OGM, conflits d’intérêts et instances européennes

1) le pantouflage des dirigeants européens

Au moment où j’écris mon chapitre sur les « conflits d’intérêts » dans mon  nouveau livre  Notre poison quotidien , qui sortira avec mon film éponyme, en février prochain sur ARTE, je tombe sur cet article très bien documenté de L’observatoire de l’Europe. Il concerne le « pantouflage » , largement répandu, des Commissaires de l’Union européenne, qui n’hésitent pas à monnayer leur expérience au sein des institution européennes, en rejoignant les entreprises du secteur privé dont ils étaient censés réguler les activités, au service du bien public et des citoyens européens.

Pour que les choses soient bien claires , je rappelle ce qu’est un « conflit d’intérêts », qui rime bien souvent avec « corruption » et « prise illégale d’intérêts » – activités délictueuses sanctionnées par le code pénal – en donnant deux définitions officielles, l’une émanant du Conseil de l’Europe, l’autre du Service central de prévention de la corruption :

« Un conflit d’intérêts naît d’une situation dans laquelle un agent public a un intérêt personnel de nature à influer ou paraître influer sur l’exercice impartial et objectif de ses fonctions officielles. L’intérêt personnel de l’agent public englobe tout avantage pour lui-même ou elle-même ou en faveur de sa famille, de parents, d’amis ou de personnes proches, ou de personnes ou organisations avec lesquelles il ou elle a ou a eu des relations d’affaires ou politiques. Il englobe également toute obligation financière ou civile à laquelle l’agent public est assujetti. »
(Conseil de l’Europe, Recommandation n° R (2000)10 du Comité des ministres sur les codes de conduite pour les agents publics, 11 mai 2000)

« Un conflit d’intérêts naît d’une situation dans laquelle une personne employée par un organisme public ou privé possède, à titre privé, des intérêts qui pourraient influer ou paraître influer sur la manière dont elle s’acquitte de ses fonctions et des responsabilités qui lui ont été confiées par cet organisme ».
(Service central de prévention de la corruption, Rapport 2004).

Les conflits d’intérêts sont un enjeu majeur de nos démocraties, car il gangrène les institutions dont la mission est de protéger les intérêts des citoyens contre les intérêts privés, mais aussi la recherche scientifique, en polluant la littérature scientifique avec des études manipulées et biaisées ( je reviendrai longuement sur ce point dans mon livre et film Le poison quotidien, avec nombre d’exemples à la clé).

Je commence, aujourd’hui, une série d’articles, intitulée « OGM, conflits d’intérêts et instances européennes », dont le premier est basé sur l’article de l’Observatoire de  l’Europe que je mets en ligne  (ci dessous).

Les articles suivants concerneront la pomme de terre transgénique AMFLORA de BASF et les drôles de décision prises par le commissaire européen  John Dalli, en charge de la santé et de la protection des consommateurs, qui a annoncé une « réforme du processus d’autorisation des organismes génétiquement modifiés », laquelle fait l’affaire de Monsanto et Consorts, mais pas celle des consommateurs qu’il est pourtant censé protéger.

http://www.observatoiredeleurope.com/Conflit-d-interets-le-pantouflage-massif-des-anciens-commissaires_a1459.html

Bruxelles, ce n’est pas nouveau, est la capitale mondiale du lobbying : la Commission européenne estime à 15.000 le nombre de lobbyistes qui arpentent la ville, au service des 2.800 grandes entreprises, agences spécialisées ou autres cabinets de « consulting » (à Washington, ils ne sont « que » 12.000). Plus grave : les anciens dirigeants européens sont de plus en plus nombreux, une fois leur mandat terminé, à se faire embaucher en tant que conseillers pour des intérêts privés. Une façon très lucrative de monnayer son réseau et son expérience. Ce qui demeurait une pratique encore exceptionnelle il y a quelques années, semble devenir la règle.

