Des informations sur Marcel Kuntz
Un certain nombre d’internautes m’ont fait parvenir un lien qui donne des informations intéressantes sur le profil de Marcel Kuntz, l’auteur de l’article de l’AFIS contre mon film.
Des informations sur Marcel Kuntz
Un certain nombre d’internautes m’ont fait parvenir un lien qui donne des informations intéressantes sur le profil de Marcel Kuntz, l’auteur de l’article de l’AFIS contre mon film.
« Le monde selon Monsanto » a enregistré une audience historique sur ARTE: 6,5 points de part de marché!
Comme le souligne la direction de la chaîne, « ce chiffre peut paraitre modeste au regard des performances des autres chaines hertziennes, mais constitue un score exceptionnel pour Arte ».
Je remercie toute l’équipe d’ARTE qui s’est engagée à fond pour que le documentaire serve à alimenter (enfin) un vrai débat citoyen et démocratique sur les OGM.
Que chacun s’empare de ce sujet capital, en parle avec ses voisins, amis, professeurs, etc. Il nous concerne tous car il engage l’avenir de l’agriculture et donc des aliments que nous mangeront, nous et nos enfants.
Après la diffusion , j’ai eu beaucoup de mal à chater avec les téléspectateurs, car le système n’arrêtait pas de boguer en raison de l’affluence (10 000 connections en une heure!)
Prise d’assaut, la boutique d’ARTE a eu le temps d’enregistrer 4OO commandes de DVD puis elle a rendu l’âme!
Toute la journée, les internautes ont pu lire sur le site du film cette petite phrase frustrante:
« Suite au succès que rencontre le documentaire « Le monde selon Monsanto », l’accès à la boutique est parfois difficile. Nous vous prions de vous connecter ultérieurement ».
Il y a eu des initiatives absolument incroyables, comme ce « mordu » qui a rédigé un tract annonçant la diffusion du film et l’a distribué dans le métro (j’en ai un exemplaire sous les yeux)…
Ou des visionnages collectifs dans des cafés, salles de réunions…
Des demandes de projection/signatures arrivent de partout ( y compris d’Allemagne) et j’aurai malheureusement beaucoup de mal à les honorer toutes…
20 000 exemplaires du livre ont été vendus en cinq jours et nous en sommes à la troisième réédition.
Ce soir, le livre est en troisième position sur la liste des meilleures ventes d’Amazon…
Sur Internet le buzz continue…
Les contributions au forum sont d’une grande qualité: chacun se demande ce qu’il peut faire à son échelle: c’est ça la démocratie!
Je ne peux pas répondre à tous les messages, E mails, coups de téléphone (mon numéro de portable est sur la place publique…), mais je vais continuer à alimenter mon Blog en tenant compte des questions les plus récurrentes.
Merci à vous!
La cellule de l’ombre
Pour ceux qui se demandent comment Monsanto obtient le soutien de scientifiques pour défendre ses intérêts, voici ce que j’ai découvert au cours de mon enquête et que je raconte dans mon livre:
EXTRAIT:
Pour assurer son emprise, la firme a compris qu’il lui fallait contrôler les scientifiques s’exprimant sur les OGM et faire en sorte qu’ils s’expriment aux bons endroits, comme par exemple dans le cadre de forums internationaux parrainés par les organisations onusiennes, ou dans les revues et universités de renom.
Et je dois admettre qu’elle a très efficacement atteint son but.
Pour preuve : un document interne de Monsanto classé « confidentiel », parvenu mystérieusement (très certainement par la grâce d’un lanceur d’alerte) au bureau de GeneWatch, une association britannique qui, comme son nom l’indique, suit de très près le dossier OGM .
Ce « rapport mensuel » de dix pages, rendu public le 6 septembre 2000, égrène l’activité de la cellule « Affaires réglementaires et enjeux scientifiques » (Regulatory Affairs and Scientific Outreach) de la firme pendant les seuls mois de mai et juin de la même année.
