Agenda de la semaine du 12 et 19 mai

– Lundi 12 mai, Bonn, 19 heures: projection du film au Forum « Planet Diversity », à l’occasion de la réunion de l’ONU de la convention sur la biodiversité. On attend mille personnes. Seront présents plusieurs personnages de mon film: le Dr. Michael Hansen, Jeffrey Smith, Vandana Shiva, une représentante paraguayenne de la communauté de Tekojoja.

– Mardi 13 mai, 20 heures, projection du film devant les délégués de l’ONU.

– Vendredi 16 mai, 2O heures: débat/signature au Palais du Travail de Villeurbanne.

– Mardi 21 mai- lundi 26 mai: lancement du film et du livre au Canada ( Montréal, Québec, Toronto, Ottawa).

Nouvelles du film et du livre

Que de bonnes nouvelles!

D’après mon éditeur (La Découverte), des contrats de traduction ont été passés en six langues:
anglais (Etats Unis), allemand, espagnol, japonais, portugais, hollandais.
Vendredi dernier, mes éditeurs américain et espagnol qui étaient réunis à Madrid m’ont appelée pour me féliciter de la qualité de mon livre, qui sortira en Espagne en novembre et aux Etats Unis au printemps 2009.

Des contrats sont en cours avec l’Italie et la Grèce.

Le livre sort au Québec cette semaine.

Le film sera difusé sur la WDR, le 29 mai, à 23 heures 15.

Pour les germanistes, voici le texte remis à la presse allemande par la WDR:

– PROGRAMMÄNDERUNG –

WDR-Sendung: am Donnerstag, den 29. Mai 2008
um 23:15Uhr

ZUR UNO-BIODIVERSITÄTSKONFERENZ vom 19.-30- Mai in Bonn

Monsanto, mit Gift und Genen

Ein Dokumentarfilm von Marie-Monique Robin
Frankreich/Dtl/Canada 2008
109 Min
Redaktion: Jutta Krug

Der Dokumentarfilm erkundet das Reich des US-amerikanischen Konzerns « Monsanto Chemical Works », dem weltweiten Marktführer für Biotechnologie. Dem Engagement auf diesem Gebiet verdankt « Monsanto » auch, dass es zum umstrittensten Unternehmen des modernen Industriezeitalters wurde, stellte es doch das im Vietnamkrieg zu trauriger Berühmtheit gelangte Herbizid « Agent Orange » her. Heute sind 90 Prozent der angebauten gentechnisch veränderten Organismen « Monsanto »-Patente. Diesen Umstand halten viele für bedenklich.

Das 1901 in St. Louis im US-Staat Missouri gegründete Unternehmen « Monsanto Chemical Works » war im 20. Jahrhundert weltweit eines der größten Chemieunternehmen, bevor es zum mächtigen Agrochemiekonzern wurde. In der Vergangenheit machte « Monsanto » mehrfach von sich reden. Das Unternehmen produzierte das im Vietnamkrieg zu trauriger Berühmtheit gelangte Herbizid Agent Orange, das heute als chemischer Kampfstoff klassifiziert ist. Zur Produktpalette gehört ferner der umstrittene Süßstoff Aspartam, ein Wachstumshormon zur Steigerung der Milchleistung von Rindern, sowie die in der Industrie häufig verwendete Substanz PCB, die in Deutschland unter dem Namen Clophen bekannt ist und seit Beginn der 80er Jahre als hochgiftig eingestuft wird.
Heute ist « Monsanto » weltweiter Marktführer auf dem Gebiet der Biotechnologie. 90 Prozent der derzeit angebauten gentechnisch veränderten Organismen, unter anderem Soja, Raps, Mais und Baumwolle, sind « Monsanto »-Patente. Und über kurz oder lang scheint das Unternehmen die gesamte Nahrungsmittelkette zu kontrollieren. – Eine Entwicklung, die heftig debattiert wird. Der investigative Dokumentarfilm, eine WDR-Koproduktion mit Frankreich und Canada, fragt, wie es dazu kam und erklärt, worum es bei gentechnisch veränderten Organismen überhaupt geht. Am Ende steht die Frage, ob « Monsanto »-Produkte Fluch oder Segen für die Menschheit sind.

