Avant-première Paris, Châtillon sur Thouet, Bègles

Je viens de participer aux trois avant-premières de mon film « Notre poison quotidien » organisées au cinéma l’Arlequin à Paris (vidéo), à Châtillon sur Thouet dans les Deux-Sèvres (photos) et à Bègles à l’invitation de Noël Mamère.

A chaque fois, des participants m’ont posé une question clé à propos de l’espérance de vie qui n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies dans les pays dits « développés ». Cet argument est régulièrement utilisé par les industriels ou les représentants des agences de réglementation pour dire que finalement tout va bien et que les effets de la pollution chimique ne sont pas si graves puisque nous vivons de plus en plus vieux.

Malheureusement, comme on pouvait s’y attendre, cet argument a fait long feu: ainsi que le révélait Le Monde, le 27 janvier 2011, l’espérance de vie des Américains a baissé pour la première fois de leur histoire (elle a baissé de 1,2 mois par rapport à 2007) Parmi les causes invoquées il y a la cigarette et l’obésité. Et tout indique que la première cause de cette baisse n’est pas le tabac (la consommation a considérablement chuté aux Etats Unis depuis trente ans) mais l’obésité qui frappe 40 % de la population américaine auxquels s’ajoutent 30% d’Américains en surcharge pondérale.

Or, comme le lecteur le découvrira dans mon livre Notre poison quotidien, l’épidémie d’obésité, qui atteint des records aux Etats Unis, mais a déjà largement gagné l’Europe (lire l’article du Monde « Une personne sur dix est obèse dans le monde« , du 7 février 2011, basé sur une publication du journal scientifique The Lancet), n‘est pas due uniquement à la malbouffe et à la consommation des produits de l’industrie agroalimentaire, mais aussi et surtout aux molécules chimiques appelées » obésogènes » qui ont envahi notre environnement et notamment notre alimentation. De nombreuses études ont , en effet, montré que les produits chimiques tels que le Bisphénol A, mais aussi les phtalates, le PFOA des poêles antiadhésives, les PCB de Monsanto, ou certains pesticides, qui sont ou contiennent des  hormones de synthèse et qu’on appelle « perturbateurs endocriniens »,ont la capacité de programmer l’obésité chez les foetus exposés in utero.

L’obésité, qui est l’un des signes les plus visibles de l’épidémie actuelle de maladies chroniques, peut donc être considérée comme une maladie environnementale, ainsi que me l’ont expliqué plusieurs scientifiques du NIEHS, le National institute of environmental health sciences , le plus grand centre de recherche publique des Etats Unis.

Il y a donc fort à parier que l’espérance de vie européenne va aussi chuter dans les années qui vont venir, car nous suivons toujours les Etats Unis quelques années plus tard.

Quand on étudie sérieusement ce dossier, en sortant des arguments à l’emporte-pièce, on comprend aussi facilement que les personnes âgées d’aujourd’hui sont nées avant la seconde guerre mondiale et qu’elles n’ont pas été exposées aux polluants chimiques pendant leur vie prénatale ou leur enfance, ce qui les a mis à l’abri d’un certain nombre d’effets néfastes. Ce n’est pas le cas des générations nées à partir des années 1960 qui vont être et sont déjà les premières victimes (massives) du processus d’empoisonnement collectif que je décris dans mon film et livre.

Un nombre croissant de scientifiques tire régulièrement la sonnette d’alarme: le magazine Science du 4 mars vient de publier une lettre signée par huit sociétés savantes américaines, regroupant 40 000 chercheurs, qui dénonce la « sous estimation des risques liés aux produits chimiques  » (Le Monde du 5 mars 2011)  et appelle à un « changement de paradigme » pour l’évaluation toxicologique des poisons qui ont envahi notre environnement. C’est exactement ce que dit mon film et livre…

Enfin, concernant l‘Inde et la question que m’a posée une participante à la projection de l’Arlequin(vidéo ci-dessous), il est un fait que l’espérance de vie y est bien inférieure à celle des pays industrialisés. Cela est dû notamment au problème de malnutrition endémique que la fameuse « révolution verte » n’a pas résolu, et a même accentué, en encourageant les monocultures et en entraînant la disparition de l’agriculture familiale qui est la seule garante de la sécurité alimentaire.

Il est un fait aussi que le taux d’incidence du cancer y est de 10 à 30 fois inférieur (selon les organes concernés) à celui des pays industrialisés, d’après les données du Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC/ OMS). Malheureusement, avec l’industrialisation forcenée de l’Inde , cette particularité est en train de changer dans les grandes métropoles où l’on adopte notre mode de vie et d’alimentation  éminemment pollué. Les scientifiques que j’ai rencontrés lors du colloque sur la cancer auquel j’ai participé à Bhubaneswar dans l’Etat de l’Orissa (où le cancer est quasiment inexistant) m’ont dit que l’Inde n’a absolument pas les moyens de gérer une épidémie de maladies chroniques similaire à celle que l’on constate dans les « pays riches » qui viendrait s’ajouter aux défis que le pays doit relever comme la malnutrition et la mortalité en bas âge.
Il est donc urgent d’agir et de revoir les fondements du « progrès » ( j’y reviendrai bientôt)…

Photos (Bruno Fillon)

– Avant-première à Châtillon sur Thouet, organisée par un collectif d’associations des Deux Sèvres, en collaboration avec la Région Poitou Charentes qui est coproductrice du film.Cette soirée exceptionnelle s’est déroulée à dix kilomètres de la ferme de mes parents…

Y participait Paul François (à droite sur la photo), l’agriculteur victime d’une intoxication au Lasso (Monsanto) et qui lancera officiellement, le 18 mars à Ruffec (j’y serai) l’association des paysans victimes des pesticides. Je raconte son histoire en détail dans mon livre.

A écouter aussi l’interview que j’ai donnée à Radio Gâtine:

http://www.radiogatine.com/index.php?option=com_content&view=article&id=281

Vidéo (Marc Duployer)

– Extrait du débat qui a suivi l’avant-première organisée par ARTE à l’Arlequin.


32 réflexions sur « Avant-première Paris, Châtillon sur Thouet, Bègles »

  1. Quelqu’un (un lobbyiste certainement) utilise mon pseudo ci dessus. Pas bien!

    Je serai donc désormais JJean.

    Avez vous la reference de l’article du Monde sur la « sous estimation des risques liés aux produits chimiques  » (Le Monde du 5 mars 2011) ?

    J’ai manqué cet article et je ne le trouve pas…

  2. J’ai hâte de lire votre livre, Marie-Monique. (Je préfère les livres aux films).
    Merci pour votre travail et bonne journée!

  3. Mme Robin

    Je vous suggère de lire l’article paru dans « Population et Sociétés » de décembre 2010 rédigé par deux chercheurs de l’Institut National d’Etudes Démographique » sur l’evolution de l’espérance de vie dans les pays développés et dont la conclusion est:

    « La progression de l’espérance de vie dans les pays
    les plus favorisés a encore de beaux jours devant elle,
    mais rien ne permet d’affirmer qu’elle peut se poursuivre
    longtemps à son rythme actuel. Il est très probable que
    l’espérance de vie dépasse un jour 100 ans, mais il est
    déraisonnable d’affirmer que ce sera précisément le cas
    de telle ou telle génération déjà née »

    http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1521/publi_pdf1_pes473.pdf

    Voilà le genre de lecture que vous ignorez, mais vous n’êtes pas une scientifique il est vrai.

