« Escadrons de la mort: l’école française » et « Torture made in USA »: ou comment fabriquer des terroristes

Au moment où on s’apprête à célébrer , avec moult documentaires, interviews, et dossiers spéciaux, le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, je voudrais anticiper en proposant une réflexion sur la « lutte contre le terrorisme » à partir des deux enquêtes que j’ai réalisées pour ARTE « Escadrons de la mort : l’école française » et « Torture made in USA » qui viennent de sortir en DVD.

Après la diffusion récente de “Torture made in USA”, j’ai reçu de nombreux courriels et lettres me demandant si j’établissais un lien entre l’expérience menée par les Français en Algérie et celle de l’administration de Georges Bush dans sa “guerre contre la terreur”.

Je publie ici un texte, sous forme d’une interview fictive, que j’ai réalisée en rassemblant différents entretiens que j’avais accordés à Claude Katz et Gilles Manceron de la Ligue des Droits de l’homme pour la revue Hommes et Libertés, lors de la sortie de “Escadrons de la mort: l’école française”, mais aussi à Benoît Bossard pour le magazine Rouge, auxquels j’ai ajouté des informations provenant de mon livre éponyme et de mes notes de travail préparatoires pour les deux documentaires.

Chapô

Journaliste, documentariste et écrivain, Marie-Monique Robin est l’auteure de Escadrons de la mort : l’école française, un documentaire diffusé sur Canal + en septembre 2003, puis sur ARTE en 2004, ainsi que du livre éponyme, paru aux Éditions La Découverte [1].  Elle y retrace comment, dans les années 1950  à partir de son expérience dans les guerres d’Indochine puis d’Algérie, l’armée française a élaboré la théorie de la “guerre antisubversive”, où la torture constitue l’arme principale, et comment  le gouvernement  a exporté cette « doctrine française » vers l’Amérique du Nord et du Sud. Elle a  aussi réalisé Torture made in USA, un documentaire diffusé en juin 2011 sur ARTE[2].

Plusieurs fois primées, ces deux enquêtes au long cours montrent comment au nom de la lutte contre le terrorisme, deux grandes démocraties du monde – la France, puis les États Unis – ont violé les lois internationales prohibant l’usage de la torture et contribué à sa banalisation, alors que les responsables de ces politiques criminelles n’ont jamais été poursuivis.

Marie-Monique Robin révèle la filiation entre la politique de « lutte contre le terrorisme » développé par le président Bush après les attentats du 11 septembre, et celle conduite par les militaires et le gouvernement français pendant la guerre d’Algérie.

Des guerres d’Indochine et d’Algérie aux dictatures d’Amérique latine

Question: Comment s’est élaborée cette théorie française de « la guerre antisubversive » ?

Marie-Monique Robin : Tout a commencé  en Indochine. La théorie de la « guerre antisubversive »  est née au sein d’une génération d’officiers qui, après avoir connu l’humiliation de la défaite française de 1940, puis la Résistance durant laquelle ils avaient été confrontés aux méthodes de la Gestapo, ont rejoint le Corps expéditionnaire envoyé en Indochine.  Nous sommes en 1948, le général de Gaulle est aux  affaires et le pouvoir politique  est sourd aux revendications d’émancipation des colonies, pourtant conformes à la Charte de l’Atlantique qui proclame le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et plutôt que de négocier l’indépendance des trois pays qui forment alors l’Indochine – le Vietnam, le Laos et le Cambodge – le gouvernement français choisit l’option militaire, pour maintenir dans son giron l’un des fleurons de l’empire colonial.   A peine arrivés, les militaires sont complètement désemparés par le type de guerre que mène le Viet-Minh du chef indépendantiste communiste Hô Chi Minh. Malgré des effectifs et des moyens  militaires nettement supérieurs, ils n’arrivent pas à venir à bout de ses combattants qui mènent une guerre de guérilla.  Disséminés dans la population, et ne portant pas d’uniforme, ceux-ci ne conduisent pas une guerre classique , avec un front qu’on essaie de repousser, au moyen de chars et d’avions, mais une guerre de surface, en s’appuyant sur un puissant appareil idéologique et des relais dans toute la population. C’est ainsi que le   colonel Charles Lacheroy, que j’ai pu interviewer epu avant sa mort,  invente la théorie de la “guerre révolutionnaire”, dont il prétendra concevoir l’antidote, baptisé  “guerre contre-révolutionnaire” ,  puis « guerre antisubversive » pendant la guerre d’Algérie.   Celle-ci consiste, d’abord, à  retourner contre leurs auteurs certaines méthodes de la guerre révolutionnaire comme la propagande auprès de la population : c’est ce que Lacheroy appelle l’ “ action psychologique ”, dont l’objectif est de « conquérir les âmes » pour couper « l’ arrière-garde » du Viet-Minh, car, dit-il, « quand on gagne l’arrière-garde, on gagne la guerre ».  Cela entraînera la création du 5ème Bureau au sein de l’armée française. Ensuite, la « guerre contre-révolutionnaire » se caractérise par l’obsession du renseignement qui, par ailleurs, change de nature : dans la guerre classique, le renseignement visait à obtenir des informations sur la position de l’ennemi ; dans la « guerre contre-révolutionnaire », il cherche à infiltrer les populations qui sont suspectées de collaborer avec les hommes du Viet Minh, soit en les hébergeant, en leur prêtant assistance ou en servant de messagers.  Charles Lacheroy m’a raconté qu’il avait lu les textes de Mao Tsé Toung et connaissait sa théorie du « poisson dans l’eau ». Le « poisson » c’était le guérillero et l’ « eau » la population. Il en conclut que pour se débarrasser du « poisson », il faut donc vider l’eau, d’où la prééminence du renseignement, et donc de la torture, érigée en arme absolue de la guerre contre-révolutionnaire.

Question: Était-ce vraiment nouveau ?  La torture était présente en Indochine, par exemple, dès les débuts de la colonisation ?

