Communiqué de la Commission des droits de l’homme de Corrientes

Comunicado de Prensa

La Comisión de Derechos Humanos de Corrientes, conjuntamente con las Comisiones de Derechos Humanos de la Honorables Cámaras de Diputados y Senadores de Corrientes y el ex-Subsecretario de DDHH de Corrientes Dr. Pablo Vassel, convocan por este medio a la comunidad en general a la charla que brindará la periodista francesa Marie Monique Robin en el Recinto de la Legislatura correntina el jueves 10 a las 19,00 hs.
La visita, declarada de Interés por la Legislatura de Corrientes, se da en el marco de la Causa “Nicolaides Cristino, Demarchi Juan Carlos, Barreiro Rafael Julio Manuel, Losito Horacio, Píriz Roberto, Reynoso Raúl Alfredo p/sup. Asociación ilícita agravada en concurso real con los delitos de privación ilegal de la libertad agravada, abuso funcional, aplicación de severidades, vejaciones, apremios ilegales y aplicación de tormentos” mas conocida en nuestra comunidad como « Causa RI9 », en la que Robin será testigo.
El aporte testimonial de la reconocida periodista de investigación y notable escritora, será imprescindible para entender el contexto ideológico en que se dio el genocidio argentino, y la influencia que tuvo en las dictaduras militares latinoamericanas la doctrina militar francesa desarrollada a partir de las experiencias colonialistas de ese país en Indochina y Argelia.
La autora de la investigación que fue difundida como libro y documental fílmico, denominada « Escuadrones de la Muerte-La Escuela Francesa », además de testimoniar en la Justicia expondrá su material en el Recinto a la comunidad en general, debido a que su importancia excede el marco de una investigación judicial.
Adhiere a la actividad, la 1er Cátedra de DDHH de Corrientes que se desarrolla en en ámbito de nuestra ciudad.

Agenda de la semaine du 7 avril

– Lundi 7 avril: projection/débat/signatures à Chartres. J’en rentre! Il y avait salle comble (300 personnes?) Cette soirée était organisée en soutien aux 58 faucheurs volontaires, dont le procès se tiendra dans cette ville les 8 et 9 avril. Ils sont accusés d’avoir « fauché » , le 18 août 2007, une parcelle de maïs génétiquement manipulé de Monsanto à Poinville (Eure et Loire).

Lors du débat, ce soir, plusieurs personnes m’ont demandé ce que je pensais des faucheurs volontaires. J’ai répondu que je considérais qu’ils étaient des lanceurs d’alerte et devraient donc être protégés comme tels…
J’ai rapporté aussi la remarque qu’a faite Philippe Martin, député PS et président du conseil général du Gers, lors du débat à l’assemblée nationale.
Faisant suite à une proposition d’amnistier les faucheurs, il a rappelé son expérience de préfet du Gers et du Landes: des consignes venant du ministère de l’intérieur lui avaient été données de ne pas poursuivre les militants de FNSEA qui avaient procédé à d’importantes dégradations et destructions d’équipements.
Qui tenait alors le ministère de l’intérieur? Jean-Louis Debré, le frère de Bernard Debré ( député UMP), l’un des plus fervents défenseurs des OGM de Monsanto, qui n’a pas hésité à déclarer d’étonnantes « vérités » au Parisien du 2 avril:

« Or, on sait très bien que les OGM vont être une des réponses à la faim dans le monde. Car si on ne double pas la production agricole, on ne pourra pas nourrir tout le monde. »
– « Le vin français est complètement OGM ! Le phylloxéra au début du siècle décimait la vigne. On est allé aux Etats Unis chercher des ceps, naturellement résistants au phylloxéra. Mais c’était quoi, si ce n’est un OGM ? »

A noter que , pour son action continue en faveur des OGM, Bernard Debré a reçu le premier Monsanto d’Or, décerné par Greenpeace…

J’étais citée à témoigner lors du procès des faucheurs volontaires, mais je ne pourrai pas y aller, car je suis aussi citée à comparaître lors d’un procès en Argentine contre les militaires de la junte de Videla, qui se déroule actuellement à Corrientes.

