Le Bisphénol A a du plomb dans l’aile : à quand les sanctions contre les experts qui ont nié sa toxicité ?

Le 27 septembre dernier,   rompant avec l’incroyable déni et la surdité suspecte de son ancêtre l’AFSSA, l’ANSES (l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a – enfin ! –   reconnu la toxicité du Bisphénol A, et notamment lors d’une exposition à de très faibles doses. La vénérable institution souligne  l’ existence d’effets « avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, même à de faibles niveaux d’exposition » au Bisphénol A. Puis, elle déclare « disposer de suffisamment d’éléments scientifiques » pour affirmer que «  l’objectif prioritaire consiste à réduire les expositions au bisphénol A des populations les plus sensibles ». A savoir : les femmes enceintes et les enfants en bas âge. Que de temps perdu ! Que d’irresponsabilité de tous ces « experts » à l’indécente langue de bois que j’ai côtoyés pendant deux ans et dont j’ai rapporté les arguments peu convaincants dans mon film et livre Notre poison quotidien.

Dans son rapport, l’ANSES explique qu’elle a épluché toute la littérature scientifique existante portant sur les effets éventuels du Bisphénol A – enfin ! -, reconnaissant ainsi que pendant des années l’AFSSA a sciemment ignoré des dizaines d’études montrant lesdits effets, en se bornant à « évaluer » les études truquées et manipulées de l’industrie, ainsi que je l’ai soigneusement relaté dans mon livre et film. C’est tout simplement honteux…

En couchant ces lignes, je repense aux déclarations fracassantes de Roselyne Bachelot devant l’assemblée nationale il y a un peu plus de deux ans.

Voici ce que j’écrivais dans mon livre :

« Je rappelle que le principe de précaution ne s’applique qu’en l’absence d’étude fiable. En l’occurrence, les études fiables existent ; elles concluent, en l’état actuel des connaissances scientifiques, à l’innocuité des biberons en bisphénol A. […] Ces études sont confirmées par l’ensemble des grandes agences sanitaires. » C’était le 31 mars 2009, au Parlement français : Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, répondait aux questions du député centriste de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde, qui demandait que, comme au Canada, le gouvernement applique le principe de précaution au moins pour les biberons contenant du bisphénol A. Affirmant avec force que « le principe de précaution est un principe de raison, il n’est en aucun cas un principe d’émotion », la ministre a asséné, imperturbable : « Les autorités canadiennes ont décidé son interdiction sous la pression de l’opinion publique, sans que cette décision repose toutefois sur aucune étude scientifique sérieuse. » Gageons que ces phrases malencontreuses entacheront à jamais l’image de celle qui, quelques mois plus tard, se lança à corps perdu dans la désastreuse affaire du vaccin contre la grippe H1N1[1].

Deux mois plus tard, c’était au tour de Marie Favrot, l’ « experte » en charge du dossier BPA à l’AFSSA, de nier publiquement les effets de l’hormone de synthèse sur les organismes en développement, ainsi que je l’ai rapporté dans mon livre:

« L’exposition du fœtus par contamination de la mère est négligeable, a ainsi déclaré Marie Favrot, directrice de l’évaluation des risques nutritionnels et sanitaires de l’(ex)-Afssa, lors d’un colloque organisé le 5 juin 2009 à l’Assemblée nationale par le RES et Gérard Bapt (président du Groupe santé environnementale à l’Assemblée nationale). Les études n’ont bien sûr pas pu être faites avec le BPA lui-même, mais on est parti des études faites sur le paracétamol, qui a des similitudes de structure et surtout utilise le même métabolisme de détoxification. »

Devant l’indignation manifestée par le chimiste et toxicologue André Cicollela, le porte-parole du Réseau Environnement Santé (RES), Pascale Briant , la directrice de l’AFSSA n’avait pas eu peur du ridicule en soutenant :

– Le problème, c’est qu’on ne peut pas protéger correctement nos concitoyens sur la base de l’émotion…