Marie-Monique Robin : Il est vrai que les conquêtes coloniales ont été marquées par des violences à l’égard des populations et que la torture a toujours fait partie de l’arsenal des pratiques policières dans les colonies, mais elle devient désormais le pivot de la nouvelle doctrine militaire.  En effet, dans « la guerre moderne », – d’après le titre d’un livre du colonel Roger Trinquier qui deviendra la bible des académies militaires nord et sud-américaines – , l’ennemi prend la forme d’une organisation politique invisible mêlée à la population civile , dont on ne peut connaître les cadres que par une guerre de renseignement reposant sur des arrestations massives de “ suspects ” civils et leur interrogatoire, au besoin sous la torture. À la conception classique de l’ennemi qui désigne un soldat en uniforme de l’autre côté de la frontière se substitue celle d’un “ ennemi intérieur ” similaire au  concept de la “ cinquième colonne ” utilisé par les franquistes dans la guerre d’Espagne, où n’importe qui peut être suspect.  Une fois que les chefs de l’organisation ennemie sont identifiés, on ne peut s’en débarrasser qu’en les assassinant, d’où le recours à des “ escadrons de la mort ” — le général Paul Aussaresses m’a confirmé qu’on appelait son équipe pendant la bataille d’Alger “ l’escadron de la mort ” ; le terme sera repris plus tard en Amérique latine. La recherche du renseignement implique aussi la technique du “ quadrillage ” des zones dont on veut contrôler la population et éliminer l’ennemi.

Question: Comment la théorie de la « guerre contre-révolutionnaire » ou de la « guerre antisubverisve » s’est elle propagée dans l’armée ?

Marie-Monique Robin Elle a été enseignée très officiellement dans des établissements prestigieux comme l’École militaire,  l’École de Saint-Cyr ou à l’Institut des hautes études de la Défense nationale, à l’instigation du colonel Lacheroy, qui remporta l’adhésion de l’État major et connut une apogée fulgurante. Elle obtint le soutien d’hommes politiques comme Max Lejeune, Robert Lacoste ou Maurice Bourgès-Maunoury, ministre de la Guerre dans le gouvernement Guy Mollet en février 1956, qui confia à Lacheroy les rênes d’un nouveau Service d’information et d’action psychologique. Toute une génération d’officiers français a adopté cette doctrine et l’a mise en pratique dès le début de la guerre Algérie. La plupart des adeptes de la « guerre anti-subversive » sont arrivés directement d’Indochine, où ils ont connu l’humiliation de la défaite de Dien Bien Phu, et pour certains l’horreur des camps de prisonniers du Viet-Minh. Ils avaient la rage et jurèrent que l’Algérie qui était un département français , avec un million de pieds noirs, ne connaitrait pas le même sort que l’Indochine. Pour eux, les militants du Front de Libération Nationale (FLN) appartenaient à la même classe d’ennemis que les combattants du Viet Minh. Ils ont utilisé les techniques de la « guerre antisubversive » d’abord localement dès 1955, puis  de manière systématique lors de la Bataille d’Alger, qui s’est déroulée de janvier à septembre 1957.  La « Bataille d’Alger »,  – qui ne fut en rien une « bataille » mais plutôt une vaste opération de répression urbaine -, constitua un laboratoire, puis un modèle de la « doctrine française ». Investis des pouvoirs spéciaux, et notamment des pouvoirs de police, les parachutistes de la 10ème division du général Massu peuvent enfin mener la guerre comme ils l’entendent, en violant le droit de la guerre qui prohibe l’usage de la torture. Dans son livre La guerre moderne, le colonel Trinquier justifie cet état d’exception, en arguant que les « terroristes » du FLN ne respectent pas les lois de la guerre, en posant des bombes dans les lieux publics,  et qu’il n’y a donc aucune raison qu’on leur applique les conventions de Genève. Dans l’histoire militaire, Trinquier est le premier à élaborer un statut du « terroriste » qu’il considère comme un « combattant illégal » dont les méthodes exceptionnelles appellent un traitement exceptionnel .  Voici un extrait de son ouvrage qui inspirera bientôt les généraux argentins, mais aussi les juristes de l’administration Bush , quand ils s’emploieront à justifier l’usage de la torture dans la « guerre contre la subversion », pour les premiers, ou « contre le terrorisme » pour les seconds :  “ Blessé sur le champ de bataille, le fantassin accepte de souffrir dans sa chair. […] Les risques courus sur le champ de bataille et les souffrances qu’il y endure sont la rançon de la gloire qu’il y recueille. Or, le terroriste prétend aux mêmes honneurs, mais il refuse les mêmes servitudes. […] Mais il faut qu’il sache que lorsqu’il sera pris, il ne sera pas traité comme un criminel ordinaire, ni comme un prisonnier sur un champ de bataille. On lui demandera donc […] des renseignements précis sur son organisation. […] Pour cet interrogatoire, il ne sera certainement pas assisté d’un avocat. S’il donne sans difficulté les renseignements demandés, l’interrogatoire sera rapidement terminé ; sinon, des spécialistes devront lui arracher son secret. Il devra alors, comme un soldat, affronter la souffrance et peut-être la mort qu’il a su éviter jusqu’alors.

A cette justification théorique de la torture s’ajoute un  argumentaire, baptisé le « scénario de la bombe à retardement » qui sera brandi systématiquement par tous ceux qui, de l’Algérie à l’Argentine, en passant par l’administration Bush, s’emploieront à justifier cette entorse criminelle au code de la guerre que constitue l’usage de la torture. «  Supposez qu’un après-midi une de vos patrouilles ait arrêté un poseur de bombes, explique ainsi Trinquier dans une interview qu’il a accordée à mon confrère André Gazut. Ce poseur de bombes avait sur lui une bombe, mais il en avait déjà posé quatre, cinq ou six, qui allaient sauter à six heures et demie de l’après-midi. Il est trois heures, nous savons que chaque bombe fait au moins dix ou douze morts et une quarantaine de blessés (…) Si vous interrogez cet individu, vous épargnerez des vies parce qu’il vous le dira –il vous le dira même peut-être sans le bousculer fort surtout s’il sait que vous allez l’interroger de manière sévère -, il y a de fortes chances pour qu’il vous donne l’endroit où il  a posé les bombes. Vous sauverez le nombre de morts ou de blessés dont je vous ai parlé. Alors qu’est-ce que vous allez faire ? C’est un problème de conscience auquel vous ne pouvez pas échapper. Si vous ne l’interrogez pas, que vous le vouliez ou non vous aurez la responsabilité des quarante morts et des deux cents blessés. Moi, personnellement, je suis prêt à l’interroger jusqu’à ce qu’il réponde à mes questions ».