Cette comparution fait suite à mon documentaire et livre « Escadrons de la mort: l’école française » où j’avais montré comment les militaires français avaient exporté les méthodes de la guerre sale (tortures, disparitions) développées en Algérie notamment vers l’Argentine.

J’avais réussi à interviewer quatre généraux de la dictature militaire argentine (1976-1982) , dont le général Harguindéguy (ex ministre de l’intérieur de Videla), le général Bignone ( chef de la dernière junte militaire), le général Lopez Aufranc et le général Diaz Bessone (qui dirigea le deuxième corps d’armée dans la région de Corrientes, puis fut ministre de la planification).
Ces interviews avaient provoqué un cataclysme en Argentine et sont, aujourd’hui, considérés comme des aveux, d’où ma citation à comparaître.

Pendant mon (bref) séjour (je rentre dimanche), je serai accompagnée de gardes du corps, mis à disposition par le gouvernement argentin…

Je vais essayer de continuer mon blog, mais ne suis pas sûre d’y arriver…

Je précise que mes récents déplacements (Ariège, Toulouse, Chartres) m’ont empêchée d’écrire autant que je j’aurais voulu, alors que je meurs d’envie de commenter les inepties prononcées par certains députés (UMP) dans l’hémicycle.

Dès que je peux, j’y reviendrai…

Agenda de la semaine du 14 avril

– Lundi 14 avril, à 20 heures: projection/ débat au cinéma l’Entrepôt (Paris, XIVe), à l’initiative du député vert Yves Cochet.

– Mardi 15 avril, à 20 heures 30, projection/débat, au cinéma Le Prado (Marseille).

– Vendredi 18 avril, à 18 heures, projection au cinéma Vautier à Elne (Perpignan) des trois films qui m’ont conduite à enquêter sur Monsanto: « Les pirates du vivant », « Blé: chronique d’une mort annoncée? », « Argentine: le soja de la faim ».

– samedi 19 avril, 20 heures, projection/débat, dans la salle Ker Anna, à l’île de Batz (Bretagne).

Le mensonge de Christian Jacob, député UMP

Les députés sont « intoxiqués »

Hier, sur France Info, vers 10 heures 15, les auditeurs ont pu être témoins d’un gros mensonge proféré par Christian Jacob, député UMP de Seine et Marne, interrogé avec Yves Cochet, député vert de Paris, à propos du « débat » sur les OGM actuellement en cours à l’assemblée nationale.

Je précise que le « mensonge » de Christina Jacob n’est peut-être pas volontaire mais qu’il peut être dû à « l’intoxication » des députés de la majorité, pour reprendre les mots du sénateur (également UMP) Jean-François Legrand (Reuters, « France-OGM lobbies », 2/4/2008).

Dans les colonnes du Monde , du mercredi 2 avril,le sénateur Legrand dénonçait l’extraordinaire lobbying exercé par les semenciers, et tout particulièrement Monsanto, sur les élus de la nation. Il y disait notamment:

« Certains ont fait main basse sur l’UMP afin de défendre des intérêts mercantiles « ripolinés » pour les rendre sympathiques: on a parlé de l’avenir de la science, de celui de la recherche… la force de frappe de Monsanto et des autres semenciers est phénoménale ».

Sur France Info, en tout cas, Christian Jacob a proféré une information fausse, avec un aplomb sidérant.

Répondant à une question de la journaliste sur les risques de contamination que font courir les OGM aux cultures non transgéniques, il a affirmé :
« la preuve qu’il n’y a pas de danger, c’est ce qu’il se passe au Mexique, où le maïs transgénique est cultivé depuis des années, sans que cela ait mit en péril les variétés traditionnelles »….

