Luxembourg sans OGM

J’étais donc au Luxembourg le jeudi 12 mars. J’étais invitée par Greenpeace et 27 associations dans le cadre de l’initiative « Luxembourg et grande région sans OGM« :

Je soutiens, bien sûr, cette initiative qui s’est conclue, le dimanche 22 mars, par la signature d’une charte où les ministres de la Santé, Mars Di Bartolomeo, et la secrétaire à l’agriculture Octavie Modert, que j’ai rencontrés (voir photo) se sont engagés à promouvoir un « Luxembourg sans OGM », comme l’ont déjà fait les autorités de la Wallonie toute proche. Devait être présent lors de cette rencontre Lucien Lux, le ministre de l’environnement qui a été retenu dans une réunion.

Lucien Lux, le ministre de l’environnement luxembourgeois, est devenu un opposant convaincu aux plantes transgéniques pesticides, depuis qu’il a participé à la campagne « Détox » de WWF, qui a proposé à 39 députés européens et 14 ministres de la santé ou de l’environnement d’être testés par un laboratoire toxicologique. Celui-ci a mesuré le taux de différents produits chimiques dans leurs organismes. Tous ont présenté des résidus de 13 à 25 produits différents : phtalates, composés perfluorés, retardateur de flamme, pesticides et PCB.

www.decharge34.com/pages/page31b.html

J’invite les internautes à consulter les pages de WWF sur cette étude, dont je copie ici un extrait.

Les tests précédents réalisés par le WWF
Tous contaminés !
La campagne Detox menée par le WWF a commencé dès l’été 2003 par l’envoi d’une alternative au projet de loi REACH alors débattu au Parlement européen. Depuis, pour prouver la présence nocive de produits chimiques dans le corps humain, et soutenir un
REACH fort, l’organisation de protection de la nature a mené une série de campagne de tests sanguins.

➠21 avril 2004 :
76 produits toxiques différents dans le sang des parlementaires européens ! 2004, le WWF a rendu public les tests sanguins de 39 députés européens (dont Marie-Anne Isler Béguin, Harlem Désir et Danièle Auroi pour la France). Pas moins de 76 substances chimiques toxiques persistantes ont été retrouvées dans le sang des eurodéputés sur les 101 recherchées,classées en cinq groupes. En moyenne, chaque député était porteur d’un cocktail de 41 produits toxiques composés de substances persistantes (qui ne se dégradent pas dans la nature) et bioaccumulatives (qui s’accumulent dans le corps).Treize résidus chimiques(phtalates,composés perfluorés) sont retrouvés
systématiquement chez tous les parlementaires.

➠16 septembre 2004 :
Les ours polaires souffrent des produits chimiques
Trois études scientifiques récemment publiées indiquent clairement que les ours polaires sont contaminés par des substances chimiques telles que les PCBs et les pesticides et qu’ils en subissent des conséquences négatives. Les niveaux de substances chimiques retrouvés dans leur sang pourraient
menacer le système immunitaire et la capacité de reproduction de ces grands mammifères.

➠19 octobre 2004 :
Les ministres de l’environnement contaminés aussi !
Quatorze ministres de la Santé ou de l’Environnement,dont Serge Lepeltier pour la France,venant de 13 États membres de l’Union européenne,ont été testés et un total de 55 produits chimiques ont été retrouvés dans leur sang.La moyenne de produits chimiques présents dans le sang de chaque ministre testé se chiffre à 37,mais on a enregistré jusqu’à 43 produits dans le sang d’un ministre.25 traces de produits chimiques identiques ont été retrouvées chez tous les ministres :un retardateur de flamme,
deux types de pesticides et 22 PCBs (biphényles polychlorés).

➠25 janvier 2005 :
Les poissons de la mer Baltique trop toxiques pour être vendus en France !
Certains gros poissons trouvés en Mer Baltique ne respectent pas la réglementation européenne concernant la teneur en dioxines. En 1995,les autorités suédoises avaient déjà conseillé aux femmes
enceintes de limiter leur consommation de harengs et saumons provenant de la Baltique à cause de leur contamination par des substances toxiques telles que les PCBs ou les dioxines.

➠6 septembre 2005 :
Les mères transmettent à leurs bébés des produits chimiques durant la grossesse.
Des prélèvements sanguins réalisés sur les cordons ombilicaux révèlent la présence de plusieurs substances chimiques.La mère transmet à son bébé durant la grossesse un certain nombre de substances chimiques plus ou moins nocives auxquelles elle a été elle-même exposée.

Photos:

– Ma rencontre avec le ministre de la Santé et la secrétaire à l’agriculture du Luxembourg

– projection de mon film « Le monde selon Monsanto » où étaient présentes 250 personnes. Un record dans ce pays de 400 000 habitants. Greenpeace n’en est pas revenu!

Agenda fin mars

– Samedi 21 mars, 20h30, projection suvie d’un débat de mon film « Blé: chronique d’une mort annoncée » au festival des films environnementaux de Vanves (voir affiche). Diffusé sur ARTE en 2005, ce film est l’un des trois films qui m’ont conduite à enquêter sur Monsanto. Je rappelle que j’ai mis ce documentaire sur mon Blog (Rubrique « Les films qui m’ont conduite à Monsanto »).