  4. @ Jean le premier ) et Berny

    – La moindres des corrections, serait de nous dire qui vous êtes? Quelles compétences avez-vous ? Au nom de qui ou de quoi vous vous permettez de critiquer MM Robin qui a, elle, le courage de s’identifier et de s’exprimer publiquement.
    C’est bien gentil de votre part d’aller chercher des arguments contradictoires sur internet ! N’importe quel Troll abruti peux en faire autant. Pour l’instant, ce que dit MM Robin est le fruit d’une grande enquête, ayant demandé beaucoup de travail à une journaliste sérieuse qui est couramment sollicité par les plus grands médias parmi les plus sérieux, alors que vous, vous n’êtes capable de contrarier que sous anonymat comme n’importe quel abruti inculte peut le faire. Tout ce que vous dites ne peut pas être crédible.

  5. Première salve envoyée depuis le site Imposteurs, à propos des dires de MMR sur l’espérance de vie. Le plus risible, c’est encore qu’elle prétende avoir traité le sujet de fond en comble, en dépit de l’ignorance qu’elle étale sur le sujet….
    A défaut d’un nouveau prix Albert Londres, peut-être un Molière cette fois-ci pour « les gourderies de Robin » ?

    http://imposteurs.over-blog.com/article-sur-arte-le-15-mars-les-gourderies-de-robin-1ere-partie-68807657.html

  6. Tu n’as pas honte Anton, de continuer à nous envoyer vers ton site que personne ne va JAMAIS voir tellement il est truffé de mensonges ????
    Tu sais que tu ne fais plus rigoler personne avec ton blog fantaisiste ??
    Imposteurs !!!! (?) franchement quel drôle de nom ???
    Va écrire sur imposteurs. Au moins, vu le nombre de personne qui le visite, tu n’emmerderas personne !!

  7. « @zeppe : Tu n’as pas honte Anton, de continuer à nous envoyer vers ton site que personne ne va JAMAIS voir tellement il est truffé de mensonges ???? »

    trouve donc un seul mensonge, pauvre cornichon. Il te plairait sans doute de croire que personne ne va jamais voir le site , d’audience évidemment modeste, mais pas négligeable : de l’ordre de 16 000 pages visistées par mois, ce qui est sans doute lié à un excellent référencement sur les moteurs de recherche.
    Evidemment, comme tu es bien incapable de démonter un seul des arguments sur l’espérance de vie, tu préfères t’en remettre à l’audimat respectif de MMR et du site « Imposteurs » plutôt qu’à la crédibilité respective des arguments. Misérable conformiste bob, gavé à l’idéologie des rois du PAF !!!!

  8. @ anton

    « trouve donc un seul mensonge, pauvre cornichon »

    – J’en ai marre de t’en trouver des mensonges. Je t’en ai déjà trouvé des centaines. Maintenant : basta. Va discuter avec tes potes sur Imposteurs ou alerte environnement et fout le camp d’ici. Tu n’as rien a y faire. d’autant plus que je t’ai demandé 100 fois de me dire qui tu étais et ce que çà t’apportais de défendre cette daube d’agriculture intensive aux OGM et tu ne m’as jamais répondu . Donc , laisses les gens sérieux travailler. Met aussi « Le livre noir de l’agriculture » d’Isabelle Saporta sur ta table de chevet, çà t’instruira. Et si tu n’es pas d’accord, va rejoindre Alerte environnement ou ah ah ah ah ah « Imposteurs » ah ah ah ah ah.

  9. @ Anton

    « de l’ordre de 16 000 pages visistées par mois »

    – Tu ne dis pas qu’a toi tout seul , tu en visite entre 10 et 15000 par mois .

  10. de l’ordre de 16 000 pages visistées par mois »

    – Tu ne dis pas qu’a toi tout seul , tu en visite entre 10 et 15000 par mois . ».

    Une grande source de récionfortpour MMR. les débiles sont dans votre camp!
    Au fait zeppe, ne te fais pas encore plus con que tu ne l’es: puisque tu as identifié des centaines de mensonges sur « Imposteurs », vouvrais-tu bien nous révéler ne serait-ce qu’un seul de ces mensonges, jistoire qu’on rigole un petit peu ?

  11. les biberons au Bisphénol A ne sont PLUS fabriqués en Europe depuis le 1 mars 2011 ….Notre Roseline ,l’Afssa et l’EFSA ne doivent pas etre « contents » .Ah les Conflits d’Interets !!! le responsable de l’UIPP « grand manitou » est dans la ligné de Monsanto qu’il représente aussi .Il y a 1 an au salon de l’agriculture il présentait dans un bocal du vinaigre ,disant voilà le résultat d’un vin BIO ,du vinaigre .Qu’il vienne dans le Languedoc Roussillon ,qui d’ici 2 ans sera la première région au Monde en viticulture bio ,grace à de nombreuses reconversions .Les Chinois Américains viennent au salon de Montpellier chaque année et de plus en plus . Il avait dit aussi il y a 2 ans à Montpellier « je reviens des Antilles ,et les cancers sont dus a la génétique du peuple Antillais .6 mois plus tard l’INSERM le CNRS et l’INRA confirmaient que c’était bien l’insecticide chlordécone qui en était le responsable .Un nouveau Plan Chlordécone vient d’etre mis en place ,avec la surveillance des agriculteurs .Le sol est contaminé quand à lui pour 1000 ans ,sans parler des élevages de crevettes ou langoustes .

  12. Bonjour Madame Robin,

    Je voulais vous demander : quelle effet ça fait, quand on est une journaliste occidentale bien nourrie, d’aller se promener dans un état indien parmi les plus pauvres, et dans lequel une personne sur 10 est en situation d’insécurité alimentaire grave (moins de 1 800 kgcal/jour), et d’y tendre votre micro pour demander aux habitants si ils connaissent des obèses autour d’eux ?
    On est un peu gênée aux entournures, ou même pas ?

    Voir notre décorticage de votre vidéo en ligne évoquant avec émerveillement l’état d’Orissa :

    http://afis-ardeche.blogspot.com/2011/03/du-poison-dans-nos-assiettes-ou-dans.html

    Yann Kindo

  13. @Aubarecy

    « .6 mois plus tard l’INSERM le CNRS et l’INRA confirmaient que c’était bien l’insecticide chlordécone qui en était le responsable  »
    Intéressant ce »mensonge »,où avez vous dénichez cela?, je serais très intéressé de voir vos informations!!!

  14. Merci pour ce superbe film qui je l’espère aidera à prendre conscience du changement nécessaire et indispensab

    Merci pour votre engagement.

  15. Enfin, un film salutaire ou l’on met en évidence les incompétences de nos responsables politiques et scientifiques.
    Merci merci

    Pourvu que ca fasse bouger les choses

    Nos enfants sont en tout cas plus convaincus que nous même ce qui est bon signe, les pollueurs paieront un jour pour leurs méfaits et notre mise en danger

    Merci

  16. @Pierre Panine

     » les pollueurs paieront un jour pour leurs méfaits et notre mise en danger  »

    Vous parlez de qui?,des agriculteurs en général,des automobilistes,des fumeurs,de la plasturgie,sidérurgie,des centrales nucléaires mais vous,comme les autres égoïstes de ce forum,oubliez de dire que vos excréments et boues de ville,remplis de médicaments,d’antibiotiques de produits chimiques corporels et ménagers se déversent nuit et jour sous vos pieds pour finir épandus dans les champs des agriculteurs.

    Les véritables pollueurs sont les journalistes telles que Madame Robin qui désinforme son auditoire .

  17. Bravo Marie-Monique et bon courage. En effet il en faut car les attaques sont sont souvent virulentes et insidieuses. L’industrie chimique est très riche et puissante. Son seul but est de continuer à gagner de l’argent. Elle rémunère nombre de personnes pour faire du « lobbying ». A côté de la cupidité la bêtise humaine fait aussi beaucoup de dégats.