Der Dokumentarfilm stützt sich auf bisher unveröffentlichte Dokumente und auf Stellungnahmen von Wissenschaftlern, Vertretern von Bürgerinitiativen, Geschädigten, Rechtsanwälten, Politikern sowie Vertretern der staatlichen Food and Drug Administration (FDA), USA.
Die mit dem angesehenen Journalistenpreis « Albert Londres » ausgezeichnete Regisseurin Marie-Monique Robin hat drei Jahre in Nord- und Südamerika sowie in Europa und Asien recherchiert. Sie hat mit Bauern in Indien, Mexiko und Paraguay gesprochen, um die Geschichte des heute vielleicht mächtigsten Saatgutherstellers der Welt zu rekonstruieren. Dabei zeichnete sich hinter dem von den Werbekampagnen bedienten Image des sauberen und umweltfreundlichen Konzerns eine gnadenlos nach Marktführerschaft strebende Unternehmenspolitik ab.

Der Film hatte im März 2008 bei seiner ARTE-Premiere in Frankreich eine Welle an Reaktionen ausgelöst, wurde vor der Assemblée Nationale und dem Senat gezeigt und in Kopie dem Präsidenten übergeben. Eine besondere Aktualität erhält er durch die momentanen Hungersnöte in Ländern wie Haiti und Ägypten und die politische Debatte in Deutschland über die Zulassung von genmanipuliertem Saatgut.

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Der WDR programmiert den Film zur UNO-Konferenz über die Biologische Artenvielfalt vom 19.-30. Mai in Bonn.

Im Vorfeld wird es am 12. Mai um 19 Uhr auf dem PLANET DIVERSITY FESTIVAL in den Bonner Rheinauen ein öffentliches Screening geben.

Rush 10: Manuela Malastesta

L’étude toxicologie de Monsanto sur le soja Roundup ready a été répétée par une équipe de l’université d’Urbino, dirigée par Manuela Malatesta. Je rappelle que l’étude de Monsanto avait duré 28 jours et qu’elle avait été réalisée avec des rats adultes. Elle a été dénoncée par le Pr. Ian Pryme comme de la mauvaise science.
Je retranscris ici la partie de mon livre concernant Manuela Malastesta ainsi que son interview filmée.

EXTRAIT

La peur de Monsanto

J’ai rencontré Manuela Malatesta le 17 novembre 2006, à l’université de Pavie en Italie.
Elle était encore traumatisée par l’expérience qu’elle venait de vivre et qui l’avait contrainte à quitter l’université d’Urbino, où elle avait travaillé pendant plus de dix ans.

« Tout ça à cause d’une étude sur les effets du soja transgénique », me dit-elle avec un soupir.
En effet, la jeune chercheuse a fait ce que personne n’avait fait : répéter l’étude toxicologique conduite en 1996 par Monsanto.
Avec son équipe, elle a nourri un groupe de rats avec une diète habituelle (groupe contrôle) et un autre groupe avec la même diète à laquelle avait été ajouté du soja Roundup ready (groupe expérimental).
Pris dès le sevrage, les cobayes ont été suivis jusqu’à leur mort (en moyenne deux ans plus tard).
« Nous avons étudié les organes des rats au microscope électronique, m’explique Manuela Malatesta, et nous avons constaté des différences statistiquement significatives, notamment dans les noyaux des cellules du foie des rats nourris avec du soja transgénique. Tout semble indiquer que les foies avaient une activité physiologique plus élevée. Nous avons trouvé des modifications similaires dans les cellules du pancréas et des testicules.

– Comment expliquez-vous ces différences ?

– Malheureusement, nous aurions aimé poursuivre ces études préliminaires, mais nous n’avons pas pu, car les financements se sont arrêtés… Nous n’avons donc que des hypothèses : les différences peuvent être dues à la composition du soja ou aux résidus de Roundup. Je précise que les différences que nous avons constatées ne sont pas des lésions, mais la question est de savoir quel rôle biologique elles peuvent avoir à long terme, et pour cela il faudrait développer une autre étude…

– Pourquoi ne le faites-vous pas ?

