A quand le débat public avec « Ryuujin »? (FIN)

Un internaute qui connaît « Ryuujin » m’a envoyé de précieuses informations sur ce jeune homme qui ne cesse d’attaquer mon travail , en reconnaissant qu’il refuse de lire mon livre, et dont je soupçonne qu’il n’a pas vu non plus mon film.
Je le copie et j’invite mes lecteurs à consulter les sites qui confirment l’identité de « Ryuujin » qui semble n’avoir rien à d’autre à faire que de me dénigrer en participant activement au « marketing viral » pratiqué par Monsanto (voir mon film ainsi que les posts où je retrancris les parties de mon livre concernant cette pratique de désinformation).

« Je connais un peu Gabriel Hmimina pour avoir fréquenté la « liste zététique » de l’Observatoire Zététique de Grenoble l’année dernière.
– Pour l’identité.
Vous pouvez aller voir sur cette page, je n’ai pas trouvé plus clair, c’est sur la liste du « forum zététique« , un autre courant zététique.

Les zététitiens combattent ce qu’ils appellent les pseudo-sciences, seulement à critiquer la diabolisation ils en viennent au même résultat en « charlatanisant
» les « gourous » des pseudo-sciences.
Ce post sur un autre forum dans lequel un « Ryuujin » reconnaît être Gabriel, le 3 octobre au soir.

Il y a aussi cette page qui vous parlera plus qu’à moi , sur le coton BT en Inde.

Une photo, pour le plaisir de mettre un visage sur un nom.

C’est un jeune agronome talentueux, apparemment plus « environnementaliste » que spécialiste des OGM :
« l’agronomie, c’est également l’environnement, et c’est la voie que je prends.»

le 26 avril 2007 à 20h56 sur ce forum, avec le même pseudo.

Son blog de jeune chercheur en Guyane, pour le connaitre un peu mieux.

Merci pour votre travail sur Monsanto, en faisant cette petite recherche, je me
rends compte du côté titanesque d’un tel travail, nous nous rapprochons d’une
vérité difficile, gardons nos nerfs, et respirons un bon coup. »

Il va sans dire que j’arrête là mon « dialogue » avec ce jeune zététicien car c’est une pure perte de temps.

Rush 8: un ancien salarié de Monsanto parle

Monsanto sait que le « principe d’équivalence en substance » est une escroquerie

Apparemment, il y a des problèmes de son avec les séquences « rushes » que je mets en ligne. En attendant de régler ce problème, je livre une nouvelle séquence pré-montée, mais finalement coupée pour cause de longueur.
Il s’agit de l’interview de Kirk Azevedo, un ancien salarié de Monsanto, que j’ai également présentée dans mon livre.
Elle prouve qu’au moment où elle se battait pour faire approuver le « principe d’équivalence en substance » partout dans le monde, la firme savait pertinemment qu’un OGM n’était nullement équivalent à la plante conventionnelle dont il était issu…

EXTRAIT LIVRE:

Le « nouveau Monsanto » va « sauver le monde »

À peine nommé P-DG de Monsanto en avril 1995, Robert Shapiro lance la grande « révolution culturelle » censée faire basculer la vieille entreprise chimique dans l’ère des « sciences de la vie ».
Ce nouveau concept, fondé sur l’application de la biologie moléculaire à l’agriculture et à la santé, est présenté officiellement lors du « Global Forum » qu’organise le « gourou » en juin 1995, dans un grand hôtel de Chicago.

Cinq cents cadres venus de toutes les filiales de la firme sont conviés à découvrir sa nouvelle politique, dans une ambiance fusionnelle qui rompt avec les rigidités légendaires de la maison. Encourageant les participants à lui donner du « Bob », l’« homme de la renaissance », en bras de chemise, émeut jusqu’aux larmes lorsqu’il évoque la honte qu’éprouvent parfois certains salariés à dire pour qui ils travaillent.