Des treize commissaires européens qui ont quitté la Commission en février 2010, six ont déjà rejoint le secteur privé ! Un « pantouflage » massif… L’Irlandais Charlie McCreevy, ex-commissaire au Marché intérieur et Services, pointe désormais chez la compagnie aérienne Ryanair. Celle-ci le considère probablement comme le conseiller idéal pour contrer les plaintes des autres compagnies aériennes européennes, échaudées par les financements publics dont profite leur concurrent low-cost [1]. Charlie McCreevy, qui a décidément du temps à revendre, aurait également rejoint le Conseil d’administration de la banque londonienne NBNK Investments PLC [2] alors qu’il était l’un des principaux responsables… de la régulation bancaire au sein de la première Commission Barroso (2004-2009). Régulation bancaire qui a été – comme chacun sait – d’une redoutable efficacité.

Conseiller les banquiers plutôt que les consommateurs


La Bulgare Meglena Kouneva, ex-commissaire à la protection des consommateurs et ex-députée centriste, a rejoint BNP Paribas. Vu les pratiques des banques à l’égard de ces mêmes consommateurs (entente illégale, absence de transparence sur la nature des frais payés par les clients…), l’ancienne commissaire devrait très vite se rendre indispensable. D’autant qu’à Bruxelles, elle a élaboré la « directive Crédit » sur les prêts à la consommation, supprimant plusieurs protections pour les emprunteurs. BNP-Paribas justifie son choix par la récente « campagne de féminisation du personnel dirigeant de la banque et son orientation de plus en plus internationale ». Le CV de commissaire européen de Meglena Kouneva n’est bien sûr pas entré en ligne de compte.

L’ancienne commissaire autrichienne Benita Ferrero-Waldner (conservatrice) vient d’emménager au Conseil de surveillance du champion allemand de la réassurance, Munich Re. Coïncidence : en tant que commissaire, elle s’était impliquée en faveur du projet « Desertec », un plan d’approvisionnement électrique de l’Europe par un réseau de centrales solaires en Afrique du Nord… dont Munich Re est l’un des acteurs principaux.

Un pantoufleur de première classe : Günter Verheugen


Mais le cas le plus emblématique est celui du social-démocrate allemand Günter Verheugen. Il est l’un des commissaires européens les plus puissants de ces dix dernières années. En tant que vice-président et commissaire aux entreprises et à l’industrie (de 2004 à 2010), Günter Verheugen est critiqué pour son favoritisme à l’égard des intérêts des grandes entreprises, aux dépens des préoccupations sociales et environnementales. Il vient de franchir une étape supplémentaire en créant, seulement deux mois après la fin de son mandat, sa propre entreprise de relations publiques. Avec son ancienne collaboratrice et directrice de cabinet, Petra Erler, il fonde en avril un cabinet de conseil en lobbying, « European Experience Company ».

La lecture du catalogue de l’agence de Verheugen laisse songeur. Officiellement, ses activités n’ont rien à voir avec le lobbying, comme l’indique le site de sa société. Pourtant, l’agence propose d’aider « les hauts dirigeants des institutions publiques et privées et des entreprises » dans leurs actions de lobbying à destination de l’Union européenne, via des « séminaires intensifs de management pour les institutions et les entreprises en coopération avec des experts des institutions européennes ». La « company » facture également ses « recommandations stratégiques dans le domaine de la politique de l’Union européenne et d’autres questions politiques » et vend un « soutien aux efforts de relations publiques dans les affaires européennes (discours, événements médiatiques, publications) ». Une belle brochette de services qu’une députée européenne allemande, Inge Gräßle (CDU), résume ainsi : « Toute personne ayant de l’argent peut acheter l’accès de Verheugen aux institutions européenne ». On nomme cela un mercenaire, non ?