On sait aujourd’hui que la torture fut utilisée systématiquement pendant la Bataille d’Alger. Le mot n’apparaît par écrit dans aucun rapport officiel, mais une directive du général Massu dit, par exemple, que, lorsque la persuasion ne suffit pas, “ il y a lieu d’appliquer les méthodes de coercition ». Et la “ corvée de bois ” permet de faire disparaître des militants du FLN ou suspects que la torture a trop “ abîmés ” ; l’une des techniques consistant à jeter les victimes depuis un hélicoptère – on parlait de « crevettes Bigeard » – , ce que les militaires argentins pratiqueront   à grande échelle avec les « vols de la mort ».

Question: Comment la théorie de la guerre antisubversive a-t-elle été exportée?

M-M Robin: Je dirais très officiellement ! Dès 1957, de nombreuses armées étrangères, intéressées par ce qu’on appelle la « french school », envoient des officiers se former en France : Portugais, Belges, Iraniens, Sud-Africains, ou Argentins… Certains iront en Algérie suivre des cours au Centre d’entraînement à la guerre subversive, qu’on surnommait “ l’école Bigeardville ”, inauguré le 10 mai 1958 dans le hameau de Jeanne-d’Arc, près de Philippeville, par Jacques Chaban-Delmas, éphémère ministre des armées. Pendant la guerre d’Algérie, le nombre de stagiaires étrangers à l’École supérieure de guerre à Paris augmente (avec un pic en 1956-1958), dont beaucoup de latino-américains (24% de Brésiliens, 22% d’Argentins, 17% de Vénézuéliens et 10% de Chiliens) et ils font des “ voyages d’information ” en Algérie. Parmi eux, par exemple, de 1957 à 1959, figure le colonel argentin Alcides Lopez Aufranc que l’on retrouvera en 1976 dans l’entourage du général Videla. À l’inverse, dès 1957, en pleine Bataille d’Alger, deux lieutenants-colonels français spécialistes de la guerre révolutionnaire sont envoyés à Buenos Aires, et, en 1960, un accord secret élaboré sous la houlette de Pierre Messmer, ministre des armées (que j’ai pu interviewer)  crée une “ mission permanente d’assesseurs militaires français ” en Argentine, chargée de former les officiers à la guerre antisubversive : elle sera active jusqu’en 1980, quatre ans après le coup d’Etat du général Videla.

Question: Pourquoi l’  «  école française » a-t-elle connu un tel « succès » en Argentine ?

Marie-Monique Robin À n’en pas douter, les Argentins furent les meilleurs élèves des Français. Le général Martin Balza, chef d’Etat major de l’armée argentine dans les années 90 , m’a parlé d’une « contamination néfaste » des officiers de son pays par les instructeurs français. Tous les généraux que j’ai interviewés – le général Harguindéguy, ministre de l’Intérieur de Videla, le général Diaz Bessone, ex ministre de la planification et idéologue de la junte, le général Bignone, le dernier dictateur argentin, tous m’ont confirmé que la « bataille de Buenos Aires » était une « copie de la bataille d’Alger », inspirée directement des enseignements des Français. Quadrillage, renseignement, torture, escadrons de la mort, disparitions, les  Argentins ont tout appliqué aux pieds de la lettre, en se comportant comme une armée d’occupation dans leur propre pays… La brutalité de la dictature argentine, qui a fait 3OOOO disparus, tient notamment au fait que dès 1959 toute une génération d’officiers a littéralement « mariné » dans la  notion d’ennemi interne inculquée par les Français. S’ajoute à cela l’implantation des intégristes français de la Cité Catholique de Jean Ousset, qui vont d’ailleurs organiser la fuite des chefs de l’OAS dans ce pays. Dans toutes les phases du « cocktail », – militaire, religieux ou idéologique- qui président à la dictature argentine- les Français sont présents. À la fin des années 70, les Argentins transmettront le modèle, notamment en entraînant la contra contre le gouvernement sandiniste nicaraguayen.

Question: Et comment la « doctrine française » est-elle arrivée aux Etats Unis ?

Marie-Monique Robin À l’instigation du président Kennedy,  le secrétaire à la Défense Robert McNamara a demandé des « experts », et Pierre Messmer a envoyé à Fort Bragg, siège des Forces spéciales, Paul Aussaresses (alors commandant) et une dizaine d’officiers de liaison, qui avaient tous participé à la guerre d’Algérie. J’ai retrouvé deux anciens élèves du général Aussaresses, le général John Johns et le colonel Carl Bernard,   qui m’ont raconté que l’Opération Phénix, qui a fait au moins 20000 victimes civiles à Saïgon pendant la guerre du Vietnam, avait été inspirée directement de la Bataille d’Alger. Les écrits théoriques des Français ont entraîné une reformulation de la doctrine de la sécurité nationale : désormais, les Etats Unis demanderont à leurs alliés sud-américains de se recentrer sur « l’ennemi intérieur » et sur la « subversion ». La « doctrine française » inspirera aussi la nouvelle orientation de l’Ecole des Amériques, installée à Panama, qui va devenir une école de guerre antisubversive, en clair une école de tortionnaires.

La  « guerre contre les terrrorisme » de l’administration Bush

Question: Sait-on si la « doctrine française » a inspiré l’administration Bush ?

Marie-Monique Robin Il est frappant de constater que dans les semaines qui suivent les attentats du 11 septembre l’usage de la torture est publiquement débattu.  En janvier 2002, le magazine 60 Minutes de CBS lui consacre un numéro spécial , auquel participe le général Aussaresses. Celui-ci affirme que la torture est “ le seul moyen de faire parler un terroriste d’Al-Qaida ”. Le 21 janvier 2003, le général Johns et le colonel Bernard, les deux anciens élèves d’ Aussaresses à Fort Bragg, participent à un séminaire organisé à Fort Myer et consacré au livre du général Aussarresses[3] qui vient d’être traduit sous le titre The Battle of the Casbah .  Le 27 août 2003, la Direction des opérations spéciales du Pentagone organise une projection de La Bataille d’Alger à des officiers d’Etat major en partance pour l’Afghanistan (et bientôt l’Irak). Il faut souligner au passage l’incroyable “carrière” du film de Gillo Pontecorvo qui avait été réalisé pour dénoncer les crimes de l’armée française en Algérie en reconstituant précisément les techniques de la “guerre antisubversive”. Le film a été détourné par l’armée argentine, israélienne ou américaine pour former les officiers aux méthodes de l’”école française”.