–          Mais comment pouvez-vous parler d’“émotion” ?, s’était énervé André Cicollela. Comment pouvez-vous parler d’émotion devant l’ensemble de ces données scientifiques ? »

Dans un deuxième rapport, l’ANSES a dressé la liste de tous les produits qui contiennent la dangereuse molécule. Et elle est « impressionnante » souligne Le Monde dans son édition du 28 septembre  . De fait, le poison chimique est utilisé dans  rien moins qu’une soixantaine de secteurs d’activités ! Les emballages alimentaires, bien sûr, mais aussi les « lunettes et lentilles de contact, CD et DVD, câbles, mastics, adhésifs, électroménager, articles de sport, appareils médicaux, revêtements de sol, vernis et peintures, encres d’imprimerie, etc »

Les experts ont retenu trois catégories d’effets « suspectés » sur la santé humaine: fertilité féminine, pathologies cardiovasculaires et diabète. Et sept effets « avérés » chez l’animal : «  l’avancement de l’âge de la puberté, l’augmentation de la survenue de kystes ovariens et de lésions de la glande mammaire, l’altération de la production spermatique ». Par « lésions de la glande mammaire », il faut entendre « cancer du sein », car, ainsi que me l’ont expliqué Ana Soto et Carlos Sonnenschein, chercheurs à l’université Tufts (Boston) , les « lésions observées chez les jeunes rattes exposées à de très faibles doses de Bisphénol A in utero, conduisent généralement à des cancers mammaires ».

Le rapport de l’ANSES conclut à l’existence de ces « effets à des doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires, et plus particulièrement lors de certaines périodes de la vie », comme la grossesse et la vie pré et postnatale. Diantre ! Exit la DJA de 0,05 mg / kilo de poids corporel à laquelle la pauvre Pascale Briant et ses petits camarades de l’EFSA s’accrochaient lamentablement il y a à peine deux ans.

En écrivant ces lignes, je repense aussi au pauvre Alexandre Feigenbaum, l’ « expert » de l’EFSA, l’agence européenne de la sécurité des aliments. Je retranscris ici ce que j’ai écrit dans mon livre à propos de cette rencontre affligeante :

Comment est-ce possible ? Alors que je roulais sur l’autoroute reliant Bologne à Parme (Italie), le 19 janvier 2010, cette question ne cessait de me poursuivre. Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec quatre représentants de l’EFSA, dont Alexandre Feigenbaum, le chef de l’unité chargée de l’évaluation des matériaux au contact avec les aliments (groupe CEF).

« Pourquoi avez-vous rejeté les études d’Ana Soto ? », ai-je demandé à Alexandre Feigenbaum en ouverture de notre entretien – enregistré par mon équipe de tournage, comme les trois autres interviews que j’ai réalisées à l’EFSA, mais aussi par les trois représentants de l’Autorité européenne qui étaient assis dans mon dos… « Elles ne répondent tout simplement pas aux critères sur la qualité des études, m’a répondu l’expert. Il est possible que… Ce sont des effets isolés que l’on peut voir ; comment voulez-vous être certain que ce que vous pouvez voir, soit dans des tubes à essai, soit sur un nombre restreint d’animaux, ait une signification pour la santé humaine ? Nous, nous sommes obligés de prendre des études valides et acceptées par la communauté scientifique. Et vous savez bien que les études d’Ana Soto ne le sont pas…

– Et qu’en est-il des études de Frederick vom Saal de l’Université Cornell  ?, ai-je poursuivi, préférant ignorer l’énormité de ce que je venais d’entendre.