Cette époque est révolue, car le « nouveau Monsanto » va « sauver le monde ».
Fort du nouveau mot d’ordre, « Nourriture, santé et espoir », Robert Shapiro galvanise ses troupes en annonçant des plantes fabriquant des plastiques biodégradables, des maïs fournissant des anticorps contre le cancer, des huiles de colza ou de soja protégeant contre les maladies cardiovasculaires…
Des témoins racontent qu’une employée, Rebecca Tominack, exaltée par ses propos, s’avança vers le P-DG, pour lui dire : « Je suis avec vous » ; puis, retirant de son cou son badge d’identité, elle le lui passa autour du cou, dans un geste d’allégeance repris par une centaine de salariés…
« J’étais vraiment très impressionné par le discours visionnaire de Robert Shapiro, qui nous donnait envie de travailler pour rendre le monde meilleur », m’explique Kirk Azevedo, salarié de Monsanto de 1996 à 1998, que je rencontre le 14 octobre 2006 dans une petite ville de la côte ouest, où il exerce désormais le métier de chiropracteur.
Contacté par un chasseur de tête, ce diplômé de chimie avait démissionné des laboratoires Abbott, où il était chargé de tester de nouveaux pesticides, pour rejoindre ce qu’il considérait alors comme l’« entreprise du futur ».
Sa mission était de promouvoir auprès des négociants de semences et des agriculteurs californiens deux variétés de coton transgénique que Monsanto s’apprêtait à lancer sur le marché : un coton Roundup ready et un coton dit « Bt », manipulé génétiquement pour produire une lectine insecticide (comme les pommes de terre transgéniques d’Arpad Pusztai), grâce à l’introduction d’un gène issu de la bactérie bacillus thuringiensis.
« J’étais vraiment très enthousiaste, me raconte Kirk Azevedo. Je pensais effectivement que ces deux OGM allaient entraîner une réduction de la consommation d’herbicides et d’insecticides. Mais la première note discordante est venue trois mois après mon embauche. J’avais été invité à Saint-Louis pour visiter le siège et participer à un stage destiné aux nouvelles recrues. À un moment, alors que je défendais avec ferveur la biotechnologie qui allait permettre de diminuer la pollution et la faim dans le monde, l’un des vice-présidents de Monsanto m’a pris à part et m’a dit : “Ce que raconte Robert Shapiro est une chose, mais ce qui compte pour nous, c’est de faire de l’argent. C’est lui qui entretient la galerie, mais nous ne comprenons même pas de quoi il parle…”

– C’était qui ?

– Je préfère ne pas dire son nom, hésite Kirk Azevedo. En tout cas, à l’époque, je me suis dit que ce cadre supérieur devait constituer une exception… Jusqu’à l’été 1997, où j’ai connu ma seconde grande désillusion. J’étais dans un champ en train d’évaluer une parcelle expérimentale de coton Roundup ready, dont la culture n’était pas encore autorisée. Il y avait avec moi un scientifique de Monsanto, spécialiste du coton. Nous discutions de ce que nous allions faire de ce coton, une fois récolté. Comme j’étais très “pro-OGM”, j’ai dit qu’on devrait pouvoir le vendre au prix du “premium California”, parce qu’après tout il n’y avait qu’un gène de différence avec la variété d’origine, ce qui ne devait pas changer la qualité.
C’est alors qu’il m’a dit : “Non, il y a d’autres différences, les plants de coton transgéniques ne produisent pas que la protéine de résistance au Roundup, mais aussi d’autres protéines inconnues produites par le processus de manipulation.”
« J’étais sidéré ! À l’époque, on parlait beaucoup de la maladie de la “vache folle”, l’encéphalite spongiforme bovine, et de sa contrepartie humaine, la maladie de Creutzfeldt-Jacob, des pathologies graves provoquées par des macroprotéines qu’on appelle “prions”. Or, je savais que nos graines de coton transgénique allaient être vendues comme fourrage pour le bétail, et je me suis dit que nous n’avions même pas vérifié si ces “protéines inconnues” n’étaient pas des prions…
J’ai fait part de mes inquiétudes au scientifique de Monsanto, qui m’a répondu qu’on n’avait pas le temps de s’occuper de ce genre d’histoire…
Par la suite, j’ai essayé d’alerter mes collègues et, petit à petit, j’ai été mis à l’écart. J’ai aussi contacté l’université de Californie et des représentants du département agricole de l’État, mais je n’ai rencontré que de l’indifférence. J’étais tellement perturbé que j’ai finalement décidé de démissionner, pour ne pas être complice d’un comportement aussi irresponsable. Mais ce ne fut pas une décision facile à prendre… En partant, j’ai renoncé à un très bon salaire et j’ai sacrifié des dizaines de milliers de stock-options. En fait, Monsanto achète le silence de ses salariés…

– Que pensez-vous aujourd’hui du discours de Robert Shapiro ?