  18. Bravo, bravo, bravo.
    Autour de moi:
    une jeune fille qui a commencé une allergie avec saignement intempestif de ses 2 narines avec un visage qui s’est grêle de petits boutons quand on a utilisé un vernis de grande marque pour vernir son bureau.
    une mère de famille qui en est à l’ablation de son 3eme cancer du cerveau (issu d’après le professeur qui s’en est occupé de la pilule )
    un enfant mâle né avec des testicules non développé. (son père travaillait dans les vignes)
    un agriculteur dont tous les ongles sont tombés après avoir utilisé un produit classé X nocif

    Merci de faire ce travail de limier pour rechercher et dire la vérité.

  19. Bonjour

    Félicitations pour vos enquêtes, continuez à tenir tête aux lobbies agro-industrielles… Je suis inspectrice qualité pour un organisme certificateur. Tous les jours, je suis au contact d’agriculteurs, de transformateurs, distributeurs de produits bio. Ils m’expliquent leurs difficultés en terme de débouchés de produits. Pourtant, le coût de la dépollution va être bien conséquent que le fait de privilégier un autre système de société et d’agriculture. Déjà, la sécheresse, les maladies, le non-dit grogne dans les campagne, la recherche d’alimentation pour les animaux (de fourrages) sont autant de questions concrètes présentent dans les esprits. Notre pouvoir est dans notre caddie et aussi dans ce que nous savons… communiquons…Il existe d’autres moyens de produire, de consommer, de vivre…

  20. @ Hélène

    Combien d’analyses de recherche de mycotoxines dans les produits brutes et ou transformés bios faites vous chaque mois?
    Je dis cela car je connais différents producteurs bios dont les produits ,farine de blé,sarrazin,sentent bon « le moisi » et je ne vous parle même pas des huiles de colza et de caméline franchement rencis.
    C’est pas grave,c’est bio, donc cela ne peut être que bon!!!!

  21. BRUCE N. AMES ET LOIS SWIRSKY GOLD
    (1) L.A. Ries et al. S EER Cancer Statistics Review, National Cancer Institute, Bethesda, MD, 1973,1999.

    (2) R. Doll et R. Peto, J. Natl. Cancer Inst., 66, 1191, 1981.

    (3) S.S. Devesa et al., J. Natl. Cancer Inst., 87 , 175, 1995.

    (4) B.N. Ames, L.S. Gold et W.C. Willett, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 92 , 5258, 1995.

    (5) B.N. Ames, Toxicol. Lett., 102-103 , 5, 1998.

    (6) M. Gough, Risk Anal., 10 , 1, 1990.

    (7) B.N. Ames, M.K. Shigenaga et T.M. Hagen, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 90 , 7915, 1993.

    (8) C.G. Fraga et al., Proc. Natl. Acad. Sci. USA 88 , 11003, 1991.

    (9) P. Pisani et al. , Cancer Epidemiol. Biomarkers Prev., 6 , 387, 1997.

    (10) B.E. Henderson, R.K. Ross et M.C. Pike, Science, 254 , 1131, 1991.

    (11) G. Block, B. Patterson et A. Subar, Nutr. Cancer, 18 , 1, 1992 ; K.A. Steinmetz et J.D. Potter, J. Am. Diet Assoc., 96 , 1027, 1996 ; M.J. Hill, A. Giacosa et C.P.J. Caygill, Epidemiology of Diet and Cancer , Ellis Horwood Limited, West Sussex, Grande-Bretagne, 1994.

    (12) « National Cancer Institute Graphic, Why eat five ? », J. Natl. Cancer Inst., 88 , 1314, 1996.

    (13) B.C. Blount et al., Proc. Natl. Acad. Sci. USA 94 , 3290, 1997.

    (14) A.F. Subar, G. Block et L.D. James, Am. J. Clin. Nutr., 50 , 508, 1989.

    (15) B.N. Ames, M. Profet et L.S. Gold, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 87 , 7777, 1990.

    (16) L.S. Gold, T.H. Slone et B.N. Ames, « Prioritization of possible carc in ogenic hazards in food », in Food Chemical Risk Analysis, D. Tennant (Ed.), p. 267, Chapman & Hall Ltd., London, 1997.

    (17) L.S. Gold et al., Environ. Health Perspect., 107 (Suppl. 4), 527, 1999.

    (18) B.N. Ames, L.S. Gold et M.K. Shigenaga, Risk Anal., 16 , 613, 1996.

    (19) L.S. Gold, T.H. Slone et B.N. Ames, Drug Metab. Rev., 30 , 359, 1998.

    (20) B. Butterworth, R. Conolly et K. Morgan, Cancer Lett., 93 , 129, 1995.

    (21) National Research Council, Carcinogens and Anticarcinogens in the Human Diet : A Comparison of Naturally Occurring and Synthetic Substances , National Academy Press, Washington, D.C., 1996.

    (22) B.N. Ames, M. Profet et L.S. Gold, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 87 , 7782, 1990.

    (23) National Academy of Sciences, The Life Sciences : Recent Progress and Application to Human Affairs, the World of Biological Research, Requirement for the Future , Committee on Research in the Life Sciences, Washington, D.C., 1970.

    (24) G.W. Gribble, Pure Appl. Chem., 68 , 1699, 1996.

    (25) T. Colburn, D. Dumanoski et J.P. Myers, Our Stolen Future : Are we Threatening our Fertility, Intelligence, and Survival ? : A Scientific Detective Story, Dutton, New York, 1996.

    (26) U.S. Environmental Protection Agency, Environmental Investments : The Cost of a Clean Environment , Office of the Administrator, Washington, D. C., 1991

    (27) T.O. Tengs et al., Risk Anal., 15 , 369, 1995.

    (28) R.L. Keeney, Risk Anal., 10 , 147, 1990.
    Les polluants de notre environnement sont-ils une cause majeure de cancer ?Neuf idées reçues passées au crible de la scienceLourdes et coûteuses, les réglementations destinées à prévenir les risques de cancer ont une cible principale : les molécules de synthèse présentes à l’état de traces dans notre alimentation, dans l’air que nous respirons ou dans l’eau que nous buvons. Or, du point de vue des tests animaux qui sont au coeur de ces réglementations, de nombreuses molécules naturelles sont tout aussi cancérogènes. Les politiques de santé publique régissant les relations entre pollution de l’environnement et pathologies humaines, notamment le risque de cancer, sont fondées sur un ensemble de conceptions qui, une fois passées au crible de l’analyse scientifique s’avèrent être des idées reçues. Nous en avons dénombré neuf :

    Les politiques de santé publique régissant les relations entre pollution de l’environnementetpathologieshumaines, notamment le risque de cancer, sont fondées sur un ensemble de conceptions qui, une fois passées au crible de l’analyse scientifique s’avèrent être des idées reçues . Nous en avons dénombré neuf :

    1-Les taux de cancers sont en plein essor.

    Un simple calcul permet de battre en brèche cette assertion. Il suffit en effet d’exclure des statistiques, établies sur les données américaines, les cancers du poumon, dont 90 % sont dus au tabagisme (responsable de 35 % des décès par cancer aux Etats-Unis). Hors les cancers du poumon donc, le taux global de mortalité par cancer a décru de 18 % depuis 1950(1). Cette régression concerne principalement les cancers de l’estomac, de l’utérus et de son col, et le cancer colorectal. Sont en revanche en progression les mélanomes (probablement dus à l’exposition prolongée au soleil) et les lymphomes autres que celui de Hodgkin*. Si l’on inclut maintenant le cancer du poumon, le taux de mortalité global est effectivement en augmentation, mais il a récemment commencé à décliner chez les hommes en raison de la diminution du tabagisme. Chez les femmes, les taux de mortalité par cancer du sein ont aussi commencé à régresser, grâce au dépistage précoce et à l’amélioration des traitements. Si l’on observe un nombre croissant de certains cancers chez les personnes âgées, on sait l’expliquer par des facteurs connus, telle que l’amélioration de moyens de dépistage(2).