– Cela fait une quinzaine d’année que M. vom Saal essaie de convaincre la communauté scientifique de prendre en compte ses études. Et il n’a pas convaincu : toutes les agences nationales ou internationales en charge de l’évaluation du risque, que ce soit la FDA, que ce soit en Nouvelle-Zélande, au Japon, le BFR en Allemagne, ou la FSA en Angleterre, toutes sont d’accord avec notre démarche d’évaluation du risque et avec la DJA que nous avons établie…

– Comment expliquez-vous que l’EFSA ne prenne pas en compte les centaines d’études universitaires qui montrent des effets du bisphénol A à des doses largement inférieures à la DJA ?, ai-je insisté, de plus en plus découragée.

– C’est sûr qu’on voit des effets dans la plupart de ces études, mais on ne sait pas ce que signifient ces effets pour la santé humaine, m’a répondu l’expert européen, après un long monologue incompréhensible, que je préfère épargner au lecteur. Comment voulez-vous qu’une agence qui est responsable de donner un avis sur la sécurité des consommateurs puisse se fonder sur des études qui ne sont pas validées, ou pas répétables ?

En écrivant ces lignes, je pense aussi au  pauvre Jean-François Narbonne, dont j’ai révélé sur ce blog les liens avec … Total. Or, Total c’est … Arkema,   l’un des premiers fabricants français de … Bisphénol A. Le laboratoire du toxicologue de Bordeaux qui a manifestement été recruté par l’industrie pour discréditer  Notre poison quotidien (voir sur ce Blog) est entièrement financé par … Total, ainsi qu’il l’a lui-même indiqué sur la déclaration de conflit d’intérêt qu’il a remis à l’AFSSA (et que l’on peut consulter sur mon Blog). Cela explique (peut-être !) l’empressement de Narbonne à signer le dernier avis de l’AFSSA (octobre 2008) sur le Bisphénol A, où bien sûr l’agence concluait à l’innocuité du poison chimique, y compris pour les biberons !  Il faut dire que parmi les « experts » il y avait aussi Jean-François Régnier qui travaille justement pour … Arkema !

Pauvre Jean-François Narbonne qui lors d’une émission de France Culture (Le Grain à moudre, du 15 mars) à laquelle je participais avec Bruno Le Maire , le ministre de l’agriculture, déclara avec aplomb que si le parlement français a interdit l’usage du BPA dans les biberons, en juillet 2009, c’était pour « faire plaisir à une poignée d’écolos » !

Le même Narbonne , qui fit preuve d’une mauvaise foi stupéfiante tout au long de l’interview qu’il a accordée  à Gil Rivière-Weckstein , le journaliste du site Agriculture et environnement (financé par l’industrie agroalimentaire et chimique). Dans cet « entretien » le toxicologue de Bordeaux s’attaque au Réseau Environnement Santé d’ André Cicollela qui n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme sur les effets à faibles doses du Bisphénol A :

En réalité, je me demande si l’objectif du reportage de Marie-Monique Robin – et la motivation des soutiens dont elle a bénéficié – n’est pas tout simplement la suppression des agences sanitaires et le transfert de l’évaluation des risques vers des lobbies associatifs privés (ce que certains appellent « l’expertise citoyenne  »). En effet, je constate que son reportage assène les mêmes contre-vérités scientifiques que celles véhiculées par certaines associations, notamment le Réseau environnement santé. Au sein de l’Anses, nous avons proposé plusieurs fois à ces leaders d’opinion de se porter candidats comme experts, puisqu’ils estiment que le travail effectué est tellement critiquable. Or, ils n’ont jamais répondu à ces appels. À croire qu’ils préfèrent manipuler l’opinion publique, et nos élus, plutôt que participer aux travaux – bien moins médiatiques – de l’évaluation scientifique des risques. Dans ces conditions, on peut se demander s’ils s’intéressent vraiment à la santé des citoyens.

