Réponses à l’AFIS

La campagne lancée par l’AFIS contre mon film ( à laquelle j’ai répondu point par point sur mon Blog), a suscité des réactions circonstanciées, certains internautes ayant même pris la peine d’en relever précisément les incohérences ou inexactitudes. Je donne ici quelques liens particulièrement intéressants:

www.alexis.lautre.net/blog/index.php

alasource.aliceblogs.fr/blog/_archives/2008/4/17/3644204.html

www.agrobiosciences.org/article.php3

www.laviedesidees.fr/L-empoisonnement-selon-Monsanto.html

Le succès du livre et du DVD

Après plusieurs jours d’absence dus à mon déplacement en Argentine, puis en province (grosse fatigue…) je reprends l’écriture de mon Blog.

Hier, à la Découverte, nous avons fêté avec l’équipe d’ARTE
l’énorme succès remporté par le livre, classé « deuxième meilleure vente de France, dans la catégorie »essais » et le DVD.

Le livre est en cours de traduction en anglais (je déjeune tout à l’heure avec mon éditeur américain), espagnol, portugais, japonais et hollandais. Des accords sont sur le point d’être signés avec des éditeurs allemand et italien. Il sort au Canada, début mai, et je vais aller le présenter ainsi que le film à Montréal/Québec et Ottawa, dans la semaine du 2O mai.

Le 12 mai, le film sera présenté devant mille délégués internationaux, lors de « Planet Diversity », la conférence alternative qui se tient à Bonn, en parallèle à la réunion onusienne sur la biodiversité ( Convention sur la biodiversité et Protocole de Cartagènes).

Puis, après la Suisse et la Belgique, il sera diffusé sur une dizaine de chaînes internationales (dont le Japon qui vient de l’acheter) et distribué en Amérique du Nord (DVD).

A suivre…

Réactions

Certains internautes , qui se sentent probablement visés, ont protesté contre le communiqué de Me William Bourdon que j’ai mis en ligne sur mon blog.

Je note, une fois de plus, qu’ils lui font dire ce qu’il ne dit pas. Un exemple: le blog de « Timothée ».

Voici ce que je lui répondu:

« Cher Timothée,

Ce serait bien de lire attentivement les documents…
Le communiqué de mon avocat Maître Bourdon NE DIT PAS que “la moindre critique vis-à-vis de l’auteur du reportage … sera considérée comme de la diffamation publique”. Pas du tout!
En revanche, il dit que toute déformation des décisions de justice me donnant totalement raison dans l’affaire de “Voleurs d’organes” sera traitée comme de la diffamation, ce qui est légitime. Je trouve étonnant qu’un internaute avisé comme vous semblez l’être relaie les yeux fermés des informations mensongères sur une enquête couronnée par sept prix internationaux et saluée par l’ONU, où j’ai pris d’énormes risques (menaces de mort en Colombie) et qui bien sûr dérangeait de nombreuses personnes impliquées dans ce trafic odieux, sans que vous n’ayez vu le film en question ni lu mon livre qui relate toute cette affaire. Il est triste de voir que vous fassiez le jeu de ceux qui, ne sachant véritablement comment attaquer mon film sur Monsanto, n’ont rien de trouver de mieux que de me salir, avec de fausses informations. Cela s’appelle de la diffamation. On ne peut pas dire tout et n’importe quoi sur Internet, et heureusement qu’il y a des lois pour protéger ceux qui sont victimes de diffamation.
“Quant aux nombreux amalgames” que compterait mon film, je ne vois pas de quoi vous parlez, puisqu’il ne parle QUE DES OGM DE MONSANTO, c’est à dire de ceux qui sont réellement dans les champs – les OGM pesticides- , les autres n’existant pas pour l’instant. “L’amalgame” constitue précisément à faire dire au film ce qu’il ne dit pas, et je vous invite à le regarder attentivement. Sinon, il ne s’agit plus de diffamation mais de propagande…

Bien à vous,

“La très controversée Marie-Monique Robin”

Je note aussi qu’un visiteur de mon blog s’est étonné que je n’ai pas attaqué en diffamation Todd Loventhal, agent de l’United States Information Agency (USIA), la cousine de la CIA, mais je n’ai malheureusement pas pu car il jouit d’une immunité diplomatique qui le protège de toute poursuite. Pratique!

Communiqué de presse

Avant de raconter mon sejour en Argentine qui se termine dans quelques heures ( d’ou le clavier espagnol), je mets en ligne le communique que vient d’adresser mon avocat Me William Bourdon a tous ceux qui essaient de me salir, en utilisant les techniques bien connues de la diffamation et la desinformation:

COMMUNIQUE de Maître WILLIAM BOURDON

Conseil de Madame Marie-Monique ROBIN

Maître William BOURDON, avocat depuis de nombreuses années de Madame Marie-Monique ROBIN, réalisatrice et auteur du film et du livre « Le monde selon Monsanto », rappelle que, contrairement à ce qui est insinué par différentes communications sur internet, sa cliente, dans le cadre de la controverse qui avait suivi la diffusion du film « Voleur d’organes » qu’elle avait réalisé il y a plus de dix ans, avait obtenu satisfaction intégralement dans le procès en diffamation publique qui lui avait été fait par la Clinique du Professeur BARRAQUER et dans les deux procédures en diffamation publique qu’elle avait initiées contre Monsieur MACKENZIE, d’une part et contre Maître PERNEY, d’autre part.

