Agenda semaine du 23 juin

-Mardi 24 juin, La Rochelle, Sunny Side, à 14 heures: projection du film suivi d’un débat.

– Vendredi 27 juin, 14 heures, conférence sur le roundup, lors du forum participatif sur la réduction des pesticides, organisé par le Conseil régionlal du Poitou Charentes, en présence de Ségolène Royal (voir affiche).

– Le soir, Saintes, projection débat/signatures à 20 heures 30, salle Geoffroy Martel.

Les grands producteurs d’OGM d’Amérique n’ont pas voulu du blé RR de Monsanto(2)

Voici la suite promise expliquant le rejet du blé roundup ready par les grands producteurs d’OGM aux Etats Unis et au Canada!

Dans mon livre, j’explique que le contexte n’est pas très propice pour Monsanto: au moment où la firme dépose sa demande de mise sur le marché pour son blé transgénique, l’affaire du maïs BT Starlink (voir sur mon Blog) vient tout juste d’ébranler le pays…
Je rappelle que tous les sources des documents que je cite sont dûment répertoriées dans les vingt pages de notes de mon livre…

EXTRAIT:

On comprend mieux désormais pourquoi la résistance s’est organisée dans les plaines nord-américaines, lorsqu’en pleine « débâcle de StarLink », la firme de Saint-Louis a annoncé son intention de commercialiser son blé Roundup ready.
Il faut dire que la firme elle-même était au plus mal. Fin décembre 2002, au moment où elle publie son communiqué, le P-DG Hendrik Verfaillie est poussé vers la porte pour cause de « mauvais résultats », soit 1,7 milliard de dollars de pertes pour l’année 2002. Mais ce n’est pas le problème de la Commission canadienne du blé qui, le 27 juin 2003, déclare la guerre non seulement à Monsanto, mais aussi à son fidèle allié gouvernemental :

« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer que le blé OGM ne soit pas introduit au Canada », déclare ainsi Adrian Measner, le président de la CCB .

Peu de temps avant, le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes s’était réuni pour discuter de la délicate question. Exclue des débats, l’association Greenpeace Canada avait fait circuler un courrier qu’elle avait adressé à Paul Steckle, le président du Comité, dans lequel elle dénonçait le « conflit d’intérêt créé par le partenariat entre Monsanto et le gouvernement du Canada ».

On y découvre que Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC, dépendant du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire) « a fourni du matériel génétique de premier choix et de propriété publique à Monsanto pour que celle-ci développe son blé RR » et que c’est l’AAC qui « a réalisé en vertu d’un contrat, les essais au champ du blé GM de Monsanto en vue de son inscription variétale ».

Enfin, le même ministère « a fourni à Monsanto au moins 800 000 dollars en fonds dans le cadre de l’Initiative d’appariement des investissements ». Dans ces conditions, on voit mal, en effet, comment le ministère de l’Agriculture et son partenaire l’Agence canadienne pour l’inspection des aliments (ACIA), qui opèrent comme des co-développeurs du blé RR, pourraient exercer en toute indépendance leur autorité réglementaire, en évaluant « comme il se doit la sécurité de la biotechnologie agricole pour la santé humaine, l’agriculture et l’environnement ».

Dans son courrier, Greenpeace évoque aussi longuement le problème de la contamination génétique que pourrait entraîner la commercialisation du blé RR. Ses experts suggèrent au « vénérable comité » de poser trois questions aux représentants de Monsanto lors de leur audition :

« Est-ce que la société Monsanto est prête à faire une déclaration publique et juridiquement contraignante qui la rendrait responsable dans l’éventualité d’une contamination génétique du blé conventionnel et biologique […] par son blé RR ?
– Si oui, combien d’argent Monsanto est-elle prête à mettre de côté pour compenser les parties victimes de tels dommages ?
– Si non, qui, d’après Monsanto, devrait payer pour de tels dommages ? »

« C’est vrai que la question de la contamination génétique a pesé lourd dans notre décision de refuser le blé RR, me dit Ian McCreary, le vice-président de la Commission canadienne du blé. Le spectre de StarLink nous hantait, et puis nous avions déjà l’exemple du colza transgénique qui avait fait pratiquement disparaître le colza conventionnel au Canada. »

Quand le colza transgénique élimine le colza biologique : l’inévitable contamination

Les premières victimes de la contamination génétique sont les agriculteurs biologiques, qui ont dû renoncer à leurs cultures de l’oléagineuse car ils ne pouvaient pas en garantir la pureté. Pour en avoir le cœur net, j’ai rencontré Marc Loiselle, l’une des figures de proue de la résistance au blé de Monsanto, qui pratique l’agriculture biologique depuis vingt-deux ans . Avec sa femme Anita, il exploite la ferme de ses grands-parents, qui avaient émigré d’Aquitaine un siècle plus tôt pour s’installer à Vonda, à une cinquantaine de kilomètres de Saskatoon. Le pays de Percy Schmeiser, l’« homme qui s’est levé contre Monsanto ».