– Ah !, murmure Manuela Malatesta, en cherchant ses mots. Actuellement, la recherche sur les OGM est un sujet tabou… On ne trouve pas d’argent pour cela. Nous avons tout fait pour trouver un complément de financement, mais on nous a répondu que, comme dans la littérature scientifique il n’y avait pas de données qui prouvent que les OGM provoquent des problèmes, il était donc totalement inutile de travailler là-dessus.
On ne veut pas trouver de réponses aux questions qui gênent… C’est le résultat de la peur diffuse qu’il y a de Monsanto et des OGM en général… D’ailleurs, quand j’ai parlé des résultats de l’étude à certains de mes collègues, ils m’ont vivement déconseillé de les publier, et ils avaient raison, car j’ai tout perdu, mon laboratoire, mon équipe… J’ai dû recommencer à zéro dans une autre université, grâce à un collègue qui m’a soutenue…

– Est-ce que les OGM vous inquiètent ?

– Aujourd’hui, oui ! Pourtant, au début, j’étais persuadée qu’ils ne posaient pas de problèmes, mais maintenant les secrets, les pressions et la peur qui les entourent me font douter… »

FIN DE L’EXTRAIT

Rush 9: le soja roundup ready n’est pas « équivalent » au soja conventionnel

Je mets en ligne l’interview que j’ai réalisée en Californie de Britt Baley qui a répété l’une des (deux) études réalisées par Monsanto censées montrer que le soja roundup ready était « équivalent en substance » au soja conventionnel.

Je rappelle que pour confirmer la validité scientifique du « principe d’équivalence en substance », la firme de Saint Louis a réalisé deux études:
– une étude toxicologique censée prouver l’innocuité du soja transgénique. Dans mon film, celle-ci est critiquée comme de la « mauvaise science » par le Pr. Ian Pryme de l’Université de Bergen. Cette étude n’a duré que 28 jours, sur des rats adultes, dont la diète n’a pas été précisément définie, sans examen des intestins ni des estomacs, etc. J’ai déjà retranscris sur mon Blog la partie de mon livre concernant l’interview du Pr. Pryme (Rubrique « les nouvelles de la toile »/ « l’AFIS attaque 5 »).

– une étude censée prouver que la composition organique d’un grain de soja roundup ready est similaire à celle d’un soja conventionnel. C’est précisément cette étude que Marc Lappé, aujourd’hui décédé, et Britt Baley ont répétée dans leur laboratoire, où ils ne sont pas arrivés aux mêmes conclusions que Monsanto…

Je reproduis ici l’extrait de mon livre où je rapporte cette interview.

EXTRAIT (chapitre 8)

Nous entrons là dans l’ultime phase du « plan d’action » élaboré, comme nous l’avons vu, un jour d’octobre 1986 (voir chapitre précédent).

Consciente que le lancement du soja Roundup ready doit être sans faute, parce qu’il trace la voie de tous les OGM qui suivront, la firme de Saint-Louis a décidé d’avoir recours au mécanisme de la « consultation volontaire » prévu par la directive de la FDA.

C’est ainsi que le docteur Roy Fuchs, le directeur scientifique de Monsanto qui siégeait assidûment dans les « workshops » onusiens, a été chargé de concevoir deux études, dont le but était d’apporter la preuve scientifique que le principe d’équivalence en substance est bien fondé (ce qui confirme que les textes de la FAO, l’OMS et l’OCDE étaient purement théoriques et ne reposaient sur aucune donnée scientifique…).

La première visait à comparer la composition organique du soja Roundup ready avec celle du soja non transgénique, en mesurant notamment les taux de protéines, graisse, fibres, hydrates de carbone et d’isoflavones présents dans les deux types de grains, c’est-à-dire tous les constituants déjà connus de l’oléagineuse.
Autrement dit, on n’a pas cherché à savoir si le soja transgénique contenait dans sa structure moléculaire des substances inconnues ou (légèrement) transformées dues aux effets de la manipulation génétique.
Supervisée par Stephen Padgette, l’étude a finalement été publiée en 1996 dans The Journal of Nutrition, une revue scientifique de référence, et ses résultats sont sans surprise : « La composition des graines de soja résistant au glyphosate est équivalente à celle des graines de soja conventionnel », annonce son titre .

