La question revenant régulièrement dans les commentaires, j’informe nos amis internationaux que le livre est actuellement en cours de traduction en douze langues (d’après les dernières informations fournies par La Découverte): il sortira d’abord en version portugaise (Brésil) fin septembre, puis en espagnol ( novembre), allemand (janvier). Les autres traductions sortiront d’ici le printemps 2009, dont l’anglaise assurée par un éditeur américain.
Mois : août 2008
MON 810: casse-tête gaulois
Dans un précédent post, j’ai copié une dépêche de l’AFP annonçant que des faucheurs volontaires (dont José Bové) avaient détruit, vendredi 15 août, deux parcelles de maïs MON 810 situées dans la Vienne. Je rappelle que ce maïs BT de Monsanto recouvrait quelque 20 000 hectares l’année dernière et qu’il a été interdit, en février, par le gouvernement.
Après la destruction des parcelles, la préfecture a déclaré que celles-ci étaient « cultivées à des fins d’expérimentation sous le contrôle du ministère de l’agriculture ».
Les parcelles étaient donc des « essais en plein champ ». D’abord, cela pose le problème de la dissémination de ces OGM interdits, et puis, des essais pour quoi?
A-t-on toujours besoin de tester ce maïs transgénique, alors qu’on a en a déjà cultivé 20 OOO hectares?
On aimerait comprendre la logique du gouvernement qui, d’un côté, interdit le MON 810 , en invoquant le principe de précaution , et de l’autre, autorise des essais en plein champ, qui menacent de contaminer les cultures environnantes et préparent le retour sur le marché du maïs interdit….
Un document de la CE prédit que la contamination est inévitable
La contamination des cultures conventionnelles et biologiques par les variétés transgéniques est inévitable en particulier pour des plantes comme le colza et le maïs qui sont des plantes allogames, c’est à dire qui se reproduisent par pollinisation croisée (à la différence des plantes autogames, comme le blé ou le soja, qui , ayant leurs propres organes mâles et femelles, assurent leur propre reproduction).
Transporté par le vent ou les insectes, le pollen des plantes allogames se déplace sur des dizaines de kilomètres, rendant impossible toute tentative de ségrégation des cultures, ainsi que le reconnaît un document secret de la Communauté Européenne dont Greenpeace international s’est procuré une copie:
www.biotech-info.net/high_costs.html
Je retranscris ici le passage de mon livre où je citais ce document, situé à la fin du chapitre ‘Blé transgénique: la bataille perdue de Monsanto en Amérique du nord » (voir mon Blog).
Je rappelle que si Monsanto a dû renoncer à la mise sur le marché de son blé roundup ready, c’est principalement parce que les grands producteurs d’OGM (colza, maïs, soja, coton) d’Amérique du Nord, n’en ont pas voulu, pour deux raisons: la première était d’ordre économique (ils allaient perdre leurs marchés à l’exportation), et la deuxième concernait précisément les risques de contamination des variétés conventionnelles. En effet, même si comme je viens de le dire le blé est une plante autogame pour laquelle on estime que seuls 10% du pollen se disséminent dans l’environnement (contrairement au maïs et au colza , dont la quasi totalité du pollen se déplace sur de larges distances), il n’en reste pas moins que la contamination transgénique n’allait pas épargner non plus la céréale dorée…
C’est ce qu’a conclu une étude dirigée par René van Acker, un agronome de l’université de Manitoba, à la demande de la Commission canadienne du blé, qui voulait vérifier les risques de dissémination, si le blé roundup ready était libéré dans les prairies.
DÉBUT EXTRAIT
« Nous avons réalisé des tests dans vingt-sept silos de semences certifiées de colza non transgénique et nous avons constaté que 80 % étaient contaminés par le gène Roundup ready, m’explique René van Acker, lorsque je le rencontre en septembre 2004 à Ottawa. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, la quasi-totalité des champs de colza canadiens comptent des plantes Roundup ready. Quant au colza biologique, il a déjà disparu au Canada où il est difficile de trouver cinq kilomètres carrés qui n’aient pas d’OGM.
