Agenda semaine du 9 juin

Demain (10 juin) je suis interviewée pendant 25 minutes par la télévision japonaise en duplex depuis la tour Montparnasse . Cette interview sera diffusée le 14 juin, le jour de la programmation de mon film sur la NHK (télévision publique japonaise).

Puis, je pars pour Genève où est organisée une projection débat, à 19 heures (voir affiche).

Le lendemain matin (11 juin) , je suis interviewée par la TSR (émission Médialogues) avant de rejoindre l’ONU (voir affiche).

Jeudi 12 juin, je serai à Rouen, pour une projection/débat (voir affiche).

Vendredi 13 juin, à Joinville le Pont (voir affiche).

La nouvelle pub de Monsanto pour les OGM… (!)

J’invite mes visiteurs à regarder la nouvelle pub de Monsanto pour les OGM (!).

C’est un excellent condensé des arguments présentés par les défenseurs des plantes pesticides depuis qu’une agence de communication britannique a soufflé cette idée à la firme de Saint Louis, à la fin des années 1990… (!)

Photo: soirée à Montauban le 6 juin.

Des photos!

Je viens de recevoir des photos concernant ma tournée dans le sud-ouest.

Les deux premières concernent la projection/débat à Narbonne, où la médiathèque a refusé une cinquantaine de personnes. J’étais invitée par le collectif des faucheurs.

La suivante concerne la projection à Carcassonne où la magnifique salle du Colisée était pleine (250 personnes). J’étais invitée par les Amis du Monde Diplo et les Amis du cinoche.Le débat a duré jusqu’à une heure du matin, et j’ai dû l’interrompre car je devais rejoindre le soir même Toulouse.

Je reviendrai ultérieurement sur l’audience du tribunal de Toulouse où j’ai témoigné ce matin comme experte.

Hier, en tout cas, il y avait 600 personnes à la salle Mermoz pour assister au débat avec José Bové, Christian Vélot et Gérald Assouline, en soutien aux 41 faucheur volontaires inculpés.

Le procès de Toulouse

J’ai assisté jeudi à l’audition des 41 prévenus, surnommés « José et les 40 faucheurs ». Le président du tribunal a patiemment essayé de comprendre quelle avait été la motivation ou le « déclic » qui avait poussé ces hommes et femmes à entrer dans l’illégalité en « neutralisant » une parcelle de maïs MON 810 (celui qui a été provisoirement interdit par le gouvernement en février, en attendant de nouvelles données scientifiques sur son innocuité), ainsi qu’un essai de maïs BT appartenant à Pionner. Pour ceux qui n’ont pas lu mon livre, je rappelle que Monsanto a vendu la « technologie BT » à Pionner en 1993 pour 38 millions de dollars.

Parmi les prévenus on trouvait des citoyens et citoyennes provenant d’horizons très différents: agriculteurs bio, qui craignent de perdre leur outil de travail en raison de la contamination de leurs champs, des chefs d’entreprise, des ouvriers, enseignants, infirmières ou des adeptes de la désobéissance civile ou de l’action non violente, etc.

Tous ont mûrement réfléchi leur décision de rejoindre le mouvement des « faucheurs volontaires » qu’ils ont justifiée au nom de « l’état de nécessité », étant donnée la surdité des autorités face à un « danger » qu’ils considèrent comme irrémédiable.

Les questions du président du tribunal visaient précisément à comprendre si la contamination des OGM constituait un « simple risque » ou un « danger avéré » et si cet « état de nécessité » était fondé.

C’est pourquoi, vendredi matin, il a auditionné les « sachants », terme qu’il a semblé préférer à celui d' »expert ».

Parmi les « sachants  » cités par les parties, il y avait notamment l’inoxydable Claude Menara, l’agriculteur du Lot et Garonne, qu’exhibent régulièrement Monsanto et, ici, Pioneer pour vanter les mérites du maïs BT.
Je rappelle que lors d’une projection de mon film « Argentine:le soja de la faim », à Sceaux, en février dernier, Menara était dans la salle aux côtés d’une représentante de Monsanto…
Menara a assuré que la contamination n’était pas un problème puisque, a-t-il dit, « la coexistence on sait faire »! D’ailleurs, a-t-il précisé, il n’utilise pas le mot de « contamination » mais préfère celui de « présence fortuite », qui est le terme employé par Monsanto (« adventitious presence »)!