Mais cette étude est loin de faire l’unanimité, notamment parce que ses auteurs ont « omis » d’y inclure un certain nombre de données, ainsi que l’a découvert Marc Lappé, un toxicologue renommé, fondateur du CETOS (Center for Ethics and Toxics) de Gualala (Californie).

« Que montrent les données omises ?, s’interroge-t-il en 2001 dans The Los Angeles Times. D’abord, un niveau significativement plus bas de protéine et d’un acide gras dans les grains de soja Roundup ready. Puis, un niveau significativement plus bas de phénylalanine, un acide aminé essentiel qui peut potentiellement affecter le niveau des principaux phytœstrogènes liés à la production d’œstrogène pour laquelle les dérivés du soja sont souvent prescrits et consommés. Ensuite, après cuisson, des niveaux plus élevés de l’inhibiteur de la trypsine, un allergène connu, dans les grains de soja Roundup ready que dans le groupe contrôle . »

Pour le néophyte, ces données techniques sont sans doute un peu rébarbatives, mais si je prends la peine de les traduire, c’est précisément pour souligner qu’en matière de sécurité alimentaire, on ne peut pas se contenter du « grosso modo » qu’implique le principe d’équivalence en substance.
En d’autres termes : soit les grains transgéniques sont strictement similaires à leurs homologues conventionnels, soit ils ne le sont pas. Et s’ils ne le sont pas : en quoi et quelles conséquences sanitaires cela peut-il avoir ?

C’est précisément pour en avoir le cœur net que Marc Lappé (décédé en 2005) et sa collègue Britt Bailey ont décidé de répéter l’expérience menée par Stephen Padgette.
« Pour notre étude, m’explique Britt Bailey, que j’ai rencontrée à San Francisco en octobre 2006, nous avons planté des graines de soja Roundup ready, ainsi que des graines issues des lignées conventionnelles d’origine, la seule différence étant la présence du gène Roundup ready dans les graines de Monsanto. Je précise que nous avons réalisé les cultures dans des sols strictement identiques, avec les mêmes conditions climatiques pour les deux groupes. Les pousses de soja transgénique ont été aspergées de Roundup, en respectant les recommandations de Monsanto. En fin de saison, nous avons récolté les grains issus des deux groupes et nous avons comparé leur composition organique.

– Quels furent les résultats ?

– Nos analyses ont montré des différences importantes entre le soja Roundup ready et le soja conventionnel, et notamment un niveau d’isoflavones, et donc de phytœstrogènes, de 12 % à 14 % moins élevé, ce qui prouve clairement que la composition du soja Roundup ready n’est pas équivalente au soja conventionnel. Nous avons envoyé nos données à la FDA, mais elle ne nous a jamais répondu…

– Comment a réagi Monsanto ?

– Nous avons proposé notre étude au Journal of Medicinal Food, qui l’a donc soumise à des relecteurs. Elle a été acceptée et sa publication a été fixée au 1er juillet 1999 . Curieusement, une semaine avant la publication, alors que selon l’usage l’article était encore sous embargo, l’Association américaine du soja (American Soybean Association, ASA), connue pour ses liens avec Monsanto, a publié un communiqué de presse affirmant que notre étude n’était pas rigoureuse. Nous n’avons jamais su d’où venait la fuite… »

J’ai retrouvé le communiqué de l’association (dont je rencontrerai bientôt le vice-président) sur le site britannique de… Monsanto, qui en présente une version française ! « L’ASA a foi dans les analyses de soja Roundup ready menées par les services de tutelle aux États-Unis et dans le monde et aux études scientifiques qui les étayent et qui montrent une équivalence entre le soja Roundup ready et le soja classique… », y est-il écrit dans une langue de bois qui égratigne un peu la langue de Voltaire …

« Comment expliquez-vous que Monsanto ait conclu que les deux sojas étaient équivalents ?, ai-je demandé à Britt Bailey.