– En quoi l’expérience du colza pouvait-elle servir pour le blé ?
– La Commission canadienne du blé nous a demandé de vérifier si le gène Roundup ready était susceptible de passer d’une culture de blé à l’autre, me répond l’agronome. Pour cela, nous avons construit une modélisation du flux de gènes, qui, dans le colza, s’opère à partir de ce que nous appelons des “ponts de gènes”. Nous avons comparé tous les éléments de la modélisation, un par un, et nous avons conclu que la situation serait similaire pour le blé et qu’un flux de gènes était aussi possible.
– Ne pouvait-on pas organiser deux filières distinctes, fondées sur la ségrégation des grains ?, dis-je, en reprenant l’argument régulièrement avancé par les promoteurs des biotechnologies.
– C’est impossible, me répond l’agronome. Inévitable, la contamination dans les champs rend inefficace toute tentative de ségrégation en amont. »
De fait, cette conviction est partagée par les propriétaires de silos à céréales, ainsi que le confirme un sondage réalisé en 2003 par l’Institute for Agriculture and Trade Policy de Minneapolis . On y découvre que 82 % des professionnels contactés étaient « très préoccupés » par la commercialisation éventuelle du blé RR, parce qu’« il est impossible d’avoir un système de ségrégation avec une tolérance zéro ».
De même, en 2001, une note de service interne d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, adressée au ministre de l’Agriculture Lyle Vanclief, que Greenpeace a pu se procurer, révèle que l’argument de la ségrégation ne convainc pas les fonctionnaires ministériels eux-mêmes : « Si le blé transgénique est autorisé, il sera difficile et coûteux de le maintenir séparé du blé non transgénique dans l’ensemble des activités de production, de manutention et de transport », peut-on y lire .
À noter que c’est aussi l’avis des instances européennes qui, officiellement, tiennent pourtant un tout autre discours, censé rassurer leurs populations récalcitrantes. Ainsi, un rapport secret remis à l’Union européenne en janvier 2002, dont Greenpeace s’est procuré une copie, confirme que l’introduction des cultures transgéniques en Europe constituerait un coup fatal pour l’« agriculture biologique et familiale » du colza, mais aussi pour les « grands producteurs de maïs conventionnel » et que la coexistence de cultures conventionnelles et transgéniques « sur une même ferme semble un scénario irréaliste, y compris sur les grandes exploitations ».
Conscient de la « sensibilité » de ces conclusions, Barry McSweeney, le directeur du centre de recherche de l’Union européenne, a cru bon de joindre une lettre au rapport, dans laquelle il écrit :
« Étant donné la sensibilité du sujet, je suggère que ce rapport soit réservé uniquement à l’usage interne de la Commission . »
« Est-ce que la contamination transgénique est réversible ?, ai-je demandé à René van Acker, un peu affolée par toutes ces informations.
– Malheureusement, je pense que non, soupire-t-il. Il n’y a pas de marche arrière possible. Une fois qu’un OGM a été lâché dans la nature, on ne peut plus le rappeler… Si on voulait supprimer le colza transgénique dans l’Ouest du Canada, il faudrait demander à tous les paysans d’arrêter de cultiver cette plante pendant au moins dix ans. Ce qui est impossible, car le colza représente notre deuxième production nationale, avec 4,5 millions d’hectares cultivés…
– Quelles sont les conséquences pour la biodiversité ?