Dans le même temps , la torture fait l’objet d’un débat inconcevable quelques années plus tôt dans les grands journaux américains, comme le Los Angeles Times ou Insight of the News, où Alan Dershowitz, professeur de droit à Harvard, propose de légiférer sur la torture et de l’autoriser au cas par cas. De même le juriste Richard Posner et le philosophe Jean Bethke Elshain prennent officiellement position en faveur de l’usage de la torture contre une petite catégorie de terroristes  qui peuvent avoir de l’information permettant de sauver la vie d’innocents. L’organisation Human Rights First a aussi montré le rôle joué par des séries comme « Vingt-quatre heures chrono », diffusées en prime time,  où la torture est systématiquement employée, qui ont largement contribué à sa banalisation dans l’opinion publique américaine.

Question: Quand l’administration Bush a-t-elle décidé d’utiliser la torture pour “lutter contre le terrorisme”?

Marie-Monique Robin Dès le soir du 11 septembre 2001, ainsi que me l’a expliqué Matthew Waxman, qui était alors l’assistant de Condoleeza Rice, conseillère à la sécurité  à la Maison Blanche. Cette décision fut prise par le vice-président Dick Cheney qui a joué un rôle capital dans la mise en place du programme de torture. Dès le début de la “guerre contre le terrorisme”, Cheney suggère de se débarrasser des Conventions de Genève et de contourner les lois internationales –comme la convention contre la torture de 1984, ratifiée par les Etats Unis dix ans plus tard-  et nationales, comme le War Crimes Act de 1996 qui prévoit la … peine de mort pour ceux qui utilisent ou ont ordonné la torture ou qui n’ont rien fait pour empêcher son usage. Afin d’éviter d’éventuelles poursuites judiciaires pour “torture et crimes de guerre” qui pourraient être engagées à la faveur d’un changement d’administration ou par des victimes dans un pays tiers, l’administration Bush  tente de se “protéger” en demandant à des juristes ultraconservateurs de détricoter et de vider de leur substance les textes qui fondent le droit humanitaire international. Il est absolument fascinant de voir le nombre de documents que vont produire les « petites mains » de l’administration censés mettre Bush, Cheney et Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense, à l’abri des tribunaux, car ceux-ci savent pertinemment qu’ils vont délibérément violer les lois internationales et américaines.

Question: Comment ces juristes ont-ils procédé ?

Marie-Monique Robin La première manœuvre a consisté à obtenir de l’Office of Legal Counsel (OLC), le bureau juridique dépendant du ministère de la justice, chargé de vérifier la légalité des décisions prises par la Maison Blanche, une “opinion” établissant que les conventions de Genève ne s’appliquent pas aux Talibans ni aux membres de Al Qadha, car ceux-ci ont déclenché une guerre d’un « genre nouveau » . Le 9 janvier 2002, John Yoo, le directeur adjoint de l’OLC,  écrit un mémorandum qui sera repris par le Pentagone , puis la Maison Blanche, où il tente de justifier d’un point de vue juridique le fait que les prisonniers présumés de Al Qadah et les Talibans ne peuvent pas jouir du statut de « prisonniers de guerre »  et donc du traitement que leur garantiraient les Conventions de Genève, car ils ne portent pas d’uniforme et ne portent pas leurs armes ouvertement.  Les pseudos « arguments juridiques » de Yoo ont été vivement critiqués par Colin Powell, le secrétaire d’Etat,  dans un mémorandum où il explique que le fait de ne pas respecter les conventions de Genève allait saper l’autorité morale des Etats Unis dans le reste du monde et mettre en danger les soldats américains. Finalement , Powell sera mis sur la touche puis finira par démissionner.

Pour bien comprendre l’ampleur de l’affrontement, il faut savoir que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale,  les Etats Unis avaient toujours été des promoteurs inconditionnels du statut de prisonnier de guerre :  lors du procès de Nuremberg (dirigé par les juristes américains), le fait que le général maréchal Wilhelm Keitel, chef de l’armée allemande, ait refusé  ce statut aux soldats russes, avait constitué un fait aggravant conduisant à sa peine de mort.

Voilà pourquoi,  le désaccord de Powell embarrasse la Maison Blanche qui demande à Alberto Gonzales d’affuter la couverture juridique. Le 25 janvier 2002, celui-ci adresse un nouveau mémorandum au président Bush où il suggère que pour se protéger de poursuites éventuelles, il suffit de dire que dans le cadre de la guerre contre le terrorisme les Conventions de Genève sont « obsolètes » et « bizarres » et qu’elles ne peuvent donc pas s’appliquer ;   si elles ne peuvent pas s’appliquer, alors on ne peut  pas les violer… Ce mémorandum sera entériné par un décret secret de  Bush, le 26 janvier 2002, où , pour la première fois, il parle de « unlawful combattants » (de « combattants illégaux ») , un concept nouveau qui permettra tous les abus.

Question: Dans le même temps, l’administration Bush a revu la définition de la torture?

Marie-Monique Robin Effectivement. La deuxième manoeuvre consiste à établir une nouvelle définition  de la torture. Capital, ce problème de définition avait déjà fait l’objet d’intenses débats, en 1994, lorsque le  sénat américain avait ratifié la  convention de l’ONU contre la torture de 1984.  Il avait finalement opéré une différence subtile entre ce qui peut être considéré comme relevant d’ un « interrogatoire coercitif et légal » et de la torture. Pour le sénat, celle-ci désignait une « souffrance ou peine physique et mentale grave » provoquant un «  dégât mental prolongé ».

Avec la “guerre contre le terrorisme”,  la frontière est largement déplacée. Dorénavant, pour qu’un acte puisse être considéré comme de la torture  il faut qu’il soit équivalent en intensité à la « douleur accompagnant une blessure physique grave, comme une défaillance organique, l’altération d’un fonction corporelle ou même la mort ». C’est ce qu’écrit John Yoo dans un mémorandum de l’OLC du 2 août 2002, surnommé le « Torture memo ». Ce texte servira à couvrir les agents de la CIA qui torturent des prisonniers en Afghanistan, Irak, à Guantanamo ou dans un centre de détention clandestin faisant partie du programme des « extraordinary renditions ». Ce programme secret  permet  l’enlèvement et la séquestration de suspects n’importe où dans le monde, pour les conduire dans des prisons cachées où ils peuvent être soumis à la torture, notamment dans des pays du Moyen Orient, comme l’Egypte et la Syrie, sous la houlette d’officiers américains.