– Je pense que la faille principale de leur étude, c’est qu’ils n’ont pas arrosé les grains avec du Roundup, ce qui invalide complètement l’étude, car le soja Roundup ready est fait pour être arrosé d’herbicide.

– Comment le savez-vous ?

– Grâce à une étourderie du service juridique de Monsanto ! »

Et Britt Bailey de me montrer une lettre adressée par Tom Carrato, l’un des avocats de Monsanto, à Vital Health Publishing, un éditeur qui était alors sur le point de publier un livre qu’elle avait écrit avec Marc Lappé sur les OGM.
Ce courrier, daté du 26 mars 1998, en dit long, encore une fois, sur les pratiques de la firme.
Après avoir expliqué qu’il avait été informé de l’imminence de la publication dans un article du Winter Coast Magazine, le conseil écrit, avec une assurance déconcertante :
« Les auteurs du livre prétendent que le Roundup est toxique. Que veulent-ils dire par “toxique” ? Chacun sait que toute substance, qu’elle soit synthétique ou naturelle, peut être toxique à une certaine dose. […] Quiconque a bu plusieurs tasses de café ou observé une personne boire de l’alcool sait que tout est affaire de dose et de seuil à ne pas dépasser. […] Ces erreurs doivent être corrigées avant la publication, parce qu’elles […] dénigrent et diffament potentiellement le produit. »
Un peu plus loin, Tom Carrato défend l’étude réalisée par Stephen Padgette et fait, en effet, un bel aveu :

« Les tests menés sur du soja Roundup ready non pulvérisé ne montrent aucune différence dans les niveaux d’œstrogène. Les résultats ont été publiés dans un article relu par des pairs dans le Journal of Nutrition en janvier 1996… »

« En tout cas, la lettre a été efficace, soupire Britt Bailey, car notre éditeur a renoncé à publier notre livre, et nous avons dû en chercher un autre …

– Savez-vous si les résidus de Roundup que l’on trouve immanquablement sur le soja transgénique ont été évalués, d’un point de vue sanitaire ?

– Jamais ! En écrivant notre livre, nous avons découvert qu’en 1987 le niveau de résidus de glyphosate autorisé sur les grains de soja était de six ppm. Et puis bizarrement, en 1995, un an avant la mise sur le marché du soja Roundup ready, le niveau permis par la FDA est passé à 20 ppm. J’ai parlé avec Phil Errico, le directeur du département glyphosate à l’EPA, et il m’a dit : “Monsanto nous a fourni des études qui montraient que 20 ppm ne posaient pas de risque pour la santé et le niveau autorisé a été changé.” Bienvenue aux États-Unis ! »

Pour être honnête, l’Europe ne vaut guère mieux : d’après une information publiée par Pesticides News en septembre 1999, en réponse à l’importation du soja transgénique américain, la Commission européenne a multiplié par deux cents le taux de résidu de glyphosate autorisé, en le portant de 0,1 à 20 mg/kg…

FIN DE L’EXTRAIT

Concernant la séquence filmée: je rappelle que c’est une maquette qui n’a jamais été finalisée. D’où une erreur non corrigée dans la voix off qui double Britt Baley: il ne s’agit pas de » glysophate », mais bien sûr de « glyphosate »!

A quand le débat public avec « Ryuujin »? (FIN)

Un internaute qui connaît « Ryuujin » m’a envoyé de précieuses informations sur ce jeune homme qui ne cesse d’attaquer mon travail , en reconnaissant qu’il refuse de lire mon livre, et dont je soupçonne qu’il n’a pas vu non plus mon film.
Je le copie et j’invite mes lecteurs à consulter les sites qui confirment l’identité de « Ryuujin » qui semble n’avoir rien à d’autre à faire que de me dénigrer en participant activement au « marketing viral » pratiqué par Monsanto (voir mon film ainsi que les posts où je retrancris les parties de mon livre concernant cette pratique de désinformation).

« Je connais un peu Gabriel Hmimina pour avoir fréquenté la « liste zététique » de l’Observatoire Zététique de Grenoble l’année dernière.
– Pour l’identité.
Vous pouvez aller voir sur cette page, je n’ai pas trouvé plus clair, c’est sur la liste du « forum zététique« , un autre courant zététique.