Voici le texte qui accompagne le programme du festival:

« Surnommé la céréale dorée, le blé vaut de l’or : il couvre près de 20 % des terres cultivées de la planète. Consommé sur tous les continents, il représente la nourriture de base d’une personne sur trois. Plante mythique dont l’histoire est intimement liée à celle de l’humanité, le blé a développé au fil des siècles une extraordinaire diversité. Mais cette richesse biologique est aujourd’hui menacée par les pratiques de l’agriculture industrielle. Au cours des 50 dernières années, des milliers de variétés de blé ont disparu, et
les champs se sont uniformisés. Une évolution qui, à terme, met en péril la sécurité alimentaire de la planète.

Débat en présence de Marie-Monique Robin, réalisatrice du film et
auteure du livre et du documentaire Le monde selon Monsanto et de Christian Pierre, céréalier bio d’Ile-de-France.  »

-Lundi 23 mars, 20 heures: projection suivie d’un débat de « Le monde selon Monsanto » organisée par le Grand Orient de France (voir affiche)

– Jeudi 26 mars, je m’envole pour l’Amérique latine pour une tournée de dix jours en Argentine, Chili et Paraguay. Un Blog a été créé pour informer de mon programme.

Je suis invitée par un collectif d’ONG, dont RAPAL, la branche latino-américaine de Pesticides Action Network, ainsi que par Océano, le distributeur de mon livre en Amérique du sud.

J’ai un programme marathon, comprenant des projections débats dans les Universités, conférences de presse, etc.

En Argentine, où le gouvernement commence à prendre la mesure du désastre écologique, sanitaire et social que représentent les cultures de soja roundup ready, j’ai rendez-vous avec un représentant du ministère de la Santé. Au Paraguay, je présenterai le film devant le Congrès, et rencontrerai le nouveau président, Fernando Lugo, l' »évêque des pauvres » élu récemment, qui a décidé de mettre un frein à l’expansion des cultures transgéniques.

Clôture du festival des films des droits de l’homme de Paris

J’étais dans le jury « Dossiers et grands reportages » du Festival international du film des droits de l’homme de Paris, qui s’est tenu du 3 au 15 mars.

Avec Robin Shuffield, réalisateur et Frédéric Debomy, président du Collectif Infos Birmanie, nous avons remis le Grand prix au film The Shadow of the Holy Book, du Finlandais Arto Halonen, dont j’ai appris qu’il sera diffusé sur ARTE en avril.

Ne ratez pas ce film qui est tout simplement étonnant!

C’est l’histoire d’une enquête têtue – bravo à Arto Halonen – au Turkménistan, une ancienne république soviétique, qui regorge de pétrole et de gaz. Dirigée par Nyazov, un dictateur mégalomane, récemment décédé ,mais aussitôt remplacé par son ex bras droit du même acabit – le pays attire les appétits de grandes multinationales qui sont prêtes à toutes les compromissions pour décrocher une part du gâteau.

Le symbole du régime dictorial est le « Ruhnama » , un livre de propagande publié par , dont l’étude dans les écoles ou à la télévision est obligatoire. L’enquête révèle que pour avoir accès au marché turkmène, les entreprises doivent s’engager à traduire le « holy book » dans la langue de leur pays!

C’est ainsi que l’obscur opuscule est traduit en allemand ( Siemens), anglais (Caterpillar), et en … français par Bouygues!!

Le roi du béton a décroché des contrats faramineux, comme la construction de palais d’un rococo douteux, de complexes hôteliers, en poussant la compromission jusqu’à faire enregistrer par … TF1 une émission de télévision de deux heures à laquelle participe Martin Bouygues en personne!

Je n’en dirai pas plus: rendez-vous sur ARTE!

Nous avons attribué le Prix spécial à « Résister n’est pas un crime », un film de Marie-France Collard et de Foued Bellali, qui raconte l’histoire de Bahar Kimyongür, un Belge d’origine turque, communiste, condamné à cinq ans de prison , après l’introduction en Belgique de lois antiterroristes, inspirées par la « guerre contre le terrorisme » de l’administration Bush. On y voit les dérives liberticides des « lois antiterroristes » et comment un Etat de droit peut-être subrepticement grignoté en instaurant un délit d’opinion qui met en péril notre démocratie.

Festival de l’Île Saint Denis

J’invite les Franciliens à se rendre au festival d’écologie urbaine et populaire qui se tiendra les 13, 14 et 15 mars à l’Ïle Saint Denis (93)

Le Monde selon Monsanto y sera diffusé demain à 10 heures, puis un débat suivra avec la participation de José Bové.

Je reviendrai très prochainement sur les projections débats auxquelles j’ai participé à Montbéliard (650 personnes) et Luxembourg (250 personnes). Un an après, jour pour jour, la sortie de mon film et livre sur Monsanto, je suis heureuse de constater que la prise de conscience par rapport aux enjeux que représentent les OGM, et au delà, par rapport au modèle agroindustriel qu’incarne la multinationale de Saint Louis, ne cesse de progresser.