    D’une façon générale, il est en réalité difficile d’interpréter l’évolution de l’incidence des cancers sur de très longues périodes, eu égard aux nombreux changements ayant affecté les méthodes de diagnostic, les pratiques de dépistage ou les modes de recueil des données(2,3). Enfin, n’oublions pas que l’espérance de vie n’a cessé de croître depuis 1950 !

    2-Les produits chimiques d’origine industrielle disséminés dans l’environnement sont une cause importante de cancer chez l’être humain.

    Ni l’épidémiologie ni la toxicologie n’étayent cette idée(3). Des études épidémiologiques ont en revanche identifié les facteurs susceptibles de contribuer significativement à la diminution du taux de cancers : réduction du tabagisme, amélioration du régime alimentaire (plus grande consommation de fruits et de légumes, par exemple), facteurs hormonaux et maîtrise des infections(4). Il est vrai que, dans certaines études, on voit s’établir un lien entre cancer et faibles concentrations en polluants industriels : mais la corrélation est en général faible, les résultats souvent contradictoires, et ces analyses ne tiennent pas compte de biais potentiels aussi importants que le régime alimentaire(5). Du point de vue toxicologique l’exposition moyenne aux polluants synthétiques, qui est minime, constitue rarement un risque plausible, notamment en comparaison des produits chimiques naturels dont les effets cancérogènes sur les rongeurs sont connus (voir idée reçue n° 6). De plus, même en retenant l’estimation maximale du risque, la proportion de cancers susceptibles d’être évités par des réglementations du type de celles émises par l’Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine reste faible(6). Des facteurs importants de risque de cancer sont en revanche bien identifiés. Passons-les en revue.

    L’exposition professionnelle à diverses substances provoque des cancers, bien que le nombre exact ait été controversé : un ordre de grandeur de quelques pour-cent paraît raisonnable, une bonne partie étant attribuable à l’exposition à l’amiante chez les fumeurs. L’exposition professionnelle peut être beaucoup plus élevée que celle liée à l’alimentation, l’air ou l’eau. On connaît des cas d’exposition intense ayant eu lieu dans le passé, il est donc assez simple d’établir les doses à risque pour la population exposée en extrapolant les résultats des tests à hautes doses sur les rongeurs aux données de forte exposition professionnelle. Puisqu’un groupe restreint de personnes est le plus souvent concerné, il y a là une possibilité de contrôler, voire d’éliminer les risques une fois identifiés. Pourtant, les normes sur les lieux de travail demeurent parfois proches de la dose reconnue cancérogène chez les rongeurs.

    Effets du vieillissement. Rappelons que le cancer résulte en partie du vieillissement : avec l’âge, le nombre de cancers augmente de façon exponentielle, chez l’homme comme chez les rongeurs(7). Lorsque les principaux facteurs de risque externes diminuent, la proportion de cancers provoqués par le métabolisme normal augmente, et ces pathologies apparaissent donc à des âges plus avancés. Le vieillissement et les maladies dégénératives qu’il entraîne semblent dus en grande partie aux lésions par oxydation de l’ADN et d’autres macromolécules. Or, certains oxydants produits par les radiations ionisantes – superoxydes, peroxydes et radicaux hydroxyles -, reconnus comme mutagènes, sont aussi produits par le métabolisme. Les mitochondries d’animaux âgés laissent passer des oxydants : on a ainsi observé chez des vieux rats jusqu’à 66 000 lésions de l’ADN par cellule, preuve que les défenses antioxydantes (comme les vitamines C et E, et peut-être certains caroténoïdes que les fruits et les légumes procurent), même nombreuses, ont des limites(I).

    Parmi les agents cancérogènes externes, le tabac vient bien sûr en tête de liste. Aux Etats-Unis, il est responsable de 31 % des cancers, d’environ un quart des maladies de coeur et de quelque 400 000 décès prématurés par an(1). Il provoque des cancers du poumon, de la vessie, de la bouche, du pharynx, du pancréas, de l’estomac, du larynx, de l’oesophage et peut-être du côlon. En France, le tabagisme était en 1990 la cause de quelque 37 % des décès par cancer chez les hommes, mais seulement de 1 % chez les femmes. Il est très probable que ce faible pourcentage augmente au cours du XXIe siècle, les jeunes femmes s’étant mises à fumer beaucoup plus ces dernières décennies.

    La fumée de cigarette contient un large spectre d’agents mutagènes* et de substances reconnues comme cancérogènes chez les rongeurs. Fumer provoque également un stress sévère par oxydation ainsi que l’inflammation des poumons. Les oxydants contenus dans la fumée – principalement des oxydes d’azote – déciment les antioxydants de l’organisme. Ainsi, pour avoir le même taux sanguin de vitamine C qu’un non-fumeur, un fumeur doit en absorber deux ou trois fois plus – ce qu’il fait rarement : les fumeurs et les pauvres ont souvent un taux insuffisant de vitamine C. Les hommes ayant un régime alimentaire inadapté ou les fumeurs risquent ainsi d’altérer leur ADN somatique* mais aussi celui de leur sperme. On a observé que, lorsque le taux de vitamine C dans le liquide séminal est insuffisant, les lésions de l’ADN augmentent de 250 %(8). Les fumeurs ont ainsi plus d’anomalies chromosomiques. Il est donc possible que le risque de malformations congénitales et de cancers infantiles chez les enfants de pères fumeurs soit plus élevé. C’est ce que suggère une étude épidémiologique montrant que les taux de leucémies lymphoblastiques aiguës, de lymphomes et de tumeurs au cerveau sont multipliés par un facteur trois ou quatre chez ces enfants.

    Selon nos estimations, et en accord avec des études antérieures(1,2), les déséquilibres dans les régimes alimentaires comptent environ pour un tiers dans le risque de cancer. Une faible consommation de fruits et de légumes se révèle ainsi être un facteur de risque majeur (voir idée reçue n° 3) ! Sont également sur la sellette les calories (et les graisses alimentaires) : chez les rats, en effet, une nourriture moins calorique réduit sensiblement le taux de cancer et augmente la longévité(I).

    Infections chroniques. Source d’agents oxydants mutagènes, les inflammations liées à des infections chroniques constituent un autre risque majeur de cancer. C’est en effet grâce à ces composés que les globules blancs et autres phagocytes du système immunitaire détruisent les bactéries, les parasites ou les cellules infectées par des virus. S’ils protègent l’être humain de la mort immédiate par infection, ils provoquent aussi des lésions de l’ADN ; de plus, pour compenser le nombre de cellules détruites, la division cellulaire s’accélère, multipliant les risques-statistiques de mutation, et donc de cancer. Les infections de ce type causent environ 21 % des nouveaux cas de cancer dans les pays en développement, contre 9 % dans les pays industrialisés(9).

    Les hormones reproductives endogènes jouent aussi un rôle important, notamment dans le développement du cancer du sein, de la prostate, des ovaires et de l’utérus, soit environ 20 % des cas de cancers répertoriés. On sait que le mode de vie – âge des grossesses, manque d’exercice, régime alimentaire inadapté et consommation d’alcool – influence les taux hormonaux et qu’ainsi il contribue au risque(10).

    Ajoutons enfin que l’abus d’alcool, l’exposition prolongée au soleil et les virus sont autant d’éléments propices au développement du cancer, sans compter certains facteurs génétiques dont on commence seulement à dévoiler la variété.

    3-La diminution des résidus de pesticides est un moyen efficace de prévenir les cancers liés à l’alimentation.

