Les approximations de Xavier Beulin

Je suis intervenue,  hier, dans le journal de RTL pour corriger les erreurs contenues dans l’interview qu’avait donnée le matin même Xavier Beulin, le nouveau patron de la FNSEA.

http://www.rtl.fr/ecouter/marie-monique-robin-journaliste-specialiste-du-sujet-etait-l-invitee-de-rtl-midi-7652847987

En effet, commentant le décès de Yannick Chenet, à la suite d’une leucémie reconnue en maladie professionnelle (voir sur ce blog), le grand céréalier  a déclaré qu’à sa connaissance  il  n’ y avait pas d’autres cas !
Il est curieux que le n°1 du principal syndicat agricole ne soit pas en relation avec la Mutualité Sociale Agricole (MSA) qui aurait pu lui communiquer le nombre d’agriculteurs qui ont obtenu le statut de maladie professionnelle après un empoisonnement chronique aux pesticides.

Dans l’interview que m’ a accordée le docteur Jean-Luc Dupupet, le médecin en charge du risque chimique à la MSA, ils étaient déjà trente-deux au printemps 2009.

Les maladies concernées étaient les cancers du système lymphatique (leucémies, lymphomes, myélomes), du cerveau, de la prostate, du pancréas, du foie, de la peau, et deux maladies neurodégénératives (Parkinson et Charcot). Gageons que la liste des maladies susceptibles d’être reconnues en maladie professionnelle va s’allonger, au fur et à mesure que les paysans sortiront du silence…

De plus, Xavier Beulin affirme que les poisons utilisés dans les champs sont homologués et qu’il n’a pas de liens avérés entre l’exposition aux pesticides et certaines maladies chroniques comme le cancer ou la maladie de Parkinson.

Les poisons chimiques agricoles sont certes « homologués » , mais mon enquête a révélé les nombreuses déficiences du système d’homologation qui est inefficace et ne protège pas la santé des agriculteurs ni des consommateurs.

Quant à l’affirmation sur l’absence de liens entre pesticides et maladies chroniques, ce n’est pas l’avis de la Mutualité Sociale  Agricole ou des nombreux Tribunaux des Affaires de sécurité Sociale (TASS) qui ont accordé le statut de maladie professionnelle à une trentaine d’ agriculteurs malades, dont Yannick Chenet, décédé samedi 15 janvier. Pour cela, les juges et experts se sont basés sur les nombreuses études épidémiologiques mais aussi expérimentales (réalisées sur des animaux) qui montrent les effets cancérigènes des pesticides.

Dans mon livre « Notre poison quotidien » qui sortira en même temps que mon film (le 15 mas sur ARTE,)  je raconte l’histoire de Sylvain Médard, technicien dans une coopérative agricole de Picardie. Atteint d’une myopathie rare, qui fait qu’aujourd’hui il est en fauteuil roulant, il a obtenu la condamnation de sa coopérative pour « faute inexcusable », les juges estimant que celle-ci ne l’a pas protégé des risques qu’il courait en testant les molécules sur des parcelles d’essai. Il fut le premier à obtenir le statut de maladie professionnelle.

Ensuite, il y eut Dominique Marchal, un céréalier lorrain, atteint d’un syndrome myéloprolifératif, susceptible d’évoluer en leucémie, auquel j’ai consacré un chapitre dans mon livre. Sachant que sa maladie faisait partie du Tableau des maladies professionnelles de la sécurité sociale (tableau 19) en association avec l’exposition au benzène depuis 1973, il a fallu qu’il fasse analyser les nombreux bidons de pesticides qu’il avait utilisés sur sa ferme (250 molécules entre 1986 et 2002 !) pour prouver que la moitié d’entre eux contenaient du benzène. Or, les fabricants niaient la présence de benzène dans leurs formulations, en toute légalité : en vertu d’une règle complètement aberrante, ils ne sont pas tenus de déclarer ni communiquer l’identité des produits qui entrent à moins de 7% dans leur formulations !

Qualifié de « nouveau poison domestique » par le journal The Lancet dès 1862  , le benzène est classé « cancérigène pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1981, lequel, après des années d’atermoiements,  a enfin tenu compte des nombreuses études montrant qu’une exposition chronique à de faibles doses provoque de graves lésions dans la moelle osseuse. En effet, dès la fin des années 1920, des rapports médicaux provenant essentiellement d’Amérique du Nord et d ‘Europe révèlent une épidémie d ‘anémies aplastiques et de leucémies chez les ouvriers  travaillant en contact avec le benzène. En octobre 1939, le Journal of Industrial Hygiene and Toxicology publie un numéro spécial sur « l’exposition chronique au benzène » où il recense 54 études montrant un lien entre cette substance et les cancers de la moelle osseuse.
En 1948,  l’American Petroleum Institute – une organisation qui dépend des industriels du pétrole – commande une synthèse des « meilleures études disponibles  sur le développement de la leucémie résultant d’une exposition au benzène » au professeur Philip Drinker de l’école de santé publique de Havard. Après avoir énuméré tous les maux irréversibles provoqués par une intoxication aigüe ou chronique au benzène, le scientifique conclut : « Dans la mesure où l’organisme ne développe aucune tolérance au benzène et que la susceptibilité varie énormément d’un individu à l’autre,   on considère généralement  que la seule dose d’exposition absolument sûre est zéro ».   En d’autres termes : le seul moyen de se protéger contre l’hydrocarbure c’est de l’interdire.

Yannick Chénet, à qui je dédie mon enquête,  témoigne dans mon film « Notre poison quotidien ». Il exploitait une ferme à Saujon ( Charente Maritime ), comprenant soixante hectares de céréales et six hectares et demi de vignes pour la production de cognac. Il a développé une « leucémie, myéloïde de type 4 », reconue comme maladie professionnelle, en raison de son exposition chronique au benzène contenu dans les poisons qu’il utilisait sur ses cultures (à noter qu’il y aussi d’autres molécules présentes dans les pesticides qui sont susceptibles de provoquer des leucémies). Il avait fait un énorme effort pour participer à l‘Appel de Ruffec, une réunion qui s’est tenue le 17 janvier 2010 sur la commune de Paul François, une autre victime des pesticides. Cette réunion exceptionnelle, à laquelle participaient une trentaine d’agriculteurs malades,  constitue la première séquence de mon film Notre poison quotidien.

Photos:

– Préparation de l’interview du docteur Jean-Luc Dupupet de la MSA. Je salue au passage le courage de la mutuelle qui a décidé de rompre la loi du silence que continue malheureusement de perpétrer la FNSEA.

– Au Lycée Bonne-terre de Pézenas (section viticulture) où le docteur Jean-Luc Dupupet (au fond à droite) est venu présenter  Phty’Attitude, un programme de prévention des intoxications aiguës aux pesticides  qui comprend aussi une partie sur les maladies chroniques.

– Avec Jean-Marie Bony, atteint d’un lymphome non hodgkinien. Il fut l’un des cadres de la coopérative agricole Provence Languedoc et manipula des centaines de pesticides.

– Avec Jean-Marie Desdion , un producteur de maïs  du Cher, atteint d’un « myélome multiple à chaînes légères ».


57 réflexions sur « Les approximations de Xavier Beulin »

  1. J’apprécie beaucoup la question de la journaliste de RTL quand elle vous demande :

    « vous ne dramatisez pas là … « on nous empoisonne tous les jours à petit feu »…vous dramatisez… non ? »

    Vos confrères finiraient-ils par comprendre la méthode MMR (Mensonges-Manipulations-Racontars)? Il serait temps !

    « On nous empoisonne à petite dose depuis 50 ans » … et durant ces mêmes 50 ans l’espérance de vie est passée de 70 à plus de 80 ans. J’espère qu’on va continuer à nous empoisonner ainsi encore longtemps !

  2. Vous auriez bien fait d’écouter ce qu’a vraiment dit Xavier Beulin plutôt que de vous fier à un collègue journaliste qui a interprété – sans nul doute avec préméditation et après concertation avec vous – sa déclaration dans le sens qui vous permettait de dérouler votre Apocalypse.

    Pour vous faciliter la tâche :

    http://www.rtl.fr/actualites/vie-pratique/article/xavier-beulin-fnsea-c-est-le-contexte-politique-qui-empoisonne-les-agriculteurs-7652778290#play

    Pour vous faciliter aussi la tâche, Xavier Beulin a répondu « non » à la question suivante de l’interrogatoire musclé, discourtois et pour tout dire vicieuse de JMA : « Connaissez-vous d’autres agriculteurs qui sont dans la situation de Yannick Chenet ? » C’est à 2:54.

    Vous auriez aussi bien fait de l’écouter avant d’écrire que « Xavier Beulin affirme … qu’il n’a pas de liens avérés entre l’exposition aux pesticides et certaines maladies chroniques comme le cancer ou la maladie de Parkinson. »

    Vous écrivez que « Xavier Beulin affirme que les poisons utilisés dans les champs sont homologués ». M. Beulin a bien parlé de l’homologation des produits phytosanitaires, pas des « poisons ».

    Quant à affirmer sur RTL, par exemple, que « les DJA ne reposent sur rien », il faut vraiment oser. Mais bon, la fin justifie les moyens.

  3. Ticrtac, qui fait encore dans les « petites phrases qui font bien ».

    Faudrait penser à donner des ARGUMENTS de temps en temps, sinon vos micro-cours de philo de comptoir n’auront plus du tout l’effet escompté !

  4. La reconnaissance comme maladie professionnelle est d’ordre purement administratif et ne prouve en aucun cas une relation avérée entre un risque et une maladie. Cela s’appelle la présomption d’imputabilité. Cela signifie par exemple que si vous faites une leucémie et que vous avez travaille au moins 1 an dans une station d’essence, votre leucémie sera reconnue maladie professionnelle, vous n’aurez pas à faire la preuve que c’est le benzène du carburant qui en est la cause,bien que cette maladie puisse avoir de nombreuses autres causes que le benzène.
    Autre exemple:un ouvrier manipulant du plomb souffre d’insuffisance rénale; celle-ci sera reconnue maladie professionnelle même si on retrouve dans les antécédents de cette personne une scarlatine qui pourrait très bien en être la cause.
    La reconnaissance comme maladie professionnelle par la MSA ou les tribunaux n’est pas une preuve scientifique, il serait, pour être rigoureuse comme vous l’exigez pour vos contradicteurs, d’en faire part dans vos commentaires

  5. Agriculteur dans le 51,je viens ici rapporter ce que je connais des maladies professionnelles agricoles.
    Les cas comme Mr Yannick Chenet sont inconnu ou très rares chez les agris,chez les vitis peut être moins mais je ne connais pas bien ce milieu.
    Par contre ,je connais très bien 2 cas de Parkinson dans mon entourage dus aux produits phytosanitaires et surtout les détails.
    Ces deux agris n’ont jamais pris de précaution,ont respiré énormément de poussières pour l’un et touché des produits liquides pour l’autre et ceci durant de nombreuses années .
    A l’inverse les autres agriculteurs en activité ou retraité que je cotoie plus ou moins fréquemment se portent bien,
    Il ya deux semaines pour les voeux de la mairie, une bonne partie des villageois étaient réunis à la Salle des Fêtes,tous les agris étaient présents avec des âges allant de 40,50,60,70,80 à 85 ans.