Les zététitiens combattent ce qu’ils appellent les pseudo-sciences, seulement à critiquer la diabolisation ils en viennent au même résultat en « charlatanisant
» les « gourous » des pseudo-sciences.
Ce post sur un autre forum dans lequel un « Ryuujin » reconnaît être Gabriel, le 3 octobre au soir.

Il y a aussi cette page qui vous parlera plus qu’à moi , sur le coton BT en Inde.

Une photo, pour le plaisir de mettre un visage sur un nom.

C’est un jeune agronome talentueux, apparemment plus « environnementaliste » que spécialiste des OGM :
« l’agronomie, c’est également l’environnement, et c’est la voie que je prends.»

le 26 avril 2007 à 20h56 sur ce forum, avec le même pseudo.

Son blog de jeune chercheur en Guyane, pour le connaitre un peu mieux.

Merci pour votre travail sur Monsanto, en faisant cette petite recherche, je me
rends compte du côté titanesque d’un tel travail, nous nous rapprochons d’une
vérité difficile, gardons nos nerfs, et respirons un bon coup. »

Il va sans dire que j’arrête là mon « dialogue » avec ce jeune zététicien car c’est une pure perte de temps.

Rush 8: un ancien salarié de Monsanto parle

Monsanto sait que le « principe d’équivalence en substance » est une escroquerie

Apparemment, il y a des problèmes de son avec les séquences « rushes » que je mets en ligne. En attendant de régler ce problème, je livre une nouvelle séquence pré-montée, mais finalement coupée pour cause de longueur.
Il s’agit de l’interview de Kirk Azevedo, un ancien salarié de Monsanto, que j’ai également présentée dans mon livre.
Elle prouve qu’au moment où elle se battait pour faire approuver le « principe d’équivalence en substance » partout dans le monde, la firme savait pertinemment qu’un OGM n’était nullement équivalent à la plante conventionnelle dont il était issu…

EXTRAIT LIVRE:

Le « nouveau Monsanto » va « sauver le monde »

À peine nommé P-DG de Monsanto en avril 1995, Robert Shapiro lance la grande « révolution culturelle » censée faire basculer la vieille entreprise chimique dans l’ère des « sciences de la vie ».
Ce nouveau concept, fondé sur l’application de la biologie moléculaire à l’agriculture et à la santé, est présenté officiellement lors du « Global Forum » qu’organise le « gourou » en juin 1995, dans un grand hôtel de Chicago.

Cinq cents cadres venus de toutes les filiales de la firme sont conviés à découvrir sa nouvelle politique, dans une ambiance fusionnelle qui rompt avec les rigidités légendaires de la maison. Encourageant les participants à lui donner du « Bob », l’« homme de la renaissance », en bras de chemise, émeut jusqu’aux larmes lorsqu’il évoque la honte qu’éprouvent parfois certains salariés à dire pour qui ils travaillent.