    Imaginons qu’une moindre utilisation des pesticides synthétiques soit imposée brutalement : alors le prix des fruits et des légumes augmentera, et le nombre de cancer suivra probablement la même tendance ! En effet, les personnes à bas revenus, qui consomment déjà le moins de fruits et de légumes, en mangeraient encore moins. Pourtant, ces produits sont de première importance pour réduire le taux de cancer : il y a en effet un lien entre la consommation élevée de fruits et de légumes et la baisse du risque de maladies dégénératives telles que les pathologies cardio-vasculaires, la cataracte, les dysfonctionnements cérébraux et, bien sûr, le cancer(6). Dans la littérature épidémiologique, nous avons ainsi recensé plus de 200 études mettant clairement cette association en évidence. Le quart de la population qui mange le moins de fruits et de légumes développe environ deux fois plus de cancers que le quart qui en consomme le plus (voir tableau 1)(11). Quatre-vingts pour cent des enfants et 68 % des adultes américains sont en dessous de la dose quotidienne recommandée par le National Cancer Institute et le National Research Council. De fait, le battage organisé autour de centaines de facteurs de risque hypothétiques mineurs pourrait, si l’on n’y prend garde, masquer ce qui est vraiment important : la moitié de la population américaine ignore que les fruits et les légumes sont une protection majeure contre le cancer(12) !

    Carences en vitamines. On présume que les antioxydants sont à l’origine de ces effets bénéfiques. Mais il reste difficile de distinguer, à l’aide d’études épidémiologiques, leur rôle de celui joué par d’autres vitamines et divers micronutriments, eux aussi présents dans les fruits et les légumes. On sait en revanche que le manque de folate, l’une des carences en vitamines les plus courantes, provoque des lésions du matériel génétique humain en dessous d’un certain seuil(13). Or, environ 10 % de la population américaine possède un taux sanguin de folate inférieur à ce seuil. Selon deux études succinctes – qui demandent confirmation – cette carence toucherait même près de la moitié des personnes âgées et des adolescents dans les milieux sociaux à faible revenus (principalement afro-américains). Le mécanisme d’altération de l’ADN qui est en jeu est connu : l’uracile, l’une des bases azotées de l’ARN, n’est plus transformée en thymine et est donc intégrée dans l’ADN (jusqu’à 4 millions d’unités par cellule). Du coup, lors de la duplication, les deux brins ne peuvent plus s’apparier et c’est la cassure. De ce point de vue, la carence en folate a les mêmes effets que les radiations ionisantes et, dans les deux cas, l’administration de cette vitamine peut constituer un remède. Ces cassures des brins d’ADN pourraient expliquer l’augmentation du risque de cancer, en particulier celui du sein, chez les femmes consommatrices régulières d’alcool, mais aussi les déficiences cognitives liées au manque de folate.

    Outre les fruits et les légumes, d’autres sources de micronutriments importants pour la prévention et la réparation des lésions de l’ADN ne doivent pas être négligées. En effet, un déficit de vitamine B12, que l’on trouve dans tous les produits animaux, en particulier dans le foie, peut provoquer une carence fonctionnelle en folate, l’accumulation d’homocystéine (facteur de risque pour les maladies de coeur) et l’incorporation anormale d’uracile dans l’ADN. Les végétariens stricts sont particulièrement exposés à ce type de déficience. Le manque de niacine, une vitamine qui contribue à la réparation des brins d’ADN cassés est un autre exemple : dans certaines populations, 15 % des individus n’en possèdent pas assez.

    Quand toutes ces carences alimentaires se combinent et interagissent, l’altération de l’ADN et le risque de cancer augmentent. Il est ainsi légitime de penser que l’optimisation de la consommation de micronutriments pourrait avoir un effet bénéfique majeur sur la santé, et ce à faible coût(4,5,14). L’intensification de la recherche dans ce domaine, accompagnée de campagnes de sensibilisation pour améliorer le régime alimentaire, devrait donc faire partie des priorités absolues des politiques de santé publique.

    4-Les produits chimiques synthétiques sont les principaux responsables de l’exposition humaine aux cancérogènes et autres dangers potentiels.

    Contrairement à l’opinion répandue, 99,9 % des substances chimiques ingérées par l’être humain sont d’origine naturelle. Par exemple, les résidus de pesticides synthétiques dans les plantes utilisées pour l’alimentation sont en quantité insignifiante en comparaison des pesticides naturels. Dans l’alimentation humaine, 99,99 % des pesticides absorbés sont d’origine naturelle(15) ! Il s’agit de produits chimiques sécrétés par les plantes elles-mêmes pour se défendre contre les champignons, les insectes et autres prédateurs. Chaque plante produit son propre arsenal d’armes chimiques. En moyenne, un Américain ingère entre 5 000 et 10 000 pesticides naturels différents et leurs dérivés. Quantitativement, il en consomme environ 1,5 milligramme par jour, soit à peu près 10 000 fois sa dose quotidienne de résidus de pesticides synthétiques. Dix mille fois !

    Produits de cuisson. Seule une petite fraction des pesticides naturels ont fait l’objet de tests de cancérogénicité, mais la moitié de ceux qui ont été étudiés (37 sur 71, venant aussi bien de fruits, de légumes, d’aromates que d’épices) se sont révélés cancérogènes pour les rongeurs(16,17). La cuisson d’aliments produit des matières brûlées – environ 2 mg par personne et par jour – qui, elles aussi, contiennent de nombreuses substances classées cancérogènes pour les rongeurs. En comparaison, les résidus des 200 produits chimiques de synthèse censés être les plus importants, tels qu’ils ont été mesurés par la Food and Drug Administration ne représentent qu’environ 0,09 mg par personne et par jour, soit vingt fois moins que les produits de cuisson. Qui sait aussi que, dans une tasse de café, la quantité de composés naturels cancérogènes pour les rongeurs est à peu près égale en poids à la dose de résidus de pesticides synthétiques absorbée par un individu en un an ? Et cela, alors même qu’à peine 3 % des substances naturelles présentes dans le café ont fait l’objet de tests adéquats de cancérogénicité. Attention, cela ne signifie pas que le café ou les pesticides naturels sont dangereux ! Il s’agit plutôt d’interroger la pertinence d’une extrapolation des effets observés chez des animaux soumis à de fortes doses pour estimer les effets des faibles doses sur les hommes. De toute façon, il est exclu d’imaginer un régime alimentaire exempt de substances naturelles reconnues comme cancérogènes pour les rongeurs(16).

    5- Les tests standard d’administration de fortes doses sur les animaux permettent d’évaluer correctement les risques de cancer pour l’homme.

    Approximativement, la moitié des produits chimiques – synthétiques comme naturels – testés dans des essais standard sur les animaux se sont révélés cancérogènes pour les rongeurs(17). Comment expliquer une aussi grande proportion ? Durant ces tests, on administre de façon chronique aux rongeurs une dose élevée, proche de la toxicité, dite dose maximale tolérée (DMT). Or, actuellement, les faits s’accumulent en faveur de l’idée suivante : plus que la nature chimique des substances testées, ce serait en fait la dose elle-même qui accélérerait la division cellulaire, augmentant ainsi la probabilité de mutations, et donc le risque de cancer. Expliquons-nous. Des doses élevées de produits chimiques peuvent causer une lésion des tissus, la mort de cellules et entraîner la division chronique des cellules voisines(18). En outre, les lésions provoquent une réaction immunitaire inflammatoire qui libère des oxydants mutagènes. Aux faibles doses auxquelles les êtres humains sont ordinairement exposés, ces effets ne se produisent pas. Si l’on poursuit ce raisonnement jusqu’au bout, l’exposition liée à la pollution des eaux ou aux résidus de pesticides synthétiques ne devrait accroître que très faiblement les risques de cancer, voire pas du tout.