    Le procès fait actuellement aux pesticides frisent le ridicule, chaque métier professionel comporte des risque. En 1960 ces risques étaient inconnu de la plupart des agris, j’ai vu étant gamin des agris avec les avants bras,jaune de produits( colorants nitrès),les gants restaient dans les placard et les masques existaient à peine.
    Même si de trop nombreux agris,vitis,etc ne se protègent encore pas assez,les produits homologués actuels n’ont plus la même toxicité que ceux de naguère.

    Dans tous les cas, faire le rapprochement entre certaines maladies professionelles agricoles et maladies de certains consommateurs (que nous sommes tous) est absolument faux, les doses éventuellement ingérées dans l’alimentation étant inférieures de quelques centaines de milliers de fois à celles respirées et en contact direct,produits pures,avec les applicateurs de ces différents produits.

    Je ne suis pas en bio pour différentes raisons, la seule qui pourrait me faire changer d’avis serait le risque pour ma santé, vu que nous sommes en général dans notre département en bonne santé ( ceci confirmé par différents médecins ruraux),je ne suis pas pret de changer mon système de culture,sachant également que la réduction(obligatoire) des phytos est dèjà en route.

  6. @ Madame Monique Robin

    Si la toxicité du benzène est connu depuis bien longtemps pourquoi ne dénoncez vous pas, l’essence, qui en est la principale source?

    J’aimerais aussi connaître les différents produits utilisés par Mr Yannick Chenet,contenant ou ayant contenu du benzène.

    Merci.

  7. ME51,

    MMR ne parle pas de l’exposition des fumeurs au benzène. Peut-être parce qu’elle est elle-même fumeuse? Un fumeur inhale environ 55µg de benzène par cigarette. Combien de cigarettes MMR fume par jour? Le jour où elle développera son cancer, elle le mettra sur le compte des pesticides ou de la cigarette ? Ne pollue-t-elle pas son entourage?
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1568130/pdf/envhper00426-0162.pdf

    Monsieur ou Madame Tictac,
    Mes enfants je leur apprends l’esprit critique et d’analyse. Je leur apprend à ne pas « se laisser emporter par leur émotion » et à comparer les sources d’information. Ils ne se feront pas manipuler facilement par des individus qui s’autoproclament « expert » ou qui sont soudainement affublé du titre de « spécialiste du sujet » (sic) sous prétexte qu’ils sont l’auteur d’un ouvrage de propagande alors que les articles de ce blog montrent explicitement que Madame Robin ne comprend rien du sujet qu’elle prétend traiter! La qualité de vos commentaires montrent que vos parents ne vous ont sûrement pas beaucoup appris à réfléchir.

  8. L’augmentation des cancers et maladies graves est une réalité.
    Corrélée que pour une petite part (<1/3) avec celle de l’espérance de vie.

    La prévalence des cancers des enfants augmente entre 1% et 1,5% PAR AN dans nos pays.
    Cela PROUVE un environnement qui se dégrade.

    la BAISSE de l'espérance de vie aux USA.

    tout va bien donc.

    Opposer l'augmentation de l’espérance de vie avec celle des pesticides est une proposition anti-scientifique, voir fallacieuse.

  9. je suis en train de regarder jean de kervasdoué ( un lobbyste semble t il , prof dans une fac ) sur public senat , j’ai l’impression de lire anton, lcep et autres lobbystes ….. ce mec qui passe a la tv me fout la gerbe tellement il transpire le lobbysme ET LA MAUVAISE FOIS a plein nez .. il est effrayant tellement il pue la mauvaise fois ….. selon lui la crainte de produits cancerigene par rapport aux pesticides et herbicde est infondé …… les propos de ce monsieur jean de kervasdoué sont tout simplEment HONTEUX

  10. @ vieux rat

    La prévalence des cancers des enfants augmente entre 1% et 1,5% PAR AN dans nos pays.
    Cela PROUVE un environnement qui se dégrade

    tu te dis pas qu’on les depiste de mieux en mieux et de plus en plus tot ??? il est vrai qu’au moyen age on ne parlait pas de cancers … notre environnement s’est fortement degradé depuis !! comment peut on expliquer qu’on vive de plus en plus vieux. …

    Je reprends la phrase de Stephane L : « On nous empoisonne à petite dose depuis 50 ans » … et durant ces mêmes 50 ans l’espérance de vie est passée de 70 à plus de 80 ans. J’espère qu’on va continuer à nous empoisonner ainsi encore longtemps !

  11. « La prévalence des cancers des enfants augmente entre 1% et 1,5% PAR AN dans nos pays. »
    Tout aussi vrai que : « les cancers progressent de x% sur le total des décès »

    En fait la PART de mortalité due au cancers augmente, et c’est vrai !
    Mais parce que le nombre de décès par maladies infectieuses, par défaillances cardiaques, ainsi que le NOMBRE TOTAL annuel de décès DIMINUE rapidement depuis 10 ans.

    En fait le nombre REEL de cancers par habitants est en chute !

    Voila pourquoi les gens qui veulent voir une augmentation du nombre de cancers ne parlent que des proportions relatives ! Parce que 100% des morts sont des décès ….

  12. je suis stupéfaite de lire tout ce courrier, j’ai l’impression que la plupart des personnes qui ont laisser leurs commentaires vivent sur une autre planète que la miene j’en suis très heureuse pour eux, mais si un jour ils ont un problème de santé (ce que je leur souhaite pas), j’espère qu’ils se poseront les bonnes questions, peut-être qu’à ce moment là, ils se souviendront de cette jourmaliste qui aura essayé de nous informer sur les pratiques de ces chimistes (qui sont riche comme crésus) mais rassurez-vous eux ils ne consomme pas de ces produits et ils pourront continuer longtemps à empoisonner la planète terre dont vous ne faite partie, je pense que dans la galaxie où vous habité il n’y a pas de maladie donc vous ne pouvez être informé de ce qui se passe sur la planète Terre, ce n’est pas votre faute, je ne comprends pas que dans votre galaxie ils vous ont informé de la parution de ce livre et que Arté va diffusé surtout n’écouté pas vous risqueriez de tomber malade et se serait dommage pour vous.

  13. @Cavoret

    Heureusement que certains d’entre nous se polluent l’existence pour les autres sinon vous n’auriez pas internet,pas de télé,pas de frigo,pas de vacances et pas la Sécu,etc la liste est longue.
    Je parie que vous savez pas pourquoi,c’est pourtant simple, aujourd’hui après avoir mangé, il reste 88 % du revenu des travailleurs pour le reste ,internet ,télé,frigo,vacances,etc alors que si la chimie que vous rejetez tant n’avait pas existé , c’est 88 % de nos revenus qui passeraient dans la nourriture.

    Mes arrières grands parents,agriculteur,et décédés de cancer à 60 ans en 1933,auraient certainement préférés votre vie à la leur.

  14. M. ME51, vous me décevez ! Vraiment !

    « Heureusement que certains d’entre nous se polluent l’existence pour les autres sinon vous n’auriez pas internet,pas de télé, pas de frigo,pas de vacances et pas la Sécu,etc la liste est longue. »

    Premièrement, sans des gens comme vous, les gens comme Cavoret ne manqueraient pas que du superflu, mais aussi de l’indispensable. Rendement moyen du blé ‘conventionnel’ : quelque 70 quintaux à l’hectare ; rendement moyen du blé ‘bio’ : quelque 30 quintaux à l’hectare.

    Deuxièmement, s’agissant des pesticides, sauf à mettre votre nez dans la cuve de votre pulvérisateur, vous ne vous polluez pas plus l’existence que de nombreux travailleurs. Médiatiquement, l’essence (et son benzène) que les bobos écolos mettent dans leur belle voiture est moins vendeuse que votre désherbant qui vous permet de produire une quinzaine ou une vingtaine de quintaux de blé de plus à l’hectare, quintaux dont tout le monde (bobos écolos compris) profite ensuite.

  15. @ Wackes Seppi

    Je ne parlais pas uniquement des agriculteurs(qui ne se protègent pas) mais de l’ensemble des travailleurs en usine. Dans la métallurgie, dans le plastique,dans l’automobile,la menuiserie industrielle, les peintures,etc.
    Sur le fond ,je suis bien sûr en accord avec vous.

  16. Mme Robin, vous affirmez que nous sommes empoisonnés depuis des décennies par diverses substances. Sur quels critères basez-vous votre constat? Hausse de la mortalité, morbidité, malformations foetales,… que sais-je encore? Et surtout comment établissez-vous le lien de cause à effet?
    Aura-t-on le loisir de le lire dans votre ouvrage à venir?
    Merci

  17. Je pense sincèrement qu’il serait nécessaire de sanctionner toutes les personnes, du scientifique conscient des risques aux politiques responsables et plus que conciliants…Ces gens là, sont des assassins et méritent d’être traités en temps que tels.

  18. @ME51 et Wackes Seppi,
    Il est sûr que c’était mieux avant.
    Regardez donc aujourd’hui, le monde risque la surpopulation et la problématique des ressources et matières premières, et de la logistique associée, pose des problèmes importants.
    Alors qu’avant, il y avait des famines régulières et des épidémies importantes. Une mortalité accidentelle plus importante aussi. C’était quand même mieux pour limiter la population finalement !

    Tiens, il n’y a plus qu’à conseiller à Mme Robin et à ses fidèles de se passer vraiment des poisons qu’on nous impose : adieu pour eux anesthésies et péridurales (de toute façon mourir à l’accouchement « comme autrefois », c’est le top, non ?)

  19. @ ME51

    Ce monsieur/cette madame D.Besson vous a dit pour le crime : « Ces gens là, sont des assassins et méritent d’être traités en temps que tels. » Donc réclusion criminelle à perpétuité, au pain bio (enfin, s’il y en a assez pour nourrir la population) et à l’eau… sauf si les khmers verts ne rétablissent la peine de mort pour atteinte à Mère Nature.

  20. Je n’en reviens pas de lire les bêtises écrites sur ce blog !
    Il s’en trouve encore pour préférer la chimie ! Et doctement de nous expliquer que c’est bien mieux !
    A se demander ce que ces experts esprits ont à gagner à édifier leur (superbe) ignorance en vérité, leur (très bien élevé) esprit critique étant le garant de leurs convictions certainement fondées sur des recherches approfondies sur ces sujets.
    Il y en a qui disent : « moi, je sais pas, et ça me va ». Ils ont le droit.
    Mais venir donner des leçons quand on croit savoir et qu’on s’en contente, c’est insupportable.
    Quand les faits sont incontestables, j’ai du mal à comprendre quelle perversité anime encore les « pro-chimie ». Mais qu’on se rassure, ça m’indiffère. C’est leur problème. En revanche, s’ils pouvaient arrêter de polluer…

  21. Il n’y a qu’un responsable : l’argent et la vanité. La bétise est aussi pour ceux qui sont riches et vaniteux un très bon complément.

    Un société hiérarchisée ne peut se développer que sur la peur et l’ignorance.