– C’est du baratin ! Quand je repense à la manière dont nous travaillions à l’époque, c’était une perpétuelle course contre la montre ; et le seul objectif, c’était de s’imposer au plus vite sur le marché des semences. Si on veut vraiment sauver le monde, on commence par vérifier soigneusement l’innocuité des produits que l’on fabrique. »

FIN DE L’EXTRAIT

A quand le débat public avec « Ryuujin »? (suite)

Suite de mon dialogue avec « Ryuujin »!

Ryuujin », s’il vous plait lisez mon livre et les posts de mon blog, et regardez mon film! Je ne peux pas passer mon temps à répéter ce que j’ai déjà dit et redit!

90% des OGM cultivés dans les champs appartiennent à Monsanto.

Ce sont des plantes pesticides : soit elles ont été manipulées pour résister aux épandages de roundup (70% soit pour produire une toxine insecticide (BT).

Les 10% restants cultivés dans les champs appartiennent effectivement à Syngenta ou Pioneer (lire l’extrait de mon mon livre ou je raconte les accords passés entre Pioneer et Monsanto), et sont aussi des plantes pesticides, principalement BT.
Comme je l’ai longuement expliqué la « technologie BT » a été découverte au même moment par plusieurs laboratoires , d’où une interminable guerre des brevets devant les tribunaux américains, à laquelle je consacre plusieurs pages dans mon livre…

Concernant les tests toxicologiques sur les OGM cultivés, désolée d’insister : aucun OGM n’a subi plus de trois mois de tests, et effectivement, comme je l’ai longuement développé sur ce Blog, à chaque fois les tests ont révélé des problèmes, l’exemple le plus inquiétant étant le maïs MON 863 (voir mes posts) et le MON 810 , dont le gouvernement a décidé de suspendre les cultures. Pourquoi à votre avis?
Tous vos posts confirment que vous n’avez même pas pris la peine de lire mon livre, ce qui est malhonnête, étant donné votre acharnement à me dénigrer.

EXTRAIT DE MON LIVRE (chapitre 9):

La course aux semences

S’il est effectivement une chose que l’on doit reconnaître à Robert Shapiro, c’est que le « visionnaire illuminé » se double d’un redoutable businessman, qui a su transformer en un temps record un géant de la chimie en un opérateur quasi monopolistique sur le marché international des semences.
Pourtant, la partie était loin d’être gagnée. Car lorsque, en 1993, l’équipe de Stephen Padgette tient enfin son soja Roundup ready, chez Monsanto, personne ne sait quoi en faire… Bien sûr, le premier réflexe, c’est de déposer un brevet sur le précieux gène, mais après ?
La firme de Saint-Louis n’est pas un semencier et la seule solution, c’est de vendre sa trouvaille à des « gens du métier ».
Dick Mahoney, le P-DG de l’époque, pense tout de suite à Pioneer Hi-Bred International, qui contrôle 20 % du marché américain des semences (40 % pour le maïs et 10 % pour le soja). Créée en 1926 à Des Moines (Iowa) par Henry Wallace (qui deviendra le vice-président des États-Unis de 1941 à 1945), la société est surtout connue pour avoir inventé les variétés hybrides de maïs qui ont fait sa fortune.
Le principe : au lieu de laisser le maïs se polliniser naturellement par voie aérienne, on force les plantes à s’autoféconder pour obtenir des lignées pures, avec des caractéristiques génétiques stables.
Le résultat, ce sont des « hybrides » qui permettent des rendements plus élevés, mais dont les graines sont quasiment stériles. Pour les semenciers, c’est une aubaine puisque, du coup, les agriculteurs sont obligés de racheter leurs semences tous les ans…
Cette technique d’hybridation ne fonctionne toutefois que pour les plantes dites « allogames », qui se reproduisent par la fécondation de l’ovule d’une plante par le pollen d’une autre plante, mais pas pour les plantes dites « autogames », comme le blé ou le soja, où chaque plante assure sa propre reproduction avec ses organes mâles et femelles internes. Nous verrons que ce « détail » n’échappera pas à Monsanto, qui le contournera par le système des brevets… Mais nous n’en sommes pas encore là.
En 2002, le journaliste américain Daniel Charles rapportera en détail l’étonnant feuilleton de la mutation de Monsanto au cours des années 1990, dans son livre déjà cité (voir supra, chapitre 7), Lords of the Harvest, feuilleton que je résume ici.
Lorsque Robert Shapiro, qui est alors chef de la division agricole de Monsanto, rencontre en 1993 Tom Urban, le patron de Pioneer Hi-Bred International, pour lui faire l’article sur son gène Roundup ready, il est reçu fraîchement :
« Félicitations !, ironise ce dernier. Vous avez un gène ! Nous en avons 50 000 ! Ce n’est pas vous qui tenez les clés du marché, mais nous ! C’est vous qui devriez payer pour avoir le droit de mettre votre gène dans nos variétés ! »