Question: L’armée américaine a-t-elle pratiqué la torture?

Marie-Monique Robin. Très largement! Le 27 novembre 2002, Donald Rumsfeld signait une directive secrète,  (rédigée par son conseiller juridique William Haynes) intitulée « Counter – Resistance Techniques » où il autorise seize techniques d’interrogatoire  formellement interdites par le Army Field Manuel 34-52 (FM 34-52) qui constitue la bible du soldat américain. Parmi elles : le port de la cagoule, la mise à nu, l’usage de chiens («  utiliser les phobies individuelles des détenus – comme la peur des chiens – pour induire le stress »),  la privation de sommeil, les positions de stress, ou la technique du sous-marin (le “waterboarding”) considéré comme un acte de torture depuis l’Inquisition. La diffusion de ce document a suscité beaucoup de réserve, voire d’opposition, au sein des trois corps d’armée, très attachés aux Conventions de Genève et inquiets des conséquences que pourrait avoir pour les soldats américains cette banalisation de la torture. Et c’est  peut-être, la seule bonne nouvelle de mon enquête : le programme de torture qui accompagne la « guerre contre le terrorisme »  a été vivement critiqué à l’intérieur de l’administration  Bush et la plupart de mes interlocuteurs qui étaient pourtant des républicains de pur sucre continuent de le dénoncer en affirmant que ce fut une grave erreur qui a terni pour longtemps l’autorité morale des Etats Unis. Tous rappellent aussi qu’outre la dimension éthique, la torture est techniquement inefficace puisque les « aveux » qu’elle arrache sont inexploitables car « on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui sous la torture ». Certains, comme Larry Wilkerson, le chef de cabinet de Colin Powell, soulignent que la torture provoque la haine de ceux qui l’ont subie ou de leurs familles, et qu’elle engendre, à terme, de nouvelles recrues pour le terrorisme. La plupart, comme  le général Ricardo Sanchez, qui dirigea les forces de la coalition en Irak, regrettent qu’à ce jour aucun responsable de ce programme criminel n’ait été jugé.

Quelles conclusions tirez-vous de vos deux enquêtes ?

Marie-Monique Robin. La solution au problème du terrorisme ne peut pas être militaire, mais politique. Dans le cas de l’Algérie, si le gouvernement français avait su apprécier le Front de Libération Nationale pour ce qu’il était, à savoir un mouvement d’indépendance nationaliste tout à fait légitime, il aurait éviter sept ans d’une guerre très sale qui continue de hanter notre histoire. C’est la même chose pour les attentats terroristes du 11 septembre : si l’on veut éradiquer le fléau de l’islamisme radical, il faut s’interroger sur ses racines, et donc chercher une solution politique qui passe vraisemblablement par la Palestine et les structures politiques des pays arabes qui essaient aujourd’hui de s’émanciper de pouvoirs dictatoriaux. À chaque fois que l’on choisit la réponse militaire à un problème de terrorisme, on tombe systématiquement dans l’obsession du renseignement qui conduit tout aussi immanquablement à l’usage de la torture, en arguant que la fin justifie exceptionnellement les moyens. Ce faisant, non seulement on ne résoud pas le « problème », mais on alimente sa pérennité, tout en perdant son âme, car la torture finit par anéantir ceux qui la subissent mais aussi ceux qui la pratiquent.


[1] Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort: l’école française, La Découverte, Paris, 2004, édition poche, 2006. Le documentaire a reçu le Prix du meilleur documentaire politique  (Laurier du Sénat), le Prix de l’investigation du FIGRA, le Prix du mérite de la Latin American Studies Association (LASA).  Ce film est disponible en DVD (Editions ARTE).

[2] Le film a reçu le Prix Olivier Quemener du FIGRA et le Prix spécial du jury au Festival des Libertés de Bruxelles. Ce film est disponible en DVD (Editions ARTE).

[3] Paul Aussaresses, Services spéciaux : Algérie 1955-1957, Editions Perrin, Paris, 2001.

20 réflexions sur « « Escadrons de la mort: l’école française » et « Torture made in USA »: ou comment fabriquer des terroristes »

  1. @Mme ROBIN

    Pour ce qui est de votre sujet actuel sur la torture aux US, je n’ai pas d’avis particulier à formuler.
    Seulement pour ce qui est de vos autres sujets, je pense que bon nombre d’interlocuteurs sur ce blog sont venu vous interpeller sur un grand nombre de faits étranges relevés dans vos documentaires, sans jamais vous avoir vu essayer de vous justifier là-dessus.
    Donc je remets le récapitulatif des points à éclaircir, il y va de votre crédibilité :

    – Les maïs monstrueux qui n’étaient pas plus GM que les autres
    – Les suicides des Indiens du fait du coton Bt
    – Les vaches de Glockner mortes du Botulisme
    – L’interprétation erronée du principe « d’équivalence en substances »
    – Le blé hybride n’existe pas
    – La France est obligée d’importer du blé du Canada pour faire son pain
    – Un OGM se fabrique en irradient les cellules de la plante avec un canon à ions
    – Les OGM sont responsables de maladies de type vache folle
    – Les propos mensongers sur Gil Rivière-Wekstein prêtés à Erik Massin de l’AFJA au 16/03/11, que ce dernier semble avoir contesté.
    – La « baisse » supposée de l’espérance de vie aux USA.
    – Les 220 000 « victimes » annuelles des pesticides dans le monde. Dont 200 000 sont des suicides, Mme Robin a oublié ce « détail ».
    – La DJA serait un « leurre », selon Mme Robin. Sauf que personne au monde n’a réussi à la remettre en cause, et ce n’est pas faute de prétendants !
    – La souche mortelle d’E. Coli O104:H4 proviendrait des élevages intensifs. Sauf que jamais elle n’a été trouvée sur un animal, uniquement sur des Humains.
    – L’EFSA n’aurait pas analysé les données fournies par l’Institut Ramazzini
    (et sûrement bien d’autres « approximations » que je ne connais pas qui mériteraient un rectificatif)
    ….
    ….
    Pourquoi Mme Robin met-elle autant de Zelle à entretenir toutes ces peurs ?
    Simplement pour « protéger la planète » ?
    A-t-on le droit de mentir (autant) quand on se croit investi d’une cause « juste » ?
    Les créationnistes et autres intégristes catholiques en font autant avec leurs groupes anti-IVG …. Est-ce pour autant respectable ?