    Faibles capacités prédictives. Le fait de tester des produits suspects a priori (les tests sont coûteux, longs, et il est bien sûr prudent de se préoccuper d’abord des composés les plus inquiétants) introduit-il un biais dans nos statistiques ? En d’autres termes, faut-il douter de cette forte proportion de molécules reconnues comme cancérogènes chez les rongeurs ? Plusieurs arguments vont à l’encontre de cette hypothèse. Lorsqu’on teste des molécules destinées à devenir des médicaments, par exemple, on évite de faire appel à des molécules mutagènes ou suspectes d’être cancérogènes : or, les tests révèlent quand même une proportion élevée de composés positifs. Un autre argument est tout simplement lié à nos capacités prédictives sur la cancérogénicité d’une molécule donnée : en dépit de décennies d’efforts, elles demeurent encore fort incertaines. En atteste l’exercice prédictif auquel se sont livrés plusieurs experts en 1990 dans le cadre des essais biologiques du Programme toxicologique national biennal américain : il a abouti à de nombreux désaccords et s’est révélé peu probant. Enfin, si le principal critère de sélection des substances à tester est la suspicion plutôt que l’exposition humaine, les mutagènes devraient être préférentiellement analysés (80 % des mutagènes sont cancérogènes pour les rongeurs, contre 49 % des non-mutagènes) : pourtant, 55 % des produits testés sont non-mutagènes(19) !

    Il paraît donc vraisemblable qu’une proportion élevée de toutes les substances chimiques, qu’elles soient d’origine naturelle ou synthétique, serait classée cancérogène par les tests standard sur les rongeurs. Pour les non mutagènes, la cancérogénicité serait principalement due aux effets des doses élevées ; pour les mutagènes, elle résulterait d’un effet synergique entre la division cellulaire entraînée par les hautes doses et les lésions de l’ADN(20). A défaut de données complémentaires sur le mécanisme d’action de chaque substance, l’interprétation d’un résultat positif dans un test sur les rongeurs reste extrêmement incertaine. Les effets cancérogènes peuvent n’être valables que pour la haute dose testée. Dans ce cas, la manière dont est calculée actuellement la « dose virtuellement inoffensive »*, qui consiste à extrapoler les résultats des essais sur les animaux selon un modèle linéaire, est clairement inadaptée.

    6-Les produits chimiques de synthèse créent un risque de cancer supérieur à celui causé par les substances naturelles.

    Pour établir les priorités en matière de recherche et de politique de santé, il est précieux d’avoir la vision la plus large possible de la grande diversité de substances chimiques auxquelles sont exposés les êtres humains. Or, l’hypothèse selon laquelle les composés synthétiques sont a priori plus dangereux a conduit à l’absence d’essais systématiques sur les produits naturels : trois substances sur quatre testées en administration chronique chez les rats ou chez les souris sont d’origine synthétique.

    Pour comparer et ordonner toute la gamme des risques cancérogènes auxquels les êtres humains sont typiquement exposés, une stratégie raisonnable consiste à utiliser une échelle grossière, puis à concentrer ses efforts sur sa partie supérieure(16,19). C’est un premier pas crucial pour fixer les priorités, que ce soit en vue de tests chroniques, de l’étude des mécanismes cancérogénétiques, pour la recherche épidémiologique ou pour déterminer une politique de santé.

    Nos analyses se fondent sur l’échelle construite à partir de l’indice Herp, un indice qui correspond au pourcentage de la dose limite, reconnue comme cancérogène pour les rongeurs, reçue quotidiennement par une personne tout au long de sa vie (voir tableau 2). Dans l’ensemble, ces analyses montrent que, pour certains cas historiques d’exposition professionnelle intense et pour certains produits pharmaceutiques, les indices correspondants apparaissent dans le haut de l’échelle Herp. Elles révèlent aussi qu’il existe naturellement un niveau très important de fond de substances « cancérogènes chez les rongeurs » dans notre alimentation courante. Cela jette évidemment un doute sur l’importance relative de l’exposition à de faibles doses de résidus de produits synthétiques, tels les pesticides. En 1996, le comité du National Research Council de l’Académie nationale des sciences américaine est parvenu à des conclusions similaires et a demandé des recherches plus poussées sur les substances cancérogènes d’origine naturelle dans la nourriture(21).

    De nombreux aliments très communs ne franchiraient pas les contrôles réglementaires appliqués aux produits chimiques synthétiques ! Mais ni les uns ni les autres ne sont peut-être dangereux, étant donné la faiblesse des doses absorbées (voir tableau 2). Dans beaucoup de cas, les substances chimiques naturelles se retrouvent dans la moitié supérieure du tableau, en dépit de leur sous-représentation. En tout état de cause, il convient de rester prudent sur les conclusions à tirer, pour l’homme, de la présence dans l’alimentation de substances chimiques naturelles reconnues comme carcinogènes pour les rongeurs. Ce type d’analyse incite à réévaluer l’utilité des tests animaux pour protéger le public contre des risques hypothétiques mineurs.

    7- La toxicologie des produits chimiques de synthèse diffère de celle des substances naturelles.

    Parce que les substances chimiques naturelles font partie de l’histoire évolutive humaine et que les produits synthétiques sont plus récents, on entend souvent dire que les mécanismes développés pour parer à la toxicité des substances naturelles ne seraient pas aptes à protéger des effets des produits de synthèse. Cette hypothèse ne tient pas, pour plusieurs raisons.

    Les êtres humains possèdent de nombreuses défenses naturelles qui préservent des effets des toxines courantes(22). Elles sont plutôt généralistes que taillées sur mesure pour une substance particulière et, ainsi, peuvent faire face à des composés chimiques aussi bien synthétiques que naturels. Le remplacement permanent des cellules exposées aux toxines est l’une des armes de l’organisme – les couches externes de la bouche, de l’oesophage, de l’estomac, de l’intestin, du côlon, de la peau et des poumons sont en effet renouvelées tous les quelques jours. Les enzymes réparatrices d’ADN, ou ceux de détoxification du foie et d’autres organes, qui ciblent habituellement des classes de toxines plutôt que des toxines particulières, en sont d’autres exemples.

    Leur caractère généraliste est en fait conforme aux contraintes évolutives. Sans cela, comment feraient les herbivores pour affronter la gamme des toxines produites par les plantes ? Dans un monde en perpétuelle évolution, un animal possédant uniquement des défenses contre des toxines spécifiques serait vite éliminé.

    Néanmoins, au cours de toute l’histoire évolutive des vertébrés, diverses toxines naturelles ont été présentes, et l’on sait qu’elles provoquent des cancers : des toxines de moisissures, par exemple, sont cancérogènes pour les rongeurs et d’autres espèces, y compris l’être humain. Et, bien qu’ils aient toujours fait partie de l’environnement de l’être humain, beaucoup d’éléments très communs (sels de cadmium, de béryllium, de nickel, de chrome et d’arsenic) sont cancérogènes à haute dose. Par ailleurs, des études épidémiologiques menées dans diverses parties du monde montrent que certaines substances chimiques contenues dans la nourriture peuvent présenter des risques de cancer pour l’homme. Ainsi, la mastication de noix de bétel associée au tabagisme semble avoir une relation avec le cancer de la bouche.

    Le régime des chasseurs-cueilleurs. Notre régime alimentaire a beaucoup changé au cours des quelques derniers millénaires. Un faible nombre des plantes que nous consommons aujourd’hui faisait partie du régime d’un chasseur-cueilleur : il ne consommait ni café, ni cacao, ni pommes de terre, ni tomates, ni maïs, ni avocats, ni mangues, ni olives, ni kiwis… La sélection naturelle opérant bien trop lentement, nous n’avons pas eu le temps de développer des résistances spécifiques aux toxines contenues dans ces plantes relativement nouvelles.

