Pour en savoir plus sur Monsanto

Un site ressources sur Monsanto

J’informe les visiteurs de mon blog qu’un collectif d’associations s’est créé pour poursuivre mon travail, en mettant en ligne toutes les informations que j’ai trouvées au cours de mon enquête (documents déclassifiés, études, rapports, etc), et bien d’autres!

Ce collectif comprend Greenpeace, Via Campesina, Sherpa (Me William Bourdon) , Attac, Les amis de la terre et la Fondation sciences citoyennes (Professeur Jacques Testart)

Financé par la Fondation Charles Leopold Mayer pour le progrès de l’homme, et soutenu par La découverte et ARTE, le site est consultable à l’adresse suivante:

combat-monsanto.org

Le but est de créer un centre de ressources sur Monsanto et de mettre en lien tous ceux qui, dans le monde, résistent à l’irrésistible ascension de la firme.

Le buzz dépasse les frontières européennes: j’ai reçu des E-mails et demandes de projection au Canada, Mexique, Paraguay, Etats Unis.

A suivre!

Mise au point

Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises dans mes messages de la rubrique « les nouvelles de la toile », je note que les détracteurs de mon enquête ne savent pas bien comment démonter ce qu’elle révèle: à savoir, la manière dont a été imposé au reste du monde le fameux « principe d’équivalence en substance » qui a permis à Monsanto de lancer dans les champs le premier OGM de grande culture (le soja roundup ready, qui représente, aujourd’hui, la culture transgénique la plus cultivée dans le monde) sans études toxicologiques et environnementales sérieuses.

Difficile, en effet, de trouver une parade à ceux qui ont inscrit le « principe » dans le marbre: James Maryanski, ancien responsable du département des biotechnologies à la Food and Drug Administration), qui reconnaît, pour la première fois, devant une caméra, que le « principe d’équivalence en substance » ne repose sur aucune donnée scientifique, mais sur une « décision politique » de la Maison Blanche.

Cette révélation est confirmée par Dan Glickman, ancien secrétaire d’Etat à l’agriculture, qui dénonce les « pressions » qu’il a subies et estime qu’on « aurait dû faire plus de tests ». C’était aussi l’avis des scientifiques de la FDA, ainsi que le révèlent les documents aujourd’hui déclassifiés.
Sans oublier Michael Taylor, l’ancien avocat de Monsanto, recruté comme N°2 de la FDA, avant de devenir vice-président de Monsanto…

Comme il est difficile de désamorcer ce gros pavé dans la mare des supporters inconditionnels des OGM, ceux-ci n’ont trouvé que deux « astuces » pour jeter le discrédit sur mon enquête:
– m’attaquer personnellement, une technique favorite de Monsanto (cf mes messages dans la rubrique « Les nouvelles de la toile »/ L’AFIS attaque!)
– attaquer le Dr. Arpad Pustai et le Pr. Ignacio Chapela, avec la même mauvaise foi que celle qui a caractérisé leurs affaires respectives.

Évidemment, j’ai passé beaucoup de temps (des semaines!) à reconstituer tous les aspects de ses deux énormes dossiers qui avaient beaucoup agité le microcosme des pro et anti OGM. J’ai donc consulté des centaines de documents, rédigés aussi bien par les « pour » ou les « contre », et j’ai rencontré les deux protagonistes.

Ce qui est frappant dans ces deux affaires, c’est la récurrence des pratiques:
– au lieu de s’affronter sur le terrain de la science, en réalisant, par exemple, leur propre étude et en la publiant, comme c’est le cas dans 99% des cas quand une découverte pose problème, un certain nombre de scientifiques se sont rués sur leurs collègues pour les discréditer, avec une hargne qui laisse perplexe;

– à chaque fois, Monsanto agissait dans l’ombre, et loin d’encourager la transparence, semait le trouble en ayant recours à des techniques qui laissent tout aussi perplexe, comme le « marketing viral », dénoncé par la presse britannique de l’époque, sans que la firme l’ait démenti , puisqu’elle n’a pas attaqué en diffamation;

– les chercheurs ont été licenciés ou mis sur la touche, ce qui est tout de même très rare s’agissant d’experts aussi reconnus que le Dr. Pusztai ou aussi brillants que le Pr. Chapela, qui avait travaillé longtemps pour la firme Sandoz (devenue Novartis, puis Syngenta, un concurrent de Monsanto sur le marché des OGM!)