En ce jour de septembre 2004, l’agriculteur est inquiet : un froid exceptionnel de – 9° C s’est abattu sur les prairies au milieu de l’été, mettant en péril la récolte de blé, dont une partie a gelé. Or, le blé c’est toute la vie de Marc, parce qu’il le fait vivre, bien sûr, mais aussi parce qu’il le relie à l’épopée familiale et, au-delà, à la grande aventure humaine. Ce catholique pratiquant, en effet, ne cultive pas n’importe quel blé : chaque année, il ensemence quarante-cinq hectares avec une variété ancienne, menacée d’extinction : la « Red fife », très prisée par la boulangerie artisanale. Tandis que nous roulons sur une route toute droite qui court vers l’horizon au milieu du « plat pays », il m’explique que lorsque les colons européens sont arrivés au Canada, ils avaient apporté des semences de blé qui n’étaient pas adaptées aux conditions climatiques extrêmement rudes des prairies. Jusqu’à ce jour de 1842 où un certain David Fife, un agriculteur écossais établi en Ontario, se mit à semer des graines qu’un ami de Glasgow avait récupérées dans une cargaison de blé… ukrainien en provenance de Dantzig.
Très vite, la variété de blé roux, baptisée « Red Fife » en l’honneur de son « découvreur », se répand comme une traînée de poudre dans les prairies, parce qu’elle présente une grande résistance à la rouille et, surtout, parce qu’elle mûrit assez vite pour échapper au gel de l’automne. Jusqu’à ce qu’un sélectionneur ne décide de la croiser avec la Hard Red Calcutta, une variété originaire de… l’Inde, pour en augmenter les rendements et la qualité boulangère. C’est ainsi qu’est née la Marquis qui, au début du XXe siècle, conquit un vaste territoire s’étendant du Sud du Nebraska (États-Unis) au Nord du Saskatchewan (Canada), considéré aujourd’hui comme l’un des greniers à blé du monde.

« Cette histoire, me dit Marc Loiselle, illustre très bien la grande saga du blé que les hommes ont pu développer aux quatre coins de la planète parce que l’échange de semences n’était pas encore bloqué par les brevets et autres Terminator… »

Nous voici à présent dans un immense champ de blé Red Fife, entouré de cultures de colza Roundup ready qui sèchent sur le sol.

« Avant, m’explique l’agriculteur, je faisais une rotation entre mes cultures de blé et celles de colza ou de moutarde. Mais j’ai dû arrêter car mon champ a été contaminé par du colza transgénique de mon voisin, probablement transporté par le vent. Mon agence de certification biologique m’a demandé de ne plus cultiver de colza ou toute plante apparentée pendant au moins cinq ans, parce qu’il est reconnu que la graine de colza peut rester dormante dans le sol pendant toute cette période. De toute façon, je ne crois pas que je reprendrai la culture du colza biologique, parce qu’il est impossible de se protéger de la contamination.

– Vous ne pouvez pas planter des haies ou des zones tampons, comme le recommandent les autorités agricoles ?, lui demandai-je.

– Ça ne sert à rien !, me répond Marc. On ne peut pas prévenir tous les événements de la nature : les oiseaux, les abeilles, le vent… L’agriculture travaille avec le vivant, qui n’est pas qu’un assemblage de gènes couché sur un bout de papier ! Contrairement à ce que proclame Monsanto, j’affirme qu’une fois qu’un OGM est introduit, l’agriculteur perd sa capacité de choisir quelles sortes de cultures il veut faire, car les OGM colonisent tout. Ils enfreignent ma liberté de fermier de semer ce que je veux et où je veux. Voilà pourquoi nous étions prêts à tout pour que ce malheur épargne le blé… »

Dès janvier 2002, Marc Loiselle avait rejoint une class action regroupant la plupart des agriculteurs biologiques du Saskatchewan, qui demandaient des dommages et intérêts à Monsanto et Aventis pour la perte de leurs cultures de colza .
Le 13 décembre 2007, la Cour suprême du Canada a finalement rejeté la plainte, pour des motifs techniques, car elle a estimé que l’accusation, dont elle ne conteste pas le fondement, ne pouvait être traitée dans le cadre d’une action collective, mais à un niveau individuel…

En attendant, ce que dénoncent Marc Loiselle et ses collègues a été confirmé par une étude scientifique dirigée par René van Acker, un agronome de l’université de Manitoba, à la demande de la Commission canadienne du blé .