Quel culot ! Quand on sait qu’André Cicollela a posé sa candidature à l’AFSSA, mais que celle-ci n’a jamais daigné lui répondre, ainsi qu’il l’a révélé lors de l’audition qu’il avait organisée au Parlement en juin 2009, en présence de Pascale Briant, laquelle s’est contentée de bafouiller…

Pour en finir avec le revirement à 180 degrés de l’ANSES, je voudrais citer ce bel aveu de Dominique Gombert, directeur de l’évaluation des risques, qui dans  Le Monde du 28 septembre ( « Même à faible dose , le bisphénol A constitue un danger pour l’homme ») se pose – enfin ! – la question qui est au cœur de mon film et livre : « A partir du moment où il existe des fenêtres de susceptibilité extrêmement fortes pour certaines populations sensibles, la notion de dose de référence a-t-elle encore un sens ? » Diantre !

En conclusion ,  « L’ANSES va transmettre immédiatement ses conclusions aux instances européennes en vue d’examiner la pertinence d’une révision des doses de référence » !

Rappelons qu’en septembre 2010 l’incorrigible EFSA « avait estimé qu’aucun élément scientifique ne rendait nécessaire d’abaisser la DJA pour le Bisphénol A », comme le souligne Le Monde

Et puis, mercredi 28 septembre, l’Assemblée nationale a voté à une large majorité une proposition de loi demandant l’interdiction du BPA dans tous les conditionnements alimentaires à  partir du 1er janvier 2004. « Un délai qui doit permettre aux industriels de mettre au point des substituts et aux autorités sanitaires de vérifier leur innocuité » a précisé la députée Michèle Delaunay.

Pauvre Jean-René Buisson,le patron de l’industrie agro-alimentaire , que j’ai eu l’insigne honneur de croiser sur un plateau de télévision de France 2 , puis à France Inter , et qui s’est dit « surpris » de tant de mauvaises nouvelles …

Quitte à énerver encore plus Jean-René Buisson et consorts, Notre poison quotidien continue de remplir les salles de France et de Navarre. Je mets ici en ligne deux photos prises lors d’une projection débat, organisée à Tours le 28 septembre avec François Veillerette du Mouvement pour les générations futures.

Enfin, je vous informe que le DVD Our Daily Poison vient de sortir aux Etats Unis. Je profite du tournage que j’effectue actuellement au Mexique et aux Etats Unis pour mon prochain film et livre « Comment on nourrit les gens » (voir sur mon site m2rfilms.com) pour participer au lancement du DVD le 18 octobre à l’Université californienne de Berkeley.


[1] Le 17 mai 2010, les députés français adopteront finalement une loi interdisant la commercialisation des biberons en polycarbonate contenant du bisphénol A…

14 réflexions sur « Le Bisphénol A a du plomb dans l’aile : à quand les sanctions contre les experts qui ont nié sa toxicité ? »

  1. Superbe pétage de cable. Mme Marie-Monique Robin nous démontre ad nauseam que l’émotion, et surtout la vindicte, supplante la rationalité.

    1.  Les experts qui ne sont pas hystériques sont pour elle des « « experts » – avec des guillemets de péjoration – à l’indécente langue de bois ». Ils sont aussi irresponsables.

    2.  Ceux qu’elle cite sont tous « pauvres », avec des italiques de mépris.

    3.  Les études qui ne vont pas dans le sens de l’apocalypse chimique sont « truquées et manipulées [par] l’industrie ».

    4.  Le « pauvre Jean-François Narbonne », c’est, en bref, Total et Total, c’est … Arkema, fabricant de BPA.

    5.  Le site Agriculture et environnement, tenu par M. Gil Rivière-Wekstein (sans « c », Mme Robin, sans « c »), resete, malgré le démenti qui lui a été opposé (à Mme Robin) « financé par l’industrie agroalimentaire et chimique ».

    J’ai fait un petit tour sur le site de l’ANSES et dans son document*. Verdict :

    1.  Je n’ai pas trouvé « « avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, même à de faibles niveaux d’exposition », ni « disposer de suffisamment d’éléments scientifiques » et « l’objectif prioritaire consiste à réduire les expositions au bisphénol A des populations les plus sensibles ». C’est peut-être dans le communiqué de presse, pas dans le volumineux rapport.