Ce sont précisément ces pratiques lamentables que je décris avec moult détails dans mon livre ( chapitres 9 et 12), qui m’ont permis de conclure que les deux chercheurs étaient victimes d’une campagne de diffamation, qui n’avaient rien à voir avec la recherche de la vérité scientifique mais avec les intérêts des fabricants d’OGM, prêts à tout pour imposer leurs produits par la force.

Je reviendrai sur ces deux affaires dans mes messages ultérieurs.

Marcel Kuntz/ AFIS

Des informations sur Marcel Kuntz

Un certain nombre d’internautes m’ont fait parvenir un lien qui donne des informations intéressantes sur le profil de Marcel Kuntz, l’auteur de l’article de l’AFIS contre mon film.

Je rappelle que j’ai répondu point par point à cet article diffamatoire dans la rubrique « Des nouvelles de la toile », « L’AFIS attaque », messages 1 à 9

Audience record!

« Le monde selon Monsanto » a enregistré une audience historique sur ARTE: 6,5 points de part de marché!
Comme le souligne la direction de la chaîne, « ce chiffre peut paraitre modeste au regard des performances des autres chaines hertziennes, mais constitue un score exceptionnel pour Arte ».

Je remercie toute l’équipe d’ARTE qui s’est engagée à fond pour que le documentaire serve à alimenter (enfin) un vrai débat citoyen et démocratique sur les OGM.

Que chacun s’empare de ce sujet capital, en parle avec ses voisins, amis, professeurs, etc. Il nous concerne tous car il engage l’avenir de l’agriculture et donc des aliments que nous mangeront, nous et nos enfants.

Après la diffusion , j’ai eu beaucoup de mal à chater avec les téléspectateurs, car le système n’arrêtait pas de boguer en raison de l’affluence (10 000 connections en une heure!)

Prise d’assaut, la boutique d’ARTE a eu le temps d’enregistrer 4OO commandes de DVD puis elle a rendu l’âme!
Toute la journée, les internautes ont pu lire sur le site du film cette petite phrase frustrante:

« Suite au succès que rencontre le documentaire « Le monde selon Monsanto », l’accès à la boutique est parfois difficile. Nous vous prions de vous connecter ultérieurement ».

Il y a eu des initiatives absolument incroyables, comme ce « mordu » qui a rédigé un tract annonçant la diffusion du film et l’a distribué dans le métro (j’en ai un exemplaire sous les yeux)…
Ou des visionnages collectifs dans des cafés, salles de réunions…

Des demandes de projection/signatures arrivent de partout ( y compris d’Allemagne) et j’aurai malheureusement beaucoup de mal à les honorer toutes…

20 000 exemplaires du livre ont été vendus en cinq jours et nous en sommes à la troisième réédition.

Ce soir, le livre est en troisième position sur la liste des meilleures ventes d’Amazon…

Sur Internet le buzz continue…

Les contributions au forum sont d’une grande qualité: chacun se demande ce qu’il peut faire à son échelle: c’est ça la démocratie!

Je ne peux pas répondre à tous les messages, E mails, coups de téléphone (mon numéro de portable est sur la place publique…), mais je vais continuer à alimenter mon Blog en tenant compte des questions les plus récurrentes.

Merci à vous!

Le noyautage des scientifiques

La cellule de l’ombre

Pour ceux qui se demandent comment Monsanto obtient le soutien de scientifiques pour défendre ses intérêts, voici ce que j’ai découvert au cours de mon enquête et que je raconte dans mon livre:

EXTRAIT:

Pour assurer son emprise, la firme a compris qu’il lui fallait contrôler les scientifiques s’exprimant sur les OGM et faire en sorte qu’ils s’expriment aux bons endroits, comme par exemple dans le cadre de forums internationaux parrainés par les organisations onusiennes, ou dans les revues et universités de renom.

Et je dois admettre qu’elle a très efficacement atteint son but.
Pour preuve : un document interne de Monsanto classé « confidentiel », parvenu mystérieusement (très certainement par la grâce d’un lanceur d’alerte) au bureau de GeneWatch, une association britannique qui, comme son nom l’indique, suit de très près le dossier OGM .

Ce « rapport mensuel » de dix pages, rendu public le 6 septembre 2000, égrène l’activité de la cellule « Affaires réglementaires et enjeux scientifiques » (Regulatory Affairs and Scientific Outreach) de la firme pendant les seuls mois de mai et juin de la même année.