« Nous avons réalisé des tests dans vingt-sept silos de semences certifiées de colza non transgénique et nous avons constaté que 80 % étaient contaminés par le gène Roundup ready, m’explique-t-il, lorsque je le rencontre en septembre 2004 à Ottawa. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, la quasi-totalité des champs de colza canadiens comptent des plantes Roundup ready. Quant au colza biologique, il a déjà disparu au Canada où il est difficile de trouver cinq kilomètres carrés qui n’aient pas d’OGM.

– En quoi l’expérience du colza pouvait-elle servir pour le blé ?

– La Commission canadienne du blé nous a demandé de vérifier si le gène Roundup ready était susceptible de passer d’une culture de blé à l’autre, me répond l’agronome. Pour cela, nous avons construit une modélisation du flux de gènes, qui, dans le colza, s’opère à partir de ce que nous appelons des “ponts de gènes”. Nous avons comparé tous les éléments de la modélisation, un par un, et nous avons conclu que la situation serait similaire pour le blé et qu’un flux de gènes était aussi possible.

– Ne pouvait-on pas organiser deux filières distinctes, fondées sur la ségrégation des grains ?, dis-je, en reprenant l’argument régulièrement avancé par les promoteurs des biotechnologies.

– C’est impossible, me répond l’agronome. Inévitable, la contamination dans les champs rend inefficace toute tentative de ségrégation en amont. »

De fait, cette conviction est partagée par les propriétaires de silos à céréales, ainsi que le confirme un sondage réalisé en 2003 par l’Institute for Agriculture and Trade Policy de Minneapolis . On y découvre que 82 % des professionnels contactés étaient « très préoccupés » par la commercialisation éventuelle du blé RR, parce qu’« il est impossible d’avoir un système de ségrégation avec une tolérance zéro ».
De même, en 2001, une note de service interne d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, adressée au ministre de l’Agriculture Lyle Vanclief, que Greenpeace a pu se procurer, révèle que l’argument de la ségrégation ne convainc pas les fonctionnaires ministériels eux-mêmes :

« Si le blé transgénique est autorisé, il sera difficile et coûteux de le maintenir séparé du blé non transgénique dans l’ensemble des activités de production, de manutention et de transport », peut-on y lire .

À noter que c’est aussi l’avis des instances européennes qui, officiellement, tiennent pourtant un tout autre discours, censé rassurer leurs populations récalcitrantes. Ainsi, un rapport secret remis à l’Union européenne en janvier 2002, dont Greenpeace s’est procuré une copie, confirme que l’introduction des cultures transgéniques en Europe constituerait un coup fatal pour l’« agriculture biologique et familiale » du colza, mais aussi pour les « grands producteurs de maïs conventionnel » et que la coexistence de cultures conventionnelles et transgéniques « sur une même ferme semble un scénario irréaliste, y compris sur les grandes exploitations ».

Conscient de la « sensibilité » de ces conclusions, Barry McSweeney, le directeur du centre de recherche de l’Union européenne, a cru bon de joindre une lettre au rapport, dans laquelle il écrit :

« Étant donné la sensibilité du sujet, je suggère que ce rapport soit réservé uniquement à l’usage interne de la Commission . »

« Est-ce que la contamination transgénique est réversible ?, ai-je demandé à René van Acker, un peu affolée par toutes ces informations.

– Malheureusement, je pense que non, soupire-t-il. Il n’y a pas de marche arrière possible. Une fois qu’un OGM a été lâché dans la nature, on ne peut plus le rappeler… Si on voulait supprimer le colza transgénique dans l’Ouest du Canada, il faudrait demander à tous les paysans d’arrêter de cultiver cette plante pendant au moins dix ans. Ce qui est impossible, car le colza représente notre deuxième production nationale, avec 4,5 millions d’hectares cultivés…

– Quelles sont les conséquences pour la biodiversité ?

– C’est une question très importante, notamment pour le Mexique, qui est le centre d’origine du maïs, ou pour les pays du Croissant fertile, où est né le blé. Le Canada et les États-Unis exportent vers ces régions du monde : si les transgènes s’insèrent dans les espèces sauvages et traditionnelles de maïs ou de blé, cela entraînera un appauvrissement dramatique de la biodiversité. De plus, se pose le problème des droits de propriété intellectuelle. L’affaire de Percy Schmeiser montre que Monsanto considère que toute plante lui appartient dès lors qu’elle contient un gène breveté : si ce principe n’est pas remis en cause, cela veut dire qu’à terme, la firme pourrait contrôler les ressources génétiques du monde qui constituent un bien commun. Regardez ce qui se passe au Mexique, nous sommes déjà à la croisée des chemins… »

FIN DE L’EXTRAIT

Photo: lors de la conférence-débat à Toulouse, le 5 juin dernier.