À l’époque, Shapiro n’a pas le choix : après des années de recherche à fonds perdus, la consigne de la maison, c’est de faire, enfin, entrer de l’argent. Un premier accord est signé avec Pioneer, qui accepte de payer, en une seule fois et pour solde de tout compte, 500 000 dollars pour pouvoir introduire le gène Roundup ready dans ses variétés de soja.
En revanche, s’inspirant de son succès avec Nutrasweet pour le Coca light, Robert Shapiro a obtenu que soit imprimé « Roundup ready » sur les sacs de semences. Mais au bout du compte, il n’y a pas de quoi fanfaronner : comme le souligne Daniel Charles, « le gène Roundup ready est devenu un véhicule pour que Monsanto vende plus d’herbicides, mais pas beaucoup plus ».

Commence alors une seconde négociation portant sur l’autre « caractéristique génétique », selon l’expression consacrée, que Monsanto possède alors en magasin : le gène Bt, pour lequel il y a urgence, puisque plusieurs firmes en revendiquent la paternité (ce qui entraînera une interminable guerre des brevets).
Cette fois-ci, l’OGM n’est pas associé à la vente d’un pesticide, puisque c’est le gène lui-même qui est un pesticide, conçu a priori pour tuer la pyrale du maïs, un parasite très fréquent de la céréale (j’y reviendrai). Robert Shapiro obtient donc d’être payé pour cette performance et décroche la somme forfaitaire et définitive de 38 millions de dollars.
Dans les deux cas, les sommes versées par le semencier de Des Moines se révéleront dérisoires au regard de l’immense succès que rencontreront immédiatement les deux types d’OGM, et principalement le soja Roundup ready.

Devenu P-DG de Monsanto en avril 1995, Shapiro essaiera de renégocier les deux accords, mais en vain…
« Dans l’histoire de l’agriculture, jamais une invention technique n’avait été adoptée aussi rapidement et avec autant d’enthousiasme », note Daniel Charles, qui rappelle que, dès 1996, le soja Roundup ready couvrait 400 000 hectares aux États-Unis, puis 3,6 millions en 1997 et 10 millions en 1998 .
Pour comprendre l’engouement que suscitent, dans un premier temps, les cultures Roundup ready, il faut se mettre dans la peau d’un farmer américain, comme John Hofman, le vice-président de l’Association américaine du soja, réputée proche de Monsanto.
En octobre 2006, au moment de la moisson, celui-ci m’a reçue sur son immense ferme de l’Iowa, dont il n’a pas voulu me communiquer la superficie.
« Avant d’utiliser la technique Roundup ready, m’explique-t-il au milieu d’une parcelle de soja transgénique de plusieurs dizaines d’hectares, je devais labourer la terre pour préparer les semis. Puis je devais appliquer plusieurs herbicides sélectifs pour venir à bout des mauvaises herbes au cours de la saison. Avant la moisson, je devais inspecter mes champs pour arracher les dernières mauvaises herbes à la main. Maintenant, je ne laboure plus mes champs : je pulvérise une première fois du Roundup, puis je sème directement dans les résidus de la récolte précédente. C’est ce qu’on appelle le “semis direct”, qui permet de réduire l’érosion du sol. Puis, au milieu de la saison, je fais une seconde application de Roundup, et ça suffit normalement jusqu’à la moisson. Le système Roundup ready me permet donc d’économiser du temps et de l’argent… »