C’est FAUX! LES CULTURES OGM SONT INTERDITES AU MEXIQUE PRÉCISÉMENT POUR PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ DU MAÏS , DONT LE MEXIQUE CONSTITUE LE CENTRE D’ORIGINE!

Comme je l’explique dans mon livre et film, le Mexique n’a cependant pas pu empêcher l’importation de maïs américain, en raison de l’accord de « libre échange » qu’il a signé avec les Etats Unis et le Canada (ALENA), mais ce maïs est réservé exclusivement à la consommation animale et humaine…

Une absurdité: le maïs transgénique s’est bien évidemment retrouvé dans les champs, contaminant les variétés traditionnelles, et provoquant un vif émoi dans les communautés indiennes de Oaxaca, où sont apparus des « maïs monstrueux », ainsi que le révèle mon enquête.

Concernant le « mensonge » de Christian Jacob , on aurait aimé que Yves Cochet le relève à l’antenne, mais malheureusement il n’avait pas l’air informé….

Les contrevérités de « zobi » sur les plantes BT

Mise au point sur les plantes BT

Je ne peux malheureusement pas répondre à tous les arguments à l’emporte-pièce que certains détracteurs postent sur mon Blog, mais il y en est un que je ne laisserai pas passer, car il nous concerne tous: celui qu’a posté « Zobi » (qui effectivement parle bien français!) sur la « protéine BT », le 31/3/2008, à 21:17, cette fameuse protéine que contient le maïs MON 810 de Monsanto , dont la culture a été interdite provisoirement par le gouvernement français.

Zobi écrit:

« La protéine Bt est utilisée en agriculture biologique depuis bien longtemps et sans le moindre problème… »

Quelle mauvaise foi! Certes, les agriculteurs bio utilisent la protéine BT, mais ils ne l’utilisent que de manière très ponctuelle et ils ne la mangent pas!!!

Je rappelle que les OGM « Bt » — dont Monsanto est le premier producteur — ont emprunté leur nom à une bactérie qui se trouve naturellement dans le sol, bacillus thuringiensis, laquelle agit à la façon d’un insecticide.

Isolé en 1901 par un bactériologiste japonais qui avait constaté qu’il infecte et tue les vers à soie, ce bacille est utilisé sous forme de pulvérisation par les agriculteurs biologiques, parce qu’il présente la propriété de se dégrader rapidement au soleil, permettant des interventions ponctuelles sans conséquence pour l’environnement ni pour les populations d’insectes non ciblées.

Or, la biotechnologie change complètement la donne. En effet, l’insertion du gène qui code pour la toxine fait que celle-ci s’exprime en permanence dans toute la plante, au risque d’affecter toutes les populations d’insectes, les nuisibles comme les utiles, comme par exemple la chrysope, prédatrice de la pyrale que le maïs Bt est censé combattre.
Diverses études, que je cite dans mon livre, ont déjà montré que les cultures Bt peuvent être fatales pour des insectes bénéfiques comme les coccinelles, mais aussi les microorganismes du sol ou les oiseaux insectivores .

Pour que le lecteur se rende compte de l’absurdité du système BT, je retranscris une partie de ce que j’ai écrit dans mon livre.
Au passage , j’invite l’internaute anglophone à lire le passionnant article de Michael Pollan, publié dans The New York Times du 25 octobre 1998:

DÉBUT DE L’EXTRAIT

la « débâcle de StarLink »

Le 18 septembre 2000, les Amis de la terre publient un communiqué qui déclenche un véritable cataclysme : l’association écologique américaine annonce qu’elle a fait analyser des échantillons de maïs (chips, tacos, céréales, farines, soupes, galettes) achetés dans les supermarchés et que les tests ont révélé la présence de traces de StarLink, un maïs Bt produit par Aventis , interdit à la consommation humaine.
De fait, pour augmenter la fonction insecticide de son OGM, la firme y a introduit une protéine Bt (Cry9C) particulièrement lourde et stable, « suspectée de causer des allergies, parce qu’elle présente une capacité accrue de résistance à la chaleur et aux sucs gastriques, ce qui donne plus de temps à l’organisme de surréagir », ainsi que l’explique le Washington Post (19 mars 2001).

