La France maintient la clause de sauvegarde pour le MON 810

Je constate que les mauvais nuages qui s’accumulent dans le ciel des OGM font sortir de leurs gonds mes détracteurs personnels (!) qui se déchainent sur mon BLOG avec une énergie proprement sidérante. Il semblerait qu’ils n’hésitent pas à recourir à l’injure et l’insulte, d’où l’intervention à plusieurs reprises de l’équipe de modérateurs d’ ARTE.

Je continue de proposer à mes chers détracteurs (« GPF », « Anton », etc) que nous participions ensemble à un débat public, ce qui permettra (enfin!) de mettre un nom et un visage sur ces pro-OGM qui squattent mon BLOG et d’autres forums, comme s’ils n’avaient que cela à faire. Le maintien de leur anonymat ne fait que renforcer l’impression qu’ils sont rémunérés par une agence de communication, sous contrat avec Monsanto et consorts, pour faire ce travail .

J’attends des propositions de date et de lieu.

En attendant, je mets en ligne deux articles parus dans Le Monde, l’un le 17 février, qui concerne le maintien de la clause de sauvegarde défendue par la France devant la Commission européenne; l’autre le 13 février, où l’on découvre notamment que contrairement à ce qu’annonce triomphalement , chaque année, l’ISAAA (International Service for the Adquisition of Agro Biotech Applications) les surfaces de cultures transgéniques n’augmentent pas mais régressent. À noter: l’ISAAA est financé notamment par … Monsanto!

Le Monde du 17 février 2009

La Commission européenne a échoué, lundi 16 février, dans sa tentative pour forcer la France et la Grèce à autoriser la reprise de la culture d’un maïs génétiquement modifié de la firme américaine Monsanto. Malgré la publication d’un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), jeudi 12 février, assurant que cette plante ne présente aucun risque pour la santé, la culture du maïs MON 810 est toujours suspendue en France.

Les experts des pays de l’Union européenne réunis à Bruxelles au sein du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale « ne sont pas parvenus à trouver une majorité qualifiée en faveur ou contre les demandes faites à la France et à la Grèce de lever les mesures d’urgence » empêchant la culture de ce maïs OGM, a confirmé la Commission dans un communiqué.

Au cours de la réunion, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a dit « avoir des interrogations » sur les risques de la culture du MON 810 pour l’environnement. Elle a demandé des éclaircissements à la société américaine.

« Nous sommes excédés de ce manque de courage politique. La frilosité européenne, et surtout française, risque d’avoir de lourdes conséquences dans les années à venir », a déclaré dans un communiqué Philippe Gracien, porte-parole des professionnels des semences et de la protection des plantes.

La suspension de la culture en France a été décidée à cause des « inquiétudes sur la question de la dissémination » et de ses effets sur la faune, la flore et les écosystèmes, a rappelé jeudi dernier le premier ministre français, François Fillon. La clause de sauvegarde française ne concerne que la culture, pas la commercialisation du MON 810.

Le Monde du 13 février 2009:

Les OGM réhabilités ? La directrice générale de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), Pascale Briand, aurait, selon Le Figaro du jeudi 12 février, signé un avis relatif au maïs génétiquement modifié, le Monsanto 810. Cet avis, daté du 23 janvier et qui n’a pas été rendu public depuis, reprendrait pour l’essentiel les conclusions de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire du 31 octobre 2008 estimant qu’ »aucune preuve scientifique, en termes de risques pour la santé humaine ou animale ou pour l’environnement, n’a été fournie pour justifier l’invocation d’une clause de sauvegarde ».

L’avis de l’Afssa fait suite au rapport rédigé par le professeur Yvon Le Maho dont les conclusions, opposées à celles de l’EFSA, avaient conduit la direction générale de la santé à saisir l’Agence française. C’est notamment sur la base du rapport Le Maho que le gouvernement français s’était appuyé pour justifier sa décision d’interdire les cultures de maïs transgénique en invoquant la clause de sauvegarde auprès de la Commission européenne.

La question est donc désormais de savoir si le gouvernement maintiendra sa position en dépit de ce coup de semonce. Sachant que le ministère de l’écologie a également fondé son argumentaire sur des critères non pas seulement sanitaires mais aussi environnementaux, il est en mesure de demander la prolongation de la clause de sauvegarde.

DÉCÉLÉRATION DANS LE MONDE

C’est dans ce contexte qu’est une nouvelle fois soulevée la question de la surface réelle occupée par les cultures transgéniques dans le monde. L’organisme qui publie annuellement l’évaluation de cette statistique, l’Isaaa (International Service for the Acquisition of Agro-Biotech Applications), voit aujourd’hui ses résultats vivement contestés par le réseau international des Amis de la Terre (Friends of the Earth). Et la France est précisément au coeur de cette polémique.

L’Isaaa est un organisme basé à l’université Cornell, de New York, et financé par des organisations comme la Fondation Rockefeller ou les sociétés Monsanto et Syngenta, qui produisent des OGM. Il publie chaque année depuis 1997 un rapport sur la diffusion des OGM à travers la planète. Dans son étude de la situation pour 2008, publiée mercredi aux Etats-Unis, l’Isaaa laisse entendre que la superficie cultivée en Europe a crû de 21 %. Faux, estiment les Amis de la Terre, qui observent que l’Isaaa a exclu la France de son compte. Le moratoire adopté par l’Hexagone en 2008 sur le maïs MON 810 a fait diminuer la surface cultivée d’OGM en Europe de 50 000 hectares environ.

De surcroît, l’Isaaa compte la Roumanie pour 2007 et 2008, alors qu’il l’excluait en 2006. Pourtant, la Roumanie cultivait des OGM en 2006. Explication de cette manipulation, selon les Amis de la Terre : la Roumanie a fortement diminué sa culture d’OGM quand elle a rejoint l’Europe, en 2007. « L’oublier » en 2006 permet de gonfler la progression apparente.

Au total, selon les Amis de la Terre, la superficie cultivée en OGM dans l’Union européenne n’a pas augmenté de 21 % en 2008, mais a, au contraire, diminué de 2 %. Cette critique affaiblit fortement la fiabilité que l’on peut accorder aux comptes de l’Isaaa. En 2008, les Amis de la Terre avaient aussi montré que l’institut avait surévalué le nombre d’hectares cultivés en OGM en Inde de 400 000 hectares.

Malgré ce qui apparaît comme une propension à la surestimation, les chiffres de l’Isaaa montrent un ralentissement de la progression des OGM dans le monde. Dans son rapport pour 2008, l’institut estime que la superficie cultivée en 2008 a progressé de 9,4 %, pour atteindre 125 millions d’hectares. Ce taux est bien moindre que celui de 2007 (12 %), où il était évalué à 12 %. La décélération est continue puisque, en 2006, la progression était estimée à 13 %, en 2005 à 11 %, en 2004 à 20 %, en 2003 à 15 %, en 2002 à 12 % et en 2001 à 19 %.

De leur côté, les Amis de la Terre publient un rapport (intitulé Who benefits from GM crops ?) dans lequel l’association écologiste souligne que 80 % des OGM cultivés dans le monde ne le sont que dans trois pays, les Etats-Unis, l’Argentine et le Brésil. De son côté, l’Isaaa observe que la culture d’OGM a commencé en 2008, même si c’est sur des superficies modestes, au Burkina Faso, en Egypte et en Bolivie. Un autre point de friction, les Amis de la Terre estimant que la majorité des OGM ne sont pas utiles aux paysans, mais aux grandes exploitations agricoles.

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