    2.  Voici ce que dit le rapport dans sa partie « Discussion – conclusion » (page 198) :

    Sous « 8.1  Limites méthodologique » :

    « Les données actuellement disponibles chez lřHomme concernant le lien entre une exposition au BPA et des effets sur la santé sont jugées par le groupe de travail très limitées et insuffisantes pour être utilisées de prime abord pour conduire une ERS** quantitative. Les résultats issus d’études de qualité acceptable et d études présentant des limites méthodologiques non majeures ont cependant été utilisés pour classer les effets du BPA sur la base des données humaines. »

    Sous « 8.3  Synthèse des conclusions du rapport sur les effets sanitaires » et « 8.3.1 Effets avérés :

    « Chez l’Homme, l’insuffisance de données disponibles ne permet pas de conclure à un effet avéré ».

    3.  Le rapport se termine par des « Recommandations de recherche » et des « Perspectives », ces dernières représentant une ébauche de plant de travail pour l’ANSES, par exemple : « A investiguer de manière plus approfondie les études susceptibles de mettre en évidence des relations dose-effet non-monotones. »

    En résumé, donc, ce billet est tout à fait excessif. L’hystérie est à comparer avec la sérénité de l’ANSES : « L’ANSES va transmettre immédiatement ses conclusions aux instances européennes en vue d’examiner la pertinence d’une révision des doses de référence » (je cite Mme Robin. Il n’y a qu’à lire : en vue d’examiner la pertinence

    Malheureusement, il n’est pas insignifiant. Les marchands de peur disposent d’une formidable fond de commerce, de même qu’une presse à la recherche de lecteurs et que les politicards qui ne sauraient exister sans le populisme.

    Petit rappel : l’ANSES a produit des recommandations quant à la réduction de l’exposition au BPA des populations les plus sensibles et à à la mobilisation « des industriels pour mettre au point des substituts du bisphénol A, dont l’innocuité serait démontrée », pour les usages alimentaires… en 2010.

    _________________

    *  …://www.anses.fr/Documents/CHIM-Ra-BisphenolA.pdf

    **  Évaluation des risques sanitaires.

  2. J’ai oublié le commencement – le titre : « à quand les sanctions contre les experts qui ont nié sa toxicité ? »

    Vous rendez-vous compte de ce que vous écrivez ? Quelles sanctions ? Une fessée ? Un lynchage, par lapidation par exemple ? Pour quel délit ? Selon quel article du Code pénal ?

    Je reviens sur les études écartées (« l’AFSSA a sciemment ignoré des dizaines d’études montrant lesdits effets »). Ben oui : l’AFSSA a (certainement) ignoré les études mal faites et peu crédibles. C’est ce qui se passe toujours quand on fait une méta-analyse (sachant que certains militants-chercheurs écartent quant à eux les études qui leur déplaisent). Le rapport de l’ANSES contient quelques explications sur le sujet.

    Vous écrivez par ailleurs : « Le laboratoire du toxicologue de Bordeaux qui a manifestement été recruté par l’industrie pour discréditer Notre poison quotidien (voir sur ce Blog) est entièrement financé par … Total, ainsi qu’il l’a lui-même indiqué sur la déclaration de conflit d’intérêt qu’il a remis à l’AFSSA (et que l’on peut consulter sur mon Blog). »

    C’est faux, et il suffit de se référer à votre propre blog*. La laboratoire (une unité du CNRS au sein d’une Université) bénéficie certes d’un financement de Total, mais « entièrement » est une exagération, en fait un grossier mensonge. Mais bon, il y avait matière à règlement de comptes.

