Deux liens

Je vous écris de Genève où j’ai filmé Olivier de Schutter, le nouveau rapporteur spécial contre la faim  des Nations Unies (le successeur de Jean Ziegler) qui a présenté un rapport sur l »agroécologie » comme l’unique solution de nourrir le monde (j’y reviendrai).

Je mets deux liens en ligne:

– le premier concerne le site « Notre poison quotidien » mis en ligne par ARTE. Les internautes y découvriront un nouvel outil inauguré par Mozilla Firefox à l’occasion de la sortie de mon film et livre, intitulé « Pop Corn« . C’est l’occasion de découvrir en exclusivité quatre extraits de mon film, avec des liens vers d’autres sites qui apportent des informations complémentaires:

http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/Notre-poison-quotidien/3673748.html

– le deuxième concerne l’article réalisé par Sophie Verney-Caillat de Rue 89 qui m’a accompagnée lors de l’avant-première organisée dans les Deux Sèvres, avec la participation de la Région Poitou Charentes (coproductrice du film). Ce fut très émouvant, car Sophie a rencontré mes parents sur la ferme où je suis née:

http://www.rue89.com/planete89/2011/03/08/marie-monique-robin-de-la-ferme-familiale-au-film-sur-les-pesticides-193785

Je m’envole demain pour Berlin où mon film sera présenté en avant-première.

Avant-première Paris, Châtillon sur Thouet, Bègles

Je viens de participer aux trois avant-premières de mon film « Notre poison quotidien » organisées au cinéma l’Arlequin à Paris (vidéo), à Châtillon sur Thouet dans les Deux-Sèvres (photos) et à Bègles à l’invitation de Noël Mamère.

A chaque fois, des participants m’ont posé une question clé à propos de l’espérance de vie qui n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies dans les pays dits « développés ». Cet argument est régulièrement utilisé par les industriels ou les représentants des agences de réglementation pour dire que finalement tout va bien et que les effets de la pollution chimique ne sont pas si graves puisque nous vivons de plus en plus vieux.

Malheureusement, comme on pouvait s’y attendre, cet argument a fait long feu: ainsi que le révélait Le Monde, le 27 janvier 2011, l’espérance de vie des Américains a baissé pour la première fois de leur histoire (elle a baissé de 1,2 mois par rapport à 2007) Parmi les causes invoquées il y a la cigarette et l’obésité. Et tout indique que la première cause de cette baisse n’est pas le tabac (la consommation a considérablement chuté aux Etats Unis depuis trente ans) mais l’obésité qui frappe 40 % de la population américaine auxquels s’ajoutent 30% d’Américains en surcharge pondérale.

Or, comme le lecteur le découvrira dans mon livre Notre poison quotidien, l’épidémie d’obésité, qui atteint des records aux Etats Unis, mais a déjà largement gagné l’Europe (lire l’article du Monde « Une personne sur dix est obèse dans le monde« , du 7 février 2011, basé sur une publication du journal scientifique The Lancet), n‘est pas due uniquement à la malbouffe et à la consommation des produits de l’industrie agroalimentaire, mais aussi et surtout aux molécules chimiques appelées » obésogènes » qui ont envahi notre environnement et notamment notre alimentation. De nombreuses études ont , en effet, montré que les produits chimiques tels que le Bisphénol A, mais aussi les phtalates, le PFOA des poêles antiadhésives, les PCB de Monsanto, ou certains pesticides, qui sont ou contiennent des  hormones de synthèse et qu’on appelle « perturbateurs endocriniens »,ont la capacité de programmer l’obésité chez les foetus exposés in utero.

L’obésité, qui est l’un des signes les plus visibles de l’épidémie actuelle de maladies chroniques, peut donc être considérée comme une maladie environnementale, ainsi que me l’ont expliqué plusieurs scientifiques du NIEHS, le National institute of environmental health sciences , le plus grand centre de recherche publique des Etats Unis.

Il y a donc fort à parier que l’espérance de vie européenne va aussi chuter dans les années qui vont venir, car nous suivons toujours les Etats Unis quelques années plus tard.

Quand on étudie sérieusement ce dossier, en sortant des arguments à l’emporte-pièce, on comprend aussi facilement que les personnes âgées d’aujourd’hui sont nées avant la seconde guerre mondiale et qu’elles n’ont pas été exposées aux polluants chimiques pendant leur vie prénatale ou leur enfance, ce qui les a mis à l’abri d’un certain nombre d’effets néfastes. Ce n’est pas le cas des générations nées à partir des années 1960 qui vont être et sont déjà les premières victimes (massives) du processus d’empoisonnement collectif que je décris dans mon film et livre.