    Les criminels les voici : les industriels, les politiques (tous), les crétins positivistes, les fonds de pension, les actionnaires retraités, les pétroliers, les gouvernements, le FMI, les agriculteurs avides, la grande distri, les employés complices, les menteurs (nombreux), USAID, la génération 68, Vinci, Suez environnement, Total, Veolia, les privatisations, les délégations de services publics… toute une génération au pouvoir depuis trente ans, qui va détruire la génération des enfants né en 68 à coup de pesticides à cause de leur ignorance, leur égoisme, leur admiration pour eux mêmes, et leur bonheur…

  22. Trêve de tergiversation, il suffit de lire le prof. Belpomme. C’est le fruit d’une recherche scientifique approuvée par de multiples cancérologues. Les médecins ne sont pas la pour inquiéter mais bien pour soigner. Or ils sont les premiers a être inquiets! Les enfants sont de plus en plus atteints alors que les progrès de la médecine sont extraordinaires! Il faut savoir reconnaitre la bonne chimie de la mauvaise et ne pas reproduire les erreurs de passé. Alors serrons nous les coudes pour refuser ces injustices et sauver ces innocents: c’est le principe de précaution ou tout simplement le bon sens.

  23. C’est stupéfiant de lire tant de commentaires pleins de haine et presque de vulgarité.
    Il ne s’agit pas d’accoucher sans péridurale, de donner des noms ou de limiter la population…
    Il s’agit juste de dire que l’utilisation des pesticides représente un danger grave pour notre santé, un danger pour la biodiversité des espèces qui permettent la vie de la terre et des plantes, de dénoncer l’agonie de ces terres bourrées de pesticides, la pollution des eaux (mers, rivières, nappes phréatiques…) et par ricochet, notre fin prochaine si on reste les bras ballants. Plus de la moitié des abeilles ont disparu de la surface de la terre, sans faire de bruit, et c’est l’humanité entière qui devrait s’en inquiéter car sans abeilles, pas de pollinisation, et pas de fruits, et au bout… la famine. Et les abeilles, ce sont bien des produits chimiques qui les déciment, alors pourquoi pas nous ?
    Si nous vivons plus vieux, c’est aussi parce qu’on se soigne, qu’on mange à notre faim, parce que l’hygiène est meilleure. Que l’on touche à l’un de ces paramètres, et nous verrons si cette tendance perdure. On ne devrait pas tarder à s’en rendre compte si la santé est privatisée comme cela semble en prendre le chemin.
    Moi, je vous conseille de voir aussi un autre film qui s’appelle « Solutions locales pour un désordre global » et vous apprendrez que les premiers produits chimiques destinés à l’agriculture ont été faits à partir des stocks d’armes chimiques inutilisés de la 2nde guerre mondiale, produits effectivement faits pour tuer. Or, ce qui était bon en 1939/1945 le reste aujourd’hui…
    Après c’est chacun selon sa sensibilité, mais je crois qu’il convient de réfléchir avant de quasiment insulter les gens qui tentent de nous mettre en garde. Lisez, renseignez-vous, revoyez une seconde fois une émission, demandez à votre médecin : informez-vous et soyez critique, car c’est toujours constructif, mais soyez-le en sachant.

  24. merci de ce que vous faites pour ce qu’il reste d’humanité dans ce monde corrompu jusquà sa moele;
    votre nouveau film est très pertinent…son rythme est bon,je souhaite de tout coeur que le grand public y ait accès…
    on devrait le passer dans les écoles…

  25. # ME51 says:
    23 janvier 2011 à 10:50

    « Agriculteur dans le 51….
    Je ne suis pas en bio pour différentes raisons, la seule qui pourrait me faire changer d’avis serait le risque pour ma santé. »

    Je pense que le choix du bio ou du conventionnel ne devrait pas revenir aux agriculteurs mais bien à la population qui le réclame.
    Aujourd’hui, la politique et les lobis ne me permettent pas de faire ce choix.
    Les agriculteurs sont là pour produire ce qu’on veut manger, au même titre que n’importe quel produit, alimentaire ou non.
    Or, il nous est actuellement imposé (par la quantité disponible et le coût) de manger de la bouffe dont la toxicité commence seulement à ce faire sentir (cf. l’espérance de vie des Américains et l’augmentation des maladies en tout genre corrélées à la consommation de nourritures chimique).

    Je recite ME51:
    « Dans tous les cas, faire le rapprochement entre certaines maladies professionnelles agricoles et maladies de certains consommateurs (que nous sommes tous) est absolument faux, les doses éventuellement ingérées dans l’alimentation étant inférieures de quelques centaines de milliers de fois à celles respirées et en contact direct,produits pures,avec les applicateurs de ces différents produits. »

    Il ne faut pas oublier que si le fait d’ingérer à petite dose d’un produit chimique peut éventuellement ne pas être toxique à court terme, il s’agit là de consommer plusieurs produits qui mis ensemble, peuvent produire un cocktail qui lui n’a pas été étudier.

    « Heureusement que certains d’entre nous se polluent l’existence pour les autres sinon vous n’auriez pas internet,pas de télé,pas de frigo,pas de vacances et pas la Sécu,etc la liste est longue. »

    Cela me rappel un certain Bonaldi qui accepte de ce passer du principe de précaution au nom de la science et de son avancée rapide, même s’il doit y avoir des dommages collatéraux « acceptables ».
    La bombe atomique a été créée par la science…
    Que vaut-il mieux: faire en sorte que TOUTE la population terrestre profite d’un minimum vital et vive correctement, ou bien que seul quelques nantis issus de populations dites « développées » intellectuellement, socialement??? puisse profiter à fond de la vie.
    A force d’accepter le déséquilibre social qui caractérise notre société, ont se retrouve à suivre la mouvance générale comme des moutons de panurge sans réfléchir aux conséquences à moyen et long terme.
    Cette société nous empoisonne et on paye pour ça!

    Si vous ne souhaitez pas continuer dans cette voie, il y des choix radicaux à faire et je ne parle simplement d’un vote écolo ou blanc….

  26. @HERGE

    OK,demain tous les agris francais et européens passent en bio et l’Europe interdit tout produit alimentaire venant hors d’ Europe.
    C’est ce que vous voulez,n’es ce pas.Par contre le moins agréable pour vous et les consommateurs sera le prix à payer pour cette nourriture uniquement bio, à mon avis plus du triple d’aujourd’hui car il n’y aura pas à manger pour tout le monde et cela finira en guerre civile.

    Vous ,comme l’auteur de ce site, José Bové le bouffon des écolos, Bruno Lemaire et tous les rêveurs croyez encore et toujours au Père Noël à l’age adulte.

    Il est impossible de produire suffisamment de nourriture sans l’utilisation « raisonnée » de pesticides de synthèse comme il est impossible pour l’agriculture biologique de se passé de pesticides naturelles, aussi nocifs que ceux de synthèse puisque la roténone utilisée depuis des dizaines d’années en arboriculture bio donne la maladie de Parkinson,tapez sur google roténone et parkinson et vous verrez le nombre de réponses.
    Le sulfate de cuivre est également toxique mais dans l’inconcient collectif,c’est naturel et donc non nocif!!!
    La roténone sera définitivement interdite en Octobre 2011 et déjà de nombreux producteurs bio réclament une autre molécule »naturelle » pour la remplacer,il s’agit de l’huile de Neem,dont l’azadiractine sa molécule a des propriétés insecticides.Pourtant cette molécule est sujette à contreverse mais le lobby bio est plus fort que l’avis des scientifiques.

    C’est vous qui vous faites rouler en mangant bio,même le fameux effet cocktail des pesticides est bidon puisque les agriculteurs sont en moyenne moins malade de cancer que le reste de la population,alors qu’ils utilisent des mélanges de molécules pures pour traiter avec plus ou moins de précaution et qu’en plus ils sont également consommateurs comme vous.

    Madame Robin,je vous ai vu sur Mots Croisés,vous me faite pitié, parcourir la campagne à la recherche d’agris malades des pesticides pour convaincre le téléspectateurs du danger des pesticides est lamentable.
    Ont ils pris des précautions,quels produits ont ils utilisés? fumaient ils? mettaient ils des gants? des masques?utilisaient ils de l’essence souvent( benzène de l’essenceet cancer du sang et du cerveau ne font qu’un) autant de questions sans réponses et pourtant de première importance.
    J’arrète là sinon si serais encore demain, la propagande mensongère que vous et vos acolites menez mériterait la prison, votre militantisme vous aveugle .

  27. @ME51

    Les seuls à penser ou tout au moins à dire que le bio ne peut pas nourrir la planète sont les fabricants de produits non bio, avec tout le poids médiatique qu’ils ont.
    Quant au prix, poser vous la question correctement: le bio est cher? Pourquoi? L’agriculture conventionnelle vie sous perfusion depuis des lustres, pourquoi le bio ne pourrait il pas bénéficier des mêmes subventions. Jusqu’à il y peut, l’agriculture bio ne bénéficiait de subventions que pour le démarrage (4 ans), puis plus rien; aujourd’hui, elle n’a même plus cela pour exister. Si les agriculteurs « conventionnels » n’avaient pas de subvention (qui représente bien souvent la totalité de leurs revenus), combien couterait la nourriture???

    L’agriculture bio n’est certainement pas parfaite, surtout lorsqu’il s’agit de faire du fric!

    Là ou je ne vous (vous qui dénigrez le bio) comprends pas, c’est comment vous pouvez croire que la bouffe « chimique » peut être meilleure que ce que la nature nous donne depuis de millions d’années et qui nous a permis d’exister jusqu’à ce jour.

    Vous parlez de lobbying et de propagande!!! C’est le monde à l’envers!
    La seule propagande que les « écolos se permettent, c’est la nature elle même qui la fournie. Avez vous un meilleur argument que cela?

    Lorsque j’ai entendu il y quelques année un agriculteur dire au sujet des chênes que l’on élague que c’est bon pour eux, c’est bien mal connaitre la nature qui n’a pas attendu l’homme pour exister et ne pas connaitre les raisons mêmes de l’élagage.
    Les protecteurs de la nature ne sont pas les agriculteurs ou les chasseurs!

    Comment expliquerez-vous aux générations futures que la plus grande catastrophe que la terre ai connu a commencé à la fin du vingtième siècle?
    Pardon, vous ne le pourrez pas puisque l’homme n’y survivra pas.
    La terre, elle, nous a montré à maintes reprises (5 ou 6) qu’elle peut survivre.
    Voulez-vous être l’une des dernières générations d’êtres humains à fouler cette planète, après avoir consommé tout le fer, le pétrole, le cuivre, l’uranium, etc! et avoir exterminé toute la faune et la flore?

    Nous somme 7 milliards d’êtres humains sur cette planète. Cela fait déjà bien longtemps que la terre ne supporte plus ce poids croissant.

    P.S. 1: L’agressivité verbale ne peut que vous discréditer et donner l’impression que vos arguments (si vous en avez) ne font pas le poids.

    P.S. 2: Si vous avez des arguments en faveur de l’agriculture conventionnelle, faites le nous savoir, je pense que tout le monde est prêt à prendre le meilleur des 2 mondes pour en faire un parfait.

    Le père noël existe, il suffit d’y croire!

  28. Le père noël existe, il suffit d’y croire!

    C’est bien là votre problème.