« Ce document montre comment Monsanto tente de manipuler la réglementation des aliments transgéniques à travers le monde pour favoriser ses intérêts, explique le docteur Sue Mayer, la directrice de GeneWatch, dans un communiqué de presse. Apparemment, ils essaient d’acheter l’influence d’individus clés, de noyauter les comités avec des experts qui les soutiennent et de subvertir l’agenda scientifique. »

On y découvre, en effet, que la « cellule » est félicitée pour son « efficacité à assurer que des experts scientifiques clés reconnus au niveau international ont été nommés pour la consultation organisée par la FAO et l’OMS à Genève le mois dernier. Le rapport final a été très favorable à la biotechnologie végétale, en donnant son soutien y compris au rôle crucial de l’équivalence en substance dans les évaluations de la sécurité alimentaire. […]
Des informations sur les avantages et la sécurité de la biotechnologie végétale ont été fournies à des experts médicaux clés et des étudiants de Havard. […]
Un éditorial a été rédigé par le docteur John Thomas (professeur émérite de l’école médicale de l’université du Texas à San Antonio), qui sera placé dans un journal médical comme le premier d’une série planifiée pour toucher les médecins. […]
Une réunion s’est tenue avec le professeur David Khayat, un spécialiste du cancer de renommée internationale pour qu’il collabore à un article qui démontre l’absence de liens entre les aliments transgéniques et le cancer. […]

Les représentants de Monsanto ont obtenu que l’examen de deux propositions d’étiquetage soit repoussé par le comité du Codex [alimentarius]. Etc. »

Parmi les scientifiques qui ont généreusement prêté leur concours aux initiatives de la cellule, le rapport cite aussi l’Espagnol Domingo Chamorro, les Français Gérard Pascal (INRA), Claudine Junien (INSERM) ou le prix Nobel Jean Daucet, qui ont participé au « Forum des biotechnologies » (en français dans le texte) « organisé » par la « cellule ».

FIN DE L’EXTRAIT

Diffamation

J’ai constaté ici et là qu’un certain nombre de détracteurs , plutôt que d’entrer dans un débat constructif et précis sur le contenu de mon film et livre, optent pour la diffamation pure et simple, ce qui ne fait que me confirmer qu’ils n’ont pas d’arguments sérieux à opposer à ce que révèlent les documents ou témoins de mon enquête.
J’ai appris, par exemple, qu’une coopérative semencière, située près de Pau (Vivadour), et appartenant à l’association générale des producteurs de maïs (qui s’apprêtait à lancer sur le marché le maïs MON 810), avait adressé par fax une copie du pamphlet publié sur le site de l’AFIS auquel j’ai répondu point pas point dans mon blog (un agriculteur du sud-ouest m’a adressé un exemplaire de ce courrier ).
Je rappelle que le texte de l’AFIS présente de manière tronquée et mensongère l’affaire qui a fait suite à mon film « Voleurs d’organes », laquelle avait déclenché les foudres de ceux qui avaient intérêt à ce que le trafic d’organes continue ou qui croyaient défendre leur image en en niant la réalité.
J’ai attaqué en diffamation ceux qui propageaient la rumeur que j’avais bidonné et j’ai gagné à chaque fois. En revanche, l ‘ophtamologiste colombien qui m’avait attaquée pour « préjudice commercial » (sic) a perdu son procès (il est pourtant allé en cassation). (lire mon message « l’AFIS attaque (1)/ rubrique « les nouvelles de la toile »)
Je n’exclus pas d’attaquer en diffamation tous ceux qui voudraient ainsi me salir car, n’en déplaise aux manipulateurs, la justice m’a donné raison, et mon enquête sur le vol d’organes constitue l’une de mes grandes fiertés.
Même si elle m’a causé de nombreux ennuis, mais je sais très bien qu’ « on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs »…
Tout comme je sais très bien que Monsanto et ses alliés vont tout faire pour dénigrer mon travail. Ne sachant pas comment contrer la parole exclusive d’un James Maryanski ou d’un Dan Glickman , qui révèlent la grande supercherie que constitue le principe d’équivalence en substance, de documents confidentiels aujourd’hui déclassifiés, ils essaient de semer le doute « par la bande ».
Je note au passage que les techniques utilisées par les défenseurs inconditionnels des OGM sont les mêmes que celles utilisées par Monsanto ou les services de renseignement des Etats Unis, ainsi que je le racontais dans mon livre « Voleurs d’organes; Enquête sur un trafic ».
Encore une fois, faute d’arguments, on ne s’affronte pas au contenu de l’enquête mais à son auteur…