Un autre « sachant » cité par l’accusation était un certain Philippe Joudrier, de l’INRA et président du comité d’experts spécialisés à l’AFSA (l’agence française pour la sécurité alimentaire) qui nous a fait un cours sur la différence entre le « flux pollinique » et le « flux génétique » et qui a expliqué que le pollen de maïs montait haut dans les airs et était littéralement congelé avant de retomber « stérile »!! D’où un risque de contamination réduit ! Curieux tout de même : le maïs est pourtant une plante dite allogame, c’est à dire qu’elle se reproduit par pollinisation croisée. Sauf peut être pour le maïs OGM !!

Je fus la dernière « sachante » à être auditionnée. La bonne nouvelle c’est que le président a dit publiquement qu’il avait lu mon livre…

J’ai centré ma contribution sur le fait que les OGM constituaient dors et déjà un « danger » avéré
ainsi que j’ai pu le constater en tirant le bilan de dix années de cultures dans ce grand laboratoire à ciel ouvert que constituent l’Amérique du nord et du sud.

J’ai distingué trois sortes de dangers:

1) la mise sous tutelle des instances réglementaires et scientifiques

J’ai rappelé que grâce à son lobbying et au système des « portes tournantes » Monsanto a pu imposer le « principe d’équivalence en substance », qui ne repose sur aucune base scientifique mais sur une décision politique de la Maison Blanche, ainsi que l’a expliqué James Maryanski , le chef du département des biotechnologies à la Food and Drug Administration. D’ailleurs, Philippe Joudrier a reconnu que ce principe était utilisé en France comme base à l’évaluation des OGM.

Ce « principe » a été rédigé sous la houlette de Michael Taylor, ancien avocat de Monsanto, recruté N°2 de la FDA, avant de devenir le vice-président de Monsanto. Aujourd’hui, celui-ci regrette que les OGM ne soient pas soumis à des tests préalables rigoureux avant d’être mis sur le marché.

Le « principe d’équivalence en substance » a été vivement critiqué par les scientifiques de la FDA , ainsi que le révèlent les documents internes de l’agence aujourd’hui déclassifiés.
Ainsi, le Dr. Linda Kahl, chargée de synthétiser leurs avis, a-t-elle rédigé un mémorandum à James Maryanski, où elle écrit que selon « les experts de l’agence, les processus de manipulation génétique et de croisement génétique sont différents et peuvent conduire à des risques différents ». (voir document dans mon Blog)

Malgré l’opposition de ses scientifiques, la FDA a adopté le principe d’équivalence en substance, ce qui a permis de mettre les OGM sur le marché – dont le premier d’entre eux le soja roundup ready -, sans étude toxicologique ni envrionnementale sérieuse ni étiquetage.

Comme l’écrit le Pr. Erik Millstone (Angleterre) , « la dépendance des décideurs vis à vis du concept d’équivalence en substance agit comme une barrière qui rend impossible toute recherche sur les risques possibles de la consommation d’aliments transgéniques » (référence dans mon livre).

Pourtant, ainsi que je le raconte dans mon livre et mon Blog, l’affaire du maïs BT Starlink d’Aventis ou du maïs BT MON 823 de Monsanto prouvent qu’il est important de réaliser ces tests toxicologiques pour vérifier l’innocuité des aliments issus des plantes pesticides.

Comble de l’ironie, d’aucuns diront de la « manipulation », le « principe d’équivalence en substance » a été « adopté » par l’OMS (organisation mondiale de la santé ) et la FAO dès le début des années 1990, alors qu’aucun OGM n’était encore disponible, et bien sûr, hors de toutes données scientifiques!
Parmi les rédacteurs de ces textes, qui ont servi de couverture aux fabricants d’OGM, on retrouvait James Maryanski et le Dr. Roy Fuchs de … Monsanto!

La collusion permanente entre les représentants de l’industrie et les agences de réglementation se retrouve dans les instances européennes.
Ainsi, le président de l’EFSA (Europen Food Safety Authority), chargé de conseiller la commission européenne avant la mise sur le marché d’un OGM, Harry Kuiper a des liens très étroits avec l’industrie des biotechnologies, de même que certains des membres de l’EFSA comme Mike Gasson, Hans-York Buhk ou Detlef Bartsch.
Le conflit d’intérêt et l’absence d’indépendance de l’expertise constituent un problème récurrent dans le dossier des OGM.