    Question,que faites vous dans la vie? je dis cela car depuis que je fréquente les forums parlont de ce sujet, »mes opposants » sont des consommateurs (bio et autres) mais jamais producteur bio.
    C’est simple les producteurs bios ne communiquent pas car ils savent bien que leur métier c’est avant tout du buiseness et non de l’agriculture, produire 25 ou 30 qx à ne rien faire et ce dire « super paysan »,c’est de l’arnaque.
    Vous pensez que tout ce qui est naturelle est meilleur pour la santé que ce qui ne l’est pas n’est pa bon pour la santé?
    Et bien j’ai le regret de vous dire que l’agriculture naturelle n’existe pas ,l’agriculture biologique est obligée,si elle veut produire un minimum d’employer certains produits « dits naturelles » et donc non dangereux pour l(homme et l’environnement et c’est là où se situe l’arnaque, comment voulez vous prouvez que la bio est polluante puisqu’elle ne représente que 3 % de l’agriculture francaise???
    le sulfate de cuivre est très toxique pour les micro organismes du sol car il s’accumule et se dégrade pas.
    En viticulture bio ,il l’emploie jusqu’à plus de 20 fois, en fruits et légumes bio également et je ne vous parle pas du reste.

    J’ai vu lors de travaux du TGV Est une vigne traversée par cette ligne et dans la coupe du talus on voit très nettement à environ 30 cm de profondeur une couche d’environ 10 cm d’épaisseur toute bleue et dans un sol de craie donc blanc cela se voit comme le nez au milieu de la figure,c’est l’accumulation de plus de 100 ans de traitement au Sulfate de Cuivre.

    Je préfère largement mes molécules de synthèse qui se dégradent dans la couche de matière organique en surface de mes sols( je ne laboure plus depuis 10 ans) et qui ne polluent pas ma rivière et l’eau de notre puit(pour 4 communes) sans résidus pesticides depuis 1964.

    Vous donnrez le bonjour au Père Noèl de ma part

    PS: que pensez vous des molécules de nos médicaments que l’on retrouve dans 87 % des eaux de surface et ceci 10 fois plus que pour les médicaments d’élevage ? faut il interdire les médicaments et la caféine molécule de repérage de surcroit cancérigène.

  29. Je ne suis pas agriculteur et encore moins agriculteur bio. Le peux d’agri bio que je connais a du mal à en vivre.

    Vous parlez de pollution des sols: regardez la coute d’une terre agricole qui a dû supporter des décennies de produits phytos: La terre est morte.

    Je vie en Bretagne, la majorité des cours d’eau sont pollués aux nitrates, il suffit de venir sur les plages Bretonnes au petit matin. Le bio n’existe « pas » en Bretagne donc la pollution ne viens pas de là.
    Vous vous limitez au sulfate de cuivre pour dénigrer le bio dans son intégralité.

    Depuis quand les pieds de vignes sont ils bio??? Le vin fait parti des produits alimentaires dans lesquels rentrent le plus de « molécules de synthèse ».

    Je reprends un élément de mon poste précédent, puisque vous semblez ne pas l’avoir vu: L’agriculture bio n’est certainement pas parfaite, surtout lorsqu’il s’agit de faire du fric!
    Si le bio a ses défauts, rien n’empêche de corriger les dérives de certains.
    Pour l’agriculture conventionnelle, c’est sont principe même de fonctionnement qu’il faut changer.

    Pourquoi les agriculteurs se plaignent autant de leurs conditions de travail?
    Avec toutes les subventions dont ils bénéficient, ils ne s’en sortent pas.
    Créez votre entreprise (artisanat, de service, …) et dites moi combien vous touchez de l’état si l’argent ne rentre pas comme vous le souhaitez.

    Vous parlez d’emploi: depuis que l’agriculture est devenu une entreprise, les emplois ont diminués.
    Le bio demande bien plus de mains d’œuvre.

    Comment expliquez vous que dans 70% des cultures au Canada, on trouve des traces d’omg?

    Tout ce que je souhaite, c’est qu’on laisse à tout le monde le choix entre le bio et le non-bio. Or, ce choix n’existe pas actuellement.
    Libre à vous de vendre vos produits si tout les agriculteurs ont les mêmes subventions pour travailler décemment.

    Lorsque je dis le père noël existe, je ne parle que d’espoir…

  30. Vous ne m’avez toujours pas dit ce que vous faites comme métier, vous manquez d’honnéteté.
    La Bretagne,ses nombreux élevages,les algues vertes,les odeurs etc ne reflètent heureusement pas l’agriculture de notre pays,venez dans la Marne, un des département les plus productifs de France où l’emploi des produits phytosanitaires durent depuis plus de 50 ans et où les rivières à truite et les puits de captage sont parmis les moins pollués de France.

    Sachez d’abord que ce ne sont pas les nitrates qui polluent les rivières de Bretagne mais les phosphates qui provoquent l’eutophisation.
    Si les phosphates proviennent vraisemblablement des lisiers ,fientes de poule et fumier, les phosphates des lessives,produits d’entretien etc d’humains sont également responsable des algues vertes,d’ailleurs la Tunisie,qui n’èlève pas de porc à également des plages bourrées d’algues vertes.

    Pourquoi les agriculteurs se plaignent de leur travail malgré les subventions européennes?
    Depuis 1992, les aides ont été instaurés pour compenser une baisse des prix imposé par l’Europe,pour pouvoir être au prix mondial,c’est à dire à des prix en général plus bas que nos prix de revient.

    Les conséquences vous les connaissez , la plupart du temps les aides ne compensent pas les prix mondiaux, es ce que les salariés et fonctionnaires francais sont payés au prix mondial,non .
    Et ne vous faites pas d’illusion c’est bien parti pour faire pareil avec le bio, les grandes centrales d’achat achète des fruits et légumes bios hors de nos frontières à des prix inbattable, à votre avis,la faute à qui?
    Au consommateur bien sûr qui veut tout pour rien, même les supermarchés sont trop cher,donc maintenant c’est le hardscount et cela commence à faire pareil avec le bio.

    Ce que vous constatez en Bretagne est la conséquence du choix des consommateurs, toujours plus et toujours moins cher,et si les pays occidentaux sont en crise aujourd’hui c’est également suite au choix des consommateurs, tout est chinois même des boites de conserve, ce n’est tout de même pas la faute aux seuls agriculteurs!!!

    Je suis également producteur de porc dans la Marne mais ces élevages sont rares dans nos régions pourtant assez étendu pour les acceuillir et pour épandre le lisier.
    Aujourd’hui pour vivre du cochon il faut des élevages énormes avec des investissements collossaux,plusieurs millions d’€,nous sommes en concurence avec les allemands qui emploient dans toute la filière de la main d’oeuvre étrangère des pays de l’Est a moins de 9 € de l’heure contre 15 à 20 pour le restant de l’Europe.
    Le système est comme cela celui qui ne suit pas met la clef sur la porte et bien sûr les problèmes environnementaux ne peuvent que s’accentuer.
    Les allemands très fort dans les énergies renouvelables ont trouvé le creneau ,la méthanisation des effluents d’élevage avec du maïs ensilage,plus de pollution,plus d’odeur et beaucoup d’argent dans les poches,il y a plus de 6000 méthaniseurs en Allemagne contre  » 30″ en France.
    Le Gouvernement et les écolos ne veulent pas que les agris francais cultivent du maïs pour injecter dans les méthaniseurs donc pas de développement et des odeurs et des algues vertes.

    Vous voyez que ce n’est pas simple.
    Lorsque l’on concient des problèmes à venir de surpopulation et de raréfaction des énergies fossiles,Le bio est une farce,cultiver pour ne rien produire n’ a pas d’avenir

    PS :mon chauffagiste(en retraite) ne touche pas d’aides de Bruxelles mais a tout de même un appartement en Martinique….mon électicien(en retraite) àa une maison en Normandie….pas moi….

  31. Vous fumez Madame Robin!! ce n’est pourtant pas bon pour votre santé….

    http://www.youtube.com/watch?v=SbNt7RG8hkc

    …. une intervention de Pierre Lebailly, maître de conférences au Grecan (Groupe régional d’étude sur le cancer) parlant des premiers résultats de l’étude AGRICAN.
    Je cite seulement :

    « L’épidémiologiste a rappelé quelques ordres de grandeur en matière de risques de survenue d’un cancer. Lorsque l’on fume, le risque (avéré) de contracter un cancer est supérieur d’environ 1000 % par rapport aux personnes non exposées.
    Pour les expositions aux pesticides, le risque (s’il existe) serait plutôt de l’ordre de 25 %. Ce qui est significatif, mais bien faible au regard du tabagisme. Pierre Lebailly a rappelé qu’« un fumeur sur deux qui n’arrête pas avant trente ans va mourir de son tabagisme ».

    >>> Exposition aux pesticides : d’abord à la maison
    Lindane, malathion, arsenic : ces produits, interdits en agriculture, sont cependant présents dans de nombreux foyers, dans les anti-poux, les anti-fourmis et les traitements contre la gale ! Pierre Lebailly estime que le risque d’exposition aux pesticides au domicile est supérieur à celui encouru avec les produits agricoles. Trois études scientifiques ont montré un risque avéré de cancer chez des enfants traités avec des anti-poux à base d’insecticide.

    Alors tabac ou pesticides,chacun son choix…..

  32. Pour ceux qui n’ont pas lu Anticancer de David Servan-Schreiber, docteur en médecine et docteur ès sciences, je vous rappelle donc ses recommandations de manger bio et d’éviter à tout prix la chimie dans la vie quotidienne. Mais je suppose que même un médecin ne pourra convaincre tous les obtus.

  33. @ Irespuka

    David Servan-Schreiber dit ce qu’il veut,il me semble qu’il n’est pas cancérologue!!
    Depuis plus de 4 ans,nous fréquentons et cotoyons pour mon épouse,les cancérologues et oncologues.
    D’une part heureusement que la chimie est là et d’autre part lorsque l’on parle d’où proviennent les cancers,si les pesticides sont responsables,si il faut manger bio,tous ces spécialistes sourient…..c’est malheureusement un peu plus compliqué que cela.
    Aucuns des différents spécialistes que nous avons croisé depuis plus de 4 ans,pensent qu’il faut manger bio et cà c’est pas dans un livre que j’ai lu,c’est du vécu….
    Si vous préférez écouter toute cette bande de bonimenteurs et manger bio,c’est votre problème….

  34. Bonjour Madame ROBIN,
    D’abord toutes mes félicitations pour vos documentaires toujours bien documentés (n’en déplaise à certains qui ne savent que critiquer, et pour cause : il s’agit d’éleveurs ou de cultivateurs conventionnels, ils ne vont pas cracher dans leur soupe empoisonnée, et la meilleure des défenses n’est-elle pas l’attaque ?), et je suppose que celui-ci sur les additifs alimentaires et autres pesticides (que je n’ai pas encore vu) ne fera pas exception à la règle.
    Juste une petite question : avez-vous traité également le GLUTAMATE MONOSODIQUE (E621) ? En effet, cet additif est également très nocif pour la santé, selon Corinne GOUGET (voir son blog), et j’aurais aimé connaître votre avis sur la question.
    Bon courage et continuez à vous battre pour défendre notre santé.

  35. ME51,
    Comment expliquez-vous l’augmentation dramatique des cancers depuis l’après guerre, et ce, aussi chez les jeunes?
    Comment expliquez-vous qu’en cinquante ans, le nombre de spermatozoïdes chez l’homme a baissé de 40% en Europe?