Merci à Guillaume de Crop pour ces deux photos de cette soirée à laquelle participèrent 650 personnes…

L’échec du coton BT en Inde (2)

Je me dois de réagir à ce qu’a écrit « Anton », qui m’honore de sa présence assidue sur mon Blog (!), en réponse à mon texte « L’échec du coton BT en Inde » où je présente l’étude minutieuse réalisée par les agronomes Abdul Qayum et Kiran Sakkhari:

« il se trouve que les études fournies par les développeurs d’OGM se doivent de respecter les canons des publications scientifiques et non pas dêtre militantes ou publicitaires et de fournir l’ensemble de la méthodologie , des données aux organismes chargés de leur autorisation. Et dans les études des organismes publiques, des chercheurs universitaires, vous ne verrez jamais employer ce genre de vocabulaire. »

A dire vrai la naïveté d’Anton est touchante: s’il est une chose que j’ai découvert au cours de ma longue enquête c’est précisément que ce n’est pas parce qu’une étude est publiée dans une revue scientifique de renom qu’elle est forcément sérieuse et irréprochable… Demain, je raconterai comment un grand scientifique comme feu le Pr. Richard Doll a été payé pendant vingt ans par Monsanto pour publier des mensonges dans des revues scientifiques de renom , aveuglées par le prestige du célèbre cancérologue…

En attendant, je retranscris la suite de mon livre, concernant l’échec du coton en Inde:

DÉBUT EXTRAIT

Propagande et monopole

Pour se défendre, la multinationale de Saint-Louis a brandi une étude, publiée fort opportunément par le magazine Science, le 7 février 2003 . Ah ! les études qui font la pluie et le beau temps, dès qu’elles sont cautionnées par des revues scientifiques prestigieuses, lesquelles ont rarement — pour ne pas dire « jamais » — la bonne idée de vérifier l’origine des données présentées…

Ici, en l’occurrence, les auteurs, Matin Qaim, de l’université Berkeley (États-Unis) et David Zilberman, de l’université de Bonn (Allemagne), qui « n’ont jamais mis les pieds en Inde », pour reprendre l’expression de Vandana Shiva, ont conclu que, d’après des essais réalisés en plein champ dans « différents États indiens », le coton Bt « réduit les dégâts causés par les insectes nuisibles et augmente les rendements de manière substantielle », à savoir « jusqu’à 88 % » !

« Ce qui gêne réellement dans cet article qui glorifie la performance extraordinaire du coton Bt, commentera The Times of India, c’est qu’il est fondé exclusivement sur des données fournies par Mahyco Monsanto, concernant un petit nombre d’essais sélectionnés par la firme, et pas sur les résultats provenant des champs des paysans lors de la première récolte de coton Bt . »

Pourtant, poursuit le journal — et c’est bien cela le but recherché par la publication dans Science —, cet « article a été abondamment cité par plusieurs organismes comme la preuve des performances spectaculaires des cultures transgéniques ».

De fait, en 2004, l’étude sera longuement commentée dans un rapport de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Intitulé « La biotechnologie agricole répond-elle aux besoins des pauvres ? », cet opus a fait couler beaucoup d’encre, parce qu’il constituait un plaidoyer en faveur des OGM qui seraient capables d’« augmenter partout la productivité agricole » et de « réduire les dommages environnementaux causés par les produits chimiques toxiques », selon le mot d’introduction de Jacques Diouf, le directeur général de l’organisation onusienne.
Le rapport, en tout cas, a rempli d’aise Monsanto, qui s’est empressé de le mettre en ligne .

De même, en France, la veille de la publication de l’étude dans Science, l’Agence France Presse en diffusait un compte rendu élogieux, dont je cite un extrait, car il montre parfaitement comment la désinformation fait subrepticement son chemin, sans que l’on puisse jeter la pierre à l’agence de presse, car après tout, elle n’a fait qu’extrapoler sur les non-dits savamment calculés de l’article d’origine :
« Du coton génétiquement modifié pour résister à un insecte nuisible pourrait voir son rendement augmenter jusqu’à 80 %, selon des chercheurs qui ont fait des essais en Inde », explique la dépêche, qui précise :
« Les résultats de leurs travaux sont surprenants : on n’avait jusqu’à présent observé qu’une progression dérisoire des rendements, dans des études similaires menées en Chine et au États-Unis … »

On imagine l’impact que peut avoir cette information — largement reprise dans les médias, comme par exemple, au Québec, Le Bulletin des agriculteurs — sur des paysans (petits et moyens) qui se battent chaque jour pour leur survie.
D’autant plus que, faisant fi de toutes les données enregistrées sur le terrain, Matin Qaim n’hésite pas à déclarer :
« En dépit du coût plus élevé des semences, les fermiers ont quintuplé leur revenu avec le coton génétiquement modifié. »
Quant à son collègue David Zilberman, il a le mérite d’exposer clairement le véritable objectif de l’« étude » dans une interview au Washington Post, en mai 2003 :

« Ce serait une honte que les peurs distillées par les anti-OGM empêchent ceux qui le désirent de bénéficier de cette importante technologie . »

En attendant, The Times of India est plus prosaïque :

« Qui va payer pour l’échec du coton Bt ? », s’interroge le journal, qui rappelle qu’une loi indienne de 2001 sur la « protection des variétés végétales et des droits des agriculteurs » enjoint les sélectionneurs d’indemniser les paysans lorsque ceux-ci ont été « trompés » par les semences qu’on leur a vendues, que ce soit pour « la qualité, les rendements ou la résistance aux insectes nuisibles ».

