Je vous écris d’Argentine

Je suis arrivée à Buenos Aires, hier matin, où j’initie une tournée dans le cône sud. En Argentine, je suis invitée par RAPAL, la branche latino-américaine de Pesticides Action Network, et un collectif d’ONG, comme el Foro Ciudadano de Participación por la Justicia y los Derechos Humanos, et Océano, le distributeur de mon livre en Amérique latine.

J’ai dû résister beaucoup pour que mon voyage en terre argentine n’excède pas les quatre jours, tant les demandes ont afflué de tout le pays pour que je vienne présenter mon film et livre sur Monsanto. À peine arrivée, j’ai enchaîné les interviews avec la presse, depuis mon hôtel: huit en quelques heures!

Pour les hispanophones, je mets un lien vers l’interview que j’ai donnée à une radio de Mar del Plata.

Ne pouvant répondre à toutes les demandes, j’ai choisi de privilégier les rencontres avec la presse, pour qu’elle poursuive le travail de conscientisation sur le désastre sanitaire, environnemental et social que représentent les cultures de soja roundup ready dans le pays. J’invite mes lecteurs à regarder mon reportage « Argentine: le soja de la faim », diffusé sur ARTE en 2005, et disponible sur ce Blog (rubrique « les films qui m’ont conduite à Monsanto ».

Depuis que le journal Página 12 a rendu compte de mon travail sur Monsanto, les choses ont commencé à bouger au pays de la vache et du lait, où les plantes pesticides de Monsanto couvrent plus de dix-sept millions d’hectares. La présidente Christina Kirchner a créé une commission d’enquête pour dresser le bilan des épandages de roundup qui empoisonnent les terres, l’eau et intoxiquent les habitants (voir sur mon Blog).

J’ai aussi décidé de privilégier les rencontres avec les agronomes argentins. C’est ainsi que ce matin, j’ai présenté mon enquête à l’Université d’agronomie de La Plata, devant un auditoire très nombreux (voir photos). dans la foulée, j’ai donné une conférence de presse à laquelle participait une douzaine de journalistes.

Enfin , j’ai décidé de soutenir les victimes du modèle agricole transgénique, qui commencent à s’organiser dans tout le pays, en portant plainte devant la justice argentine pour intoxication.

Demain, je me rends à Los Toldos, une commune de la province de Buenos Aires, où les habitants se battent contre les épandages de roundup qui littéralement empoisonnent leur vie.

Photos:

– Ce matin à l’Université d’Agronomie de La Plata

– Le 8 mars à Montbéliard , où j’étais invitée par le Pavillon des Sciences. 650 personnes! Merci à Daniel Novak qui a mis ses photos à la disposition de mon Blog.

Enfin, pour nous redonner le moral, ce papier très intéressant sur le bannissement du roundup dans les jardins et espaces publics français.

Communiqué du CRIIGEN

Je mets en ligne le communiqué du CRIIGEN, Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique, créé par l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage, concernant la pétition que j’avais appelé à signer.

L’absence de transparence sur les études conduites par Monsanto et consorts censées mesurer les effets sanitaires des OGM ne peut que renforcer les doutes que les OGM posent des problèmes. Sinon pourquoi la firme Monsanto refuse-t-elle toujours de communiquer les données brutes des études de trois mois qu’elle a fait réaliser sur des rats? Sans oublier le fait que ces études de trois mois ne veulent pas dire grand chose: au plus permettent-elles de mesurer la toxicité aigüe des OGM, mais pas la toxicité chronique que seule une étude de deux ans peut mesurer.

L’absence d’évaluation sérieuse des OGM, et notamment du soja roundup ready fut au coeur du débat que j’ai conduit, hier, à l’Université d’agronomie de La Plata.

Les agronomes présents ont découvert avec surprise que la seule étude réalisée sur cette plante pesticide transgénique qui couvre, aujourd’hui, plus de six-sept millions d’hectares, était une malheureuse étude de … 28 jours, faite sur des rats adultes, dont Monsanto refuse de communiquer les données brutes, y compris aux scientifiques, comme me l’a expliqué le Pr. Ian Pryme, de l’université de Bergen (cf: mon livre et film)…

Communiqué de presse CRIIGEN – mars 2009

LA TRANSPARENCE SUR LES EFFETS DES OGM SUR LA SANTE
SERA EXPLOSIVE

Le vendredi 3 avril 2009 à 11h30 le CRIIGEN remet au Ministère de l’Agriculture rue de Varenne à Paris une pétition réunissant 42.137 signatures pour réclamer la transparence des effets des OGM sur la santé. Une conférence de presse se tiendra sur le parvis du Ministère. Les données brutes sont confidentielles pour les entreprises et les gouvernements, en contradiction avec la directive européenne. Des effets significatifs peuvent être contenus dans de nombreux dossiers, y compris celui du maïs MON 810 qui a fait l’objet de tant de débats. L’heure est grave, à l’heure où l’absence de transparence a conduit à des crises financières, et peut tout aussi bien mener à des crises sanitaires prenant en otage la santé des citoyens.