  36. Comment expliquez vous que les agris que je connais est tous des enfants?
    Comment expliquez vous que les gens soient obligés de faire du sport pour être en bonne santé?
    Comment expliquez vous que les tailles de robe de marié aient pris au moins 2 tailles depuis 30 ans?
    Vous ommetez de dire que depuis l’après guerre ,l’espèrance de vie est passé de 60 ans à près de 80 ans et que les centenaires sont aujourd’hui plus de 10000 par rapport à 100 en 1900.
    Deux de mes arriéres grands parents sont morts de cancer en 1935,mes grands parents sont morts entre 60 et 87 ans,mes parents ont 80 ans et se portent bien,pourtant nous sommes tous agriculteurs et non bios à part mes arrières grands parents.

    suite vdans un prochain message

  37. @ROUESNè Martine

    Je préfère nettement « notre soupe empoisonnée » à la votre.La meilleure défense c’est l’attaque.
    Que pensez vous du tabac qui fait des ravages depuis trop longtemps et qui va en faire de plus en plus?et des femmes enceintes qui endommage les gènes de leurs futures enfants?
    Les jeunes fument de plus en plus tôt,souvent même de l’herbe,drogues non génante pour la majorité des antiproduits phytosanitaires ,qui protègent notre alimentation mais qui générent il est vrai parfois quelques résidus innofensifs pour le consommateur à côté de ce que respirent,touchent tous les agris convs plusieurs mois par an pendant 40 ans.
    Les agris sont pourtant en meilleur santé que le reste de la population et vous consommateurs,vous vous inquiètez à ce point pour votre santé!!!!
    Vous avez perdu la raison et si certains agris sont morts de leur produits phytosanitaires, il y a plus de retraités cheminots que d’agris morts de l’alcool et ou du tabac.

    Je m’évertue à mettre le moins possible de produits phytosanitaires par souci économique et pour ma santé en prenant toutes les précautions adéquats pendant que certains consommateurs ont peur de mourir d’un cancer par la faute d’infinitésimales traces de produits phyto,vraiment c’est triste de voir où ont sont arriver les descendants de nos poilus,de nos paysans,de nos petits villages de campagne.
    L’écologie ,oui,mais l’idiotie non…

  38. Merci Marie-Monique Robin pour votre travail, vraiment. Fille d’agriculteur conventionnelle, je sais qu’il est difficile de se convertir au bio, il y a des freins nombreux. Question de fric, de dispositif d’accompagnement. Je ne parle pas de gros sous, je parle de vivre très modestement, pour ce qui est de mon expérience. S’il y avait une politique d’accompagnement des reconversions, je donne ma main à couper qu’au bout de 10 ans, il y aurait plein de reconversions. Les jeunes agriculteurs sont hyper-sensibilisés. Pour l’instant, les agriculteurs qui franchissent le cap sont peu nombreux, ils sont encore pionniers, parce qu’aujourd’hui, c’est plus facile à dire qu’à faire. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas d’urgence le faire. J’en suis convaincue. On marche sur la tête. MAIS je pense qu’il est CONTREPRODUCTIF de se livrer à une bataille entre consommateurs bio convaincus (j’en suis) et agri conventionnels convaincus que c’est casse-gueule pour l’instant de le faire (je les comprends, j’en viens, ils ne sont pas aidés). Je ne suis pas certaine que le pouvoir soit du côté des agriculteurs. Il faut une décision politique. Le travail de Madame Robin est précieux. Les électeurs deviennent conscients, exigeants.

  39. @Fraouni
    Bonjour,de quelle région est vous? avez vous un frêre sur la ferme familiale et est il en bio?
    Je suis agri en grande culture dans la Marne,il y a quelques bios « mixtes » que je recontre de temps en temps.
    A vrai dire plus cela viens moins je suis convaincu du bien fondé du bio et techniquement je ne peux que déplorer l’étroitesse de ce système.
    Le bio s’est comme beaucoup d’autres choses,ceux qui en parlent le plus n’y connaissent strictement rien,d’ailleurs sur ce blog et comme ailleurs les défenseurs du bio ne sont que des consommateurs et jamais des producteurs!!!
    l’agriculture existe environ depuis 10000 ans et l’agriculture avec pesticides n’a pas plus de 100 ans.
    A ces débuts elle utilisait des produits à base d’arsenic ensuite il y a eu les colorants nitrés aujourd’hui on emploie des sulfolinurés à parfois moins de 20 grammes ha et demain arrive d’autres molècules plus « light » et la production agricole est toujours en hausse malgré tout.
    Personnellement j’étais attiré par le bio surtout pour le coté « retour à l’agronomique » et puis au fil du temps,de visite,en France,en Allemagne et en Suisse , de recherche dans de vieux bouquins d’agronomies,je suis persuadé que cette agriculture n’a pas d’avenir car elle ne produit pas suffisament et ceci sera comme cela même dans 100 ans alors que les surfaces agricoles se font crignotées d’année en année par l’urbanisation galopante.
    Le seul point qui aurait pu encore me faire changer d’idée est le danger des pesticides pour ma santé hors les agriculteurs de mon entourage jeunes et moins jeunes sont en bonne santé par rapport aux non agriculteurs et notre environnement,nature et rivière est plutôt bien malgré le colportage catastrophisme des écolos.
    Désolé ,je ne partage pas votre vision des choses et ce n’est pas faute d’avoir étudié la chose.
    En Juin dernier ,lors d’une visite chez « les papes de la biodynamie en Allemagne »,les agris les plus bios d’Europe,j’ai été très décu par ce que j’ai vu et entendu,ces gens sont tout simplement des charlatans, avec ces gens là les consommateurs se font avoir à tous les coups!!!

    Bon aller au boulot

  40. J’en reviens à un concept très simple: laissez le choix à la population de manger ce qu’elle veut!!!
    Les agriculteurs sont là pour produire ce dont le peuple a besoin, et non pour refourguer des produits sans saveur et avec une base nutritive réduite.
    Même si le bio est moins productif, ce que est très bien pour la terre puisqu’elle nécessite moins d’intrants.
    Un exemple: la culture hors sol des tomates: les apports en nutriments se limitent à quelques produits quand la nature en fournie 28.
    Quant à la productivité, si tout le monde veut manger ses 200gr de viande par jour, l’agri conventionnelle n’apporte pas plus de solution, les surfaces agricoles ne suffiront pas.
    Plutôt que de demander toujours plus à nos sols pour nourrir une population croissante, il serait préférable de prendre le problème dans le bon ordre et de limiter la population.
    Tant que l’on ne prendra pas ce PROBLEME en compte, on ne s’en sortira pas.
    Il n’est pas nécessaire d’être écolo pour savoir que la terre ne PEUT PAS faire face à cette invasion humaine qui détruit plus vite que la planète ne peut reconstruire.
    Après moi le déluge!!!
    Il y a beaucoup de charlatans chez les vendeurs de bios qui ne pensent qu’à faire du fric.
    Mais il suffit de voir ce que fait un Monsanto pour vendre ses produits « miracles » et le lobby des agriculteurs qui fait grève pour avoir des sous de l’état alors qu’ils devraient plutôt se battre pour un meilleur salaire et de meilleurs produits. Comment ce fait il que malgré le poids qu’ils représentent, ils n’arrivent pas à s’en sortir.
    Vous avez voté pour la politique agricole commune et vous vous en mordez les doigts.
    On a fait pareil avec notre président et on s’en mord les doigts.
    Personne ne gagne alors que c’est nous qui devrions choisir notre mode de vie!

  41. Vous avez bien raison; laissons le choix au peuple de manger ce qu’il veut.
    C’est d’ailleurs pour cela que je ne fais pas de bio puisque même avec les produits bios importés,cela représente au maximum 5 % de la consommation totale.
    Allez sans rancunes,on sait ce que c’est que d’être assis dans un bureau à longueur de journée,cela fini par lasser et on rêve de nature,sans pesticides bien sûr!!!

  42. Vivant à la campagne, je souhaite simplement qu’elle soit un peut moins mal traitée par des agriculteurs qui disent entretenir et protéger la nature alors qu’ils la détruisent contre l’avis même de nombreux consommateurs.
    Pour info, je ne travail pas derrière un bureau, mais je suis un consommateur.

  43. Figurez vous que c’est à la campagne que les agriculteurs travaillent,les champs sont leur usine et si cela ne vous plait pas.partez vivre dans les bois ou repartez en ville,où l’air est »beaucoup plus respirable »!!!
    Je ne sais pas où vous vivez mais les traitements phytosanitaires n’ont pas lieu tous les jours de l’année,faudrait pas pousser.Dans tous les cas dans mon village personne ne se plaint » même les plus grincheux »

    Si les consommateurs ne sont pas content, alors que mettent ils dans leur gros caddy le Samedi au Supermarché? des produits bios,écologiques produits dans des petites fermes ou chez des petits artisants?
    Que les mécontents que vous êtes commencent dèjà par quitter tous ces Supermarchés et après on (agriculteurs)reviendra peut être à une agriculture moins « productiviste »!!!!!!

  44. Ne pas oublier que nos vieux de 70 ans et en bonne santé ont eu une alimentation saine durant leur 20 premières années, comment les générations après 70 et nourrie dans leur enfance par le lait en poudre et tous ces produit utilisés en agriculture et retiré depuis vont elles vieillir???

  45. @ Vigogne

    Je vous conseille vivement d’aller consulter les registres communaux de décés et d’aller vous balader dans les cimetières.
    La mortalité chez les juniors étaient bien plus importante avant l’ére de la « chimie » et je dirais même que c’est depuis la chimie que l’espèrance de vie a augmenté aussi fortement.

    Si vous voulez vous coucher ce soir un peu plus cultivé,lisez le lien ci dessous:

    http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=15531

  46. BRUCE N. AMES ET LOIS SWIRSKY GOLD
    (1) L.A. Ries et al. S EER Cancer Statistics Review, National Cancer Institute, Bethesda, MD, 1973,1999.

    (2) R. Doll et R. Peto, J. Natl. Cancer Inst., 66, 1191, 1981.

    (3) S.S. Devesa et al., J. Natl. Cancer Inst., 87 , 175, 1995.

    (4) B.N. Ames, L.S. Gold et W.C. Willett, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 92 , 5258, 1995.

    (5) B.N. Ames, Toxicol. Lett., 102-103 , 5, 1998.

    (6) M. Gough, Risk Anal., 10 , 1, 1990.

    (7) B.N. Ames, M.K. Shigenaga et T.M. Hagen, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 90 , 7915, 1993.

    (8) C.G. Fraga et al., Proc. Natl. Acad. Sci. USA 88 , 11003, 1991.

    (9) P. Pisani et al. , Cancer Epidemiol. Biomarkers Prev., 6 , 387, 1997.

    (10) B.E. Henderson, R.K. Ross et M.C. Pike, Science, 254 , 1131, 1991.

    (11) G. Block, B. Patterson et A. Subar, Nutr. Cancer, 18 , 1, 1992 ; K.A. Steinmetz et J.D. Potter, J. Am. Diet Assoc., 96 , 1027, 1996 ; M.J. Hill, A. Giacosa et C.P.J. Caygill, Epidemiology of Diet and Cancer , Ellis Horwood Limited, West Sussex, Grande-Bretagne, 1994.

    (12) « National Cancer Institute Graphic, Why eat five ? », J. Natl. Cancer Inst., 88 , 1314, 1996.

    (13) B.C. Blount et al., Proc. Natl. Acad. Sci. USA 94 , 3290, 1997.

    (14) A.F. Subar, G. Block et L.D. James, Am. J. Clin. Nutr., 50 , 508, 1989.