    Côté produits synthétiques, on considère souvent le DDT comme le parangon des pesticides dangereux : ne se concentre-t-il pas dans les tissus où il persiste durant des années avant d’être lentement libéré dans le sang ? Premier pesticide de synthèse dans l’histoire, il a pourtant permis d’éradiquer la malaria dans de nombreuses régions du Globe, y compris aux Etats-Unis. Il a été efficace contre de nombreux vecteurs de maladies, notamment moustiques, mouches tsé-tsé, poux, tiques et puces. Il a éliminé également de nombreux ravageurs des cultures, augmentant ainsi la production agricole et réduisant les prix des produits frais et nutritifs, plus accessibles dès lors aux populations défavorisées. Sa toxicité pour les humains était faible. Un rapport de l’Académie des sciences américaine concluait en 1970 : « En un peu plus de deux décennies, le DDT a permis de prévenir 500 millions de décès, qui sans lui auraient été inévitables (23) . » Il n’existe pas de données épidémiologiques, ni toxicologiques établissant de façon convaincante que les teneurs de DDT présentes dans l’environnement aient une contribution significative aux taux de cancer. Il s’agissait certes d’un produit particulier, à cause de sa faculté à se concentrer dans les tissus vivants et de ses dérivés chlorés dont la dégradation dans l’environnement est plus lente que la plupart des autres produits de synthèse. Mais la nature produit des milliers de dérivés chlorés, et les biopesticides peuvent aussi se concentrer dans l’organisme pour peu qu’ils soient solubles dans les graisses(24) ! La pomme de terre, par exemple, contient deux neurotoxines de ce type, la solanine et la chaconine, que l’on peut détecter dans le sang de tous ses consommateurs. Or, il a été démontré qu’un taux élevé de ces neurotoxines provoquait des malformations congénitales chez les rongeurs(22).

    Sur notre planète, pas le moindre lopin de terre n’est à l’abri des attaques d’insectes. Les plantes ont donc besoin pour survivre de défenses chimiques. Les pesticides naturels et synthétiques se complètent mutuellement. L’une des conséquences de l’importance exagérée accordée aux pesticides de synthèse est qu’aujourd’hui certains semenciers élèvent la teneur en toxines naturelles de leurs végétaux. Ce fut récemment le cas de l’un des plus grands semenciers qui avait mis sur le marché une nouvelle variété de céleri hautement résistant aux insectes : résultat, après une exposition au soleil, les personnes ayant travaillé à la manutention de ces plantes présentaient des plaques éruptives. L’enquête a montré que ce nouveau céleri contenait 6 200 parties par milliard de psoralènes cancérogènes (des mutagènes) au lieu des 800 ppM présentes dans le céleri commun.

    8- Les pesticides et autres produits chimiques de synthèse perturbent le système hormonal.

    Les facteurs hormonaux jouent indéniablement un rôle important dans le cancer. Mais peut-on affirmer, comme certains auteurs de récents livres à succès, que des traces de produits chimiques de synthèse, tels les pesticides à faible activité hormonale, peuvent contribuer au développement du cancer et réduire le nombre de spermatozoïdes(25) ? C’est oublier que notre alimentation contient des substances naturelles dont l’activité oestrogénique est plusieurs millions de fois supérieure à celle due aux traces de substances synthétiques. C’est aussi oublier que des facteurs liés au mode de vie peuvent modifier fortement les niveaux d’hormones endogènes (voir idée reçue n° 2). D’un point de vue toxicologique, les faibles niveaux d’exposition des êtres humains aux résidus de produits chimiques industriels rendent peu vraisemblable cette thèse, surtout par comparaison avec les teneurs des substances naturellement présentes dans l’environnement. En outre, la diminution du nombre de spermatozoïdes n’a pas été vraiment démontrée ; et, si c’était le cas, il faudrait invoquer d’autres causes beaucoup plus probables, comme le tabagisme ou l’alimentation (voir idée reçue n° 2)(II).

    9-La prise en compte de risques hypothétiques faibles améliore efficacement la santé publique.

    Le risque zéro n’étant pas de ce monde, et les ressources étant limitées, la société doit se fixer des priorités pour sauver le plus grand nombre de vies possible, en fonction du rapport coût/ efficacité. En 1991, l’Agence de protection de l’environnement américaine prévoyait qu’en 1997 le coût social des réglementations sur l’environnement serait de 140 milliards de dollars par an (soit environ 2,6 % du PNB américain) et que le secteur privé en prendrait la plus grande partie en charge(26). Plusieurs analyses économiques ont montré que les dépenses actuelles ne sont pas optimales. D’aucuns estiment que l’on pourrait prévenir 60 000 décès supplémentaires par an aux Etats-Unis avec les mêmes sommes(27).

    Décision politique. Certains économistes vont même jusqu’à dire que ces réglementations coûteuses, conçues pour sauver des vies, pourraient au contraire accroître le nombre de décès : en partie parce qu’elles détournent des ressources de risques de santé importants, et en partie parce que des revenus plus élevés sont associés à une moindre mortalité(28).

    Il faut des lois sur la pollution de l’air et de l’eau (la suppression progressive du plomb dans l’essence a eu un véritable effet bénéfique sur la santé publique), d’autant que la prévention du cancer n’est évidemment pas leur seule raison d’être. Néanmoins, se fonder sur le pire des cas possibles dans l’estimation d’un risque constitue une décision d’ordre politique, et non scientifique, qui rend difficile une attribution efficace des moyens financiers.

    Les efforts de la réglementation visant à réduire l’exposition humaine aux produits chimiques synthétiques cancérogènes pour les rongeurs sont coûteux parce qu’ils cherchent à éliminer des concentrations infimes, devenues mesurables grâce à l’amélioration des techniques. Ces efforts nous distraient d’une tâche autrement plus importante : améliorer la santé publique en perfectionnant notre connaissance des moyens de prévention du cancer (et notamment du rôle de l’alimentation), en faisant prendre conscience aux gens de l’influence du mode de vie sur la santé, et en les aidant à améliorer le leur.

    BRUCE N. AMES ET LOIS SWIRSKY GOLD

  22. Bonsoir à tous
    Pour souligner ici les conflits d’intérêt, MMR ne laisse pas oublier qu’elle a un livre a vendre (dont le financement a donc été assuré par un organisme audio-télévisuel public ??, lui même financé avec ??) puisqu’elle ne se lasse pas de le répéter et, comme elle dit et le martèle, tout ce qui est motivé par l’argent (le pouvoir ou la notoriété) est suspect (d’autant plus que les études scientifiques qu’elle ne présente justement pas seraient valides et celles qui ne prouvent pas ce qu’elle veut, invalides.
    L’essentiel étant de l’affirmer car plus on crie fort, plus c’est vrai (et ici, c’est encore plus vrai puisque c’est écrit dans son livre à moins de 15 € l’unité sur Amazon – ou presque).
    Elle promeut dans la foulée également un édulcorant chimique qui n’a pas plus fait la preuve de son innocuité que l’aspartame (des actions quelque part ?) et je vais passer sur les produits chimiques parfaitement naturels mais néanmoins toxiques dont elle fait l’apologie (roténone, cuivre … par « bio » interposé) …
    Au passage, le pétrole, l’uranium et le cyanure sont des produits tout à fait naturels, de même que le tabac (et une cigarette fumée (par ?) contient plus de toxiques qu’un individu va ingérer en un an – ou peu s’en faut et en fait largement profiter ses voisins.
    Doit-on aborder ici les perturbateurs endocriniens, certainement problématiques ?
    Mais si comme elle le souligne on n’en sait pas assez pour les exonérer de tout risques et que nous devons les aborder avec précaution, on n’en sait justement pas plus pour les accuser de quoique ce soit et en particulier de tous les maux et tous les cancers (et sinon, de quoi seraient responsables les autres produits toxiques ?).
    Ou par un coup de baguette magique (de livre à 15 €, devrais-je dire ?), les études qui ne prouvent rien se mettent à prouver ce que seule MMR&consors affirment, a savoir, leur toxicité à dose infinitésimale ?
    Par un autre coup de baguette magique, les perturbateurs que vous allez consommer dans un nombre certain de produits naturels (le soja dont l’exposition post-natale influence la tolérance au glucose chez l’humain ou augmente le risque de cancer mammaire chez le rat (…), le chou, le pamplemousse, le raisin, le thé, la pomme, etc …) n’ont plus d’effets toxiques puisqu’il sont aussi naturels et aussi bons que le pétrole, la roténone et le cyanure (liste a compléter selon vos connaissances) et dont le « modèle » n’est plus le distilbène parce que … et bien parce que ! (puisqu’il faut vendre ces produits, on applique donc les mêmes méthodes que les industriels et on ne va pas demander de preuves, ce serait de mauvais goût).