Texte de la pétition « Nous citoyens, demandons à la suite du Grenelle de l’environnement, et avec la grande majorité des français et des européens qui s’interroge sur ou remet en cause la nécessité des OGM dans les champs et dans les assiettes, que soient rendus publics les résultats des analyses de sang des animaux qui ont mangé ces OGM pendant le plus long temps possible, et ce pour tous les OGM cultivés ou commercialisés dans l’alimentation des humains ou des animaux en Europe. Cela devra être également effectif avant la commercialisation des nouveaux OGM. Aujourd’hui, seules les compagnies de biotechnologies réalisent ces tests de toxicité pendant 3 mois seulement, avec des mammifères de laboratoire (surtout le rat servant de modèle pour l’humain), et considèrent les résultats bruts comme confidentiels, ce que nous jugeons totalement anormal alors que le monde entier se questionne sur les effets des OGM sur la santé. »

Le Luxembourg interdit les cultures de MON810!

Une bonne nouvelle de plus!

Le ministre de la Santé du Luxembourg, Mars Di Bartolomeo vient d’interdire la culture du maïs BT de Monsanto, le MON 810. Je rappelle que j’avais longuement rencontré le ministre, lors de ma visite au Grand Duché, le 12 mars dernier (voir sur mon Blog), à qui j’avais remis un exemplaire de mon livre ainsi qu’à sa collègue Octavie Modert, secrétaire à l’agriculture. J’étais accompagnée de Paul Delaunois et de Maurice Losch, représentants de Greenpeace au Luxembourg.

Voici le texte de l’arrêté promulgué pour confirmer l’interdiction:

Arrêté du Ministre de la Santé Mars DI BARTOLOMEO :
Le Luxembourg interdit la mise en culture du MON 810.
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Le Ministre de la Santé Mars Di Bartolomeo a annocé le 22 mars à l’occasion de la journée « Luxembourg et Grande Région sans OGM » à l’Abbaye de Neumünster ensemble avec la Secrétaire d’Etat à l’Agriculture Octavie Modert et le Minstre de l’Environnement Lucien Lux, la décision du Gouvernement d’interdire provisoirement la mise en culture du maïs génétiquement modifié MON810. Il s’agit du seul OGM actuellement cultivé dans l’Union européenne depuis son autorisation de mise sur le marché en 1998. Le moratoire, aussi communément appelé « clause de sauvegarde », concerne plus précisément la mise en culture des variétés de semences de maïs issues de la lignée de ce maïs génétiquement modifié produit par Monsanto. Il est basé sur des faits nouveaux publiés en 2008 et 2009 ne permettent pas de conclure à une totale absence d’innocuité du MON810, et est motivé par des arguments scientifiques, écologiques et politiques.

Le Grand-Duché franchit ainsi une nouvelle étape dans son approche dictée par les principes de précaution et de prévention, et se joint ainsi à l’Autriche, à l’Hongrie, à la Grèce et à la France qui ont pris la même décision au cours des dernières années. Le Luxembourg rappelle: qu’il était parmi les premiers Etats membres avec l’Autriche à avoir évoqué en 1997 une clause de sauvegarde concernant l’importation et l’utilisation du maïs génétiquement modifié Bt176.

Le moratoire sortira ses effets à partir de ce mardi, 24 mars 2009, date de la publication de l’arrêté ministériel au Mémorial. L’arrêté sera encore notifié par le Luxembourg à la Commission et aux autres Etats membres. La décision sera soumise à l’examen du panel OGM de l’Agence européenne de sécurité alimentaire. Seule une décision de la Commission, soutenue par une majorité qualifiée d’Etats membres, visant à contraindre le Grand-Duché à lever la clause de sauvegarde, pourra mettre fin à l’interdiction de mise en culture.

Or, les ministres de l’Environnement réunis le 2 mars 2009 à Bruxelles ont rejeté à une majorité qualifiée, fait sans précédent, les propositions de la Commission visant à contraindre l’Autriche et la Hongrie à lever leurs interdictions relatives à la culture du MON810. Depuis, un nombre grandissant de députés européens demandent à la Commission de ne plus statuer sur des demandes d’autorisation d’OGM dans l’Union européenne à des fins de culture jusqu’à ce qu’une approche commune relative à l’application de la législation communautaire pertinente soit arrêtée.