Dès l’été 1995, des démonstrations sont organisées dans les plaines du Middle West, où affluent les farmers attirés par ces plantes au pouvoir étrange.
« Nous laissions les agriculteurs conduire eux-mêmes l’épandeur, raconte un négociant en semences, et puis ils allaient boire un pot et observaient les champs. C’était un spectacle formidable. […] Ils n’arrêtaient pas de regarder et ne pouvaient en croire leurs yeux. À la fin, ils voulaient tous en acheter . »
« C’était un phénomène incroyable, renchérit un autre négociant du Minnesota, et je pense que je ne reverrai jamais une chose pareille. Les agriculteurs auraient fait n’importe quoi pour se procurer les semences de soja Roundup ready. Ils achetaient tous les sacs disponibles . »

L’engouement pour le soja RR est tel que les principaux semenciers américains se ruent à Saint-Louis pour décrocher le gène magique. Mais Robert Shapiro a tiré les leçons de son expérience avec Pioneer Hi Bred. Désormais, c’est lui qui mène le jeu : pour obtenir le droit d’insérer le gène dans leurs variétés, les entreprises semencières doivent souscrire une licence, qui permet à Monsanto d’encaisser des royalties sur chaque semence transgénique vendue. De plus, Shapiro impose une clause qui sera dénoncée comme abusive par les instances réglementaires chargées de la concurrence : en signant leur contrat, les entreprises s’engagent à ce que 90 % des OGM résistants à un herbicide qu’elles vendront contiennent le gène Roundup ready . Une manière de faucher l’herbe sous le pied des concurrents de Monsanto, comme l’Allemand AgrEvo, qui dut renoncer à mettre sur le marché des OGM résistants à Liberty, un herbicide connu en Europe sous le nom de Basta, parce qu’il ne trouvait pas d’entreprises semencières partenaires.

Mais dès 1996, le P-DG de Monsanto change de stratégie : comprenant que pour assurer le maximum de bénéfices, il faut posséder les semences, il se lance dans un ambitieux programme d’acquisitions des entreprises semencières, qui bouleversera profondément les pratiques agricoles mondiales…
Pour atteindre ses objectifs, Robert Shapiro ne lésine par sur les moyens : il rachète pour un milliard de dollars Holden’s Foundation Seeds, très implantée sur le marché américain du maïs, dont les profits annuels ne dépassent guère quelques millions de dollars, faisant de son patron, Ron Holden, un « homme très riche du jour au lendemain ». Puis il acquiert en cascade de nombreuses sociétés : Asgrow Agronomics, le principal sélectionneur de soja des États-Unis ; Dekalb Genetics (pour un prix de 2,3 milliards de dollars), la deuxième compagnie semencière américaine et la neuvième mondiale, qui dispose de nombreuses succursales ou de joint-ventures notamment en Asie ; Corn States Hybrid Services (maïs) ; Custom Farm Seeds, Firm Line Seeds (Canada) ; les sélectionneurs britanniques Plant Breeding International et Unilever (blé) ; mais aussi Sementes Agroceres, leader sur le marché brésilien du maïs, Monsoy, numéro un brésilien pour le soja, Ciagro (Argentine), Mahyco, principal fournisseur des semences de coton en Inde, ainsi que Maharashtra Hybrid Seed Company, Eid Parry and Rallis, trois entreprises indiennes, la Sud-Africaine Sensako (blé, maïs, coton), National Seed Company (Malawi), Agro Sedd Corp (Philippines), sans oublier la division internationale de Cargill, le premier négociant de semences du monde, implantée en Asie, Afrique, Europe et Amérique du Sud et centrale, que Monsanto a rachetée pour 1,4 milliard de dollars.