Par ailleurs, le Prix Albert LONDRES qu’elle avait reçu pour ce reportage et qui avait fait l’objet d’une mesure de suspension provisoire en raison de ces procédures, lui avait été restitué et ce après enquête d’une commission présidée par Monsieur Henri AMOUROUX.

Cette restitution et le fait que Madame Marie-Monique ROBIN ait obtenu satisfaction dans le cadre de l’ensemble des procès qui lui avaient été faits notamment par des cliniques colombiennes, avaient mis en terme à aux mises en cause de son intégrité et de son professionnalisme.

Aujourd’hui, différents sites internet voudraient, en dénaturant ces faits et en faisant renaître artificiellement cette polémique éteinte depuis plus de 10 ans, tenter de porter atteinte à l’intégrité professionnelle de Madame Marie-Monique ROBIN, aux fins de disqualifier les conclusions de son enquête sur la firme MONSANTO.

Ces mises en cause ne sont pas innocentes, elles sont opportunément réactivées face à l’immense succès que connaissent le film et le livre de Madame Marie-Monique ROBIN, dont la qualité de l’enquête a été très largement saluée.

C’est en effet la première fois que sont stigmatisées, de façon aussi précise et rigoureuse, les pratiques de certaines firmes des biotechnologies, en ce qu’elles sont susceptibles de porter atteinte à l’intérêt des consommateurs et des agriculteurs dans différents pays.

Le Conseil de Madame Marie-Monique ROBIN indique avoir reçu pour instructions de sa cliente de poursuivre tous ceux qui, mus par la volonté de mettre en cause son professionnalisme, se rendraient responsables du délit de diffamation publique à son encontre.

Ce communique a ete adresse aux sites qui colportent de fausses informations concernant mon film et livre « voleurs d’organes » (« voleurs d’yeux » dans sa version courte:

Site de l’AFIS
> http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article832
> webmestre01@pseudo-sciences.org
http://coffeeandsci.wordpress.com/2008/03/12/mmr/
http://secondlifesofian.blogspot.com/2008/03/quelques-commentaires-propos-de-la.html
http://imposteurs.over-blog.com/article-18439191.html
http://ecologogo.hautetfort.com/archive/2008/03/10/reportage-arte-le-monde-selon-monsanto.html
http://www.niouzes.org/soc-environnement/193678-monde-selon-monsanto.html

William Bourdon a déjà reçu une réponse de l’un des sites que nous avions répertoriés:

Bonjour,

Je découvre votre commentaire sur mon blog :

Il y a en effet un message diffamant envers votre cliente posté par un certain « tybert » que je n’avais pas remarqué et que je supprime sur-le-champ, en tant que responsable de ce blog.

Cordialement,
Fulmar

Le procès de Corrientes

Quelques mots avant de prendre l’avion pour Paris…
J’ai donc temoigne pendant quatre heures lors du proces de cinq militaires argentins qui se tient actuellement a Corrientes, dans le nord de l’Argentine.
Ces officiers de renseignement sont accuses d’avoir torture et fait disparaitre plusieurs citoyens de la region qu’ils avaient enleves a leur domicile.

Les avocats des familles, avec le soutien du ministere public, m’avaient citee a comparaitre, non pas pour me prononcer sur ces affaires que je ne connais pas, mais pour presenter mes interviews des responsables de la junte militaire que j’ai realisees pour mon film et livre « Escadrons de la mort: l’ecole francaise ».

C’etait , en effet, la premiere (et unique) fois que des generaux argentins reconnaissaient que la torture et la disparition forcee furent systematiques dans la guerre sale qu’ils ont livree apres le coup d’etat du 24 mars 1976.

Repondant aux questions des juges et avocats, j’ai explique que la « guerre antisubversive » menee par les generaux argentins avait ete preparee de longue date ( depuis le debut des annees 1960) , grace a l’enseignement des militaires francais qui ont exporte les techniques de la « bataille d’Alger » dans le cadre d’un accord secret, signe par Pierre Messmer, alors ministre des armees …

Evidemment, ce fut un moment tres emouvant et eprouvant pour moi: c’est la premiere fois que je participais a un tribunal oral , de surcroit en espagnol, sur un sujet aussi douloureux…

Dans l’apres midi, le gouvernement et parlement de la province ont organise une projection de mon film suivie d’un debat (photos), qui m’a permis de mesurer le chemin parcouru par l’Argentine, qui, a la difference de la France, a su annuler les lois d’amnistie pour juger les responsables de la guerre sale…

Je vous écris d’Argentine

Monsanto c’est une question de droits de l’homme

(desolee, mais je tape sur un clavier espagnol et je n’ai pas d’accent…)

Me voici donc a Buenos Aires, ou je suis arrivee tard dans la nuit. M ‘attendaient un representant du secretariat des droits de l’homme et le chef de police charge de ma securite.
Curieux telescopage: la derniere fois que je suis venue en Argentine c’etait en avril 2005, lors du tournage de mon reportage (pour Arte Reportage) « Argentine: le soja de la faim » (disponible en DVD notamment sur Amazon). Je raconte cette enquete dans mon livre « Le monde selon Monsanto » ou j’expose la catastrophe sanitaire, environnementale et sociale que represente l’introduction du soja roundup ready au pays de la vache et du lait, en 1997.