  2. encore une fois les lobbystes y vont de leur retournelle habituelle , maintenant c’est comparer MMR aux anti ivg ….. on aura tout vu …

    on denonce ici sur ce blog les incoherences et les comportements irrespectables de certainnes multinationales ou d ‘organisme qui sont censés proteger les consommateurs ….

    que cela aille a l’encontre de ton activité professionnele , on l’a tous compris ici …
    que tu defendes ta corporation , on l’a compris aussi

    si tu t’occupais de finance , tu aurais defendu la commercialisation des produits derives toxiques et on sait ou cela a mené ….

    si cette reponse ne te va pas , arretes donc tes parrallelles foireux .

    t’es un lobbyste qui ne defends pas les consomateurs mais ton systeme que tu souhaites voire dereguler ….

    a ce jeux la , on pourrait aussi cite ces chers financiers

  3. bonsens says: 2 août 2011 à 23:00

    => donc, d’après vous une personne peut mentir si cela correspond à votre vision du monde.
    Si on critique les mensonges de cette même personne, on est un lobbysite.

    pas de réaction sur tous les « incohérences » (pour être poli) de votre grande prêtresse?

  4. @bonsens
    « que cela aille a l’encontre de ton activité professionnele , on l’a tous compris ici …
    que tu defendes ta corporation , on l’a compris aussi »

    Et ce serait quoi mon « activité professionnelle » selon vous ?

  5. « Chers amis.

    Il y a une poignée d’opportunistes qui ne cessent d’inventer des diffamations contre [Marie Monique Robin] et ses collaborateurs. Il est préférable de ne pas répondre directement à leurs attaques, car elle leur donne de l’oxygène et absorbe des énergies consacrées de manière plus efficace à garder l’initiative (par opposition à une défense réactive).

    Ces opportunistes jouent publiquement sur un marché de groupes extrêmement puissants et tentent de nous désactiver ou de nous détruire. Les opportunistes espèrent que d’afficher publiquement une telle hostilité, ils auront les faveurs de ces groupes puissants.

    Les débats publiques de tels opportunistes, lorsqu’ils n’ont pas d’importance, ne devraient pas être répondu directement. Ces opportunistes ne peuvent pas être raisonnés, puisque leur but est d’utiliser leur interaction publique avec vous pour annoncer leur fidélité par ces groupes puissants qui cherchent à nous détruire. Si ce signal est éliminée du « marché », il sera difficile pour les « acheteurs » de choisir entre les «produits».

    Ce qui est, cependant, intéressant, est leur réseau de parrainage, les sources de leur financement, et le cas échéant, leur véritable identité. »

    Twitt de Wikileaks sur https://twitter.com/#!/wikileaks
    En Anglais ici:
    http://www.twitlonger.com/show/cauhjt

  6. Le Canard Enchainé 27 juillet 2011 :
    Haro sur le Bio :
    Du jour au lendemain, il serait devenu dangereux de manger bio. La faute aux graines germées allemandes farcies d’E. coli qui, le mois dernier, ont envoyé ad patres 43 personnes. Victime collatérale: le concombre espagnol, accusé à tort dans un premier temps. Les partisans de l’agriculture intensive tenaient leur revanche. Ils allaient enfin pouvoir tordre le cou au bio, se débarrasser de ces casse-pieds d’écolos, empêcheurs de pesticider en rond. Et de battre tambour dans la presse sur le thème: il est plus risqué d’avaler des tomates ou des salades élevées en plein champ que des légumes industriels gavés et vaporisés aux produits chimiques,
    Avec comme preuve irréfutable une étude réalisée en 1996 par le CDC d’Atlanta, le nec plus ultra de la recherche sur les maladies infectieuses. On y apprenait que les adeptes du bio présentaient huit fois plus de risques que les autres d’attraper une infection microbienne ! Une étude maintes fois reprise dans la presse. Tout dernièrement encore, deux directeurs de recherche au CNRS remettaient le couvert dans une tribune publiée par « Libération» (27/6). Après avoir cité le travail des chercheurs du CDC, les deux biologistes concluaient: « Il est donc indéniable que les mérites de l’agriculture biologique s’accompagnent inévitablement de risques sanitaires spécifiques. »
    Mais il y a comme un noyau dans le clafoutis: la fameuse étude comparant les risques des aliments bio et non bio n’existe tout simplement pas! La première fois qu’il en est question, c’est dans un article du « New York Times », en 1996, sous la plume d’un certain Dennis Avery, connu pour être l’un des principaux opposants au bio. Cet Américain travaille pour le Hudson Institute, un think tank sur l’environnement financé par des poids lourds de l’agrochimie comme Monsanto, Novartis et consorts. Un hasard, sans doute …
    C’est un ingénieur agronome, Claude Aubert, pionnier du bio en France, qui vient de lever le lièvre. Et de raconter au «Canard »: « Dès 1999, le CDC a démenti avoir mené cette étude mais certains ont continué à fa diffuser comme si de rien n’était! » Entourloupe d’autant plus fâcheuse que, lorsqu’on épluche les vraies recherches scientifigues, le bio s’en tire un chouïa mieux.
    « Les travaux menés ces dix dernières années montrent qu’il y a plutôt moins d’E. coli et de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les produits bio» indique François Veillerette, de l’association écolo Générations futures. Et, cette fois, ce ne sont pas des salades …

  7. @ LCEP

    « Et ce serait quoi mon « activité professionnelle » selon vous ? »

    – On s’en fout de ton activité professionnelle. Tu nous as dis que tu étais maïsiculteur. peu importe. Ce qui qui nous importe c’est que tu as un intérêt financier perso à faire du zèle anti MM Robin et de faire la promo du RoundUp de merde et des OGM.
    Si tu ne tirais (ou ne cherchais pas à tirer profit) pas un centimes de cette merde , tu ne viendrais pas polluer ce blog à longueur d’année.
    Il existe des gens qui ne sont pas opposés ou n’ont pas d’opinion précise sur les OGM . Ces gens-là , viennent à la rigueur se renseigner une fois ou deux puis, s’iil ne font pas de business avec les OGM, et qu’ils ne sont pas d’accord avec ce qu’on y dit sur ce blog, n’y reviennent plus.
    Pour s’accrocher comme toi, c’est bien parce qu’il y a une raison. ? Quelle raison peut amener quelqu’un à défendre bec et ongle toute l’année et à gros recours de désinformation, les OGM , les pesticides et le RoundUp si ce n’est qu’il gagne sa vie avec ces merdes? Il n’y en a pas. A moins d’être un pur idiot comme aatea qui est POUR les OGM , mais uniquement pour « énerver » (je le cite) les anti-OGM ?