    Vous avez aussi écrit : « Cela explique (peut-être !) l’empressement de Narbonne à signer le dernier avis de l’AFSSA (octobre 2008) sur le Bisphénol A, où bien sûr l’agence concluait à l’innocuité du poison chimique, y compris pour les biberons ! Il faut dire que parmi les « experts  » il y avait aussi Jean-François Régnier qui travaille justement pour … Arkema ! »

    Vous serait-il venu à l’esprit que le rapport a aussi été signé par les autres membres ?

    Et encore : « Bruno Le Maire , le ministre de l’agriculture, déclara avec aplomb que si le parlement français a interdit l’usage du BPA dans les biberons, en juillet 2009, c’était pour « faire plaisir à une poignée d’écolos » ! »

    Avec aplomb (si tant est que ce fût M. Le Maire – il me semble que cela vient plutôt de M. Narbonne au légendaire franc-parler) ? Voici ce qu’a écrit l’AFSSA dans son communiqué de presse du 13 novembre 2008 :

    « Les conclusions de ce travail indiquent que, pour l’ensemble des groupes de population étudiés, les estimations d’exposition étaient inférieures à 30 % de la DJT, la dose maximale de bisphénol A ingérée reste donc largement inférieure à la dose maximale acceptable sur le plan toxicologique. Cependant, ces estimations d’exposition ne prennent pas en compte la migration potentielle de bisphénol A dans l’aliment au cours du chauffage au four micro-ondes.

    « […]

    « Le travail bibliographique réalisé par l’Afssa indique que lorsque le contenu des biberons en polycarbonate est chauffé via un traitement au four à micro-ondes en conditions réalistes (durée de chauffage inférieure à 10 minutes), les quantités de bisphénol A transférable à l’aliment sont très faibles et restent très inférieures à la valeur maximale de migration retenue par l’EFSA pour son calcul d’exposition.

    « La revue de la littérature réalisée par l’Agence révèle également que la dureté (2) de l’eau ou des traces de liquide vaisselle sont des facteurs qui favorisent un transfert de bisphénol A à partir de récipients en polycarbonate. Cependant, ces transferts restent également très inférieurs à la valeur maximale retenue par l’EFSA.

    « En conséquence, les conclusions de l’avis de l’EFSA de 2006, sont également applicables au cas particulier du chauffage aux micro-ondes de biberons en polycarbonate et ne justifient donc pas de conditions d’emploi particulières. »

    Peut-être que « faire plaisir à une poignée d’écolos » n’est pas exact, mais le fait est que le rapport de l’AFSSA ne fournissait aucune base factuelle pour l’interdiction.

    Vous pouvez penser, prétendre, vociférer que ce rapport ne vaut pas un clou. Le fait est, cependant, qu’il n’offre pas de base factuelle.

    _____________________

    *  …://robin.blog.arte.tv/files/Narbonne-4.jpg

    **  …://www.anses.fr/Documents/MCDA2008sa0141.pdf
    Pour un résumé : …://www.anses.fr/index.htm (chercher dans les archives de l’AFSSA.

  3. Effectivement, Jean-François Narbonne est trempé dans des histoires de conflit d’intérêt en nombre. Ce n’est vraiment pas un type fiable et recommandable.
    Grâce à votre travail et et votre notoriété grandissante , des gens comme Jean-François Narbonne sont ridiculisés et les consommateurs apprennent à être de plus en plus vigilants.

  4. Wackes Seppi says:

    16 octobre 2011 à 23:12

    Vous écrivez par ailleurs : « Le laboratoire du toxicologue de Bordeaux qui a manifestement été recruté par l’industrie pour discréditer Notre poison quotidien (voir sur ce Blog) est entièrement financé par … Total, ainsi qu’il l’a lui-même indiqué sur la déclaration de conflit d’intérêt qu’il a remis à l’AFSSA (et que l’on peut consulter sur mon Blog). »

    C’est faux, et il suffit de se référer à votre propre blog*. La laboratoire (une unité du CNRS au sein d’une Université) bénéficie certes d’un financement de Total, mais « entièrement » est une exagération, en fait un grossier mensonge. Mais bon, il y avait matière à règlement de comptes.