A peine arrivee a l’aeroport d’Ezeiza, j’ai ete conduite chez mon ami Horacio Verbitsky, un journaliste et ecrivain tres renomme qui travaille pour le journal Pagina 12, et qui m’offre l’hospitalite jusqu’a mon depart, ce soir, pour Corrientes. Un peu perturbe par les trois voitures de police qui faisaient le planton devant son appartement, conformement aux instructions donnees par le ministere de la justice, il a appele le ministre de l’interieur pour demander que mes gardes du corps soient plus discrets¡¡

Horacio etait deja au courant du buzz qu’a provoque mon enquete sur Monsanto, et je lui ai remis un DVD et un exemplaire de mon livre, ainsi qu’une copie du reportage que j’avais fait il y a trois ans.
 » A l’epoque, m’a-t-il dit, je n’avais pas compris l’enjeu que representait le soja de Monsanto pour mon pays, car comme le gouvernement j’etais anesthesie par les consequences de la crise economique de 2000 et la necessite de se procurer des devises. Mais nous commencons a nous reveiller. L’expansion du soja roundup ready est telle qu’elle menace la securite alimentaire du pays: si nous n’y prenons garde, les cultures vivrieres vont disparaitre et nous allons devoir importer des aliments, ce qui est un comble dans un pays qui fut toujours autosuffisant… »

Ce que me decrit Horacio est la confirmation de ce que j’avais decouvert en 2005: encourages par le cours du soja sur le marche international ( que doppe l’engouement pour les biocarburants) des investisseurs etrangers ( dont Monsanto, qui investit dqns ce qu’on appelle des « pools de semis ») proposent des prix exorbitants pour racheter les terres du pays: extenues par les epandages de roundup ( par avion) qui rendent les cultures traditionnelles tres difficiles ( riz, lentilles, ble, etc) ainsi que l’elevage et la production de lait, de nombreux paysans cedent leurs exploitations , contribuant ainsi a l’expansion du « desert vert ».
Parallellement, dans le nord du pays, les memes « investisseurs » acquierent des millions d’hectares, avant d’arracher cette vegetation d’une grande biodiversite, pour semer le soja de Monsanto.

« C’est une catastrophe, m’explique Horacio. Le gouvernement vient de le comprendre. C’est pourquoi, il vient de decider d’augmenter l’impôt preleve sur chaque tonne de soja exporte, pour freiner le processus, provoquant la colere des producteurs de soja. J’ai donc decide de me meler de ce sujet et vais faire un papier sur ton film et livre dans Pagine 12 ».

« Tu sais, dit-je a mon ami, tu presides le CELS, le plus important organisme des droits de l’homme d’Argentine, et Monsanto c’est une question de droits de l’homme… »

Nous parlons alors de ma comparution au tribunal de Corrientes ou sont juges les hommes du general Diaz Bessone que j’avais interviewe pour mon film et livre  » Escadrons de la mort: l’ecole francaise » ( tous les deux disponibles sur Amazon).
Horacio me rappelle que c’est precisement l’interview de Diaz Bessone qui a permis l’annulation par la cour suprême des lois d’amnestie et donc la reouverture des proces contre les militaires tortionnaires de la dictature argentine ( 1976-1982).
Dans cette interview, le general Diaz Bessone, qui etait alors libre, en vertu de la grâce qu’avait accordee le president Menem ( qui autorisera les yeux fermes les cultures transgeniques de Monsanto, avant d’etre poursuivi pour corruption) aux chefs et ministres de la junte, expliquait le rôle qu’avait joue l’ « enseignement des militaires francais » dans le deroulement de la guerre sale en Argentine.
Ce faisant, pour la premiere fois , il avait justifie la disparition forcee comme une technique planifiee de la « guerre antisubversive », alors que jusqu’a cette date, les generaux de la junte militaire niait l’existence de disparus dans le pays ( estimes a 30 000).
Cette interview etait passee en boucle sur toutes les radios et televisions argentines, provoquant une  » commotion nationale » qui a donc conduit a l’abrogation des gràces presidentielles et des lois d’amnestie.

Aujourdh’ui, le general Diaz Bessone, ainsi que son collegue le general Harguindeguy ( qui lui m’avait explique que la technique des escadrons de la mort initiee en Algerie par le general Aussaresses avait ete reprise par toute l’armee argentine) et le general Bignone ( qui m’avait explique que le modele des putchistes etait la  » bataille d’Alger ») sont aux arrêts domiciliaires dans l’attente de leur proces…

Voila pourquoi , en tout cas, je suis actuellement en Argentine…