    Les gens qui ne font pas de business avec les OGM, Pesticides, Additifs chimiques, engrais chimiques..etc et qui n’ont pas la fibre de se battre pour la protection de l’environnement ou de la santé des gens, s’en foutent complètement du combat écolo ou de ce que dit MM Robin !

    C’est la raison pour laquelle vous ne pouvez pas être autre choses que des lobbyiste ! Vous n’avez d’ailleurs , JAMAIS donné une autre explication cohérente à votre comportement. AUCUN d’entre vous n’a JAMAIS été capable de justifier ce qu’il venait faire ici, de façon crédible.
    « Combattre l’obscurantisme » ou être un « amoureux de la vérité » , c’est stupide et et archi-faux , comme argument.

    Dans un post pécédent, tu disais :

    « Est-ce que l’UNICEF a besoin de falsifier des rapports, de truquer les chiffres ?
    L’UNICEF a-t-elle besoin de reportages bidonnés construit sur des chiffres tronqués des déclarations manipulées ? (Comme le fait MMR ?) »

    – Quand bien même elle le ferait, çà ne poserait vraiment aucun problème. Les gens qui font des dons à l’UNICEF, ont confiance en cette association. Ils savent que leur argent va aider des enfants malheureux dans le monde. On s’en fout de savoir si les chiffres avancés par l’UNICEF sur le nombre d’enfants qui crèvent de faims dans le monde est archi précis ou approximatif.TOUS ces enfants on besoin d’être aidés. c’est ce que fait l’UNICEF et on sait que les dons ne sont jamais suffisant.Il faut aider ces associations.

    Tu disais aussi « L’UNICEF a un forum sur le NET, combien de « détracteurs lobbyistes » voit-on sur leur site ? »

    – Quelques- chose m’échappe chez toi LCEP !
    Comment un type comme toi, qui se prétend cultivé, ayant des connaissances scientifiques peu sortir un argument aussi idiot ?
    Qui aurait intérêt dénigrer l’UNICEF ?
    Cette association vient en aide à des enfants dans la misère. Elle fait appel au dons et n’emmerde personne.
    Pourquoi veux-tu qu’il y ai des détracteurs ? Pour dénoncer quoi ?
    A l’inverse, des gens qui disent que les pesticides polluent à mort l’environnement et nous refilent le cancer, et bien çà dérange beaucoup ceux qui les produisent. Normal que ces gens-là viennent dénigrer ou faire les détracteurs sur les blog de ceux qui essaient de mettre un frein à leur business. Tu ne crois pas ???

  8. « « Les travaux menés ces dix dernières années montrent qu’il y a plutôt moins d’E. coli et de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les produits bio» indique François Veillerette »

    C’est si simple :
    – Mr Veillerette le militant « non aux pesticides » a dit que l’agri BIO (qui s’interdit le recours à la chimie de synthèse) c’était bien ….

    Et ce serait quoi « les travaux menés » …. ?
    Pas de sources ?

    Le pape de l’anti « pesticide » (de synthèse uniquement) dit que le « sans chimie » c’est bien et ça vous suffi comme affirmation ?

  9. « des gens qui disent que les pesticides polluent à mort l’environnement et nous refilent le cancer, et bien çà dérange beaucoup ceux qui les produisent. »

    ça dérange ceux qui les produisent ET ceux qui les emploient !
    Et je les comprend bien ! Où sont les PREUVES ?

    Jusqu’ici il n’a été présenté que de sombres ragots !
    MMR n’a plus que le sempiternel « conflit d’intérêt » pour justifier ses MENSONGES.

    Les producteurs de concombre ont été injustement accusés d’empoisonnement, par une bien curieuse agitation médiatique …. Médias qui ont bien traîné les pieds pour reconnaître que la ferme à l’origine de la contamination était BIO …

    Je trouve tout aussi injuste de déclarer sans preuve que les pesticides « ont tué », que les « OGM sont dangereux » …. Sans plus de justification raisonnable que l’existence du renne de gauche du traîneau du père noël !

    Toute cette propagande ne sert qu’à justifier les fantasmes ne nos sociétés hypocondriaques.

  10. @ LCEP

    Tu t’en fout de ce que je te disais sur ton argument concernant l’UNICEF ?

    Tu t’en fout lorsque que je met en évidence qu’il est impossible d’être autre chose qu’un lobbyiste pour quelqu’un qui a besoin de venir dénigrer ou discréditer ce blog à longueur d’année ?

    Tu t’en fout de manquer d’argument pour me dire quelle autre explication donner au comportement de ces gens-là ? ceux qui viennent dénigrer toute l’année que celle qu’il ne peuvent être que des lobbyistes ?

    « Le pape de l’anti « pesticide » (de synthèse uniquement) dit que le « sans chimie » c’est bien et ça vous suffi comme affirmation ? »

    – Il vaut mieux être un pape l’anti « pesticide » (de synthèse uniquement) qu’un Pape du tout pesticide/OGM/RoundUp/engrais chimiques, additifs chimique.
    Cela ne te semble pas évident ?

    Pour ce qui est de l’affirmation, on discute du sujet depuis des années. TU ne changeras pas ton point de vu car tu défends ton business. Nous ne changerons pas notre point de vu car l’environnement et le social sont des priorités pour nous.
    Tu n’arriveras JAMAIS à convaincre qui que ce soit sur ce blog (depuis des années tu as du t’en rendre compte, je supposes ?). Tu n’as donc rien a y faire.

  11. @ LCEP

    « Toute cette propagande ne sert qu’à justifier les fantasmes ne nos sociétés hypocondriaques. »

    – Faute d’arguments, çà t’arrange bien de traiter les gens d’hypocondriaques !

    « Le but est de mettre en conformité leurs évangiles ? »

    – Toujours si peu enclin à vouloir évoluer LCEP ?
    Toujours la même association foireuse « écologie/ croyance/ religion/ obscurantisme etc »…,

    Et tu espère vraiment convaincre avec des nullités pareilles.