Voilà pourquoi l’EPA (l’agende de protection de l’environnement des Etats Unis) a limité la commercialisation de ce maïs Bt pour la seule consommation animale et la production d’éthanol…
Or, comme rien ne ressemble plus à un maïs conventionnel qu’un maïs OGM, les négociants en grains, qui n’étaient pas informés de la subtilité bureaucratique, ont mélangé StarLink avec les autres variétés (jaunes) de la céréale…

Avant d’évoquer les conséquences de cette lamentable affaire, je voudrais souligner en quoi elle est révélatrice de ce que les sociologues des sciences français Pierre-Benoît Joly et Claire Marris appellent l’« inadéquation du cadre réglementaire » américain .

On se souvient qu’après avoir publié sa « ligne directrice sur la réglementation des OGM », l’administration républicaine avait réparti les compétences entre les trois principales agences règlementaires : la Food and Drug Administration (FDA) fut chargée des aliments transgéniques, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) des OGM à fonction pesticide et le secrétariat à l’Agriculture (USDA) des cultures transgéniques.

Le résultat de cette répartition arbitraire, c’est que les plantes Bt, dont certaines comme le maïs finissent dans l’assiette du consommateur, ne dépendent pas de la FDA mais de l’EPA, car elles sont considérées comme des… pesticides.

Ce paradoxe, qui explique la catastrophe de StarLink, a été magistralement démontré dès 1998 par Michael Pollan, un journaliste du New York Times .
Il raconte qu’il a planté « quelque chose de nouveau dans [son] jardin potager » : une pomme de terre Bt récemment lancée sur le marché par Monsanto, baptisée « New Leaf » et censée produire « son propre insecticide » (aujourd’hui, retirée du marché…) .

Sur la notice d’emploi, il découvre que la pomme de terre a été enregistrée comme « pesticide » par l’EPA, et s’étonne que l’étiquette renseigne sur sa composition organique, les nutriments et même les « traces de cuivre » qui la constituent, mais ne dit pas un mot sur le fait qu’elle est issue de la manipulation génétique et surtout qu’elle « contient un insecticide ».

Il décide alors d’appeler James Maryanski, le coordinateur de la biotechnologie à la FDA.
« Le Bt est un pesticide, lui explique ce dernier, c’est pourquoi il est exempté de la réglementation de la FDA et relève de la compétence de l’EPA. »
Pourtant, insiste le journaliste, « je vais manger mes pommes de terre Bt, est-ce que l’EPA a testé leur sécurité alimentaire ? ».

« Pas vraiment », répond Maryanski, car, comme leurs noms l’indiquent, les « pesticides sont des produits toxiques », l’EPA ne peut donc qu’établir des « niveaux de tolérance » acceptables pour l’homme…

Michael Pollan appelle donc l’EPA, où on l’informe que la New Leaf n’étant que la « somme d’une pomme de terre sans danger (safe) et d’un pesticide sans danger », l’agence a estimé qu’elle ne posait aucun risque pour la santé humaine…

« Admettons que mes pommes de terre sont un pesticide, et même un pesticide très sûr, ironise le journaliste. Tous les pesticides que j’utilise dans mon jardin, y compris les pulvérisateurs de Bt, présentent une liste très longue de précautions d’emploi. L’étiquette sur mon bidon de Bt dit, entre autres, qu’il faut éviter d’inhaler le produit ou de le mettre en contact avec une plaie. Pourquoi est-ce que mes pommes de terre New Leaf, qui contiennent un pesticide enregistré par l’EPA, ne présentent-elles pas ce genre d’étiquette ? »

On ne peut mieux résumer l’aberration du système réglementaire américain, qui tourne carrément au ridicule quand on sait que, alertée sur les effets allergènes potentiels du maïs StarLink, l’EPA — au lieu de l’interdire purement et simplement — a décidé d’en restreindre l’autorisation à la seule consommation animale.

