Me voici de retour de ma petite virée au Luxembourg et à Bruxelles.
Au Luxembourg, où le film Les Moissons du futur sera diffusé sur RTL le 28 octobre prochain, j’ai eu une journée marathon, organisée par Greenpeace, SOS faim et Caritas qui ont décidé de se servir du documentaire comme un outil de conscientisation des enjeux mondiaux qu’incarne l’agriculture.
C’est ainsi que j’ai rencontré Laurent Mosar, le président de la Chambre des députés, les représentants des commissions parlementaires de l’agriculture, de la santé et du développement durable, ainsi que Mars Di Bartolomeo, le ministre de la santé, à qui j’ai remis un DVD et un exemplaire de mon livre Les moissons du futur (photos).
Lors de mes entretiens avec les élus luxembourgeois nous avons beaucoup parlé de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), annoncée pour 2014. J’ai insisté sur la nécessité d’infléchir la PAC vers la nécessaire transition écologique, en réorientant les subventions agricoles ( neuf milliards d’Euros par an) vers le soutien aux agriculteurs européens qui veulent passer à un modèle d’agriculture biologique et durable. J’ai rappelé que l’agriculture conventionnelle est dans une impasse qui menace sa capacité à produire dans un avenir très proche, puisqu’elle dépend d’engrais et de pesticides chimiques, dont le prix est indexé sur celui de pétrole et du gaz, qui va irrémédiablement continuer à augmenter, en raison de l’épuisement des ressources. Déjà largement affectée par les effets du réchauffement climatique ( plusieurs études européennes montrent que les rendements du blé et du maïs ont baissé de 5 à 10% au cours de la dernière décennie, ainsi que je le montre dans mon livre Les moissons du futur), la productivité de l’agriculture conventionnelle a atteint ses limites, lesquelles sont encore renforcées par l’érosion des sols, ainsi qu’on le verra dans mon film (n’oubliez pas : le 16 octobre sur ARTE !!) Enfin, ai-je ajouté, si on tient compte de tous les coûts indirects générés par le modèle agroindustriel ( contamination de l’eau, de l’air, paysans malades, destruction de la biodiversité ou des abeilles), la facture est si élevée que le maintien du système actuel constitue une aberration économique pure et simple.
J’ai transmis le même message à mes confrères de la presse luxembourgeoise du Quotidien et du Luxemburger Wort.
http://www.lequotidien.lu/politique-et-societe/38743.html
Le soir, la projection des Moissons du futur au cinéma Utopia ( j’attends les photos) a rassemblé quelque 200 personnes, et le lendemain, j’ai eu un échange très riche avec une centaine d’élèves du lycée agricole d’Ettelbruck , qui ont été « remués » par le film, pour reprendre l’expression de l’un d’entre eux. À la fin de la matinée, les professeurs ont proposé de les emmener sur la ferme de Manfred et Friedrich Wenz, pour qu’ils puissent découvrir les techniques culturales simplifiées pratiquées par les deux agriculteurs biologiques de la Forêt Noire avec d’excellents résultats.
Enfin, jeudi soir à Bruxelles, Les moissons du futur ont ouvert le festival Alimenterre, organisé par SOS Faim (photos à venir) , qui représente un co-producteur du film. Les appels pour réserver étaient si nombreux qu’il a fallu que le cinéma Vendôme ouvre une deuxième salle ! Au final, plus de quatre cents personnes ont participé au débat, enrichi par la présence de trois Africains, un éleveur et un journaliste sénégalais, et une paysanne béninoise. Invités par SOS Faim, ceux-ci avaient vu le film à … Prague, où il a été présenté en version tchèque !
Enfin, aujourd’hui, j’ai participé à l’émission CO2 mon amour (France Inter) de Denis Cheissoux, avec le géographe Jean-Paul Charvet.
Vous pouvez écouter cette émission ici:
http://www.franceinter.fr/emission-co2-mon-amour-comment-nourrir-le-monde-a-l-horizon-2050