    (15) B.N. Ames, M. Profet et L.S. Gold, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 87 , 7777, 1990.

    (16) L.S. Gold, T.H. Slone et B.N. Ames, « Prioritization of possible carc in ogenic hazards in food », in Food Chemical Risk Analysis, D. Tennant (Ed.), p. 267, Chapman & Hall Ltd., London, 1997.

    (17) L.S. Gold et al., Environ. Health Perspect., 107 (Suppl. 4), 527, 1999.

    (18) B.N. Ames, L.S. Gold et M.K. Shigenaga, Risk Anal., 16 , 613, 1996.

    (19) L.S. Gold, T.H. Slone et B.N. Ames, Drug Metab. Rev., 30 , 359, 1998.

    (20) B. Butterworth, R. Conolly et K. Morgan, Cancer Lett., 93 , 129, 1995.

    (21) National Research Council, Carcinogens and Anticarcinogens in the Human Diet : A Comparison of Naturally Occurring and Synthetic Substances , National Academy Press, Washington, D.C., 1996.

    (22) B.N. Ames, M. Profet et L.S. Gold, Proc. Natl. Acad. Sci. USA 87 , 7782, 1990.

    (23) National Academy of Sciences, The Life Sciences : Recent Progress and Application to Human Affairs, the World of Biological Research, Requirement for the Future , Committee on Research in the Life Sciences, Washington, D.C., 1970.

    (24) G.W. Gribble, Pure Appl. Chem., 68 , 1699, 1996.

    (25) T. Colburn, D. Dumanoski et J.P. Myers, Our Stolen Future : Are we Threatening our Fertility, Intelligence, and Survival ? : A Scientific Detective Story, Dutton, New York, 1996.

    (26) U.S. Environmental Protection Agency, Environmental Investments : The Cost of a Clean Environment , Office of the Administrator, Washington, D. C., 1991

    (27) T.O. Tengs et al., Risk Anal., 15 , 369, 1995.

    (28) R.L. Keeney, Risk Anal., 10 , 147, 1990.
    Les polluants de notre environnement sont-ils une cause majeure de cancer ?Neuf idées reçues passées au crible de la scienceLourdes et coûteuses, les réglementations destinées à prévenir les risques de cancer ont une cible principale : les molécules de synthèse présentes à l’état de traces dans notre alimentation, dans l’air que nous respirons ou dans l’eau que nous buvons. Or, du point de vue des tests animaux qui sont au coeur de ces réglementations, de nombreuses molécules naturelles sont tout aussi cancérogènes. Les politiques de santé publique régissant les relations entre pollution de l’environnement et pathologies humaines, notamment le risque de cancer, sont fondées sur un ensemble de conceptions qui, une fois passées au crible de l’analyse scientifique s’avèrent être des idées reçues. Nous en avons dénombré neuf :

    Les politiques de santé publique régissant les relations entre pollution de l’environnementetpathologieshumaines, notamment le risque de cancer, sont fondées sur un ensemble de conceptions qui, une fois passées au crible de l’analyse scientifique s’avèrent être des idées reçues . Nous en avons dénombré neuf :

    1-Les taux de cancers sont en plein essor.

    Un simple calcul permet de battre en brèche cette assertion. Il suffit en effet d’exclure des statistiques, établies sur les données américaines, les cancers du poumon, dont 90 % sont dus au tabagisme (responsable de 35 % des décès par cancer aux Etats-Unis). Hors les cancers du poumon donc, le taux global de mortalité par cancer a décru de 18 % depuis 1950(1). Cette régression concerne principalement les cancers de l’estomac, de l’utérus et de son col, et le cancer colorectal. Sont en revanche en progression les mélanomes (probablement dus à l’exposition prolongée au soleil) et les lymphomes autres que celui de Hodgkin*. Si l’on inclut maintenant le cancer du poumon, le taux de mortalité global est effectivement en augmentation, mais il a récemment commencé à décliner chez les hommes en raison de la diminution du tabagisme. Chez les femmes, les taux de mortalité par cancer du sein ont aussi commencé à régresser, grâce au dépistage précoce et à l’amélioration des traitements. Si l’on observe un nombre croissant de certains cancers chez les personnes âgées, on sait l’expliquer par des facteurs connus, telle que l’amélioration de moyens de dépistage(2).

    D’une façon générale, il est en réalité difficile d’interpréter l’évolution de l’incidence des cancers sur de très longues périodes, eu égard aux nombreux changements ayant affecté les méthodes de diagnostic, les pratiques de dépistage ou les modes de recueil des données(2,3). Enfin, n’oublions pas que l’espérance de vie n’a cessé de croître depuis 1950 !

    2-Les produits chimiques d’origine industrielle disséminés dans l’environnement sont une cause importante de cancer chez l’être humain.

    Ni l’épidémiologie ni la toxicologie n’étayent cette idée(3). Des études épidémiologiques ont en revanche identifié les facteurs susceptibles de contribuer significativement à la diminution du taux de cancers : réduction du tabagisme, amélioration du régime alimentaire (plus grande consommation de fruits et de légumes, par exemple), facteurs hormonaux et maîtrise des infections(4). Il est vrai que, dans certaines études, on voit s’établir un lien entre cancer et faibles concentrations en polluants industriels : mais la corrélation est en général faible, les résultats souvent contradictoires, et ces analyses ne tiennent pas compte de biais potentiels aussi importants que le régime alimentaire(5). Du point de vue toxicologique l’exposition moyenne aux polluants synthétiques, qui est minime, constitue rarement un risque plausible, notamment en comparaison des produits chimiques naturels dont les effets cancérogènes sur les rongeurs sont connus (voir idée reçue n° 6). De plus, même en retenant l’estimation maximale du risque, la proportion de cancers susceptibles d’être évités par des réglementations du type de celles émises par l’Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine reste faible(6). Des facteurs importants de risque de cancer sont en revanche bien identifiés. Passons-les en revue.

    L’exposition professionnelle à diverses substances provoque des cancers, bien que le nombre exact ait été controversé : un ordre de grandeur de quelques pour-cent paraît raisonnable, une bonne partie étant attribuable à l’exposition à l’amiante chez les fumeurs. L’exposition professionnelle peut être beaucoup plus élevée que celle liée à l’alimentation, l’air ou l’eau. On connaît des cas d’exposition intense ayant eu lieu dans le passé, il est donc assez simple d’établir les doses à risque pour la population exposée en extrapolant les résultats des tests à hautes doses sur les rongeurs aux données de forte exposition professionnelle. Puisqu’un groupe restreint de personnes est le plus souvent concerné, il y a là une possibilité de contrôler, voire d’éliminer les risques une fois identifiés. Pourtant, les normes sur les lieux de travail demeurent parfois proches de la dose reconnue cancérogène chez les rongeurs.

    Effets du vieillissement. Rappelons que le cancer résulte en partie du vieillissement : avec l’âge, le nombre de cancers augmente de façon exponentielle, chez l’homme comme chez les rongeurs(7). Lorsque les principaux facteurs de risque externes diminuent, la proportion de cancers provoqués par le métabolisme normal augmente, et ces pathologies apparaissent donc à des âges plus avancés. Le vieillissement et les maladies dégénératives qu’il entraîne semblent dus en grande partie aux lésions par oxydation de l’ADN et d’autres macromolécules. Or, certains oxydants produits par les radiations ionisantes – superoxydes, peroxydes et radicaux hydroxyles -, reconnus comme mutagènes, sont aussi produits par le métabolisme. Les mitochondries d’animaux âgés laissent passer des oxydants : on a ainsi observé chez des vieux rats jusqu’à 66 000 lésions de l’ADN par cellule, preuve que les défenses antioxydantes (comme les vitamines C et E, et peut-être certains caroténoïdes que les fruits et les légumes procurent), même nombreuses, ont des limites(I).

    Parmi les agents cancérogènes externes, le tabac vient bien sûr en tête de liste. Aux Etats-Unis, il est responsable de 31 % des cancers, d’environ un quart des maladies de coeur et de quelque 400 000 décès prématurés par an(1). Il provoque des cancers du poumon, de la vessie, de la bouche, du pharynx, du pancréas, de l’estomac, du larynx, de l’oesophage et peut-être du côlon. En France, le tabagisme était en 1990 la cause de quelque 37 % des décès par cancer chez les hommes, mais seulement de 1 % chez les femmes. Il est très probable que ce faible pourcentage augmente au cours du XXIe siècle, les jeunes femmes s’étant mises à fumer beaucoup plus ces dernières décennies.

    La fumée de cigarette contient un large spectre d’agents mutagènes* et de substances reconnues comme cancérogènes chez les rongeurs. Fumer provoque également un stress sévère par oxydation ainsi que l’inflammation des poumons. Les oxydants contenus dans la fumée – principalement des oxydes d’azote – déciment les antioxydants de l’organisme. Ainsi, pour avoir le même taux sanguin de vitamine C qu’un non-fumeur, un fumeur doit en absorber deux ou trois fois plus – ce qu’il fait rarement : les fumeurs et les pauvres ont souvent un taux insuffisant de vitamine C. Les hommes ayant un régime alimentaire inadapté ou les fumeurs risquent ainsi d’altérer leur ADN somatique* mais aussi celui de leur sperme. On a observé que, lorsque le taux de vitamine C dans le liquide séminal est insuffisant, les lésions de l’ADN augmentent de 250 %(8). Les fumeurs ont ainsi plus d’anomalies chromosomiques. Il est donc possible que le risque de malformations congénitales et de cancers infantiles chez les enfants de pères fumeurs soit plus élevé. C’est ce que suggère une étude épidémiologique montrant que les taux de leucémies lymphoblastiques aiguës, de lymphomes et de tumeurs au cerveau sont multipliés par un facteur trois ou quatre chez ces enfants.

    Selon nos estimations, et en accord avec des études antérieures(1,2), les déséquilibres dans les régimes alimentaires comptent environ pour un tiers dans le risque de cancer. Une faible consommation de fruits et de légumes se révèle ainsi être un facteur de risque majeur (voir idée reçue n° 3) ! Sont également sur la sellette les calories (et les graisses alimentaires) : chez les rats, en effet, une nourriture moins calorique réduit sensiblement le taux de cancer et augmente la longévité(I).

    Infections chroniques. Source d’agents oxydants mutagènes, les inflammations liées à des infections chroniques constituent un autre risque majeur de cancer. C’est en effet grâce à ces composés que les globules blancs et autres phagocytes du système immunitaire détruisent les bactéries, les parasites ou les cellules infectées par des virus. S’ils protègent l’être humain de la mort immédiate par infection, ils provoquent aussi des lésions de l’ADN ; de plus, pour compenser le nombre de cellules détruites, la division cellulaire s’accélère, multipliant les risques-statistiques de mutation, et donc de cancer. Les infections de ce type causent environ 21 % des nouveaux cas de cancer dans les pays en développement, contre 9 % dans les pays industrialisés(9).

    Les hormones reproductives endogènes jouent aussi un rôle important, notamment dans le développement du cancer du sein, de la prostate, des ovaires et de l’utérus, soit environ 20 % des cas de cancers répertoriés. On sait que le mode de vie – âge des grossesses, manque d’exercice, régime alimentaire inadapté et consommation d’alcool – influence les taux hormonaux et qu’ainsi il contribue au risque(10).