À noter l’indifférence totale de la FDA à cette question, qui ne l’évoque même pas dans un courrier adressé par Alan Rulis, le 29 mai 1998, à AgrEvo, la filiale d’Aventis commercialisant StarLink, où celui-ci se contente de préciser :
« Comme vous le savez, il est de la responsabilité permanente d’AgrEvo d’assurer que les aliments que la firme commercialise sont sûrs, sains et répondent à toutes les exigences légales et réglementaires … »

Le fonctionnaire de la FDA ne croyait pas si bien dire : dès septembre 2000, l’agence est submergée d’appels paniqués provenant de tous les États-Unis.
Parmi eux, celui de Grace Booth, qui raconte que lors d’un déjeuner d’affaire où elle mangeait des enchiladas, elle fut subitement prise de bouffées de chaleur et d’une diarrhée violente, tandis que ses lèvres enflaient et qu’elle perdait la voix :
« J’ai cru que j’allais mourir », rapporta-t-elle à la chaîne CBS . Transportée en urgence dans un hôpital californien, elle a survécu grâce à l’administration rapide d’un antiallergique.

Tous les rapports qui parviennent à la FDA font état d’une réaction violente liée à la consommation de produits à base de maïs, servis essentiellement dans des restaurants tex-mex.
Interrogé par CBS, le docteur Marc Rosenberg, un allergologue qui fut chargé de conseiller le gouvernement dans cette triste affaire, confirme que les symptômes « allaient de la simple douleur abdominale, diarrhée et éruption cutanée, jusqu’à des réactions plus rares mettant la vie en danger ».

Comme le souligneront en juillet 2001 les Amis de la terre dans un rapport très circonstancié, « la débâcle de StarLink représente un cas d’école montrant la dépendance quasi totale de nos agences réglementaires vis-à-vis des firmes de la biotechnologie et de l’agroalimentaire qu’elles sont censées “réguler”, mais aussi leur incompétence ».

L’association rapporte que la FDA a mis une semaine à confirmer la présence de Star-Link dans la chaîne alimentaire, pour une raison qu’elle n’aurait jamais soupçonnée :
« Nous avons appris que ce délai était dû au simple fait que deux ans après la mise en culture de StarLink sur plusieurs centaines de milliers d’acres , l’agence n’avait même pas l’expertise lui permettant de détecter cette protéine potentiellement allergique », écrit l’association écologiste.
Pour pouvoir conduire ses tests de laboratoire, la célèbre FDA a dû solliciter l’aide d’Aventis…
De même, lorsque l’EPA fut contrainte de mettre au point un test pour mesurer l’allergénicité de la protéine Bt, elle dut s’en remettre au fabricant pour qu’il lui livre un échantillon de la molécule. Finalement, arguant qu’elle ne pouvait pas isoler suffisamment de protéine exprimée dans la plante, la firme a fourni un substitut synthétique provenant de la bactérie E. coli. Des experts ont souligné que le test serait biaisé car, comme nous l’avons vu, « la même protéine n’est pas forcément identique d’une espèce à l’autre ».

Après des mois d’atermoiements, l’agence de protection de l’environnement a conclu prudemment qu’il y avait une « probabilité moyenne que StarLink soit un allergène »…

Puis, les autorités sanitaires ont enterré le dossier, perdant une belle occasion de comprendre pourquoi la consommation de tacos avait rendu gravement malades et failli faire mourir des centaines d’Américains…

FIN DE L’EXTRAIT

Salles combles et appel à témoignages

Les agriculteurs s’interrogent sur l’épidémie de cancers qui les frappe

Je suis donc allée à Noisy le Roi, mercredi dernier (j’attends les photos!) , invitée par l’ AMAP de cette ville, où a été présenté mon film « Blé: chronique d’une mort annoncée? »