    => c’est encore plus triste pour Mme Robin
    http://forums.futura-sciences.com/actualites/463801-mmr-ne-peux-laisser-passer-4.html

    Narbonne fait partie d’une structure assez vaste dont voici les équipes de recherche :

    •Transferts Géochimiques des Métaux à l’interface continent océan
    •Physico et Toxico Chimie de l’environnement ==> Narbonne
    •Ecotoxicologie Aquatique

    •Ecologie et Biogéochimie des Systèmes Côtiers
    •Modélisation Expérimentale et Télédétection en Hydrodynamique Sédimentaire

    •Paléoclimats
    •Processus de Dépôts et Construction des Corps et Systèmes Sédimentaires
    ….
    Il m’étonnerait beaucoup que ce soit le labo de Narbonne qui profite de cette ressource.
    (d’après JFP)
    il me reste que la diffamation comme argument sur ce blog?

  5. N’est ce pas frustrant d’avoir raison (grâce à la compilation des études scientifiques à charge et de votre travail d’investigation) avant tout le monde?
    On attend avec impatience une procédure judiciaire à l’encontre de Miss « Lobby » Bachelot… Rêvons.

  6. I have just seen your film in french subtitled in spanish in youtube. I am almost speechless. Congratulations, what a good work you have done. Sorry I don’t write in French, it would take me much longer and wouldn’t be so sure about the result.
    I saw your other film The world by Monsanto.
    For your next film may I suggest a theme which is my obsession nowdays. The vegetarian diet for humans. There is now a considerable percentage of vegans/vegetarians in the USA, 3,6% of the population I believe.
    I allow myself the liberty of sending you a small personal essay which I would appreciate you would read. I call it « Eating Bread ».
    My whole life I’ve being looking for something, the solution to this world’s problems. I have being studying, thinking that there had to be a solution and a simple one too. As in some Hitchcock’s movies, it was a question of observing. Well for me that day has come. Human beings are strict vegetarians by nature and turning away from their diet they have turned away from their conscience.
    When someone commits a terrible crime, believing in eternal life will make him/her think he/she deserves to be punished. In due form from there onwards his/her life follows a continuous descent.
    Long ago human beings took advantage of their greater intelligence and made animals their slaves. This is easily understood when we think that more evolved beings from other planets could arrive one day and dedicate to raise us as cattle.
    This is not a new theory. There are many vegetarian people. They are animals whom human beings destroy and torture in order to not having to eat BREAD made with the sweat from their brows.
    If anyone believes that DNA, the elements periodic table and the planets disposition in the Universe are consequence of a Big Bang, he is ignorant or credulous.
    Human beings have herbivore teeth and digestive system. The smell of raw meat or fish is disgusting to us. We cannot eat raw meat with our bare hands and without giving it some kind of treatment.
    Nutrition is an outstanding subject for all. We eat what we like not what is good for us. WHO recommendations few follow.
    In southern India there are strict vegetarians who do not need to take B12 supplement because Pseudomonas and Klebsiella sp. Bacteria produce it in their small intestine, where it can be absorbed by the body.
    Thank you Marie-Monique Robin

  7. Bonjour a tous!

    Le Guardian révèlait fin Octobre comment des agences de relations publiques recrutent des personnes publiques (Claude Allègre…) pour publier des articles dans le Financial Times (en leur seul nom et sans mentionner bien sur ce travail commandé par l’industrie) (EuropaBio).

    http://www.guardian.co.uk/environment/interactive/2011/oct/20/gm-food

    Nos « élites » se laissent-elles intoxiquer par ces articles « innocents »? (OGM, nucléaire, théories économiques…)

  8. « lésions observées chez les jeunes rattes exposées à de très faibles doses de Bisphénol A in utero, conduisent généralement à des cancers mammaires »

    Le Bisphénol A est nocif pour les pommes de terre ?

    Je sors.