En deux ans, Robert Shapiro a dépensé plus de huit milliards de dollars et fait de Monsanto la deuxième firme semencière du monde (derrière Pioneer) .
Pour financer ce coûteux programme d’acquisitions, il a vendu sa division chimique à Solutia, en 1997 (voir supra, chapitre 1). Mais cela n’a pas suffi : il a dû contracter un endettement record, soutenu par la Bourse de New York qui, à l’époque, croit toujours aux « promesses de la biotechnologie ». En 1995, le cours de l’action de Monsanto grimpe de 74 %, puis de 71 % en 1996. Les investisseurs suivent les yeux fermés le « gourou de Saint-Louis », jusqu’à ce faux pas de mars 1998 qui entame sa descente aux enfers….

FIN DE L’EXTRAIT

A quand le débat public avec « Ryuujin »? (suite)

Je retransmets ici la réponse que « Ryuujin » a communiquée sur mon Blog concernant mon invitation à participer à un débat public:

« Je vous invite a me contacter par mail pour discuter de ces details. Une projection/debat ne m’interesse pas, car elle portera immanquablement sur Monsanto, qui ne m’interesse pas. Je suis un scientifique et un agronome ; ce qui a trait aux infractions a la loi de cette compagnie etc…etc… sort de mon cadre de competence. Si vous souhaitez exploiter au mieux mes quelques competences, un debat scientifique sur les applications de la transgenese serait plus approprie, mais je doute que cela vous suffise, meme s’il y a deja pas mal de boulot sur ces points, votre information scientifique etant defaillante (sans doute parceque vous n’etes pas journaliste scientifique). Alors pourquoi pas un debat portant sur des modeles d’agriculture pour le futur ? Cela aurait l’avantage d’etre constructif. »

La réponse de Ryuujin est typique de la manière dont procèdent mes détracteurs qui systématiquement bottent en touche, en s’évertuant à nier le sujet de mon enquête: les OGM de Monsanto.

Mon enquête ne porte par sur les « applications de la transgénèse », que je connais par ailleurs fort bien notamment dans le domaine médical, mais sur les seuls OGM qui existent dans les champs: ceux de Monsanto!

Il est dès lors légitime de s’interroger sur la manière dont ceux-ci ont été mis sur le marché (absence d’évaluation sanitaire et environnementale sérieuse, due au « principe d’équivalence en substance » ) et quels impacts ils ont sur l’environnement, l’agriculture vivrière ou la biodiversité.

L’astuce des défenseurs de la firme de Saint Louis consiste à noyer le poisson en faisant croire qu’il y a d’autres OGM que ceux de Monsanto dans les champs, qui sont, je le rappelle,des plantes pesticides…

C’est faux! Dans le domaine agricole, les « bons OGM » (comme des plantes manipulées pour résister à la sécheresse ou à des maladies) ne sont qu’une chimère dont on attend toujours qu’elle devienne une réalité concrète…

Concernant les applications de la transgénèse dans le domaine médical, l’astuce des défenseurs de Monsanto consiste aussi à brouiller les cartes.

Un exemple: l’insuline. De fait, depuis une vingtaine d’années on utilise la transgénèse pour fabriquer de l’insuline en laboratoire.
Le principe? Les scientifiques ont identifié le gène qui code pour l’insuline humaine. Ils ont introduit celui-ci par manipulation génétique dans des bactéries, ce qui permet de reproduire la molécule en grande quantité. Ensuite, on casse les constructions, on purifie et on isole l’insuline qui n’est pas transgénique!

Dans ce cas, la transgénèse est un outil de production, utilisée en milieu confiné, et c’est parfait! Il faut préciser que l’insuline ainsi fabriquée est rigoureusement testée (au minimum deux ans) comme n’importe quel médicament. De plus, elle est destinée à une population de malades qui acceptent de courir un risque (comme avec n’importe quel médicament) , car ils n’ont pas le choix.