Tous les scientifiques indépendants qui essaient de vérifier la validité du principe d’équivalence en substance ou de mener des études toxicologiques dignes de ce nom(deux ans) sont écartés, licenciés, salis ou victimes de campagnes de diffamation (Arpad Pusztai, Manuela Malatesta ).

2) La création d’un monopole

Le deuxième danger avéré que constituent les OGM qui existent dans les champs (plantes roundup ready ou BT) c’est le monopole qu’a réussi à constituer Monsanto en tout juste dix ans.

Ce monopole a été construit à travers plusieurs mécanismes ou stratégies dûment planifiées :

– le rachat des compagnies semencières un peu partout dans le monde, en Amérique du nord, du sud, en Asie, Europe ou Afrique qui permet à la firme de Saint Louis d’imposer ses OGM, en faisant disparaître les semences non transgéniques.

Ce monopole est actuellement l’objet de plusieurs class actions menées par des paysans américains qui soupçonnent Monsanto de violer la loi antitrust américaine. Il n’est pas exclu, ainsi que l’ont souligné des avocats ou analystes financiers que j’ai interviewés aux Etats Unis, qu’il arrive à Monsanto la même chose qu’à Microsoft. Rien d’étonnant à cela : la firme de Saint Louis a toujours clamé qu’elle voulait être le « Microsoft de l’alimentaire ».
Les class actions en cours dénoncent aussi la « conspiration » entre Monsanto et Pioneer , accusés d’avoir « conspiré » pour fixer le prix des semences transgéniques à un niveau très élevé.

– les brevets

Le deuxième outil de Monsanto pour constituer son monopole sur les semences (et donc à terme sur la chaîne alimentaire) ce sont bien sûr les brevets. Comme je l’explique dans mon film et livre, les paysans qui sèment du soja roundup ready ou tout autre OGM sont tenus de signer un contrat dans lequel ils s’engagent à ne pas conserver une partie de leur récolte pour emblaver leurs champs l’année suivante. S’ils le font, ils risquent d’être poursuivis par la « police des gènes « (voir mon Blog).

Quand on épluche la stratégie de Monsanto depuis une dizaine d’années, il ressort clairement que la firme ne se serait jamais lancée dans les plantes transgéniques, si celles-ci n’étaient pas brevetées.

C’est tellement vrai que mon enquête a révélé que l’accord ADPIC (Aspects sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) qui constitue le cauchemar de l’OMC depuis sa création en 1995, et tout particulièrement l’article 27.3.B qui porte sur le brevetage du vivant a été largement inspiré par …Monsanto, ainsi que l’a reconnu James Enyart, le directeur des affaires internationales de la firme.

– la contamination

Il est intéressant de noter que dans des pays comme le Brésil ou le Paraguay, le moratoire ou l’interdiction de cultiver des OGM a été « contournée » par la contamination transgénique organisée grâce à des réseaux puissants qui sont liés directement à Monsanto, comme l’APRESID (Argentine) ou la CAPECO (Paraguay).
Une fois les cultures transgéniques généralisées, les gouvernements ont dû les légaliser, pour pouvoir exporter notamment vers l’Europe qui exige l’étiquetage des produits OGM. Et Monsanto a pu ramasser des royalties…

3) La monoculture et la menace pour la sécurité alimentaire

Le troisième danger avéré ce sont les monocultures que provoquent immanquablement les OGM qui sont le dernier avatar de la « révolution verte », bénéficiant à une poignée de gros producteurs.

– un danger pour la biodiversité

Cette monoculture, qui se traduit par un « désert vert », comme j’ai pu le constater en Amérique du sud ou du nord, s’accompagne d’une destruction de la biodiversité et de la filière bio.
Je rentre du Canada où j’ai obtenu la confirmation de ce que j’avais déjà constaté dans mon film « Blé : chronique d’une mort annoncée », depuis l’introduction du colza roundup ready au Canada, la filière bio du colza a totalement disparu. Le dernier certificat de colza bio a été accordé en 2003. Quant à la filière de colza conventionnel, elle a pratiquement disparu, tant les champs sont contaminés.

-un danger pour l’environnement

Cette monoculture transgénique constitue également un danger avéré pour l’environnement.