« Ce document montre comment Monsanto tente de manipuler la réglementation des aliments transgéniques à travers le monde pour favoriser ses intérêts, explique le docteur Sue Mayer, la directrice de GeneWatch, dans un communiqué de presse. Apparemment, ils essaient d’acheter l’influence d’individus clés, de noyauter les comités avec des experts qui les soutiennent et de subvertir l’agenda scientifique. »
On y découvre, en effet, que la « cellule » est félicitée pour son « efficacité à assurer que des experts scientifiques clés reconnus au niveau international ont été nommés pour la consultation organisée par la FAO et l’OMS à Genève le mois dernier. Le rapport final a été très favorable à la biotechnologie végétale, en donnant son soutien y compris au rôle crucial de l’équivalence en substance dans les évaluations de la sécurité alimentaire. […]
Des informations sur les avantages et la sécurité de la biotechnologie végétale ont été fournies à des experts médicaux clés et des étudiants de Havard. […]
Un éditorial a été rédigé par le docteur John Thomas (professeur émérite de l’école médicale de l’université du Texas à San Antonio), qui sera placé dans un journal médical comme le premier d’une série planifiée pour toucher les médecins. […]
Une réunion s’est tenue avec le professeur David Khayat, un spécialiste du cancer de renommée internationale pour qu’il collabore à un article qui démontre l’absence de liens entre les aliments transgéniques et le cancer. […]
Les représentants de Monsanto ont obtenu que l’examen de deux propositions d’étiquetage soit repoussé par le comité du Codex [alimentarius]. Etc. »
Parmi les scientifiques qui ont généreusement prêté leur concours aux initiatives de la cellule, le rapport cite aussi l’Espagnol Domingo Chamorro, les Français Gérard Pascal (INRA), Claudine Junien (INSERM) ou le prix Nobel Jean Daucet, qui ont participé au « Forum des biotechnologies » (en français dans le texte) « organisé » par la « cellule ».
FIN DE L’EXTRAIT
J’ai constaté ici et là qu’un certain nombre de détracteurs , plutôt que d’entrer dans un débat constructif et précis sur le contenu de mon film et livre, optent pour la diffamation pure et simple, ce qui ne fait que me confirmer qu’ils n’ont pas d’arguments sérieux à opposer à ce que révèlent les documents ou témoins de mon enquête.
J’ai appris, par exemple, qu’une coopérative semencière, située près de Pau (Vivadour), et appartenant à l’association générale des producteurs de maïs (qui s’apprêtait à lancer sur le marché le maïs MON 810), avait adressé par fax une copie du pamphlet publié sur le site de l’AFIS auquel j’ai répondu point pas point dans mon blog (un agriculteur du sud-ouest m’a adressé un exemplaire de ce courrier ).
Je rappelle que le texte de l’AFIS présente de manière tronquée et mensongère l’affaire qui a fait suite à mon film « Voleurs d’organes », laquelle avait déclenché les foudres de ceux qui avaient intérêt à ce que le trafic d’organes continue ou qui croyaient défendre leur image en en niant la réalité.
J’ai attaqué en diffamation ceux qui propageaient la rumeur que j’avais bidonné et j’ai gagné à chaque fois. En revanche, l ‘ophtamologiste colombien qui m’avait attaquée pour « préjudice commercial » (sic) a perdu son procès (il est pourtant allé en cassation). (lire mon message « l’AFIS attaque (1)/ rubrique « les nouvelles de la toile »)
Je n’exclus pas d’attaquer en diffamation tous ceux qui voudraient ainsi me salir car, n’en déplaise aux manipulateurs, la justice m’a donné raison, et mon enquête sur le vol d’organes constitue l’une de mes grandes fiertés.
Même si elle m’a causé de nombreux ennuis, mais je sais très bien qu’ « on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs »…
Tout comme je sais très bien que Monsanto et ses alliés vont tout faire pour dénigrer mon travail. Ne sachant pas comment contrer la parole exclusive d’un James Maryanski ou d’un Dan Glickman , qui révèlent la grande supercherie que constitue le principe d’équivalence en substance, de documents confidentiels aujourd’hui déclassifiés, ils essaient de semer le doute « par la bande ».
Je note au passage que les techniques utilisées par les défenseurs inconditionnels des OGM sont les mêmes que celles utilisées par Monsanto ou les services de renseignement des Etats Unis, ainsi que je le racontais dans mon livre « Voleurs d’organes; Enquête sur un trafic ».
Encore une fois, faute d’arguments, on ne s’affronte pas au contenu de l’enquête mais à son auteur…
Je reçois chaque jour des dizaines de messages de solidarité et d’encouragement, et je remercie tous ceux qui prennent la peine de m’écrire.
Au début, j’essayais de répondre à chacun, mais désormais ce n’est plus possible. Je m’en excuse…
Par ailleurs, les demandes de projection/signature continue d’affluer de tout le pays, et au-delà (Suisse, Belgique, Allemagne, Brésil) et , encore, une fois, je ne pourrai pas toutes les honorer mais ferai de mon mieux.
Je transmets ici le message que vient de m’adresser la direction d’ARTE et qui me fait chaud au coeur, preuve que le métier que j’ai choisi (journaliste) peut véritablement servir à quelque chose…
Le monde selon Monsanto
Mardi 11 mars 2008 – 22h45
www.arte.tv
Le dossier Monsanto est un véritable succès,
Au 12 mars, soit un jour après l’émission, il totalise un chiffre record de 139 000 visites et 464 000 pages vues !
Le dossier n’a pas encore fait le plein des connexions
et devrait rapidement grimper dans le highscore général.