    Ajoutons enfin que l’abus d’alcool, l’exposition prolongée au soleil et les virus sont autant d’éléments propices au développement du cancer, sans compter certains facteurs génétiques dont on commence seulement à dévoiler la variété.

    3-La diminution des résidus de pesticides est un moyen efficace de prévenir les cancers liés à l’alimentation.

    Imaginons qu’une moindre utilisation des pesticides synthétiques soit imposée brutalement : alors le prix des fruits et des légumes augmentera, et le nombre de cancer suivra probablement la même tendance ! En effet, les personnes à bas revenus, qui consomment déjà le moins de fruits et de légumes, en mangeraient encore moins. Pourtant, ces produits sont de première importance pour réduire le taux de cancer : il y a en effet un lien entre la consommation élevée de fruits et de légumes et la baisse du risque de maladies dégénératives telles que les pathologies cardio-vasculaires, la cataracte, les dysfonctionnements cérébraux et, bien sûr, le cancer(6). Dans la littérature épidémiologique, nous avons ainsi recensé plus de 200 études mettant clairement cette association en évidence. Le quart de la population qui mange le moins de fruits et de légumes développe environ deux fois plus de cancers que le quart qui en consomme le plus (voir tableau 1)(11). Quatre-vingts pour cent des enfants et 68 % des adultes américains sont en dessous de la dose quotidienne recommandée par le National Cancer Institute et le National Research Council. De fait, le battage organisé autour de centaines de facteurs de risque hypothétiques mineurs pourrait, si l’on n’y prend garde, masquer ce qui est vraiment important : la moitié de la population américaine ignore que les fruits et les légumes sont une protection majeure contre le cancer(12) !

    Carences en vitamines. On présume que les antioxydants sont à l’origine de ces effets bénéfiques. Mais il reste difficile de distinguer, à l’aide d’études épidémiologiques, leur rôle de celui joué par d’autres vitamines et divers micronutriments, eux aussi présents dans les fruits et les légumes. On sait en revanche que le manque de folate, l’une des carences en vitamines les plus courantes, provoque des lésions du matériel génétique humain en dessous d’un certain seuil(13). Or, environ 10 % de la population américaine possède un taux sanguin de folate inférieur à ce seuil. Selon deux études succinctes – qui demandent confirmation – cette carence toucherait même près de la moitié des personnes âgées et des adolescents dans les milieux sociaux à faible revenus (principalement afro-américains). Le mécanisme d’altération de l’ADN qui est en jeu est connu : l’uracile, l’une des bases azotées de l’ARN, n’est plus transformée en thymine et est donc intégrée dans l’ADN (jusqu’à 4 millions d’unités par cellule). Du coup, lors de la duplication, les deux brins ne peuvent plus s’apparier et c’est la cassure. De ce point de vue, la carence en folate a les mêmes effets que les radiations ionisantes et, dans les deux cas, l’administration de cette vitamine peut constituer un remède. Ces cassures des brins d’ADN pourraient expliquer l’augmentation du risque de cancer, en particulier celui du sein, chez les femmes consommatrices régulières d’alcool, mais aussi les déficiences cognitives liées au manque de folate.

    Outre les fruits et les légumes, d’autres sources de micronutriments importants pour la prévention et la réparation des lésions de l’ADN ne doivent pas être négligées. En effet, un déficit de vitamine B12, que l’on trouve dans tous les produits animaux, en particulier dans le foie, peut provoquer une carence fonctionnelle en folate, l’accumulation d’homocystéine (facteur de risque pour les maladies de coeur) et l’incorporation anormale d’uracile dans l’ADN. Les végétariens stricts sont particulièrement exposés à ce type de déficience. Le manque de niacine, une vitamine qui contribue à la réparation des brins d’ADN cassés est un autre exemple : dans certaines populations, 15 % des individus n’en possèdent pas assez.

    Quand toutes ces carences alimentaires se combinent et interagissent, l’altération de l’ADN et le risque de cancer augmentent. Il est ainsi légitime de penser que l’optimisation de la consommation de micronutriments pourrait avoir un effet bénéfique majeur sur la santé, et ce à faible coût(4,5,14). L’intensification de la recherche dans ce domaine, accompagnée de campagnes de sensibilisation pour améliorer le régime alimentaire, devrait donc faire partie des priorités absolues des politiques de santé publique.

    4-Les produits chimiques synthétiques sont les principaux responsables de l’exposition humaine aux cancérogènes et autres dangers potentiels.

    Contrairement à l’opinion répandue, 99,9 % des substances chimiques ingérées par l’être humain sont d’origine naturelle. Par exemple, les résidus de pesticides synthétiques dans les plantes utilisées pour l’alimentation sont en quantité insignifiante en comparaison des pesticides naturels. Dans l’alimentation humaine, 99,99 % des pesticides absorbés sont d’origine naturelle(15) ! Il s’agit de produits chimiques sécrétés par les plantes elles-mêmes pour se défendre contre les champignons, les insectes et autres prédateurs. Chaque plante produit son propre arsenal d’armes chimiques. En moyenne, un Américain ingère entre 5 000 et 10 000 pesticides naturels différents et leurs dérivés. Quantitativement, il en consomme environ 1,5 milligramme par jour, soit à peu près 10 000 fois sa dose quotidienne de résidus de pesticides synthétiques. Dix mille fois !

    Produits de cuisson. Seule une petite fraction des pesticides naturels ont fait l’objet de tests de cancérogénicité, mais la moitié de ceux qui ont été étudiés (37 sur 71, venant aussi bien de fruits, de légumes, d’aromates que d’épices) se sont révélés cancérogènes pour les rongeurs(16,17). La cuisson d’aliments produit des matières brûlées – environ 2 mg par personne et par jour – qui, elles aussi, contiennent de nombreuses substances classées cancérogènes pour les rongeurs. En comparaison, les résidus des 200 produits chimiques de synthèse censés être les plus importants, tels qu’ils ont été mesurés par la Food and Drug Administration ne représentent qu’environ 0,09 mg par personne et par jour, soit vingt fois moins que les produits de cuisson. Qui sait aussi que, dans une tasse de café, la quantité de composés naturels cancérogènes pour les rongeurs est à peu près égale en poids à la dose de résidus de pesticides synthétiques absorbée par un individu en un an ? Et cela, alors même qu’à peine 3 % des substances naturelles présentes dans le café ont fait l’objet de tests adéquats de cancérogénicité. Attention, cela ne signifie pas que le café ou les pesticides naturels sont dangereux ! Il s’agit plutôt d’interroger la pertinence d’une extrapolation des effets observés chez des animaux soumis à de fortes doses pour estimer les effets des faibles doses sur les hommes. De toute façon, il est exclu d’imaginer un régime alimentaire exempt de substances naturelles reconnues comme cancérogènes pour les rongeurs(16).

    5- Les tests standard d’administration de fortes doses sur les animaux permettent d’évaluer correctement les risques de cancer pour l’homme.

    Approximativement, la moitié des produits chimiques – synthétiques comme naturels – testés dans des essais standard sur les animaux se sont révélés cancérogènes pour les rongeurs(17). Comment expliquer une aussi grande proportion ? Durant ces tests, on administre de façon chronique aux rongeurs une dose élevée, proche de la toxicité, dite dose maximale tolérée (DMT). Or, actuellement, les faits s’accumulent en faveur de l’idée suivante : plus que la nature chimique des substances testées, ce serait en fait la dose elle-même qui accélérerait la division cellulaire, augmentant ainsi la probabilité de mutations, et donc le risque de cancer. Expliquons-nous. Des doses élevées de produits chimiques peuvent causer une lésion des tissus, la mort de cellules et entraîner la division chronique des cellules voisines(18). En outre, les lésions provoquent une réaction immunitaire inflammatoire qui libère des oxydants mutagènes. Aux faibles doses auxquelles les êtres humains sont ordinairement exposés, ces effets ne se produisent pas. Si l’on poursuit ce raisonnement jusqu’au bout, l’exposition liée à la pollution des eaux ou aux résidus de pesticides synthétiques ne devrait accroître que très faiblement les risques de cancer, voire pas du tout.

    Faibles capacités prédictives. Le fait de tester des produits suspects a priori (les tests sont coûteux, longs, et il est bien sûr prudent de se préoccuper d’abord des composés les plus inquiétants) introduit-il un biais dans nos statistiques ? En d’autres termes, faut-il douter de cette forte proportion de molécules reconnues comme cancérogènes chez les rongeurs ? Plusieurs arguments vont à l’encontre de cette hypothèse. Lorsqu’on teste des molécules destinées à devenir des médicaments, par exemple, on évite de faire appel à des molécules mutagènes ou suspectes d’être cancérogènes : or, les tests révèlent quand même une proportion élevée de composés positifs. Un autre argument est tout simplement lié à nos capacités prédictives sur la cancérogénicité d’une molécule donnée : en dépit de décennies d’efforts, elles demeurent encore fort incertaines. En atteste l’exercice prédictif auquel se sont livrés plusieurs experts en 1990 dans le cadre des essais biologiques du Programme toxicologique national biennal américain : il a abouti à de nombreux désaccords et s’est révélé peu probant. Enfin, si le principal critère de sélection des substances à tester est la suspicion plutôt que l’exposition humaine, les mutagènes devraient être préférentiellement analysés (80 % des mutagènes sont cancérogènes pour les rongeurs, contre 49 % des non-mutagènes) : pourtant, 55 % des produits testés sont non-mutagènes(19) !

    Il paraît donc vraisemblable qu’une proportion élevée de toutes les substances chimiques, qu’elles soient d’origine naturelle ou synthétique, serait classée cancérogène par les tests standard sur les rongeurs. Pour les non mutagènes, la cancérogénicité serait principalement due aux effets des doses élevées ; pour les mutagènes, elle résulterait d’un effet synergique entre la division cellulaire entraînée par les hautes doses et les lésions de l’ADN(20). A défaut de données complémentaires sur le mécanisme d’action de chaque substance, l’interprétation d’un résultat positif dans un test sur les rongeurs reste extrêmement incertaine. Les effets cancérogènes peuvent n’être valables que pour la haute dose testée. Dans ce cas, la manière dont est calculée actuellement la « dose virtuellement inoffensive »*, qui consiste à extrapoler les résultats des essais sur les animaux selon un modèle linéaire, est clairement inadaptée.

    6-Les produits chimiques de synthèse créent un risque de cancer supérieur à celui causé par les substances naturelles.

    Pour établir les priorités en matière de recherche et de politique de santé, il est précieux d’avoir la vision la plus large possible de la grande diversité de substances chimiques auxquelles sont exposés les êtres humains. Or, l’hypothèse selon laquelle les composés synthétiques sont a priori plus dangereux a conduit à l’absence d’essais systématiques sur les produits naturels : trois substances sur quatre testées en administration chronique chez les rats ou chez les souris sont d’origine synthétique.

    Pour comparer et ordonner toute la gamme des risques cancérogènes auxquels les êtres humains sont typiquement exposés, une stratégie raisonnable consiste à utiliser une échelle grossière, puis à concentrer ses efforts sur sa partie supérieure(16,19). C’est un premier pas crucial pour fixer les priorités, que ce soit en vue de tests chroniques, de l’étude des mécanismes cancérogénétiques, pour la recherche épidémiologique ou pour déterminer une politique de santé.