Je rappelle que ce documentaire racontait l’histoire de la céréale dorée depuis le Néolithique jusqu’à aujourd’hui, et montrait comment les pratiques de l’agriculture industrielle avait considérablement réduit sa biodiversité, les OGM menaçant d’accentuer encore ce phénomène. Ce film avait été diffusé sur ARTE, le 15 novembre 2005, dans le cadre d’une soirée Thema sur la biodiversité, avec un autre documentaire intitulé « Les pirates du vivant », dans lequel j’abordais les enjeux du brevetage du vivant. Ce sont ces deux documentaires (ainsi que « Argentine: le soja de la faim », diffusé sur ARTE, le 18 octobre 2005) qui m’ont conduite à mener mon enquête sur Monsanto.

À Noisy, la salle fut archi comble (environ 300 personnes). J’ai répondu aux questions (très nombreuses) du public avec Hervé Le Meur de OGM dangers. Ont témoigné également deux producteurs de légumes bio.

Des agriculteurs se sont également interrogés sur l’origine de l’épidémie de cancers qui frappe leur profession.

Vendredi soir, le FIGRA, – Festival international du grand reportage et du documentaire d’actualité du Touquet (où « Les pirates du vivant » avait obtenu le Grand Prix en 2006, et mon film « Escadrons de la mort: l’école française », le prix de l’investigation en 2004), organisait une soirée spéciale sur « Le monde selon Monsanto », en collaboration avec ARTE. Plus de deux cents personnes étaient présentes.
Animé par Georges Marque-Bouaret, le « père » du FIGRA, qui oeuvre depuis quinze ans pour faire connaître le journalisme d’investigation télévisée, le débat s’est déroulé avec la participation de Pierrette Ominetti, la directrice adjointe de l’Unité documentaire d’ARTE France.

Enfin, samedi soir, j’étais à Ruffec, une petite ville de 4OOO habitants en Charente. Plus de 3OO personnes s’étaient déplacées! La soirée était organisée par Yves Manguy, qui fut le premier porte-parole de la Confédération paysanne, et le collectif « Vigilance OGM » du département. Elle fut ouverte par Bernard Charbonneau, le maire de Ruffec, qui avait mis la salle à disposition, en présence de deux députés, dont Jérôme Lambert (PS).
Dans cette région de culture intensive (maïs), nombreuses furent les question concernant l’avenir de l’agriculture et des … agriculteurs.

Au moment de la séance de dédicaces de mon livre, trois témoignages m’ont particulièrement émue:
– une femme m’a parlé de son mari agriculteur, décédé à une cinquantaire d’années d’un cancer des poumons et du foie: « il utilisait beaucoup de pesticides », m’a-t-elle dit, « je suis sûre qu’ils sont la cause de sa mort ».
– une autre m’a parlé de son mari également agriculteur, atteint de la maladie de Parkinson dans la force de l’âge.
– enfin, un producteur de maïs m’a expliqué qu’il a porté plainte contre Monsanto, après avoir été gravement intoxiqué en 2004 (il est tombé dans le coma) par des effluves de Lasso, un herbicide produit par la firme de Saint Louis depuis plus de trente ans, dont la matière active l’Alachlore a été définitivement interdite le… 31 décembre 2007. J’ai convenu d’éplucher davantage le dossier de cet agriculteur, qui souffre de graves problèmes neurologiques et est suivi notamment par l’hôpital de la Salpétrière.

Question:
Quand les pouvoirs publics lanceront-ils une véritable étude épidémiologique pour évaluer les dégâts sanitaires causés par les pesticides sur les agriculteurs?

Je lance un appel à témoignages pour préparer l’enquête que je mènerai très prochainement sur ce sujet.

Photos :
Samedi à Ruffec.
Je remercie Danièle Robin (peut-être une cousine éloignée!) de m’avoir adressé ces photos.
Vendredi au FIGRA, Le Touquet ( dont une définitivement à l’envers!)