C’est précisément cette loi qu’a voulu faire appliquer le ministre de l’Agriculture de l’Andhra Pradesh.
N’y parvenant pas, il a décidé en mai 2005 de bannir de l’État trois variétés de coton Bt produites par Mahyco Monsanto (lesquelles seront introduites peu après dans l’État du Maharashtra) .
En janvier 2006, le conflit avec la firme de Saint-Louis franchissait un nouveau cap : le ministre Raghuveera Reddy portait plainte contre Mahyco Monsanto auprès de la Monopolies and Restrictive Trade Practices Commission (MRTPC), l’organisme indien chargé du contrôle des pratiques commerciales et des mesures anti-trust, pour dénoncer le prix exorbitant des semences transgéniques ainsi que le monopole établi par le géant des OGM dans le sous-continent indien.

Le 11 mai 2006, la MRTPC donnait raison au ministre de l’Andhra Pradesh, en exigeant que le prix du paquet de 450 grammes de semences soit ramené à celui pratiqué par Monsanto aux États-Unis ou en Chine, à savoir 750 roupies maximum (et non plus 1 850 roupies). Cinq jours plus tard, la multinationale contestait la décision devant la Cour suprême, mais elle était déboutée de sa requête le 6 juin 2006, les juges estimant qu’ils n’avaient pas à interférer dans une décision qui relève de la seule compétence des États .

Quand je suis arrivée en décembre 2006 dans l’Andhra Pradesh, la situation en était là : Monsanto Mahyco avait finalement baissé le prix de ses semences au niveau exigé par le gouvernement provincial, mais le conflit était loin d’être terminé, car il restait l’épineux problème des compensations financières.

« En janvier 2006, m’explique Kiran Sakkhari, le ministère de l’Agriculture a menacé de retirer ses licences d’exploitation à la firme si elle n’indemnisait pas les paysans pour les trois dernières récoltes.

– Mais je croyais que l’Andhra Pradesh avait banni trois variétés de coton Bt en 2005 ?

– C’est exact, me répond l’agronome, mais Monsanto Mahyco les a immédiatement remplacées par de nouvelles variétés transgéniques ! Le gouvernement provincial n’a pas pu l’empêcher, à moins de demander à New Delhi d’interdire définitivement les OGM. Et le résultat fut aussi catastrophique, ainsi que nous l’avons révélé dans une seconde étude . Cette année, cela risque d’être encore pire, car, comme vous le voyez dans ce champ de coton Bollgard, les plants sont atteints d’une maladie appelée “rhizoctonia” qui provoque des nécroses au niveau du collet, c’est-à-dire sur la partie entre la racine et la tige. À terme, la plante dessèche et meurt.
– Les agriculteurs disent qu’ils n’ont jamais vu ça, précise le docteur Abdul Qayum. Dans la première étude que nous avions conduite, nous avions observé la maladie uniquement dans quelques plants de coton Bt. Mais avec le temps, elle s’est répandue et maintenant on la constate dans de nombreux champs de coton Bt qui commencent à contaminer les champs non transgéniques. Personnellement, je pense qu’il y a une mauvaise interaction entre la plante réceptrice et le gène qui y a été introduit. Cela a provoqué une faiblesse dans la plante, qui ne résiste plus à la rhizoctonia.

– D’une manière générale, ajoute Kiran Sakkhari, le coton Bt ne résiste pas à des situations de stress comme la sécheresse ou, au contraire, de fortes précipitations.

– Pourtant, dis-je, d’après Monsanto, la vente de semences transgéniques ne cesse de progresser en Inde ?

– C’est ce que l’entreprise affirme et globalement c’est vrai, même si les chiffres qu’elle avance sont difficiles à vérifier, me répond l’agronome. Mais cette situation s’explique en grande partie par le monopole qu’elle a su établir en Inde, où il est devenu très difficile de trouver des semences de coton non transgéniques. Et c’est très inquiétant, car, comme nous l’avons constaté lors de notre seconde étude, la promesse que le Bt allait réduire la consommation de pesticides n’a pas été tenue, bien au contraire… »

FIN DE L’EXTRAIT

Photos:
– Abdul Qayum et Kiran Sakkhari observent les plants de coton BT dévastés par la rhizoctonia
– Les femmes de Pastapur en train de filmer le témoignage d’une paysanne dont la récolte de coton BT est anéantie par la maladie.
– Une camera woman en train de filmer un plant desséché de coton BT
– L’inhumation d’un paysan de 25 ans qui s’est suicidé en buvant du pesticide car il était très endetté et sa récolte de coton BT était nulle.