Contrairement à ce qu’a toujours affirmé Monsanto, les plantes roundup ready n’entraînent pas une réduction de la consommation d’herbicides, mais à terme une augmentation, due au phénomène de résistance développée par les mauvaises herbes que le roundup est censé combattre .

Ainsi que l’a démontré Charles Benbrook, l’ex directeur de la division agricole de l’académie nationale des sciences, de 1996 à 2004 la quantité d’herbicides épandus sur les trois principales cultures des Etats Unis (soja, maïs et coton) a augmenté de 5%, soit 138 millions de litres.

Depuis, ce phénomène s’est encore accentué du fait de la résistance développée par les mauvaises herbes et du problème des « volontaires » (les repousses résistantes au roundup qui compromettent la rotation des cultures).

En ce qui concerne les cultures BT, deux études publiées récemment (l’une par l’université Cornell, l’autre par l’Université de l’Arizona) confirment ce que les entomologistes avaient prévu : certains insectes sont devenus résistants aux plantes BT.

– un désastre économique

D’abord, ainsi que me l’a expliqué l’agronome Roger Elmore, le rendement des plantes transgéniques est inférieur de 5 à 12% au rendement des plantes conventionnelles dont elles sont issues. Les scientifiques américains ont même trouvé un nom pour ce phénomène incontournable « the yield drag » (mot à mot le « boulet du rendement »).

D’après les études qu’ils ont menées, cette baisse de rendement serait due à la manipulation génétique qui force la plante à faire quelque chose (comme résister à un herbicide puissant comme le roundup) pour laquelle elle n’est pas faite, et ce au détriment d’autres fonctions (comme le rendement).
D’autre part, tous les agronomes s’accordent à reconnaître que les plantes transgéniques sont beaucoup plus fragiles que leurs homologues conventionnelles, et résistent beaucoup moins bien aux stress agronomiques (sécheresse, coup de froid, ou pluies intenses).

De plus, d’un point de vue économique, les plantes OGM représentent un véritable « miroir aux alouettes ».
C’est ce que prouve l’étude menée par Michael Dufly, un économiste de l’université de l’Iowa (référence dans mon livre !).
Il a épluché poste par poste la comptabilité d’agriculteurs de l’Etat en comparant les coûts de production et les revenus associés au soja roundup ready et au soja conventionnel.
Si l’on tient compte de tous les postes (coût des semences, consommation d ‘herbicides, rendement, dépenses en fuel, engrais) , les résultats sont sans appel : les producteurs de soja transgénique ont perdu, en moyenne, 8,87 $ par acre, contre 0,02 $ pour les producteurs de soja conventionnel.

De même si l’on compare les résultats des cultures de maïs BT à ceux du maïs conventionnel, les producteurs d’OGM ont perdu 28,28 $ par acre contre 25,02 $ par acre pour les producteurs de maïs conventionnel.

En d’autres termes, sans subventions agricoles, l’agriculture américaine aurait déjà disparu ( à moins de revoir de fond en comble le système des prix).

Et comme le souligne Michael Dufly et d’autres commentateurs, l’échec économique des OGM est masqué par l’explosion des subventions agricoles : 12 milliards de dollars entre 1999 et 2002 auxquels s’ajoutent 180 milliards débloqués en 2002 et pour dix ans.

Dès lors, il apparaît que les OGM de Monsanto sont aussi un outil de conquête des Etats Unis du marché de l’alimentation.

-un danger pour la sécurité alimentaire

Enfin, alors que les émeutes de la faim ont été utilisées par les promoteurs des OGM pour présenter ceux-ci comme la solution miracle au problème de la sécurité alimentaire, j’affirme, avec de nombreuses ONG et organisations paysannes, que c’est tout le contraire.

Les monocultures transgéniques entraînent la disparition progressive des cultures vivrières et de la biodiversité, qui seules garantissent la sécurité alimentaire des peuples.

Ce sont les petits paysans, dont la survie est menacée par l’extension des plantes pesticides, qui nourrissent leurs concitoyens, et non les grands producteurs industriels qui s’allient avec les multinationales et les investisseurs étrangers pour transformer les ressources de la terre en un produit spéculatif dans le seul but de faire du profit.

La tournée continue!

Partout, les salles sont combles!