Rappelons que deux tiers des communes du Luxembourg se sont déclarées «commune sans OGM» et rejoignent ainsi la volonté des consommateurs luxembourgeois, dont 83%, selon un sondage ILReS réalisé en 2005, rejettent les OGM dans leurs assiettes.

Communiqué par le Ministère de la Santé

Signez la pétition de Greenpeace!

Je viens de signer la pétition que Greenpeace a mise en ligne pour demander aux gouvernements de Finlande, Pays Bas, Royaume Uni et de Suède de cesser de s’opposer à la clause de sauvegarde adoptée par plusieurs pays européens , dont la France, concernant les cultures transgéniques.

Faites de même!

Cette pétition est associée à cette vidéo.

Faites la circuler!

Expéditeur: Marie-Monique Robin
Destinataire: ambassade-Finlande, ambassade-Pays-Bas, ambassade-UK, ambassade-Suede

Sujet
Soutien des clauses de sauvegarde sur le MON810

Monsieur l’ambassadeur, Madame l’ambassadrice

Je tiens à vous faire part de mon inquiétude concernant la position de votre pays sur la clause de sauvegarde française sur la culture de maïs OGM.

Comme vous le savez, la France a interdit la culture du maïs génétiquement modifié MON810 à cause des effets négatifs qu’il peut avoir sur l’environnement ainsi que sur la faune et la flore sauvages. Cependant, méprisant la démocratie, la science et l’opinion publique, la Commission européenne a demandé à la France de lever son interdiction. Un premier vote crucial a eu lieu le 2 mars. L’Autriche et la Hongrie ont pu conserver le droit de produire sans OGM… Votre pays a voté contre ce droit… J’espère que ce ne sera pas le cas fin mars lorsque les clauses de sauvegarde française et grecque seront soumises au vote.

La possibilité pour la France d’exercer son droit démocratique à protéger son territoire, en sauvegardant sa biodiversité, son agriculture et la santé publique de ses citoyens dépend du vote de votre pays. C’est pourquoi je vous prie instamment de bien vouloir envoyer un message à votre gouvernement pour qu’il soutienne la France et qu’il vote contre la proposition de la Commission. J’attends de votre part que vous fassiez de même vis-à-vis de l’interdiction grecque.

Un nombre d’éléments scientifiques de plus en plus considérable atteste que les organismes génétiquement modifiés (OGM) peuvent avoir des effets imprévisibles sur notre santé et sur l’environnement. Les centaines de cas de contamination génétique dénoncés ces dernières années à travers le monde prouvent clairement qu’il est impossible de contenir l’expansion des plantes OGM. Leur dissémination constitue une véritable menace pour l’agriculture conventionnelle et biologique.

En avril 2008 sortait le rapport final de l’Evaluation Internationale des Sciences et Technologies au Service du Développement, mené sous l’égide de l’ONU, qui a réuni plus de 400 experts et a été approuvé par 58 gouvernements. Ce rapport affirme que les cultures d’OGM ne jouent aucun rôle dans l’éradication de la faim, de la pauvreté ou dans la lutte contre le changement climatique.

L’avenir de l’agriculture repose sur une exploitation écologique, qui crée des emplois, stimule le développement et favorise la biodiversité en protégeant les sols, l’eau et le climat. Des systèmes d’exploitation écologiques garantissent une agriculture et une nourriture saines pour aujourd’hui et pour demain, sans contaminer l’environnement avec des intrants chimiques ou des manipulations génétiques.

J’espère sincèrement que votre pays soutiendra la Grèce et la France lors des scrutins à venir.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, mes meilleures salutations.

– Document: affiche pour ma visite au Chili

La contamination organisée se poursuit au Mexique

La stratégie de contamination transgénique se poursuit en Amérique latine: après le Brésil et le Paraguay (voir mon film et livre) contraints de légaliser les cultures d’OGM clansdestines introduites grâce à la contrebande de semences, le Mexique est dans l’oeil du cyclone.

Je rappelle que ce pays est le centre d' »origine du maïs », et à ce titre héberge le réservoir des ressources génétiques de cette plante nourricière, lequel constitue un patrimoine de l’humanité.

Comme le révèle mon enquête sur Monsanto, la contamination transgénique entraîne la disparition de la biodiversité: au Canada, le colza Roundup ready a fait disparaître la filière biologique, et la filière conventionelle suit le même chemin.

Prendre le risque de contaminer les variétés traditonnelles (« criollas ») du maïs mexicain hypothèque l’avenir de manière irréversible.

Pour plus d’information sur ce sujet grave, j’invite les internautes à lire l’excellent article rédigé par Benjamin Sourice pour le site Combat Monsanto.