  9. @Lion

    « Bonjour a tous!

    Le Guardian révèlait fin Octobre comment des agences de relations publiques recrutent des personnes publiques »

    ERREUR, elles essaient de recruter… et jusqu’à présent n’ont pas vraiment réussi ! quant au lobbying, elles ont encore beaucoup de retard par rapport aux ONG « environnementales »

  10. @ sceptique

    Tu es bien naif garcon!

    Dans le nucleaire qui brille de son opacité et combat bec et ongle la moindre éolienne ou l’industrie automobile qui nie le réchauffement climatique c’est pratique courante de recruter des personnes publiques dont ils cachent le lien de subordination a l’industrie lors d’interventions médiatique.

    Ma main a couper que c’est pratique courante dans l’industrie que vous représentez cher « sceptique ».

    Le Guardian ne fait que mettre enfin en lumiere cette pratique!

    Vivement que MMR remette un gros coup de pied dans les c–illes a votre industrie!!!

    Cordialement,

    Lion

  11. Cette page sur le Le Bisphénol A ne déchaîne pas autant de passion que le cas des OGM.
    Il faut dire aussi qu’il n’y a rien a contester de l’excellent travail de MM Robin sur ce sujet très important.
    Je profite de cet espace pour inviter les visiteurs de ce blog a signer cette pétition : http://www.ogm-abeille.org/

    J’invite également à visiter le forum de Greenpeace : http://ogm.greenpeace.fr/frites-ou-pas-les-ogm-on-nen-veut-toujours-pas#comment-672236
    Sur ce forum nous mettons en évidence que les anti-OGM sont d’une écrasante majorité dans notre pays.
    2 pétitions démarrée en même temps récoltes un nombre très différent de signatures.
    Il s’agit de http://www.ogm-abeille.org/ qui récolte aujourd’hui à 14h50 plus de 7056 Signatures en six jours , alors que la pétition pro-OGM http://marre-des-faucheurs.fr/fr/?p=170, démarrée au même moment n’en n’a réussi à en récolter que…..200

  12. Mmmm …. il faut donc tous les pendre! Scientifiques et agences sanitaires.
    Il faut laisse MMR nous montrer la voie. Elle connait les dossiers, elle est indépendante, elle est savante et peut nous dire ce qui est dangereux et ce qui ne l’est pas.
    L’Anses ne sert à rien puisque le travail de recherche journalistique indépendant a déjà été fait par MMR.
    Je pense des personnes telles MMR sont les seuls qui devraient s’exprimer sur la place publique, et sur de nombreux sujets ou l’opacité règne.
    J’aimerais connaitre son avis sur la spiritualité, car les églises ont leurs conflits d’intérêt.
    J’aimerais connaitre son avis sur le système bancaire et les meilleurs placements, car mon conseiller financier a un conflit d’intéret.
    J’aimerais enfin son avis sur la politique, car tous les politiques que j’entends ont des conflits d’intérets (ad minima celui de garder un poste au chaud).

  13. Je souhaiterais contacter Mme Robin à fin de l’inviter à participer au II Congrès Insternational d’Alimentation Consciente à Barcelone.

    Veuillez s’il vous plaîl me contacter au plus rapidement que possible.

    Merci.

  14. Marie,

    I don’t know if this is an okay place to post this but I figured it’s worth a try. I’m an astrologer here in Northern California and am working up an article on the Sagittarius Sun, Scorpio Moon combination. It is the pairing of « The Crusader », particularly one who crusades against and through darkness. I’m really curious if you happen to be that combo but have been unable to locate your date of birth. Is there any way you’d be willing to share it?

    You can see my work at http://savinarholistic.com/

    I assure you I’m a « friendly » and assure you will only receive the best of treatment on my site if I’m able to use your chart to illustrate any astrological principals. My pedigree and professional history as listed at my site will confirm this if need be.

    My apologies for not knowing French.

    Best,

    Matt

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