L’audience provient essentiellement du côté français
(85% des visites, 88% des pages vues).
Elle profite à l’ensemble du site français, faisant du 12 mars la journée record depuis 2005, devant le 2 mai 2007 (Débat Royal Sarkozy), aussi bien en terme de pages vues (555 000 PV) que d’internautes journaliers (90 000 IJ)
ARTE+7
Chiffres au 13/03/2008 – 10h30
Près de 76 000 vidéos visionnées en moins de deux jours, essentiellement le documentaire (68 000 vidéos, FR 51 500 – DE 16 500),
mais le débat fait déjà un bon score (7 500 vidéos, FR 6 300 – DE 1 200).
AUTRES VIDEOS
Près de 34 000 vidéos ont été visionnées,
essentiellement la bande-annonce (12 000 streams).
CHAT
Près de 10.000 participants au Chat (8000 côté français, 2000 côté allemand).
***
Des archives exceptionnelles
Avant toutes choses, il faut comprendre que la passion soudaine de Monsanto pour les semences n’est qu’une stratégie pour assurer la pérennité de son activité de chimiste.
Si, dans les années quatre-vingt, la compagnie se lance dans la biotechnologie c’est d’abord parce qu’elle cherche une parade à la fin de son brevet sur le Roundup, prévue pour 2000 qui permettra à ses concurrents de fabriquer des génériques.
La fin du monopole sur l’herbicide le plus vendu au monde entraînera immanquablement une chute des prix que seule une augmentation des volumes vendus pourra compenser.
C’est ainsi que, dès 1985, est constituée une équipe autour du biologiste Stephen Padgette chargée de fabriquer des tomates, puis un soja résistant au Roundup.
J’ai retrouvé des archives exceptionnelles où l’on voit George Bush (père), alors en campagne pour être président, déambuler dans les laboratoires de Monsanto à Saint Louis.
La scène se déroule très exactement le 15 mai 1987.
Je retranscris ici l’incroyable dialogue entre le futur président des Etats Unis et les représentants de Monsanto, dont Stephen Rogers, l’un des « inventeurs » du soja roundup ready:
MONSANTO 1:
J’aimerais vous montrer les étapes pour déplacer des gènes d’un organisme à un autre. On va vous faire faire les mêmes manipulations que nous faisons au laboratoire. Nous prenons de l’ADN, nous le coupons en morceaux, puis nous mélangeons les différentes parties pour les recoller ensemble.
GEORGE BUSH :
Vous les insérer ?
MONSANTO 1:
Oui nous les réinsérons. Cette éprouvette contient de l’ADN qui provient d’une bactérie. Il a le même aspect, qu’il vienne d’une plante ou un animal.
GEORGE BUSH :
Je vois, et cela vous sert à quoi ? A avoir une plante plus forte ou une plante qui résiste…
MONSANTO 1:
Dans ce cas, elle résiste à un herbicide.
GEORGE BUSH:
Ah, je vois.
MONSANTO 2:
Nous avons un herbicide fabuleux…
De cette conversation, il ressort que Monsanto n’a pas inventé les OGM pour nourrir le monde (nous verrons que ce bel argument a été inventé à la fin des années 1990 par une agence de communication pour redorer le blason des OGM qui suscitent alors un rejet massif en Europe).
Non! Dès le début, la firme de Saint Louis , entend se servir des OGM pour vendre de l’herbicide.
De la conversation il ressort aussi que Bush s’attendait à des objectifs plus nobles et qu’il découvre les véritables intentions de Monsanto…
Au moment où George Bush effectue sa visite au siège de Monsanto, il est le vice president de Ronald Reagan.
Le mot d’ordre de l’administration républicaine c’est la déréglementation.
Il s’agit de favoriser l’industrie en réduisant au maximum les entraves “bureaucratiques”, comme disent les faucons de la Maison Blanche, en supprimant notamment les tests toxicologiques ou environnementaux sur les nouveaux produits, dont la longueur tatillonne ralentit la mise sur le marché.
La suite de la conversation donne une idée de l’aplomb de la firme qui s’adresse, je le rappelle, au futur président des Etats Unis:
MONSANTO 1:
Nous avons fait une demande à l’USDA ( ministère de l’agriculture) pour qu’on puisse faire des essais avec les nouvelles plantes pour la 1ere fois dans l’Illinois cette année.
MONSANTO 2:
Nous en rêvons tous! on continue à investir de l’argent mais rien ne se passe.
MONSANTO 1:
Nous ne pouvons pas nous plaindre du ministère de l’agriculture, il suit le processus normal. Il fait très attention à ces nouvelles technologies, mais si en septembre on n’a pas reçu l’autorisation, peut-être qu’on changera de ton!
GEORGE BUSH:
Appelez-moi, mon job c’est la déréglementation. Je peux vous aider!