommateurs des Etats Unis, qui me photocopie son dossier sur la rBGH.