Cela m’encourage bien sûr à poursuivre ce beau métier de journaliste dont Albert Londres disait: « Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, mais il est de porter la plume dans la plaie ».

Documents:

– Affiche du festival de l’Ïle Saint Denis

– Photo (Patrice Gaspard): hier soir au cinéma Utopia de Luxembourg

Le moratoire sur le MON810 est maintenu en Autriche et Hongrie

Paris, le 2 mars 2009 – Les ministres de l’Environnement de l’UE ont rejeté la proposition de la Commission européenne qui visait à forcer les Etats membres d’accepter les cultures d’OGM sur leurs territoires. La Hongrie peut maintenir son moratoire sur le maïs transgénique MON810 de Monsanto et l’Autriche ceux sur le MON810 et le T25 de Bayer.

« C’est une victoire pour l’environnement, les agriculteurs et les consommateurs, déclare Rachel Dujardin, chargée de campagne OGM chez Greenpeace France. Les ministres doivent maintenant infliger le même désaveu à la commission lors d’un prochain vote sur les moratoires français et grec qui devrait avoir lieu à la fin du mois de mars. »

Les gouvernements des Etats membres de l’UE ont pour la quatrième fois rejeté une proposition de la Commission qui visait à lever des moratoires nationaux sur des plantes OGM. Seuls quatre pays ont voté pour la proposition de la Commission.

« La Commission européenne et son président, M. Barosso, seront-t-ils un jour capables de comprendre le refus des Etats membres de cultiver ces semences mal évaluées ? Ces innombrables et répétées tentatives de passage en force sont inacceptables ! » s’indigne Rachel Dujardin.

Les autorités autrichienne et hongroise ont récemment apporté de nouvelles preuves scientifiques qui justifient leurs moratoires nationaux et prouvent que le MON810 – le seul OGM actuellement cultivé en UE – a très vraisemblablement des effets négatifs sur l’environnement.

Pour Greenpeace, la protection de l’environnement et la santé des consommateurs doivent toujours primer sur les intérêts économiques d’une poignée de compagnies agrochimiques

Source : Greenpeace

Les OGM: des plantes pesticides et rien d’autre!

Je mets en ligne ce communiqué de presse du CRIIGEN de Corinne Lepage, concernant la réalité des OGM. Dix ans après leur arrivée dans les champs d’Amérique, les plantes transgéniques cultivées ne sont toujours que des plantes pesticides, et on attend toujours les OGM qui aient réellement une unité sociale…

COMMUNIQUE DE PRESSE CRIIGEN

Pour la quinzième année, l’oganisme dépendant des industries des biotechnologies ISAAA a publié ce 11 février 2009 ses statistiques 2008 des OGM cultivés dans le monde. Malgré des promesses récurrentes, les OGM se concentrent encore sur 4 plantes : soja 53%, maïs 30%, coton 12% et colza 5%, le tout en progression de 9,3%sur 125 millions d’hectares, soit 8% de l’agriculture mondiale. Hélas, 100% de ces OGM sont encore et seulement des plantes à pesticides : 63% tolèrent un herbicide, 15% produisent un insecticide, et 22%, la seconde génération en croissance, fait les deux à la fois.

Cette seconde génération peut tolérer jusqu’à 2 herbicides ou produire 2 insecticides en même temps. La troisième génération à paraître en 2010 aura jusqu’à 8 caractères différents de tolérance à plusieurs herbicides et de production de plusieurs insecticides. Par contre les tests de rats nourris pendant 90 jours ne sont plus faits sur ces OGM plusieurs fois croisés entre eux. Les compagnies promettent toujours pour les années suivantes d’autres caractères.
Enfin, 89% des OGM sont concentrés sur le continent américain, et beaucoup plus pour les plantes alimentaires, car c’est surtout du coton OGM qui est cultivé en Inde et en Chine.
Le CRIIGEN dénonce la main mise du monde des pesticides sur les OGM, lequel s’affranchit de contrôles scientifiques sérieux sur la sécurité sanitaire tout en maintenant une confidentialité délétère, laquelle permet de dire aux lobbies de manière mensongère qu’il n’y a aucun risque. Le CRIIGEN réclame la publication immédiate des analyses de sang des animaux qui ont mangé des OGM dans les dossiers d’autorisations, et qui révèlent insuffisances et incompétences.

J’ajoute que, comme le révèle un article du Monde (voir sur ce Blog), les chiffres des surfaces plantées en OGM avancées par l’ ISAAA, qui est financé notamment par Monsanto, sont largement gonflés, la tendance observée n’étant pas à la hausse mais à la baisse.

Par ailleurs, voici le lien sur France Info, permettant d’écouter l’interview que j’ai accordée peu après l’avis de l’AFSSA sur le maïs MON 810.

Photo: la soirée à Périgueux du 16 janvier, où il y avait plus de 400 personnes.