Tout d’abord, merci à Jean-Luc de m’avoir permis de corriger une erreur qui s’était glissée dans mon blog dans mon post sur la soirée de Pamiers. A dire vrai j’ai eu un peu de mal à rédiger ce texte, car les gens qui m’hébergeaient avaient un équipement informatique un peu dépassé et j’ai dû récrire ce post plusieurs fois car le système n’arrêtait pas de boguer! La dernière version fut écrite dans l’urgence car je devais reprendre la route!

Tout cela n’est pas bien grave, et je m’amuse de voir que cela a permis à mes détracteurs patentés de se déchaîner!

Merci en tout cas à François et Françoise qui m’ont gentiment reçue dans leur jolie maison de l’Ariège…

Mardi soir, j’étais à la médiathèque de Narbonne où les organisateurs ont dû refuser une cinquantaine de personnes. Merci à Annie et Gilbert qui m’ont accueillie et nourrie et assuré mon transport d’une ville à l’autre!

Puis, hier soir, j’étais à Carcassone, où le cinéma a affiché complet (250 personnes). Il faut dire que les gens de Carcassone se sentent particulièrement concernés, puisque , tout près de la jolie cité, très précisément à Trèbes, se trouve l’un des sites de Monsanto (société Asgrow , aujourd’hui filiale de Monsanto).

Je rappelle que le 13 décembre 2006 Jean-Bernard Bonastre et Serge Reymond, deux anciens PDG de Monsanto-Trèbes, ont été condamnés par le tribunal de Carcasonne respectivement à 15 000 Euros d’amende pour “mise sur le marché sans autorisation d’OGM, vente et détention de produit agricole falsifié, corrompu ou toxique, publicité mensongère et tromperie sur la nature et la qualité d’une marchandise”.

Le jugement avait retenu 4 infractions constituées :

– Mise sur le marché d’OGM sans autorisation
– Publicité mensongère
– tromperie sur la nature, la qualité d’une marchandise – Vente de produits agricoles falsifiés ou corrompus

En effet, en août 2000, la DGCCRF (Direction de la répression des fraudes) avait effectué un contrôle sur le site de Monsanto et constaté que celui-ci avait importé 100 tonnes de semences de soja contaminées par les OGM transgéniques de Monsanto. L’enquête avait révélé que 50 tonnes avaient été vendues par des coopératives locales à 23 agriculteurs qui avaient emblavé ces semences et 50 tonnes renvoyées aux USA.

Or, a estimé le tribunal, Monsanto était parfaitement au courant de cette contamination qui peut-être une stratégie de la firme pour imposer ses semences transgéniques et placer les autorités devant le fait accompli, ainsi que ce fut le cas au Paraguay et au Brésil…

Je suis arrivée, cette nuit (à deux heures du matin) à Toulouse, où s’ouvre aujourd’hui le procès des faucheurs volontaires.

Il faut dire que ce procès est une curiosité qui doit constituer un véritable casse-tête pour la justice: en effet, les 41 prévenus, dont José Bové, sont accusés d’avoir détruit , le 30 juillet 2006, à Saint Hilaire, près de Muret, une parcelle de maïs… MON 810, dont les cultures ont été suspendues en février dernier par le gouvernement au nom du principe de précaution!

Comme le souligne Libération:

« La justice pourra-t-elle condamner un action encore illégale lorsqu’elle a été commise, mais légitimée depuis par les autorités de l’Etat? »

Cette affaire confirme en tout cas ce que j’ai déjà écrit dans mon Blog: les faucheurs volontaires sont bel et bien des lanceurs d’alerte, puisque la validité de leur action a depuis été confirmée par une décision de l’Etat.

Au lieu d’être poursuivis en justice, ils devraient donc être protégés par le statut des lanceurs d’alerte que le Grenelle de l’environnement a appelé de ses voeux et sur lequel le gouvernement a promis de plancher…

Voilà pourquoi, en tout cas, j’ai accepté d’être témoin au procès: mon audition est prévue demain.

Les faucheurs relaxés à Chartres!

Alors que les auditions des prévenus se poursuivent au tribunal de Toulouse, la nouvelle est tombée: les faucheurs du procès de Chartres (voir sur mon blog) ont été relaxés!

En ce qui concerne mon témoignage – j’ai été citée par le tribunal comme « experte » – il aura lieu demain dans la matinée.

Ce soir à Toulouse, a lieu à la salle Mermoz, à 20 heures 30, un débat public auquel participeront Christian Vélot, Arnaud Apoteker, José Bové et l’économiste Gérald Assouline.