Mensonge par omission


Comment expliquer que les institutions européennes n’encadrent pas ce genre de transferts ? Normalement, les anciens commissaires sont censés informer Bruxelles de leurs activités futures, afin de s’assurer que celles-ci ne soient pas source de conflit d’intérêt. Verheugen a omis de le faire. En avril, la Commission lui demande explicitement de la mettre au courant des « différentes activités qu’[il pouvait] envisager dans l’année ». Il y répond en envoyant des informations sur ses quatre nouveaux employeurs. À savoir : la Banque Royale d’Écosse (Royal Bank of Scotland), l’agence de lobbying Fleischman-Hillard, l’organisation bancaire allemande BVR, et l’Union turque des chambres de commerce et des bourses (Turkish Union of Chambers and Commodity Exchanges).

Le comité d’éthique de la Commission européenne [3] s’est donc penché sur le cas Verheugen. Sans surprise, il n’y trouve rien à redire. Précisons que ce comité n’a jamais fait preuve d’un grand zèle. Il accorde systématiquement des exemptions aux anciens commissaires qui, officiellement, doivent pourtant observer une période d’un an avant de revêtir leur costume de lobbyistes. Les trois ex-collègues de Verheugen ont d’ailleurs obtenu le feu vert du comité pour aller conseiller les secteurs qu’ils étaient censés encadrer à la Commission. Le fonctionnaire allemand est donc autorisé à exercer ses quelques « extras »… Sans aucune mention de son « European Experience Compagny » d’où provient pourtant son fax de réponse à la Commission.

Cyber action contre la corruption


Le « code de conduite des commissaires » ne mentionne même pas la notion de conflit d’intérêt. Le comité d’éthique est seulement chargé d’évaluer si la nouvelle activité est bien « compatible avec le Traité de l’Union européenne ». Reste que Günter Verheugen a menti par omission en ne transmettant pas au comité d’éthique sa véritable nouvelle fonction [4]. Il ne risque cependant pas grand chose : aucune sanction n’est prévue contre celles et ceux qui dérogent à la règle.

Le réseau associatif Alter-EU et l’ONG Transparency International demandent une révision de ce « code de conduite » pour préciser ce que l’on attend des commissaires et rendre plus transparent le travail du comité d’éthique. Et proposent d’interdire pendant trois ans toute reconversion d’anciens commissaires dans le lobbying (aux États-Unis, cette interdiction est de deux ans pour les anciens sénateurs et d’un an pour les membres du Congrès). Cette recommandation figure également dans une étude diligentée par le Parlement européen en 2008. C’est l’un des engagements pris par José Manuel Barroso au début de son second mandat. « Le Président et l’ensemble de la Commission sont parfaitement conscients de leurs responsabilités et promeuvent l’intérêt général au sein de l’Union européenne sans n’autoriser aucune pression extérieure ou intérêt personnel afin d’exercer une influence indue sur le processus de prise de décision », assurait la Commission, en février 2010.

Le réseau Alter EU vient de lancer, ce 22 septembre, une cyber action contre le laxisme de la Commission face à l’affaire Verheugen.

Gildas Jossec (Association internationale de techniciens, experts et chercheurs)
Frédéric Lemaire (Commission Europe d’Attac)

[1] Les autres compagnies européennes, Air France notamment, dénoncent les subventions régionales perçues par Ryanair qui s’installe sur les petits aéroports en périphérie des grandes villes.
[2] Selon les informations du Sunday Independent du 19 septembre
[3] La Commission ad hoc du Comité d’éthique est présidée par un ancien haut fonctionnaire européen, le français Michel Petite, qui pantoufla lui-même en 2008.
[4] L’entreprise le présente comme « non-executive managing director », sa collaboratrice Petra Erler étant « executive managing director », ce qui leur permet de déclarer tranquillement que Günter Verheugen n’est pas salarié de l’entreprise qu’il a fondée. Il n’y aurait donc pas de conflit d’intérêt… ça c’est de la dialectique !!!