Un nombre croissant de scientifiques tire régulièrement la sonnette d’alarme: le magazine Science du 4 mars vient de publier une lettre signée par huit sociétés savantes américaines, regroupant 40 000 chercheurs, qui dénonce la « sous estimation des risques liés aux produits chimiques  » (Le Monde du 5 mars 2011)  et appelle à un « changement de paradigme » pour l’évaluation toxicologique des poisons qui ont envahi notre environnement. C’est exactement ce que dit mon film et livre…

Enfin, concernant l‘Inde et la question que m’a posée une participante à la projection de l’Arlequin(vidéo ci-dessous), il est un fait que l’espérance de vie y est bien inférieure à celle des pays industrialisés. Cela est dû notamment au problème de malnutrition endémique que la fameuse « révolution verte » n’a pas résolu, et a même accentué, en encourageant les monocultures et en entraînant la disparition de l’agriculture familiale qui est la seule garante de la sécurité alimentaire.

Il est un fait aussi que le taux d’incidence du cancer y est de 10 à 30 fois inférieur (selon les organes concernés) à celui des pays industrialisés, d’après les données du Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC/ OMS). Malheureusement, avec l’industrialisation forcenée de l’Inde , cette particularité est en train de changer dans les grandes métropoles où l’on adopte notre mode de vie et d’alimentation  éminemment pollué. Les scientifiques que j’ai rencontrés lors du colloque sur la cancer auquel j’ai participé à Bhubaneswar dans l’Etat de l’Orissa (où le cancer est quasiment inexistant) m’ont dit que l’Inde n’a absolument pas les moyens de gérer une épidémie de maladies chroniques similaire à celle que l’on constate dans les « pays riches » qui viendrait s’ajouter aux défis que le pays doit relever comme la malnutrition et la mortalité en bas âge.
Il est donc urgent d’agir et de revoir les fondements du « progrès » ( j’y reviendrai bientôt)…

Photos (Bruno Fillon)

– Avant-première à Châtillon sur Thouet, organisée par un collectif d’associations des Deux Sèvres, en collaboration avec la Région Poitou Charentes qui est coproductrice du film.Cette soirée exceptionnelle s’est déroulée à dix kilomètres de la ferme de mes parents…

Y participait Paul François (à droite sur la photo), l’agriculteur victime d’une intoxication au Lasso (Monsanto) et qui lancera officiellement, le 18 mars à Ruffec (j’y serai) l’association des paysans victimes des pesticides. Je raconte son histoire en détail dans mon livre.

A écouter aussi l’interview que j’ai donnée à Radio Gâtine:

http://www.radiogatine.com/index.php?option=com_content&view=article&id=281

Vidéo (Marc Duployer)

– Extrait du débat qui a suivi l’avant-première organisée par ARTE à l’Arlequin.


« Notre poison quotidien »: c’est parti!

Les internautes auront sûrement constaté le buzz incroyable qui entoure d’ors et déjà la sortie de mon prochain film et livre « Notre poison quotidien« , alors que la presse commence tout juste à sortir. J’en suis bien sûr ravie et je vais, à partir d’aujourd’hui, écrire très régulièrement sur ce Blog, maintenant que je suis , enfin, libérée de l’écriture de mon livre (480 pages) , qui sera lancé lors du salon du livre de Paris, les 19 et 20 mars (venez nombreux!).

D’abord, je dois corriger une information concernant l’avant-première organisée par la région Poitou Charentes. La salle prévue n’étant pas disponible (pour cause de travaux non terminés), l’avant-première aura donc lieu à Châtillon (Deux Sèvres) , non loin de la ferme de mes parents, ce qui me réjouit.

Par ailleurs, l’Express de cette semaine a placé mon enquête en Une! Dans un dossier de quatorze pages, les lecteurs pourront lire quelques « bonnes feuilles » de mon livre.

http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/des-poisons-dans-notre-assiette_967654.html

De plus, j’ai donné une cinquantaine d’interviews, et je participerai aux émissions de télé et radios suivantes:
– RTL: journal du vendredi 4 mars, à 7 heures 20
– RCF: journal du lundi 7 mars, à 9 heures 20
– Figaro.com: participation à un forum, le lundi 7 mars de 10 à 11 heures
– Radio Nova: lundi 14 mars de 8 à 9 heures
– France 5; lundi 14 mars à 13 heures 15
– Canal +: Le grand Journal, lundi 14 mars, à 18 heures 40
– France Inter: « La tête au carré », mardi 15 mars, à 14 heures
– Le Mouv (Bono): mardi 15 mars, de 17 à 18 heures
– France Culture, « Le grain à moudre », mardi 15 mars, à 19 heures 20.
– ARTE: mardi 15 mars, Tchat après la diffusion du film (qui commence à 20 heures 40)
– France Inter, « Service Public », jeudi 17 mars, de 10 à 11 heures.

Une projection du film est organisée le jeudi 17 mars, à 18 heures, par le Mouvement des Générations futures au 184 rue de Grenelle, à Paris.