    Nos analyses se fondent sur l’échelle construite à partir de l’indice Herp, un indice qui correspond au pourcentage de la dose limite, reconnue comme cancérogène pour les rongeurs, reçue quotidiennement par une personne tout au long de sa vie (voir tableau 2). Dans l’ensemble, ces analyses montrent que, pour certains cas historiques d’exposition professionnelle intense et pour certains produits pharmaceutiques, les indices correspondants apparaissent dans le haut de l’échelle Herp. Elles révèlent aussi qu’il existe naturellement un niveau très important de fond de substances « cancérogènes chez les rongeurs » dans notre alimentation courante. Cela jette évidemment un doute sur l’importance relative de l’exposition à de faibles doses de résidus de produits synthétiques, tels les pesticides. En 1996, le comité du National Research Council de l’Académie nationale des sciences américaine est parvenu à des conclusions similaires et a demandé des recherches plus poussées sur les substances cancérogènes d’origine naturelle dans la nourriture(21).

    De nombreux aliments très communs ne franchiraient pas les contrôles réglementaires appliqués aux produits chimiques synthétiques ! Mais ni les uns ni les autres ne sont peut-être dangereux, étant donné la faiblesse des doses absorbées (voir tableau 2). Dans beaucoup de cas, les substances chimiques naturelles se retrouvent dans la moitié supérieure du tableau, en dépit de leur sous-représentation. En tout état de cause, il convient de rester prudent sur les conclusions à tirer, pour l’homme, de la présence dans l’alimentation de substances chimiques naturelles reconnues comme carcinogènes pour les rongeurs. Ce type d’analyse incite à réévaluer l’utilité des tests animaux pour protéger le public contre des risques hypothétiques mineurs.

    7- La toxicologie des produits chimiques de synthèse diffère de celle des substances naturelles.

    Parce que les substances chimiques naturelles font partie de l’histoire évolutive humaine et que les produits synthétiques sont plus récents, on entend souvent dire que les mécanismes développés pour parer à la toxicité des substances naturelles ne seraient pas aptes à protéger des effets des produits de synthèse. Cette hypothèse ne tient pas, pour plusieurs raisons.

    Les êtres humains possèdent de nombreuses défenses naturelles qui préservent des effets des toxines courantes(22). Elles sont plutôt généralistes que taillées sur mesure pour une substance particulière et, ainsi, peuvent faire face à des composés chimiques aussi bien synthétiques que naturels. Le remplacement permanent des cellules exposées aux toxines est l’une des armes de l’organisme – les couches externes de la bouche, de l’oesophage, de l’estomac, de l’intestin, du côlon, de la peau et des poumons sont en effet renouvelées tous les quelques jours. Les enzymes réparatrices d’ADN, ou ceux de détoxification du foie et d’autres organes, qui ciblent habituellement des classes de toxines plutôt que des toxines particulières, en sont d’autres exemples.

    Leur caractère généraliste est en fait conforme aux contraintes évolutives. Sans cela, comment feraient les herbivores pour affronter la gamme des toxines produites par les plantes ? Dans un monde en perpétuelle évolution, un animal possédant uniquement des défenses contre des toxines spécifiques serait vite éliminé.

    Néanmoins, au cours de toute l’histoire évolutive des vertébrés, diverses toxines naturelles ont été présentes, et l’on sait qu’elles provoquent des cancers : des toxines de moisissures, par exemple, sont cancérogènes pour les rongeurs et d’autres espèces, y compris l’être humain. Et, bien qu’ils aient toujours fait partie de l’environnement de l’être humain, beaucoup d’éléments très communs (sels de cadmium, de béryllium, de nickel, de chrome et d’arsenic) sont cancérogènes à haute dose. Par ailleurs, des études épidémiologiques menées dans diverses parties du monde montrent que certaines substances chimiques contenues dans la nourriture peuvent présenter des risques de cancer pour l’homme. Ainsi, la mastication de noix de bétel associée au tabagisme semble avoir une relation avec le cancer de la bouche.

    Le régime des chasseurs-cueilleurs. Notre régime alimentaire a beaucoup changé au cours des quelques derniers millénaires. Un faible nombre des plantes que nous consommons aujourd’hui faisait partie du régime d’un chasseur-cueilleur : il ne consommait ni café, ni cacao, ni pommes de terre, ni tomates, ni maïs, ni avocats, ni mangues, ni olives, ni kiwis… La sélection naturelle opérant bien trop lentement, nous n’avons pas eu le temps de développer des résistances spécifiques aux toxines contenues dans ces plantes relativement nouvelles.

    Côté produits synthétiques, on considère souvent le DDT comme le parangon des pesticides dangereux : ne se concentre-t-il pas dans les tissus où il persiste durant des années avant d’être lentement libéré dans le sang ? Premier pesticide de synthèse dans l’histoire, il a pourtant permis d’éradiquer la malaria dans de nombreuses régions du Globe, y compris aux Etats-Unis. Il a été efficace contre de nombreux vecteurs de maladies, notamment moustiques, mouches tsé-tsé, poux, tiques et puces. Il a éliminé également de nombreux ravageurs des cultures, augmentant ainsi la production agricole et réduisant les prix des produits frais et nutritifs, plus accessibles dès lors aux populations défavorisées. Sa toxicité pour les humains était faible. Un rapport de l’Académie des sciences américaine concluait en 1970 : « En un peu plus de deux décennies, le DDT a permis de prévenir 500 millions de décès, qui sans lui auraient été inévitables (23) . » Il n’existe pas de données épidémiologiques, ni toxicologiques établissant de façon convaincante que les teneurs de DDT présentes dans l’environnement aient une contribution significative aux taux de cancer. Il s’agissait certes d’un produit particulier, à cause de sa faculté à se concentrer dans les tissus vivants et de ses dérivés chlorés dont la dégradation dans l’environnement est plus lente que la plupart des autres produits de synthèse. Mais la nature produit des milliers de dérivés chlorés, et les biopesticides peuvent aussi se concentrer dans l’organisme pour peu qu’ils soient solubles dans les graisses(24) ! La pomme de terre, par exemple, contient deux neurotoxines de ce type, la solanine et la chaconine, que l’on peut détecter dans le sang de tous ses consommateurs. Or, il a été démontré qu’un taux élevé de ces neurotoxines provoquait des malformations congénitales chez les rongeurs(22).

    Sur notre planète, pas le moindre lopin de terre n’est à l’abri des attaques d’insectes. Les plantes ont donc besoin pour survivre de défenses chimiques. Les pesticides naturels et synthétiques se complètent mutuellement. L’une des conséquences de l’importance exagérée accordée aux pesticides de synthèse est qu’aujourd’hui certains semenciers élèvent la teneur en toxines naturelles de leurs végétaux. Ce fut récemment le cas de l’un des plus grands semenciers qui avait mis sur le marché une nouvelle variété de céleri hautement résistant aux insectes : résultat, après une exposition au soleil, les personnes ayant travaillé à la manutention de ces plantes présentaient des plaques éruptives. L’enquête a montré que ce nouveau céleri contenait 6 200 parties par milliard de psoralènes cancérogènes (des mutagènes) au lieu des 800 ppM présentes dans le céleri commun.

    8- Les pesticides et autres produits chimiques de synthèse perturbent le système hormonal.

    Les facteurs hormonaux jouent indéniablement un rôle important dans le cancer. Mais peut-on affirmer, comme certains auteurs de récents livres à succès, que des traces de produits chimiques de synthèse, tels les pesticides à faible activité hormonale, peuvent contribuer au développement du cancer et réduire le nombre de spermatozoïdes(25) ? C’est oublier que notre alimentation contient des substances naturelles dont l’activité oestrogénique est plusieurs millions de fois supérieure à celle due aux traces de substances synthétiques. C’est aussi oublier que des facteurs liés au mode de vie peuvent modifier fortement les niveaux d’hormones endogènes (voir idée reçue n° 2). D’un point de vue toxicologique, les faibles niveaux d’exposition des êtres humains aux résidus de produits chimiques industriels rendent peu vraisemblable cette thèse, surtout par comparaison avec les teneurs des substances naturellement présentes dans l’environnement. En outre, la diminution du nombre de spermatozoïdes n’a pas été vraiment démontrée ; et, si c’était le cas, il faudrait invoquer d’autres causes beaucoup plus probables, comme le tabagisme ou l’alimentation (voir idée reçue n° 2)(II).

    9-La prise en compte de risques hypothétiques faibles améliore efficacement la santé publique.

    Le risque zéro n’étant pas de ce monde, et les ressources étant limitées, la société doit se fixer des priorités pour sauver le plus grand nombre de vies possible, en fonction du rapport coût/ efficacité. En 1991, l’Agence de protection de l’environnement américaine prévoyait qu’en 1997 le coût social des réglementations sur l’environnement serait de 140 milliards de dollars par an (soit environ 2,6 % du PNB américain) et que le secteur privé en prendrait la plus grande partie en charge(26). Plusieurs analyses économiques ont montré que les dépenses actuelles ne sont pas optimales. D’aucuns estiment que l’on pourrait prévenir 60 000 décès supplémentaires par an aux Etats-Unis avec les mêmes sommes(27).

    Décision politique. Certains économistes vont même jusqu’à dire que ces réglementations coûteuses, conçues pour sauver des vies, pourraient au contraire accroître le nombre de décès : en partie parce qu’elles détournent des ressources de risques de santé importants, et en partie parce que des revenus plus élevés sont associés à une moindre mortalité(28).

    Il faut des lois sur la pollution de l’air et de l’eau (la suppression progressive du plomb dans l’essence a eu un véritable effet bénéfique sur la santé publique), d’autant que la prévention du cancer n’est évidemment pas leur seule raison d’être. Néanmoins, se fonder sur le pire des cas possibles dans l’estimation d’un risque constitue une décision d’ordre politique, et non scientifique, qui rend difficile une attribution efficace des moyens financiers.

    Les efforts de la réglementation visant à réduire l’exposition humaine aux produits chimiques synthétiques cancérogènes pour les rongeurs sont coûteux parce qu’ils cherchent à éliminer des concentrations infimes, devenues mesurables grâce à l’amélioration des techniques. Ces efforts nous distraient d’une tâche autrement plus importante : améliorer la santé publique en perfectionnant notre connaissance des moyens de prévention du cancer (et notamment du rôle de l’alimentation), en faisant prendre conscience aux gens de l’influence du mode de vie sur la santé, et en les aidant à améliorer le leur.

    BRUCE N. AMES ET LOIS SWIRSKY GOLD

  47. A l’inverse les autres agriculteurs en activité ou retraité que je cotoie plus ou moins fréquemment se portent bien,
    Il ya deux semaines pour les voeux de la mairie, une bonne partie des villageois étaient réunis à la Salle des Fêtes,tous les agris étaient présents avec des âges allant de 40,50,60,70,80 à 85 ans.

    Et nos enfants qui respirent vos merdes tous les jours car ils n’ont pas d’EPI eux!!!
    On devrais traduire tous les utilisateurs de pesticide devant un tribunal pour crime contre l’humanité!!!
    Et arrêtez de vous poser en victimes d’un système que vous alimentez tous les jours par votre mercantilisme et votre incapacité à seulement réfléchir.
    Comme pour les victimes de médicament, j’espère qu’un jour les pollueurs que vous êtes seront traduit en justice pour empoisonnement.
    Et surtout continuez de boire les bonnes paroles de Mr Lemaire et du guignol à la tête de la FNSEA.

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