Photos de Sherbrooke et Rouen

Je viens de recevoir des photos de la soirée à Sherbrooke au Canada (samedi 24 mai) et de Rouen (jeudi 12 juin).
A chaque fois, il y avait plus de 450 personnes!

A Sherbrooke (trois premières photos), la projection était organisée par Louise Vandelac (photo 2) , professeur de sociologie à l’Institut des sciences de l’environnement à l’université du Québec, qui a écrit la postface à l’édition canadienne de mon livre (voir sur mon Blog).

A Rouen, elle était organisée par le Dr. Dominique Cellier, biostatisticien à l’université de Rouen.

Les demandes de projection débat continuent d’affluer et je suis demandée en France ( plus d’une centaine de demandes en attente), aux Etats Unis (où j’assisterai au lancement du DVD en juillet prochain), en Espagne (pour le lancement de mon livre en novembre), au Brésil (qui sort dès fin septembre la première traduction du livre), Paraguay, en Argentine, en Inde et au Burkina Fasso.

La WDR vient de m’apprendre que la diffusion du film le 29 mai avait permis de doubler l’audience habituelle sur cette case.
De même, la NHK, la télévision publique japonaise a réalisé l’une des meilleures audiences de l’année.

Un excellent article dans Le Courrier de Genève (Suisse)

Le Courrier (Suisse) vient de publier un excellent article signé par Rachad Armanios qui m’a interviewée lors de mon passage à Genève: « Un pavé dans la mare transgénique de Monsanto« .

Lire aussi l’encadré « La solution vient des consommateurs »

ARTICLE:

UN PAVÉ DANS LA MARE TRANSGÉNIQUE DE MONSANTO

PROPOS RECUEILLIS PAR RACHAD ARMANIOS
INTERVIEW – Mensonges, collusions, manipulations: la firme américaine impose les OGM comme elle l’a fait pour d’autres produits toxiques, révèle Marie-Monique Robin dans une enquête qui fait le tour du monde.
Elle est fatiguée Marie-Monique Robin. Depuis que son film et son livre, tous deux intitulés Le Monde selon Monsanto, sont sortis il y a trois mois, elle court après son succès planétaire. De conférence en conférence, elle promeut une impressionnante enquête consacrée à cette firme américaine qui impose à la planète les plantes transgéniques. La semaine passée, à Genève, elle intervenait dans le cadre du Conseil des droits de l’homme à l’invitation du Centre Europe-Tiers Monde. Lauréate du Prix Albert Londres 1995, cette fille d’agriculteurs a opéré un retour aux sources. C’est pour les paysans, dit-elle, qu’elle a plongé durant trois ans dans l’univers clos de Monsanto. Elle raconte comment cette multinationale a bâti sa fortune sur le mensonge, les tentatives de corruption et le déni en vendant des produits hautement toxiques qui finiront presque tous par être interdits après de longs procès: dioxine, PCB, agent orange, hormone de croissance laitière et bovine.
Convertie en leader mondial des semences, l’entreprise n’a pas changé de méthodes dans son plan pour devenir le «Microsoft de l’alimentaire». Implantée dans quarante-six pays, la firme de Saint-Louis emploie 17 500 salariés et présentait en 2007 un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars. Entretien.

– La crise alimentaire sévit aux quatre coins du globe. Les OGM (organismes génétiquement modifiés) sont-ils, comme l’affirme Monsanto, la solution à la faim dans le monde?

Marie-Monique Robin: Mon livre et mon film ne sont pas contre les OGM en général, mais contre ceux qui existent dans les champs. Or ils appartiennent à 90% à Monsanto. Ces OGM ne sont pas la solution à la faim dans le monde mais en sont une des causes puisqu’ils entravent la sécurité alimentaire et détruisent la biodiversité. Le modèle OGM conduit à la concentration des terres et à l’expansion des monocultures qui signifient la disparition des petits paysans. En Argentine, des pools d’investisseurs sont prêts à tout – corruption, déforestation – pour acheter des centaines de milliers d’hectares et y cultiver du soja. Dans ces monocultures, on a besoin d’une seule personne pour gérer 500 hectares. C’est l’exode rural assuré. Quand ils n’ont pas les moyens de s’insérer dans ce modèle, les petits paysans doivent abandonner leurs cultures vivrières – celles qui nourrissent la population – détruites à cause des épandages d’herbicide par avion. Après trois ou quatre ans d’arrosage intensif d’herbicide dans les monocultures, les sols sont abandonnés à l’état de désert.