Cette époque est révolue, car le « nouveau Monsanto » va « sauver le monde ».
Fort du nouveau mot d’ordre, « Nourriture, santé et espoir », Robert Shapiro galvanise ses troupes en annonçant des plantes fabriquant des plastiques biodégradables, des maïs fournissant des anticorps contre le cancer, des huiles de colza ou de soja protégeant contre les maladies cardiovasculaires…
Des témoins racontent qu’une employée, Rebecca Tominack, exaltée par ses propos, s’avança vers le P-DG, pour lui dire : « Je suis avec vous » ; puis, retirant de son cou son badge d’identité, elle le lui passa autour du cou, dans un geste d’allégeance repris par une centaine de salariés…
« J’étais vraiment très impressionné par le discours visionnaire de Robert Shapiro, qui nous donnait envie de travailler pour rendre le monde meilleur », m’explique Kirk Azevedo, salarié de Monsanto de 1996 à 1998, que je rencontre le 14 octobre 2006 dans une petite ville de la côte ouest, où il exerce désormais le métier de chiropracteur.
Contacté par un chasseur de tête, ce diplômé de chimie avait démissionné des laboratoires Abbott, où il était chargé de tester de nouveaux pesticides, pour rejoindre ce qu’il considérait alors comme l’« entreprise du futur ».
Sa mission était de promouvoir auprès des négociants de semences et des agriculteurs californiens deux variétés de coton transgénique que Monsanto s’apprêtait à lancer sur le marché : un coton Roundup ready et un coton dit « Bt », manipulé génétiquement pour produire une lectine insecticide (comme les pommes de terre transgéniques d’Arpad Pusztai), grâce à l’introduction d’un gène issu de la bactérie bacillus thuringiensis.
« J’étais vraiment très enthousiaste, me raconte Kirk Azevedo. Je pensais effectivement que ces deux OGM allaient entraîner une réduction de la consommation d’herbicides et d’insecticides. Mais la première note discordante est venue trois mois après mon embauche. J’avais été invité à Saint-Louis pour visiter le siège et participer à un stage destiné aux nouvelles recrues. À un moment, alors que je défendais avec ferveur la biotechnologie qui allait permettre de diminuer la pollution et la faim dans le monde, l’un des vice-présidents de Monsanto m’a pris à part et m’a dit : “Ce que raconte Robert Shapiro est une chose, mais ce qui compte pour nous, c’est de faire de l’argent. C’est lui qui entretient la galerie, mais nous ne comprenons même pas de quoi il parle…”

– C’était qui ?

– Je préfère ne pas dire son nom, hésite Kirk Azevedo. En tout cas, à l’époque, je me suis dit que ce cadre supérieur devait constituer une exception… Jusqu’à l’été 1997, où j’ai connu ma seconde grande désillusion. J’étais dans un champ en train d’évaluer une parcelle expérimentale de coton Roundup ready, dont la culture n’était pas encore autorisée. Il y avait avec moi un scientifique de Monsanto, spécialiste du coton. Nous discutions de ce que nous allions faire de ce coton, une fois récolté. Comme j’étais très “pro-OGM”, j’ai dit qu’on devrait pouvoir le vendre au prix du “premium California”, parce qu’après tout il n’y avait qu’un gène de différence avec la variété d’origine, ce qui ne devait pas changer la qualité.
C’est alors qu’il m’a dit : “Non, il y a d’autres différences, les plants de coton transgéniques ne produisent pas que la protéine de résistance au Roundup, mais aussi d’autres protéines inconnues produites par le processus de manipulation.”
« J’étais sidéré ! À l’époque, on parlait beaucoup de la maladie de la “vache folle”, l’encéphalite spongiforme bovine, et de sa contrepartie humaine, la maladie de Creutzfeldt-Jacob, des pathologies graves provoquées par des macroprotéines qu’on appelle “prions”. Or, je savais que nos graines de coton transgénique allaient être vendues comme fourrage pour le bétail, et je me suis dit que nous n’avions même pas vérifié si ces “protéines inconnues” n’étaient pas des prions…
J’ai fait part de mes inquiétudes au scientifique de Monsanto, qui m’a répondu qu’on n’avait pas le temps de s’occuper de ce genre d’histoire…
Par la suite, j’ai essayé d’alerter mes collègues et, petit à petit, j’ai été mis à l’écart. J’ai aussi contacté l’université de Californie et des représentants du département agricole de l’État, mais je n’ai rencontré que de l’indifférence. J’étais tellement perturbé que j’ai finalement décidé de démissionner, pour ne pas être complice d’un comportement aussi irresponsable. Mais ce ne fut pas une décision facile à prendre… En partant, j’ai renoncé à un très bon salaire et j’ai sacrifié des dizaines de milliers de stock-options. En fait, Monsanto achète le silence de ses salariés…

– Que pensez-vous aujourd’hui du discours de Robert Shapiro ?

– C’est du baratin ! Quand je repense à la manière dont nous travaillions à l’époque, c’était une perpétuelle course contre la montre ; et le seul objectif, c’était de s’imposer au plus vite sur le marché des semences. Si on veut vraiment sauver le monde, on commence par vérifier soigneusement l’innocuité des produits que l’on fabrique. »

FIN DE L’EXTRAIT