Rien à voir avec les plantes transgéniques que Monsanto a imposées dans nos champs!
Celles-ci n’ont pas été rigoureusement testées et elles atterrissent dans l’assiette de millions de consommateurs qui n’ont rien demandé!
Je rappelle que les OGM actuellement cultivés (plantes résistantes au roundup ou plantes BT) ont été testées au maximum trois mois, ce qui , au mieux, permet de mesurer leurs effets toxiques aigus, mais en aucun cas leurs effets toxiques chroniques.

A noter aussi que la plupart des études réalisées sur trois mois notamment sur des rats ont révélé des effets statistiquement significatifs qui confirment l’urgence à … poursuivre les études!

N’en déplaise à Ryuujin », je raconte tout cela en détail dans mon livre…

A quand le débat public avec « Ryuujin »?

Je note que M. ou Mme « Ryuujin » dispose de beaucoup de temps pour systématiquement dénigrer mon enquête (sur mon Blog et autres forums): il suffit de vérifier les horaires de ses (nombreux) posts. Je l’invite donc de nouveau à un débat public, ce qui lui permettra d’assumer son identité.
Pour le reste, ses arguments sont un tissu d’approximations et de contre-vérités sur l’agriculture sud-américaine, et notamment des petits producteurs, qu’il ou elle semble mépriser, avec une superbe affligeante…

Des arguments pour les députés

La loi OGM est basée sur un leurre

Les débats parlementaires sur la loi OGM laissent un goût amer, parce qu’ils révèlent le peu de préparation de nos élus à traiter une question aussi grave que l’introduction des plantes transgéniques dans nos champs.
Pourtant, ils ont une chance inouïe que n’avaient pas leurs collègues d’Outre-Atlantique, il y a douze ans : pouvoir bénéficier du bilan que l’on peut dresser, aujourd’hui, d’une décennie de cultures OGM dans ce grand laboratoire à ciel ouvert que constitue l’Amérique du Nord et du Sud.

Pendant trois ans, j’ai sillonné les prairies et pampas du nouveau monde transgénique et j’ai écouté les paysans, petits et grands, y compris ceux qui se sont lancés les yeux fermés dans la culture des plantes pesticides de Monsanto. Et que m’ont-ils dit ?

1) La coexistence entre les cultures OGM et non-OGM est impossible.
C’est un leurre ! Un exemple : au Canada, le colza Roundup ready de Monsanto a contaminé toutes les variétés conventionnelles et fait disparaître le colza biologique, ainsi que me l’a expliqué René van Acker, agronome à l’université de Manitoba.
Quant aux « distances de sécurité », ça fait belle lurette qu’elles sont passées aux oubliettes : le colza, comme le maïs du sud-ouest de la France, est une plante allogame qui se reproduit par pollinisation croisée, grâce aux vents et aux insectes que les bricoleurs du génie génétique ne parviennent toujours pas à contrôler…

C’est précisément l’expérience qu’ils ont eue avec le colza transgénique qui a poussé les grands céréaliers du Canada et des États-Unis à s’allier avec… Greenpeace pour s’opposer à la mise sur le marché du blé Roundup ready de Monsanto, en 2002.
C’est ce que m’a rapporté Ian McCreary, qui n’est pas un dangereux écolo-radical, mais le vice-président de la puissante Commission canadienne du blé, regroupant les céréaliers canadiens, lesquels sont, en général, des producteurs d’OGM (maïs, colza, soja).
« Certes, nous avions peur de perdre nos marchés à l’exportation, car nous savions que les consommateurs européens et japonais n’auraient pas mangé de blé transgénique, mais nous ne voulions pas non plus mettre en danger la biodiversité du blé, m’a-t il expliqué. Enfin, nous craignions que le blé Roundup ready entraîne une augmentation de nos dépenses d’herbicides à cause de l’apparition de “volontaires”… »

2) Car, n’en déplaise à une certaine compagnie de Saint Louis, ses OGM n’entraînent pas la réduction de la consommation de pesticides, mais au contraire, à moyen terme (après trois ou quatre ans), une… augmentation.