    Au lieu de raconter des âneries, réponds moi plutôt sur ce que je te demandais plus haut (sur l’UNICEF)

    Un fois de plus tu te débines et préfères parler de religion, c’est plus confortable !

  12. @ LCEP

    « ça dérange ceux qui les produisent ET ceux qui les emploient !
    Et je les comprend bien ! Où sont les PREUVES ? »

    – NON LCEP! Les preuves, il y en a des tonnes que tu peux chercher toi-même . Des millions de chercheurs, de scientifiques, de médecins..etc en ont publiés.

    Pour te citer un exemple :

    Tout de monde sait aujourd’hui (et personne ne le conteste) que l’amiante est cancérigène. Ne me demande pas à moi ou à n’importe quel citoyen lambda de t’en apporter le preuve. C’est stupide et idiot et cela te sert surtout à essayer de coincer ceux qui ne peuvent pas te répondre.
    Pour autant, l’amiante est bien cancérigène. Personne ne le conteste , et si tu veux de preuves scientifique ,tu peux en chercher. Il y en as surement des tonnes. Moi çà ne me passionne pas, mais peu-être que toi , oui.
    Il en va de’ même pour tes pesticides/OGM/RoundUp/engrais chimiques, additifs chimique.
    Il existe de centaines d’études, de témoignages, de publications scientifiques, d’enquêtes qui nous le prouve depuis des années. On t’en a déjà fourni pas mal. Ne perdons plus de temps avec ce que de toute façon tu ne veux pas entendre puisque çà va à l’encontre de ton business.

  13. @ LCEP

    « Avec MMR, Pelt et Rhabi en invités ! »

    – C’est marrant de voir à quel point tu détestes les humanistes !

    Il te dérange aussi Pierre Rabhi ?
    C’est incroyable un type comme toi !!! Tu détestes ceux qui ont le souci de l’humain, du vivre ensemble, du respect , et des humains et de l’environnement, et tu viens nous casser les C… à défendre ton RoundUp de merde ???

    Tu espères quoi en venant ici ? Pourquoi, jamais de réponse à cette question ?
    Es -ce qu’un type qui fait l’apologie du RoundUp c’est plus sympa et mieux que ceux qui s’investissent dans des mission humanitaires comme Pierre Rabhi ???

    Tu te rends compte à quel point tu es un névrosé ??? Un vrai fou dangereux ???

  14. E Coli : Les attaques récentes contre les produits biologiques reposaient sur…une étude qui n’existe pas !

    http://mdrgf.c.topica.com/maao94qab…

    Suite à l’affaire des graines germées contaminées par des souches virulentes d’E.Coli, les produits bio ont été injustement montrés du doigt comme étant prétendument dangereux. Ces accusations reposent en fait sur des études qui n’existent pas !

    Rappels des faits. Le 27 juin dernier deux directeurs de recherche du CNRS n’ont pas hésité à publier une tribune dans le journal Libération prétendant que le Centre de contrôle des maladies infectieuses d’Atlanta (Center for Disease Control d’Atlanta -CDC ) aurait réalisé une étude en 1996 liant un tiers des 250 décès dus à une souche pathogène d’E.Coli à la consommation de produits biologiques ( alors qu’ils ne représentaient que 1% des aliments consommés aux Etats-Unis). Et nos deux scientifiques français de conclure : « Il est donc indéniable que les mérites de l’agriculture biologique s’accompagnent inévitablement de risques alimentaires spécifiques ». Les conséquences sur l’image des produits bio ne se sont pas fait attendre comme devait le confirmer un sondage réalisé par le WWF(1).

    Générations Futures (GF) et la Fédérations Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) révèlent aujourd’hui que cette assertion repose sur …une étude qui n’existe pas !

    D’où vient cette soit disant étude ? Contacté, un des scientifiques du CNRS ne donne pas de référence pour cette supposée étude américaine mais se contente de dire qu’elle serait tirée d’un livre de Alan McHughen, un scientifique canadien. Le problème, c’est que ce McHughen n’a fait dans ses livres (2) que reprendre les dires d’un certain Dennis T. Avery qui colporte depuis des années une rumeur selon laquelle le Center for Disease Control d’Atlanta aurait réalisé en 1996 une étude comparative bio / conventionnel montrant que les personnes mangeant des aliments bio ont beaucoup plus de risque d’être infectés par E.coli.

    Pas plus de risque d’infection en bio. Cette affirmation a été vigoureusement démentie dès 1999, y compris par des cadres dirigeants du CDC niant vigoureusement avoir conduit de tels travaux comparant le risque d’infection par E.Coli en fonction du mode de production, bio ou non bio (3).

    Précisions : Dennis T. Avery (4) travaille pour le Hudson Institute (5), un think tank conservateur. Avery travaille sur l’agriculture et les biotechnologies et consacre une énergie considérable à dénigrer l’agriculture biologique. A noter que le Hudson Institute a reçu des fonds de firmes comme Monsanto, Syngenta, Dow Agroscience, Dupont…sans commentaire.

    « Alors que les consommateurs plébiscitent les produits bio, les adversaires de l’écologie et de l’agriculture biologique essayent par tous les moyens de décrédibiliser la bio depuis de longs mois. Les accusations de chercheurs publics reposant sur des rumeurs sont inacceptables. Elles doivent être démenties immédiatement et publiquement. » déclare François Veillerette, Porte parole de Générations Futures.

    « La FNAB estime que les propos tenus par les deux scientifiques du CNRS sur les aliments bio sans référence scientifique portent atteinte à la fois à la filière agriculture biologique et à la crédibilité du CNRS. Elle se réserve le droit d’agir en conséquence. » ajoute Dominique Marion, Président de la FNAB.

    1 : http://www.enviro2b.com/2011/07/08/…
    2 : http://www.lobbywatch.org/profile1….
    3 : http://www.sourcewatch.org/index.ph…
    4 : http://en.wikipedia.org/wiki/Dennis…
    5 : http://en.wikipedia.org/wiki/Hudson…

  15. Je n’ai trouvé aucun sous-titre espagnol sur le web, ais-je mal cherché?
    Le nombre de documentaires français pouvant intéresser des publics hispanophones mais ne disposant d’aucun sous titre dans cette langue est assez effrayant, d’autant que c’est un travail facile et rapide pour un sujet touchant aux réseauw alternatifs (il existe un grand nombre de militants bilingues pouvant effectuer ce travail pour une somme symbolique). Mais encore une fois, peut etre ais-je mal cherché?

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