– Monsanto a-t-elle rompu avec son passé que vous qualifiez d’irresponsable?

– Non. Premier semencier mondial, elle est toujours une entreprise chimique. Si elle produit des OGM, c’est pour vendre ses herbicides: 70% des OGM dans le monde ont été manipulés pour résister aux épandages de son herbicide Roundup – un produit nocif pour l’environnement, toxique, cancérigène et perturbateur endocrinien. Or pour cultiver du soja Roundup ready (résistant au Roundup), il faut signer un contrat en s’engageant à ne pas resemer une partie de la récolte sous peine de procès, ce qui conduit à devoir racheter chaque année les semences de la firme. Une «police des gènes» traque les contrevenants.
L’autre obligation est d’utiliser l’herbicide Roundup et non un générique utilisant la substance active – glyphosate – tombée dans le domaine public depuis 2000. Le projet totalisant de Monsanto est de s’emparer de la chaîne alimentaire puisque les semences en sont le premier maillon.

– La façon d’imposer ses OGM sur le marché ressemble-t-elle a ce qui s’est passé avec d’autres de ses produits?

– On observe les mêmes pratiques utilisées auparavant pour défendre la dioxine, les PCB, l’hormone de croissance bovine ou l’agent orange – ces produits sur lesquels la firme avait menti, manipulé et caché des données, se sont avérés hautement toxiques et sont aujourd’hui interdits. Outre les pressions sur les scientifiques, fonctionnaires ou journalistes qui ont enquêté sur les OGM, on observe une collusion entre la firme et l’administration. L’exemple le plus frappant est la façon dont la Food and Drug administration (FDA), une agence de réglementation américaine, a publié un semblant de réglementation sur les OGM en 1992. Celui qui a signé ce texte est Michael Taylor. Alors numéro deux de la FDA, cet ancien avocat de Monsanto deviendra ensuite le vice-président de Monsanto.

– Ce «semblant de réglementation» se fonde sur le principe «d’équivalence en substance». Que vaut-il?

– Rien du tout. Le pire c’est que ce principe fonde toute la réglementation internationale sur les OGM. Il a aussi été repris par l’OMS, la FAO et l’OCDE. On part du principe qu’un OGM est équivalent à la plante conventionnelle dont il est issu. Ce qui justifie de ne pas effectuer de tests toxicologiques et de refuser, en Amérique du Nord, un étiquetage spécifique. Or ce principe n’a aucune base scientifique. Il relève d’une décision politique, comme me l’a confié James Maryanski, qui occupait un poste-clé à la FDA de 1985 à 2006. Dans le contexte de l’administration républicaine de Reagan et Bush (senior), il fallait favoriser l’industrie américaine en limitant au maximum les «entraves bureaucratiques», notamment les lourds tests toxicologiques.

– L’administration républicaine veut déréglementer, mais Monsanto lui demande tout de même une réglementation sur les OGM?

– Monsanto avait déjà eu un certain nombre de «casseroles». Elle savait qu’elle ne pourrait mettre sur le marché les OGM en demandant au public de lui faire confiance les yeux fermés. Elle a donc demandé à la Maison-Blanche une réglementation, de façon à pouvoir s’abriter derrière la FDA au cas où cela tournerait mal. Cela a été la tâche de Michael Taylor, qui a signé ce texte contre lequel de nombreux scientifiques de l’agence étaient opposés.

– L’assaut mondial des OGM à partir des Etats-Unis s’est donc fait sans que leur non-toxicité soit vérifiée?

– Exactement. Au contraire, quand par exemple le biochimiste écossais Arpad Pustai, alors favorable aux OGM, veut démontrer avec une étude rigoureuse qu’ils sont sans risque, il réalise que ses rats nourris avec des pommes de terre transgéniques ont des problèmes. Il demande à poursuivre la recherche, mais on le licencie, et son équipe est démantelée. On a découvert que, pour faire stopper ces travaux, le PDG de Monsanto avait appelé Bill Clinton, qui avait lui-même téléphoné à Tony Blair, qui avait contacté le directeur de l’institut où travaillait Pustai…

– Votre enquête souligne le rôle des whistleblowers, ces lanceurs d’alerte qui se battent pour que la vérité se fasse et en paient le prix fort.

– J’en ai rencontré beaucoup. Ces gens, des scientifiques, fonctionnaires ou journalistes, sont très meurtris, car en général ils ont une très haute conception de leur travail. Des décennies après les faits, ils évoquent leur descente aux enfers avec des larmes dans la voix. Je me souviens d’un vétérinaire de la FDA, Richard Burroughs, qui a été viré pour «incompétence» après avoir alerté sa hiérarchie sur les dangers de l’hormone transgénique de croissance bovine de Monsanto.

– Vous-même, craignez-vous une riposte judiciaire?