    Oubliez donc que la plus grande partie de ces déchets (PE) sont d’origine pharmaceutique humaine ; c.a.d. ce que nous, consommateurs, balançons dans nos évier, toilettes et même poubelles.
    Oubliez donc aussi qu’en rinçant nos fruits nous éliminons presque en totalité les « traces » de pesticides qui sont mises en évidence dans les études qui nous effraient tant et il est du devoir de certain(e)s d’affoler le public en affirmant le contraire voir en affirmant que le produit ne part pas quand on pèle le fruit et que l’on ôte la partie sur laquelle est déposée le pesticide qui ne pénètre pas cette « protection naturelle » (et bientôt, on sera malade intoxiqué même si on jette aussi le fruit !) mais il faut vendre, intérêt oblige.
    Oubliez que les fruits et légumes que nous consommons produisent leurs propres pesticides tout à fait naturellement à l’intérieur du fruit, sans qu’on s’en inquiète particulièrement alors qu’il a fallu modifier génétiquement ces denrées par croisements successifs pour les rendre consommables (les solanacées restent quand même toxiques ; bien plus que les pesticides qu’on ne met pas dessus).
    Etc …

    Je ne sais plus ce qui était vanté mais j’ai bien aimé aussi l’argument qu’il était préférable de vivre comme des hindous et mourir avant 50 ans que risquer (pas forcément avoir) un cancer à 80 ans !
    Autant les conclusions de MMR sont a explorer, autant les raisonnements et arguments qu’elle utilise sont de la même veine que ceux qu’elle dénonce (en pire, je trouve).

  23. J’ai vu votre documentaire limpide ainsi que votre débat avec le représentant des pesticides. Je trouve votre travail remarquable. Si seulement j’avais votre courage et votre ténacité.

    Je suis tellement en colère contre nos institutions que nous soutenons par nos impôts et qui doivent veiller à l’intérêt général et non les intérêt particulier de quelques individus dont le seul rêve est d’être riche.

    Je suis tellement en colère mais je ne sais pas quoi faire pour faire changer cette imposture, cette farce, ce manque d’éthique, ces institutions fantoches, ces députés, ces gouvernements complices et corrompus.

    Je suis tellement en colère.

  24. Bonjour,

    Bravo pour ce reportage !

    Il est évident que j’ai été exposée aux produits chimiques qui se comportent comme des hormones et modifient le système endocrinien, car je cumule toutes les maladies citées, développées chez les souris : fibrome à l’utérus, kyste aux ovaires, obésité, diabète de type 2 et cancer du sein…

    Ma question est de connaître la liste de tous les produits à éviter, et surtout de savoir comment éliminer de mon corps tous ces poisons, pour revenir à l’équilibre.
    Où puis-je trouver ce genre d’information ?

  25. Si ME51, freen, Berny pouvaient avaler un peu de produit nocif pour nous foutre la paix, il y plein de sites qui font l’ apologie des saloperies qu’ ils défendent, qu’ ils ne polluent pas, en plus, celui-ci. Si vous faites confiance à cette industrie, libre à vous de vous empoisonner, laissez les autres se poser des questions tout à fait légitimes et fondées.
    Je pense qu’ au lieu de prendre ceux qui s’ opposent à leurs idées pour des idiots, ils devraient prendre des cours de politesse et de beaucoup d’ autres choses. Je pense que tout le monde a compris qu’ il s’ agit des mêmes auteurs, ou tout au moins du même lobby prêt à tout. Leur attitude méprisante et désagréable traduit bien leur appartenance à un groupe d’ empoisonneurs n’ ayant aucune considération pour le reste de l’ humanité.
    Mme Robin n’ est effectivement pas scientifique mais journaliste mais elle sait, comme nous, s’ informer auprès de spécialistes qui respectent la vie et ne cherchent pas que le profit.
    Elle est tout à fait capable de comprendre ce qu’ on lui explique,ce que l’ on constate, pas vous !
    Pour finir, les scientifiques convaincus d’ avoir la science infuse nous prouvent tous les jours qu’ ils manquent gravement de bon sens.

  26. Merci pour vos excellents films et le combat que vous menez pour nous, pour ceux qui viendront après nous, pour notre si belle planète..
    C’est à nous de changer, de manger et vivre autrement, réduire volontairement notre consommation, ne plus acheter tous ces produits industriels avec pleins d’additifs…
    C’est à nous de boycotter ces produits « poisons »…. agissons dès aujourd’hui, » indignons » nous….

    Merci encore
    Annemarie

  27. @JaackyX

    Nos propos n’ont aucuns sens?
    Depuis 30 ans,j’en bouffe pratiquement tous les jours « des produits nocifs »,c’est mon métier,mon choix(n’importe comment je n’ai pas le choix) et tout cela pour vivre de mon métier et surtout nourrir à pas cher des gens comme vous ou comme vos géniteurs afin de vous permettre de partir en vacance deux fois par an,en week end de temps en temps,d’acheter les derniers produits high tech et de changer souvent la voiture.
    Les francais ne dépensent aujourd’hui pas plus de 15% de leur revenu pour se nourrir et Mme Robin,vous et tous les autres « enfants gatés » issus de la génération » « pastèque Mai 68 » accusent les agriculteurs et leur fournisseur d’engrais et de produits phytosanitaires ….de les empoisonner!!!!
    Vous devriez tous avoir honte de vous plaindre,sans la chimie que ,d’un seul coup vous accusez,banissez,vous et vos géniteurs,comme moi et les miens d’ailleurs seraient certainement déjà plus de ce monde.

    Le film de Madame Robin commence par de la désinformation puisque les maladies professionelles dues aux pesticides,représentées par ce groupe d’agriculteurs dont Yannick Chenet(décédé depuis) sont rares et représentent malheureusement les erreurs de pratique d’épandage de pesticide,répétées durant parfois toute une carrière.Dans mon entourage je connais deux cas similaire,je sais également pourquoi ils sont malades.

    Si vous voulez vous faire peur car je suppose que vous avez (tous) une voiture,interrogez les toxicologues sur les maladies professionels dues aux carburants(les pompistes font parti des professions les plus touchées par les cancers),interrogez les également sur les professionels des voix de communication et trottoirs etc, en fait de tous ces gens qui travaillent à longueur de journée dans les vapeurs de bitumes et de goudrons……

    Enfin ,si vous en avez le courage je vous propose de lire l’avis du Professeur Denis Corpet spécialiste de « Alimentation et Cancer ».
    http://fcorpet.free.fr/Denis/Bio.html

  28. les agriculteurs seraient victimes du grenelle de l’environnement Jean-Charles Bocquet de Union des industries de la protection des plantes.

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