7 réflexions sur « OGM, conflits d’intérêts et instances européennes »

  1. bonjour madame,

    pouvez-vous me donner votre avis sur cette histoire de « loi américaine interdisant les potagers aux USA) qui serait en préparation? il me semble que cette info est bidonnée..
    marie de réseau sans ogm 13-84

  2. Pour démontrer les conflits d’ intérêts , il suffit de prendre l’ étude que Monsanto a présenté pour défendre son MON 810 auprès des instances nationales et européennes.

    Cette étude, une fois passée dans à la « moulinette » par le PR Serralini, apporte la preuve que les OGM en l’ occurrence le MAïs BT est toxique pour les mammifères.
    Les instances ont conclu a son innocuité sous prétexte que les effets toxiques divergeaient entre population mâles et femelles.
    Pourtant les effets sont bels et bien désastreux pour reins et foie des animaux si l’on considère que l’ étude n’ a duré que 30 jours.
    Corruption dans ce cas = « je trouve un artifice statistique pour défendre les intérêts d’ une firme privée alors que la toxicité du produit étudié est plus que flagrant ; soit contre rémunération ou soit dans l’ attente d’ un poste dans la société commerciale présentant son produit pour validation « 

  3. Si je comprends bien, vous avez copié intégralement l’article de l’Observatoire de l’Europe. Et il faut avoir obtenu un Bac C, à dix-sept ans, et avec mention de surcroît, pour comprendre que le lien vers l’observatoire est en fait l’indication de la source du texte qui suit. Ca s’appelle comment, ça?

    Les cinq premiers paragraphes sont donc de votre main. Vous nous expliquez que le conflit d’intérêts rime bien souvent avec corruption et prise illégale d’intérêts. Pourquoi aligner les gros mots, si “souvent” signifie “pas toujours” et que la corruption par exemple est délit alors que le conflit d’intérêt ne l’est pas? Ne serait-ce pas pour impressionner le pékin?

    Et les définitions du conflit d’intérêt? Ne vous est-il pas apparu qu’elles ne pouvaient pas s’appliquer aux anciens commissaires?

    Et qui sont ces “institutions dont la mission est de protéger les intérêts des citoyens contre les intérêts privés”?

  4. Boujour,
    Nous sommes 3 élèves de 1ère Economique et sociale du Lycée polyvalent de Morteau en Franche-Comté, et dans le cadre de nos travaux personnels encadrés qui seront pris en compte dans la note finale pour le BAC, nous avons choisi le thème de l’Homme et la Nature, et le sujet des OGM en approfondissant avec une étude de la firme multinationale Monsanto.
    Nous souhaiterions prendre contact avec vous car votre implication dans la lutte contre les OGM et Monsanto en particulier nous intéresse vraiment. Ayant visionné LE MONDE SELON MONSANTO, film qui nous a beaucoup appris à ce sujet, nous aimerions profiter quelque peu de vos connaissances en la matière.
    Serait-il possible de prendre contact avec vous ?
    Vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante: johwasp25@gmail.com
    Merci d’avance,
    Johanna, Anaïs et Elisa.

  5. Bonjour

    en rapport avec le titre de votre article, je vous transmet un point de vue sur l’utilisation des OGM en plein champ émis en 2006 et qui me semble toujours d’actualité :

    Christian Vélot : « les faucheurs d’OGM sont des éveilleurs de conscience »
    Les « plantes-médicaments » ne sont rien d’autre que le cheval de Troie des OGM agricoles…
    lundi 11 décembre 2006

    Ne pouvant être présent ce jour aux côtés de Monique Burnichon et des faucheurs volontaires, le Dr Christian Vélot
    a adressé cette lettre, lue par Monique lors du débat à la MJC de Firminy.