– Le livre et le film ont été vus et revus par un avocat. Le livre est traduit dans neuf langues, le film sort dans vingt pays. Partout on en remet une couche avec des avocats. Mais c’est béton. En plus, ce qui n’était pas prévu, c’est l’écho absolument incroyable rencontré sur internet et l’énorme succès de mon enquête. Une attaque me ferait encore plus de publicité. Ce «buzz» international me rassure aussi dans la mesure où, dans certains pays, je cours des risques. Au Brésil, on engage un tueur à gages pour cinquante dollars.

– Comment a réagi Monsanto, qui avait refusé de répondre à vos demandes d’interview?

– Elle a annoncé sur son site internet qu’elle ne communiquerait ni sur mon film ni sur mon livre. «Qui ne dit mot consent», en a conclu Le Monde (rire). I
Note : Le Monde selon Monsanto, ARTE éditions/La Découverte, 372 pp.

ENCADRÉ

«La solution vient des consommateurs»

– RA: Le projet de Monsanto est «totalisant», dites-vous?

– MMR: Fille d’agriculteurs, je comprends parfaitement que les paysans, qui ont de la peine à survivre, tombent dans le panneau quand on leur vend un miracle. On leur promet que le maïs Bt leur fera consommer moins d’insecticide, mais c’est rapidement le contraire qui se produit. C’est pour les paysans que j’ai dressé le bilan de dix ans de cultures OGM dans ce laboratoire à ciel ouvert que sont l’Amérique du Nord et du Sud. On a la chance en Europe de bénéficier de ce bilan catastrophique sur les plans économique, social et environnemental: les mauvaises herbes sont devenues résistantes au Roundup, il faut donc des pesticides toujours plus puissants; pour les plantes Bt, les premières études aux USA montrent que les insectes sont devenus résistants. Cette logique industrielle a pour seul but le brevetage des semences, qui garantissent la mainmise sur ce marché. C’est tellement vrai que Monsanto, qui avait une division pharmaceutique très performante, l’a vendue pour financer son programme d’acquisition mondial de firmes semencières afin d’imposer ses OGM dans le monde. Aux Etats-Unis, Monsanto est soupçonnée d’avoir violé la loi antitrust. Il peut lui arriver la même chose qu’à Microsoft. Ce qui est piquant puisque Monsanto a toujours dit vouloir devenir le Microsoft de l’alimentaire.

– En Inde, vous avez observé la ruine des petits paysans qui conduit à de nombreux suicides.

– J’ai filmé au Maharashtra les funérailles d’un jeune qui s’était suicidé trois jours auparavant en buvant un litre de pesticide, comme pour symboliser que c’est ce produit qui mène à la mort des paysans. Il y a en moyenne trois suicides quotidiens de paysans dans cette région. En plus de se ruiner en achetant toujours plus de pesticides, ils doivent payer des semences transgéniques hors de prix, qui, après la première année, ont un mauvais rendement. C’est la ruine. Les paysans jurent qu’ils n’achèteront plus de coton Bt. Mais comme Monsanto a racheté toutes les compagnies semencières de coton du pays en y imposant ses OGM, il est très difficile de trouver d’autres semences.

– Quelles sont les perspectives de résistance?

– J’ai constaté partout de la résistance. Mais la tendance est à la criminaliser. Au Paraguay, on assassine des militants. En Inde, il y a des arrestations régulières. En France, on a créé le délit de fauchage contre le mouvement des «Faucheurs volontaires». En Amérique du Nord, on se bat pour l’étiquetage des produits OGM. Un combat clé, car il est clair que le jour où cette barrière tombera, ce sera la fin des OGM: pourquoi risquer de consommer une huile issue de grains arrosés de Roundup s’il y a une alternative? Partout, la demande de produits bio augmente. La solution vient des consommateurs.

– N’est-il pas trop tard?

– En Europe, seule l’Espagne a des cultures OGM. Mais, au Canada, où le colza Roundup ready a été introduit en 1997, tout est aujourd’hui contaminé par la pollution génétique. Pour revenir à la situation antérieure, il faudrait tout arracher et attendre quinze ans avant de replanter. RA

Une initiative à reproduire!

Suite à la projection débat à Montauban, une action est en cours auprès des commerçants du département:

Voici le modèle de lettre proposé.

Lors de mes interventions, j’insiste, en effet , sur l’incohérence de la réglementation européenne qui exige l’étiquetage des produits contenant des OGM, directement ingérés par les consommateurs, mais pas des animaux qui ont été nourris avec des OGM.
Un amendement demandant l’étiquetage du bétail nourri aux OGM avait été déposé lors de l’examen de la loi, mais il avait été rejeté…

Je dis encore une fois qu’aucun consommateur avisé n’a intérêt à manger un poulet nourri avec du soja arrosé de roundup ou avec du maïs insecticide …