Pour la « technologie Roundup ready », selon le terme de Monsanto (à savoir les plantes manipulées génétiquement pour pouvoir absorber le Roundup – elles représentent 70 % des cultures transgéniques mondiales –, un herbicide très toxique fabriqué aussi par la firme), les producteurs sont, aujourd’hui, confrontés à un double problème :
l’apparition de mauvaises herbes devenues tolérantes puis résistantes au Roundup (d’où la nécessité d’augmenter les doses, voire de passer à des classes d’herbicides plus puissants, que Monsanto a d’ailleurs déjà dans son pipe line) ; et les fameux « volontaires ». Ce sont des graines (par exemple de colza Roundup ready) qui sont tombées sur le sol lors de la moisson et qui germent l’année d’après. Si le paysan a décidé de procéder à une rotation de ses cultures, il se retrouve alors avec des pousses de colza dans un champ de blé, dont il ne peut se débarrasser parce qu’elles sont résistantes au Roundup !

Concernant les OGM dits « Bt » – comme le maïs MON 863, dont la culture a été suspendue par le gouvernement français –, le bilan n’est guère plus brillant : une étude publiée par l’université de l’Arizona confirme les prédictions des entomologistes, à savoir que les insectes ravageurs du coton sont devenus résistants à la toxine.
Je rappelle que le Bt est une toxine insecticide naturelle produite par une bactérie du sol (bacillus thurigiensis) et utilisée sous forme de pulvérisation par les agriculteurs biologiques. Monsanto a introduit le gène qui code pour la toxine dans ses OGM, lesquels la produisent donc en permanence. Pour repousser l’inévitable phénomène de la résistance des insectes (ah ! L’incontrôlable évolution des espèces !), la firme et les autorités agricoles exigent que les producteurs plantent 20 % de leurs champs avec des variétés non-OGM – les fameuses « zones refuges » –, où sont censés pulluler les insectes « normaux » pour que ceux-ci se croisent avec leurs cousins devenus résistants au bacillus thurigiensis, provoquant ainsi une « dilution génétique »…
À terme, les grands perdants de la « technologie Bt » sont les agriculteurs biologiques, qui ne pourront plus recourir à l’insecticide naturel, en raison même de la résistance développée par les insectes…

3) Quand vous parlez avec les farmers nord-américains, il y a un mot qui les fait méchamment se crisper : « StarLink ». Ce maïs Bt, produit par Aventis, a provoqué en 2000 une énorme catastrophe sanitaire. Il faut dire que son histoire est exemplaire de l’aberration kafkaïenne qui caractérise le processus d’homologation des plantes transgéniques.
En effet, soupçonnant que ce maïs pesticide était allergène, l’agence de protection de l’environnement (EPA) l’avait autorisé pour la consommation animale, mais interdit pour la consommation humaine !
Résultat : des épis de StarLink se sont retrouvés dans la chaîne alimentaire. Voilà comment des milliers de citoyens américains, qui mangeaient des enchiladas et tacos dans les restaurants tex-mex, ont été saisis de symptômes qui « allaient de la simple douleur abdominale, diarrhée et éruption cutanée, jusqu’à des réactions plus rares mettant la vie en danger », selon le docteur Marc Rosenberg, un allergologue qui fut chargé de conseiller le gouvernement dans cette lamentable affaire, laquelle a coûté à Aventis un milliard de dollars…
À noter, que huit ans après le retrait du marché de toutes les semences StarLink, le maïs maudit continue de contaminer les stocks des États-Unis à hauteur de 1 %…

4) Last but not least, le cauchemar des agriculteurs du monde transgénique, c’est la « police des gènes », créée par Monsanto pour vérifier que les « serfs » du nouvel ordre agricole, pour reprendre le mot de Dan Glickman, l’ancien secrétaire à l’Agriculture de Bill Clinton, ont bien racheté leurs semences, chaque année, ainsi que l’exige le « contrat d’utilisation de la technologie » qu’ils doivent signer. Car les OGM sont brevetés. Un petit « détail » lourd de conséquences, qui a profondément bouleversé la vie dans les campagnes nord-américaines et qui, curieusement, fut totalement absent des débats parlementaires français.

Photo:

David Runyon, l’une des (nombreuses) victimes de la police des gènes me montre un épi de maïs bio dont il espère qu’il ne sera pas contaminé par le maïs OGM…