– C’est une question très importante, notamment pour le Mexique, qui est le centre d’origine du maïs, ou pour les pays du Croissant fertile, où est né le blé. Le Canada et les États-Unis exportent vers ces régions du monde : si les transgènes s’insèrent dans les espèces sauvages et traditionnelles de maïs ou de blé, cela entraînera un appauvrissement dramatique de la biodiversité. De plus, se pose le problème des droits de propriété intellectuelle. L’affaire de Percy Schmeiser montre que Monsanto considère que toute plante lui appartient dès lors qu’elle contient un gène breveté : si ce principe n’est pas remis en cause, cela veut dire qu’à terme, la firme pourrait contrôler les ressources génétiques du monde qui constituent un bien commun. Regardez ce qui se passe au Mexique, nous sommes déjà à la croisée des chemins… »
FIN DE L’EXTRAIT
Première du film à San Francisco
Je ne pourrai malheureusement pas y être physiquement , mais j’y serai – « for sure »- mentalement: le film sort aux Etats Unis le 29 août, au cinéma Roxie, de San Francisco:
Cette première coïncide avec le congrès national de l’organisation « Slow Food » qui a beaucoup insisté pour je vienne… Elle signe aussi le lancement du DVD aux Etats Unis.
En revanche, mon éditeur américain m’a demandé de faire un petit tour aux USA, lors de la sortie de mon livre au printemps prochain.
Message à Anton l’imposteur
Cher « Anton »,
Je vous informe qu’à compter d’aujourd’hui je supprimerai tous les messages comportant une attaque personnelle à mon encontre. Passe encore que vous agissiez dans l’ombre d’un pseudo, en faisant de la pub pour votre site dont on aimerait savoir qui le finance, mais je suis lasse de vos insultes. Ce faisant, je suis les recommandations de l’équipe de modérateurs d’ARTE qui très justement a trouvé que vous passiez régulièrement les bornes de la bienséance. Je note simplement qu’à cours d’arguments, vous tombez régulièrement dans l’injure: celle-ci n’a pas de place sur mon Blog, vous avez le vôtre pour cela.
Cordialement,
Marie-Monique Robin
Ryuujin est de retour!
Je suis heureuse de voir qu’après avoir disparu de mon Blog pendant plus de trois mois, Ryuujin est de retour, pour soutenir son collègue Anton!
Je copie le commentaire que j’avais mis en ligne en mai dernier:
« Un internaute qui connaît « Ryuujin » m’a envoyé de précieuses informations sur ce jeune homme qui ne cesse d’attaquer mon travail , en reconnaissant qu’il refuse de lire mon livre, et dont je soupçonne qu’il n’a pas vu non plus mon film.
Je le copie et j’invite mes lecteurs à consulter les sites qui confirment l’identité de « Ryuujin » qui semble n’avoir rien à d’autre à faire que de me dénigrer en participant activement au « marketing viral » pratiqué par Monsanto (voir mon film ainsi que les posts où je retrancris les parties de mon livre concernant cette pratique de désinformation).
« Je connais un peu Gabriel Hmimina pour avoir fréquenté la « liste zététique » de l’Observatoire Zététique de Grenoble l’année dernière.
– Pour l’identité.
Vous pouvez aller voir sur cette page, je n’ai pas trouvé plus clair, c’est sur la liste du « forum zététique », un autre courant zététique:
Les zététitiens combattent ce qu’ils appellent les pseudo-sciences, seulement à critiquer la diabolisation ils en viennent au même résultat en « charlatanisant» les « gourous » des pseudo-sciences.
Ce post sur un autre forum dans lequel un « Ryuujin » reconnaît être Gabriel, le 3 octobre au soir.
Il y a aussi cette page qui vous parlera plus qu’à moi , sur le coton BT en Inde.
Une photo, pour le plaisir de mettre un visage sur un nom.
C’est un jeune agronome talentueux, apparemment plus « environnementaliste » que spécialiste des OGM :
« l’agronomie, c’est également l’environnement, et c’est la voie que je prends.»
le 26 avril 2007 à 20h56 sur ce forum, avec le même pseudo:
Son blog de jeune chercheur en Guyane, pour le connaitre un peu mieux:
Merci pour votre travail sur Monsanto, en faisant cette petite recherche, je me
rends compte du côté titanesque d’un tel travail, nous nous rapprochons d’une
vérité difficile, gardons nos nerfs, et respirons un bon coup. »
Il va sans dire que j’arrête là mon « dialogue » avec ce jeune zététicien car c’est une pure perte de temps. »