    « Chers Amis,
    C’est avec grands regrets que je ne puis être parmi vous
    aujourd’hui pour apporter mon soutien aux faucheurs de Nonette, et à
    travers eux, à l’ensemble des faucheurs volontaires.
    Comme vous le savez, en tant que biologiste moléculaire, je fabrique et
    j’utilise des OGM toutes les semaines, dans le cadre de mes recherches
    fondamentales et de mon enseignement à l’Université. Et c’est justement
    pour cette raison que je sais à quel point il est irresponsable de
    disséminer les OGM dans l’environnement et dans les assiettes, tant cette
    technologie est, non pas « chirurgicale » comme on essaie de nous le
    faire croire, mais au contraire totalement aléatoire. Il n’y a pas un seul
    scientifique au Monde, pas même Claude Allègre, qui est capable
    d’appréhender de manière exhaustive, ce que peuvent être à court,
    moyen ou long terme, les conséquences d’une modification génétique sur
    l’ensemble du métabolisme d’une plante et ses répercussions dans la
    chaîne alimentaire, ou encore sur ses interactions avec l’environnement.
    Il en découle des risques sanitaires et environnementaux absolument
    imprévisibles. Ces risques sont bien évidemment exacerbés lorsqu’il s’agit
    de « plantes-médicaments » (comme c’est la cas pour le maïs de
    Méristem produisant la lipase gastrique de chien destinée aux enfants
    atteints de mucoviscidose), car il s’agit alors de mettre la pharmacie en
    plein champ, et de prendre ainsi le risque qu’une molécule qui nécessite
    une prescription médicale se répande dans la nature et soit consommée
    de façon incontrôlée par des individus ou des animaux.
    Les « plantes-médicaments » nous sont présentées comme une technique
    révolutionnaire pour produire des protéines d’intérêt pharmaceutique
    alors qu’il y a près de 25 ans que la« technologie OGM » est utilisée en
    laboratoire pour produire de telles protéines à visée thérapeutique
    (insuline, hormone de croissance, facteurs de coagulation, vaccins, etc…)
    en utilisant des cellules en culture (bactéries, levures, cellules d’insecte,
    d’ovaires de hamster, ou encore plus récemment, des cellules végétales)
    multipliées à grande échelle dans des fermenteurs entièrement clos. Les
    « plantes-médicaments » ne sont donc rien d’autres que le cheval de
    Troie des OGM agricoles que l’on essaie une fois de plus de nous imposer
    en utilisant la vitrine médicale et en jouant de la corde sensible comme on
    sait si bien le faire au pays du Téléthon. Les enfants atteints de
    mucoviscidose sont aux plantes génétiquement modifiées ce que les
    enfants atteints de myopathie sont au Téléthon : un outil publicitaire pour
    alimenter les caisses d’une usine à gaz qui, au nom de la recherche
    agronomique ou sur les maladies génétiques, ne sert qu’à satisfaire
    l’ambition malsaine d’une poignée de techno-scientifiques.
    Les faucheurs d’OGM, et de « plantes-médicaments » en particulier, ne
    sont pas des obscurantistes, des passéistes ou des anti-science. Ils ne
    sont pas contre la technologie OGM en tant que telle, certains d’entre eux
    étant eux-mêmes des patients qui se soignent avec des
    « protéines-médicaments » obtenues par cette technologie en laboratoire.
    Ils sont contre les applications qui en sont faites dans l’environnement,
    car ils refusent que la planète soit une paillasse de laboratoire, et les
    consommateurs des cobayes. Les faucheurs d’OGM sont au contraire des
    éveilleurs de conscience qui ont alerté l’ensemble des citoyens et ainsi fait
    en sorte que le débat puisse exister, y compris au niveau du monde
    scientifique.
    Les faucheurs d’OGM sont aujourd’hui sur le banc des accusés. Ils seront
    demain les héros d’une résistance qui refuse que l’on sacrifie
    l’environnement et la sécurité sanitaire au nom de pressions mercantiles
    et d’idéologies scientistes. Je les soutiens de tout mon coeur et de toutes
    mes forces.

    Bien à vous,

    Christian Vélot
    Docteur en biologie »
    Le 10 décembre 2006

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